Sujet: ELLE FAIT REVIVRE LA MEMOIRE DE SON FILS - VENDEE Mer Fév 03 2016, 10:05
SOURCE :'OUEST FRANCE. ====================== VENDEE : DECEDÉ EN AFGHANISTAN CETTE MAMAN FAIT REVIRE LA MENOIRE DE SON FILS LORS D'UNE EMOUVANTE CEREMONIE A SAINT HILAIRE DU RIEZ.( 85 ) ---------------------------------------------------------- Elle « fait vivre » la mémoire de son fils soldat RECUEILLI PAR MARYLISE KERJOUAN ================ Le caporal-chef Jean-Nicolas Panezyck est décédé en 2010 en Afghanistan.
Ce mardi matin, son cercueil a été rapatrié en Vendée à Saint-Hilaire-de-Riez, où vit désormais sa mère, Monique Panezyck, lors d’une cérémonie officielle. Elle témoigne.
Jean-Nicolas PHOTO
« Mon fils, c’était ma fierté. Il était généreux, aimant, il me faisait rire… Et il était courageux. Car il en faut, du courage, pour passer les sélections du 21e RIMa (régiment d’infanterie de marine) de Fréjus, c’est un corps d’élite. Auparavant, il était couvreur puis, à 20 ans, il a décidé de s’engager dans l’armée. Il avait foi dans le patriotisme. »
Les années d’armée
« Je n’avais pas peur. Certes, il était allé en Nouvelle-Calédonie, au Kosovo et en Guyane… Mais vous savez, les soldats ne disent rien. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle l’armée la grande muette. Il m’a juste raconté deux choses dont je me souviens. En Guyane, il avait mangé avec Bruno Solo venu tourner un film. Et puis il me disait que c’était dur de devoir détruire les maisons des orpailleurs car c’était des gens très pauvres… »
Monique Panezyck salue les porte-drapeaux à l’issue de la cérémonie. (Photo : Ouest-France)
L’embuscade
« Je ne pensais pas qu’ils l’enverraient en Afghanistan. D’ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi on les a envoyés là-bas. J’aurais mieux compris sa mort si on avait été envahi, en France, comme pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais là, 89 soldats morts, c’est du gâchis. J’ai perdu mon fils unique de 25 ans, que j’avais élevé toute seule depuis la naissance.
Je ne supporte pas les gens qui disent qu’il avait signé, qu’il savait ce qu’il l’attendait. On n’a qu’à dire ça de tous les métiers, comme couvreur, il aurait pu se tuer en tombant d’un toit… En Afghanistan, il est allé faire son métier, pas se faire tuer. Il est tombé dans une embuscade mais je n’en sais pas plus, j’ai eu plusieurs versions. La douleur est tellement forte que je ne sais même pas si j’ai envie de savoir. »
Les raisons du rapatriement
« Je ne pouvais plus vivre à Versailles en l’absence de mon fils. Chaque mètre carré me faisait penser à lui, dans l’appartement, mais aussi à l’extérieur où je nous revoyais aller au cinéma… C’était terrible alors j’ai pris la décision de partir. En juillet, je me suis installée à Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée) ou j’ai un peu de famille, des amis dans le secteur. Mais j’avais besoin d’avoir mon fils près de moi. À Versailles, j’allais le voir tous les jours au cimetière. »
Monique Panezyck, entouré de ses proches, face au cercueil de son fils, qui aimait beaucoup la Corse, d’où la présence du drapeau. (Photo : Ouest-France) Une nouvelle cérémonie
« Cette nouvelle cérémonie me permet de montrer qui était mon fils, de faire vivre sa mémoire. Et je pense qu’elle valait la première. À son décès, tout était gigantesque, il y a eu la cérémonie avec Nicolas Sarkozy… Vous savez, quand les choses sont trop grandes, on se sent noyés dedans. En plus j’étais sous médicament. Ensuite, j’ai été hospitalisée huit mois à l’hôpital des Armées, à Clamart.
Là, je l’ai vécue différemment même si c’était aussi douloureux que la première. Mais je suis soulagée de le savoir près de moi. Si je me sens prête à aller de l’avant ? Vous savez, tout est cassé, mon cœur s’est brisé. Ce week-end aux Invalides, un séminaire était organisé pour les parents ayant perdu un enfant à l’armée. Toutes les mères partagent la même douleur. Mais moi, je n’aurai jamais de petits-enfants, je ne peux même pas me raccrocher à ce qui aurait été la chair de mon fils. »
Mardi matin à Saint-Hilaire-de-Riez, une cérémonie a rendu hommage à Jean-Nicolas Panezyck, en présence de nombreux porte-drapeaux des environs et du corps d’élite du 21e RIMa de Fréjus, auquel le caporal-chef appartenait. (Photo : Ouest-France)
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