Le médecin-général Inspecteur Valérie André : un destin hors norme pour une femme d'un très grand courage. « Une très grande dame » qui fait bien sûr l'admiration du général Fleurence et du colonel Sansu.
Après avoir assisté aux côtés du CEMAA au défilé aérien, le Médecin-général André s'entretient avec le colonel Sansu le jour de sa prise de commandement de la Base de Villacoublay avant de recevoir (enfin) son brevet de pilote des mains du chef d'état-major de l'armée de l'Air, le général d'armée aérienne Jean-Paul Paloméros.
Biographie extraite du livre (page 52) : « Docteur en médecine, le capitaine Valérie André fait partie du petit groupe des pionniers des hélicoptères de l'armée française.
Elle s'engage dans le corps auxiliaire des forces armées d'Extrême-Orient le 30 novembre 1948 pour servir en Indochine où elle est affectée en antenne chirurgicale parachutiste.
Le service de santé la désigne pour suivre une formation de pilote d'hélicoptère chez Hélicop-Air en métropole.
À l'issue de cette formation, elle retourne en Indochine où, pendant deux ans, elle se perfectionne en chirurgie de guerre en même temps qu'elle parfait son pilotage tactique de l'hélicoptère auprès du capitaine Alexis Santini.
Première femme au monde à être pilote d'hélicoptère sur un théâtre opérationnel, elle assure, dans les conditions les plus périlleuses, les missions d'évacuations sanitaires que sa double technicité de pilote et de médecin lui permet de mener à bien.
Ainsi, elle évacue seule à bord cent soixante-cinq blessés et totalise cent vingt-neuf missions de guerre.
Elle commande la section hélicoptère de l'ELA 53 du 1er octobre 1952 au 1er février 1953. Ses mérites, connus de tout le corps expéditionnaire, lui valent cinq citations avec croix de guerre TOE ainsi que la Légion d'honneur pour faits de guerre.
Après sa période indochinoise, le capitaine André poursuit une carrière hors norme: médecin et pilote au CEV à Brétigny pendant cinq ans, elle participe aux opérations de secours d'Orléansville (Algérie) en 1954.
Elle est ensuite affectée comme médecin chef de la 3e Escadre d'hélicoptères en Algérie, où elle effectue 356 missions en tant que pilote d'hélicoptère.
Elle rejoint la métropole en 1962 comme médecin-chef de la base de Villacoublay puis conseiller "santé" du commandement du transport aérien militaire.
Après avoir épousé Alexis Santini en 1963, et occupé de nombreux postes à responsabilité, elle parachève sa carrière en étant la première femme accédant au grade de général des armées françaises en 1976.
Nommée médecin général inspecteur du service de santé des armées, elle totalise 4200 heures de vol et 496 missions de guerre.
Titulaire de très nombreuses décorations, l'histoire retiendra qu'elle est la première femme militaire faite grand-croix de l'Ordre national du Mérite ainsi que grand-croix de la Légion d'honneur.
Défenseur passionné de la place des femmes au sein des armées, elle aura combattu toute sa vie les injustices liées aux préjugés sociaux.» Source : « Histoire des Hélicoptères de l’armée de l’Air : 75 ans de voilures tournantes » du général Michel Fleurence et du colonel Bertrand Sansu.
Initialement mis en œuvre par l’armée de l’Air en Indochine, l'un des Hiller 360 sera donc piloté par une femme, jeune médecin-capitaine, Valérie André, première femme pilote militaire d’hélicoptère à une époque où aucun concept d'emploi pour les évacuations sanitaires n'existait ! Entre 1952 et 53, elle évacuera du champ de bataille 165 blessés en 129 missions de guerre...