85 morts dans l'attaque de Boko Haram samedi près de Maiduguri
Agence France-Presse
| Publié le 1er février 2016 à 15:06 - Mis à jour le 1er février 2016 à 15:09
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AFP
Au moins 85 personnes ont été tuées dans l'attentat qui a frappé samedi une localité proche de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, selon un nouveau bilan annoncé lundi par le responsable de la santé pour cette région.
Des militants présumés du groupe islamiste Boko Haram ont attaqué Dalori, à une dizaine de kilomètres Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, en fin de journée samedi, tirant sur la population avant de mettre le feu au village.
Un précédent bilan faisait état d'une cinquantaine de morts.
«Au total, 65 corps ont été déposés à l'Hôpital spécialisé, dix autres ont été déposés à l'hôpital universitaire de Maiduguri et 10 autres ont été enterrés hier (dimanche) dans le cimetière communautaire de Dalori», a annoncé le Dr Haruna Mshelia, commissaire à la santé pour l'État de Borno.
L'agence nigériane de gestion des situations d'urgence (NEMA) a donné un bilan moindre, de 65 morts et 136 blessés, dans un communiqué publié lundi.
Bulama Malum, un témoin qui a trouvé refuge à Maiduguri après l'attaque, a cependant déclaré à l'AFP avoir vu à Dalori au moins 20 corps tellement brûlés qu'il ne sont pas identifiables, et selon lui 15 villageois sont toujours portés disparus, laissant craindre un nouveau bilan plus important.
Musa Adamu, membre des milices privées engagées aux côtés de l'armée contre Boko Haram, a quant à lui parlé de «plus de 100 morts», mais ce chiffre n'a pas pu être vérifié.
Dalori se trouve à proximité de camps de déplacés ayant dû fuir face à l'insurrection de Boko Haram, qui a rallié l'organisation État islamique (EI).
Maiduguri, qui compte environ 2,6 millions d'habitants, dont 1,6 million de déplacés selon l'ONU, a été frappée par de nombreux attentats ces derniers mois.
Boko Haram est apparu dans cette ville en 2002, avant de déclencher en 2009 une insurrection qui a fait plus de 17 000 morts au Nigeria et 2,6 millions de déplacés. Les insurgés islamistes ont tenté de reprendre Maiduguri à plusieurs reprises après en avoir été chassés il y a trois ans.
Selon un décompte de l'AFP, plus de 1700 personnes ont été tuées par Boko Haram depuis l'entrée en fonction du président Muhammadu Buhari en mai 2015.
Dans son message du Nouvel An, M.Buhari a félicité l'armée pour avoir «freiné considérablement l'insurrection», ajoutant toutefois que «beaucoup de travail reste à faire dans le domaine de la sécurité».
Les insurgés nigérians ont également mené ces derniers mois plusieurs attaques dans les zones frontalières à l'intérieur du Cameroun et du Tchad voisins.
Au Tchad, deux attentats-suicides ont fait dimanche trois morts et 56 blessés dans deux localités de la région du lac Tchad, cible régulière d'attaques de Boko Haram.
Pour combattre les insurgés, les quatre pays riverains du lac Tchad - Nigeria, Cameroun, Tchad et Niger - ainsi que le Bénin ont mis sur pied une Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF) dotée de 8700 militaires, policiers et civils.
Des représentants de la communauté internationale, réunie lundi au siège de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, ont promis de dégager 250 millions de dollars (231 M EUR) pour financer cette force multinationale dans sa lutte contre le mouvement islamiste.