Les Opérations Extérieures : Cameroun
Cameroun
Le Cameroun, Etat d’Afrique équatoriale, possédant une superficie de 475.000 kilomètres carrés, s’étirant de la brousse luxuriante du golfe de Guinée et des confins du Gabon et du Centrafrique jusqu’aux étendues sahéliennes du lac Tchad, est un pays extrêmement diversifié, qui représente à lui seul l’Afrique tout entière
Cette diversité se retrouve aussi bien sur le plan climatique que sur celui de la population, qui compte quinze millions d’habitants (en 2000) partagés en deux cents groupes et sous groupes ethniques de langues, dialectes et religions variés.
En 1916, le Cameroun, qui était depuis trente ans sous tutelle allemande, fut partagé en deux zones par la Société des Nations. La plus grande, représentant les neuf dixièmes du pays fut confiée à la France et la partie restante, située à l’ouest, à la Grande Bretagne.
En 1960, le Cameroun accéda à l’indépendance, devint une république fédérale en 1961, et fit le choix de continuer à coopérer avec la France, sous la présidence empreinte d’une grande fermeté de Ahmadou Ahidjo, un « nordiste » musulman, qui, en 1972, réunit les deux Cameroun en les transformant en république unitaire.
Le Cameroun, pays de tous les paradoxes
Le Cameroun est un pays paradoxal: bien que la corruption et le banditisme y aient malheureusement progressé sous le régime du président Paul Biya, chrétien du sud, connu pour être moins autoritaire que son prédécesseur musulman nordiste, il n’y a guère de différends religieux ou inter ethniques au Cameroun.
Les chrétiens y sont majoritaires; au nord, les musulmans représentent 20% de la population tandis qu’à l’ouest et dans les villes, la forte composante bamiléké très industrieuse et commerçante, possède une bonne part de l’économie mais ne dispose pas du pouvoir politique.
La plus grande partie de la population se disperse dans plus de deux cents groupes et sous-groupes ethniques tels que Bamilékés, Foulbés, Bamouns, Fangs, Doualas, Pygmées, dont aucun ne saurait prétendre au pouvoir.
C’est pourquoi cette grande diversité apparaît finalement comme un facteur de paix sociale et sans doute, de cohésion nationale.
Fort de ses richesses humaines et de ses ressources naturelles, ayant un taux de scolarisation élevé, une bonne maturité politique mâtinée d’espièglerie qui se manifeste souvent dans le caractère des gens, le Cameroun demeure ainsi un pays politiquement et économiquement solide, dans un environnement de plus en plus instable.
Le rôle de la France dans le domaine de la défense L’armée française a été appelée à intervenir sur le territoire camerounais lors des troubles et affrontements qui ont précédé et suivi l’indépendance acquise en janvier 1960, à savoir :
- Du 17 décembre 1956 au 31 décembre 1958, dans les régions de Wouri, Munyo, N’Kam, Bamiléké, Kribi.
- Du 1 er janvier 1959 au 28 mars 1963, dans les régions de N’Ten, Sanaga Maritime, Nyong et Kellé, Nyong et Sanaga, Djà et Lobo.
En 1974, un accord de coopération militaire a été conclu, avec pour objectif de garantir la stabilité du pays, renforcer les capacités de l’armée camerounaise à maintenir la paix dans la région.
Les militaires français, placés sous l’autorité de l’attaché de défense, mènent à bien les missions qui leur sont confiées, en partenariat avec les forces armées camerounaises.
- participer à la construction et au développement de l'Etat de droit
- défendre le territoire national, les personnes et les biens
- développer leur aptitude aux opérations internationales de maintien de la paix
C’est ainsi que la France a mis à la disposition du Cameroun des coopérants militaires techniques des armées de terre, de mer, de l’air et de la gendarmerie, qui sont stationnés dans les principales villes, Yaoundé, Douala et Garoua.
La France participe à la surveillance des frontières, forme des stagiaires, fournit des équipements et assure certaines opérations de maintenance des matériels militaires.
Nombreux sont les Camerounais qui considèrent la France comme leur seconde patrie.