Hommage au Général Jouhaud
Il y a vingt ans disparaissait le Général Jouhaud
Le général Edmond Jules René Jouhaud, est né le 2 avril 1905 à Bou-Sfer, à une vingtaine de kilomètres d’Oran en Algérie. Il nous quittait le 4 septembre 1995, inhumé à Royan où il reçu les hommages nationaux, laissant un grand vide dans la communauté des rapatriés d’Algérie pour laquelle il s’est tant battu.
C’était un général d’armée cinq étoiles.
Né de parents instituteurs, à Bou-Sfer, il est le benjamin d’une famille de six enfants, originaire de Limoges, établie en Algérie en 1870.
Il fait ses études primaires à Bou Sfer, puis obtient le baccalauréat au lycée Lamoricière à Oran. Edmond Jouhaud entre à Saint-Cyr en 1924 ; il en sort en 1926 et est affecté au 35e régiment d’aviation
> Promu général de brigade aérienne en 1949, il commande les forces aériennes tactiques en Afrique du nord, puis l’école des mécaniciens de l’armée de l’air. En 1951, il est nommé commandant de la 1re région aérienne, puis désigné auditeur au Centre des hautes études militaires. En 1952, il est nommé commandant de la 1ère division aérienne puis commandant des forces aériennes françaises en Allemagne.
> En 1954, promu général de division aérienne, il dirige l’armée de l’air en Indochine. De retour en métropole, il est nommé major général de l’armée de l’air puis, le 1er février 1955, chef d’état-major des forces de l’armée de l’air. Général de corps aérien en 1956, il prend le commandement de la 5e région aérienne en Algérie en 1957 et devient adjoint inter-armées au général Salan, commandant supérieur interarmées en Algérie.
> Général d’armée aérienne en 1958, il est chef d’état-major de l’Armée de l’air
Le 22 janvier 1959, Edmond Jouhaud participe à un comité des affaires algériennes où de Gaulle lui demande : « Jouhaud, n’est-ce pas que c’est moi qui ai raison dans la politique algérienne ? » Jouhaud lui répond : « Mon général, je suis navré, mais je suis en désaccord avec vous. »
Et le général de Gaulle dira un jour au général Ollié : « Jouhaud m’a bien énervé avec sa franchise mais il a eu le courage de me dire ce que tous les autres pensaient. »
Le fait est que, installé aux commandes. Le nouveau chef de l’État (De Gaulle) nomme Jouhaud « commandant opérationnel » en Algérie, avant de faire de lui le chef d’état-major de l’armée de l’air, le 19 septembre 1959 , puis, en 1960, inspecteur général de l’armée de l’air
Mis en disponibilité sur sa demande en 1960, il participe au coup d’état d’Alger du 21 au 25 avril 1961 avec les généraux Challe et Zeller, bientôt rejoints par le général Salan. Après l’échec, il plonge dans la clandestinité et devient l’adjoint du général Raoul Salan à la tête de l’organisation armée secrète, responsable de la région d’Oran.
Arrêté le 25 mars 1962, il est condamné à mort le 13 avril 1962 par le Haut tribunal militaire.
Après sept mois passés dans une cellule de condamné à mort, il échappe de très peu à l’exécution : de Gaulle le gracie le 28 novembre 1968, grâce à une intervention de Jean Foyer, et parce que Pompidou, Sudreau, Giscard, Pisani… auraient mis leur démission dans la balance ; sa peine est commuée en détention à perpétuité ;
1967 : il quitte la prison de Tulle en décembre ;
1969 : il bénéficie d’une amnistie en juillet ; il est élu président de l’association nationale des rapatriés (FNR) ;
1982 : il est réintégré dans les cadres de l’armée de l'Air.