SOURCE : LE NOUVEAU DETECTIVE
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Les archives du crime » BANDITS TERRORISTES
Yann 3 décembre 2015 Cette semaine, Les archives du crime
Les amateurs de photos les recherchent, les passionnés de faits divers en sont fous, les collectionneurs se les arrachent…
Les grandes « unes » de Détective sont à la fois des témoignages de leur époque et de véritables œuvres d’art, créées en leur temps par les meilleurs reporters-photographes. Malheureusement, ces œuvres sont aujourd’hui devenues rares, elles sont cachées, dispersées, et le public n’a plus guère l’occasion de les voir.
Voilà pourquoi nous avons décidé de vous les faire découvrir – ou peut-être redécouvrir ?
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Bandits TerroristesDÉTECTIVE – AVRIL 1931
AVANT BEN LADEN
On a souvent tendance à croire que notre époque a tout inventé, et surtout le pire : la violence aveugle, les attentats, le massacre des innocents. Ces deux blessés assis sur un bord de trottoir, entourés d’une foule saisie et impuissante, nous rappellent que le terrorisme existait avant Ben Laden. Le malheureux, à droite sur la photo, porte une main qu’on sent tremblante à son visage ensanglanté ; son compagnon, près de lui, tête inclinée sur l’épaule, semble prêt à mourir. Il avait mis son élégant costume clair, ce devait être une journée comme les autres, seulement voilà, il s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment…
L’auteur de l’attentat ? Un dénommé Di Giovanni, expulsé d’Italie, de France, d’Espagne, et qui a trouvé en Argentine un champ d’action à sa mesure. « Anarchiste », paraît-il, gangster plus sûrement, Di Giovanni a dévalisé des banques, fait sauter des bombes dans la cathédrale de Buenos Aires, dans le métro, attaqué à des fins crapuleuses une fabrique de chaussures, la compagnie centrale d’autobus, un hôpital, assassiné un journaliste
… Personnage théâtral : « Un soir, Di Giovanni était en train de boire dans un cabaret de La Bocca, parmi les prostituées polonaises, lorsque la police entra. L’anarchiste sauta sur une table, ouvrit le feu contre les policiers, les força à reculer.
Il éclata alors de rire, sortit un billet de cinquante piastres, le jeta à la tête de l’hôtelier pour payer, et largement, sa note, sauta par la fenêtre et disparut par le jardin. » Arrêté peu après, Di Giovanni fut condamné à mort par un tribunal militaire et fusillé vingt-quatre heures plus tard, ligoté à une chaise.
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