Vendredi 2 avril.Colonel Brohon, entendu la veille et le matin en une conférence secrète sur l'opération « Vautour » repart le soir même pour Saigon et Paris.
Chute d’Huguette 7 et dégagement de Huguette 6, Eliane 2 est réoccupée.
Après une nouvelle nuit furieuse, la pression ennemie se relâche sur Eliane 2 et se reporte sur Huguette 6. A 8 heures, une contre-attaque du capitaine Bizard qui a reconstitué sa compagnie par des renforts, ne réussit pas à reprendre Huguette 7 transformée en taupinière par les Viets, mais dégage Huguette 6. A six pièces de 105 sur neuf en état de tirer peuvent être servies. Les reconnaissances qui cherchent la liaison avec le centre principal de résistance trouvent le contact à un kilomètre au nord et à 500 mètres à l'ouest.
Mettant l'accalmie à profit le lieutenant-colonel Langlais modifie le dispositif de la défense. Il emploie les Marocains d’Eliane à occuper Claudine 1 et 2, qui prennent le nom de Lily, et regroupe les légionnaires sur Claudine 3 et 4 qui deviennent Claude 5. Le 1er Bep dont deux compagnies étaient sur Eliane 2 prend à son compte la face sud-est et Eliane 3. Enfin, Langlais divise le centre principal de résistance en deux secteurs est et ouest séparés par la rivière et confie 1'un à son ancien adjoint le commandant Vadot et l’autre au lieutenant-colonel Voineau. Bigeard que le colonel de Castries voudrait garder auprès de lui, afin d'éviter certains heurts avec Langlais, pas sera son bataillon au commandant Thomas et restera aux côtés de Langlais, avec la charge des interventions, tandis que le lieutenant- colonel Lemeunier prend celle de la défense. Quant au service du ramassage et de la distribution du ravitaillement qui tombe du ciel, qu'est un simple sergent-chef de la légion qui l’assure avec autorité le sergent-chef Rasp.
Ce jour-là, 107 rotations de B 26, 1oo de chasseurs, 3o de C 119 et 4 Dakotas de napalm appuient le camp retranché. Trois batteries sont attaquées sans qu'on soit sûr qu'il ne s'agisse pas de faux emplacements. L'infanterie vietminh colle de si près aux positions que les attaques à la bombe sont délicates et perdent de leur efficacité ; en outre, les équipages sont souvent détournés des objectifs qu'ils ont étudiés pour être dirigés sur d'autres qu'ils connaissent moins bien.
Seraient-ils deux fois plus nombreux, les avions sauveraient-ils bien Bien Phu ? Cela est peu probable. Le cours des événements n’eut pas changés, puisque prés de la moitié des colis tombent en dehors des positions françaises, ravitaillant l’ennemi et les pertes en avions plus grandes puisque les chasseurs ne réussissent pas à détruire les tubes de DCA qui les abattent.
Le largage du 2/1er RCP se poursuit. Malheureusement l’intensité des tirs de DCA oblige à le larguer de nuit, sans DZ aménagée, et par trois ou quatre sticks au maximum. Le parachutage du bataillon va,
et ce fait, durer cinq jours ! Le renforcement attendu est, dès lors, du “saupoudrage” et la reprise de Dominique 2 devient impossible à envisager. A partir de ce moment, tout mouvement à l’intérieur de la position est immédiatement l’objet de tirs directs à la mitrailleuse, au canon sans recul et même au fusil à lunette.
parachutages
8 ème
tirs viets
centre de DBP