Rachel Marsden : Les arrêtés contre le burkini, un symptome du mécontentement des français
Publié le 7 septembre 2016 par greatartiste
( Version traduite par un lecteur)
Le reste du monde devrait être attentif aux controverses sur le burkini en France, parce que c’est le genre de fiasco qui arrive lorsque vous prenez chaque bretelle de sortie vers une totale désintégration sociale.
Au cours de l’été, certaines communes françaises ont interdit les burkini – un maillot de bain récemment inventé qui recouvre le corps des femmes comme une sorte de burqa aquatique – des plages publiques et les piscines.
Le Conseil d’Etat français, la plus haute juridiction administrative du pays, a annulé l’interdiction le mois dernier, jugeant que ces décrets ne devraient pas être pris sous les émotions, qui sont élevées depuis qu’un terroriste d’origine tunisienne a utilisé un camion pour faucher une foule de fêtards lors du Bastille Day (qui marque le début de la saison estivale française), tuant 86 personnes et en blessant des centaines d’autres.
Pourtant, certaines villes des régions de France les plus densément peuplées par des immigrés – comme Nice, où l’attaque du camion a eu lieu – ont annoncé leur intention d’ignorer la décision et de maintenir l’interdiction burkini.
Comment culturellement l’insécurité est vécue par l’agacement au sujet du vêtement? Il est même pas un vrai burqa. C’est considéré ainsi, les gens: Dans le monde entier ont été diffusées les photos d’ officiers de police français verbalisant une femme en burkini allongée sur une plage française – parce que les autorités ont été trop lâches pour adopter des politiques qui serviraient de fondement à la culture et la cohésion sociale.
Pendant mes vacances à Vancouver, au Canada, au cours de l’été, je remarquai quelques jeunes filles en burkinis à la piscine locale. Ma première pensée était que ces filles sont exclues a priori de participer au club de natation local (une expérience qui m’a appris des valeurs telles que l’auto-motivation, l’établissement d’objectifs, le travail d’équipe et de leadership).
En ce sens, oui, un burkini est intrinsèquement un affront à la liberté. Ces filles ne pouvaient pas faire une compétition dans un burkini même si elles le voulaient.
Pourtant, le burkini n’est pas une question de débat au Canada. Au moins pas encore. En effet, à l’exception de quelques enclaves, le Canada ressemble encore au pays dans lequel j’ai grandi. Paris, où je vis maintenant, on se sent parfois comme si elle est même pas en Europe, démographiquement parlant.
Le Canada a encore des racines européennes palpables. Jusqu’à présent, les immigrés innombrables qui s’y sont installés ont surtout adapté aux valeurs canadiennes et le mode de vie canadien. Mais au moment où cela changera , l’insécurité va émerger, et des questions telles que la baignade, la tenue vestimentaire des femmes deviendra l’objet de débats.
Et ce moment est peut-être pas loin.
Les Français ne se paient pas juste le luxe de se tracasser au sujet de la liberté d’une jeune fille à se joindre à une équipe de natation. Ils sont trop occupés à se soucier de la désintégration de la République française.
L’ancien président français Nicolas Sarkozy, qui est candidat pour un autre mandat présidentiel à l’élection de mai 2017, a déclaré au journal français Le Figaro, « porter la burkini est un acte militant politique, une provocation. » Il a ajouté que «ne rien faire est de suggérer que la France semble faible, et il entrainerait une nouvelle baisse de la République. »
Non, ce qui est faible ce sont les politiques qui ont conduit le pays à ce point, en commençant par la collusion entre la droite et la gauche en France – pratiquement tous les partis, sauf le Front National de Marine Le Pen – pour orienter radicalement les politiques d’immigration en faveur de mœurs culturellement et socialement incompatibles.
Ce qui est faible est le premier ministre français Manuel Valls qui proclame dans le sillage de l’attaque de Nice que «le terrorisme sera une partie de la vie quotidienne pendant une longue période», comme si les citoyens français doivent se résigner à lui comme un effet secondaire de la mondialisation.
La société française est déchirée par des politiques qui ont échoué. Les agriculteurs français et les chauffeurs routiers ont bloqué la route principale menant à Calais cette semaine pour protester contre le fait que le gouvernement français pour la suppression d’ une zone de migrants énorme connue sous le nom « Jungle », malgré les promesses à plusieurs reprises de le faire. A Paris les résidents riches du 16ème arrondissement se plaignent de l’ installation de de logements érigés pour les migrants en face d’eux.
Les sociétés occidentales sont censés être flexibles sur les valeurs sociétales et les identités culturelles, à leur propre détriment. Pourquoi quelqu’un ne fait pas de lobbying en faveur de « diversifier » le Japon ou la Chine de la même manière?
Le débat burkini est un avertissement à d’autres démocraties occidentales tellement concentrées sur la promotion de la diversité qu’elle pourrait finir par créer la division et le chaos. Je pense en particulier au premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a l’intention de réinstaller 30.000 réfugiés syriens, même si beaucoup de ces réfugiés ont du mal à intégrer et vont surtaxer les services sociaux du pays.
Je pense aussi au candidat à la présidence des États-Unis, Hillary Clinton, qui veut que l’Amérique prenne jusqu’à 65.000 réfugiés syriens (en plus des 10.000 qui ont déjà arrivés).
C’est peut être seulement une question de temps avant que le Canada et l’Amérique aient leurs propres versions du débat burkini.
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