La Conquête de l'Algérie
1840-1845
ou l'art d'être cruel
Le Général Yusuf, musulman au service des français,est réputé pour sa cruauté, selon un officier français « on décapite à la moindre raison, sur simple décision d'un officier supérieur, c'était un brigadier de mon escadron, nommé Tahar Ben Ahmeda qui était l'exécuteur ordinaire..... ».
A Constantine, le Général Négrier s'illustre dans l'art de faire voler les têtes, ex : Alexandre Dumas raconte l'histoire de 6 indigènes propriétaires de troupeaux, dénoncés sans preuve, comme auteurs de coups de feu tirés sur des Spahis et condamnés à mort par Négrier. Comme on les conduisait vers les lieux du supplice, une âme charitable dit au général qu' ils étaient innocents. Le général l'écouta puis dit au chaouch « Exécutez celui-là avec les autres ; un homme qui défend de pareils gueux ne peut être que complice »
Le roi Louis-Philippe, effrayé par de tels débordements, fit voter une motion, ordonnance du 1er avril 1842, interdisant d'exécuter des arabes sans son autorisation.
La Razzia était appliquée par les arabes et les troupes françaises ! Condamnant à mourir de faim et de froid des populations entières, femmes, enfants et vieillards compris. Aucun témoignage, aucun écrit ne laisse perçer le moindre état d'âme chez les arabo-berbères et les officiers et soldats de l'armée française. Bien au contraire, des officiers français tels que : Pélissier, Randon, Changarnier, Saint-Arnaud, Du Barail, Yusuf, Castelanne ou Forey s'en donnent à coeur joie, en Sportsmen comme à la chasse à courre.
On brûle, on pille, on coupe les arbres, on condamne à mort . Dans ce fouillis de haines, les arabes se pillent entre eux et les français pillent les arabes.
Saint-Arnaud , extrait de ses carnets 7 avril 1842, Cherchell « le pays des Beni-Menasser est superbe, les villages sont pittoresques, nous avons tout brûlé tout détruit, que de femmes et d'enfants, réfugiés dans les neiges de l'Atlas, y sont morts de faim et de froid . Miliana, 12 novembre 1842, nous avons pillé Ben-Allal, dépouillé les femmes qui se sont sauvées nues.....en février 1843, surpris par une tempête de neige, on attaque le village de Medina-El-Kantara et on expulse la population. A six heures du soir, 1500 hommes, artillerie, cavalerie et troupeau, tout était logé et à l'abri dans les maisons. Le lendemain, il y avait 2 pieds de neige, à peine avais-je fait quelques centaines de mètres, quel spectacle. Des tas de cadavres pressés les uns contre les autres, morts gelés pendant la nuit. C'était la population expulsée du village....... »
condensé par Guy « Un siècle de passions algériennes » de Pierre Darmon, « histoire de l'Algérie » de Pierre Montagnon.