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 L’Ossuaire de Douaumont transformé en terrain de jeu pour Pokémon Go



C’est l’application du moment.

Jeu en réalité augmentée, Pokémon Go est en train de faire un tabac en même tant qu’il accumule les mises en garde, ses adeptes ayant tendance à oublier tout sens commun dès qu’il s’agit de partir à la chasse, le nez sur le smartphone, aux « Pokémon », qui sont, faut-il le préciser, des créatures virtuelles.

Et cela au point que la Gendarmerie a tenu à livrer des conseils aux joueurs afin d’éviter les accidents.

Des joueurs qui perdent tout sens commun… mais aussi la notion élémentaire de respect que l’on doit aux soldats de la Première Guerre Mondiale qui reposent à l’Ossuaire de Douaumont, près de Verdun.

Déjà, la « scénographie » du réalisateur allemand Volker Schlöndorff, lors du centenaire de la Bataille de Verdun, avait (légitimement) choqué beaucoup de monde…

On y avait pu voir des jeunes courir entre les croix blanches pendant que les Tambours du Bronx s’en donnaient à coeur joie.

Le contraste avec la cérémonie organisée toute en retenue et en émotion par les Britanniques pour commémorer la Bataille de la Somme en sera d’ailleurs saisissant…

Là, ce sont donc les joueurs de Pokémon Go qui ont investi l’Ossuaire de Douaumont.

Selon son directeur, Olivier Gérard, le site en est même devenu une « arène à Pokémon ».

« On s’en est aperçu parce que les gens déambulaient avec un portable devant la tête, sur la nécropole et dans l’ossuaire proprement dit », a-t-il expliqué à l’AFP.

Une « arène » est, dans ce jeu, un lieu où se rencontrent les « dresseurs » de Pokémon pour s’y affronter. En outre, les coordonnées de « pokéstop », sorte de boutiques virtuelles qui permettent de récupérer des objets ou d’autres créatures, correspondent à celles de monuments érigés pour les soldats de confession musulmane et israélite.

Que faire?

Pour le moment, M. Gérard voudrait évidemment empêcher que l’Ossuaire de Douaumont devienne un terrain de jeu. Et il a dit se renseigner « sur les interdictions ».

Mais, a-t-il prévenu, « cela va être difficile ».