naissance de Daniel BALAVOINE :Il a six frères et sœurs ; c'est pourquoi au sein de la famille, son père était très à cheval sur la discipline. Il fait ses études à Pau dans un établissement religieux où il sert la messe. C’est un garçon chahuteur avec un tempérament d’écorché vif et de révolté. Au début, il envisage de faire des études de Droit et de science politique pour devenir député et travailler dans le social. Puis, arrive "Mai 68" où il est très à l'aise, ne ratant aucun défilé, aucune manifestation.
En avance sur tout le monde, il écrit même un petit livre blanc sur la réforme de l’enseignement. Mais, écoeuré par la teneur des discussions des acteurs politiques de l'époque et surtout horriblement déçu par l'effondrement du mouvement de mai 68 du fait que les Français s'intéressaient d'avantage aux vacances qu'à la révolution, par réaction, il se laisse pousser les cheveux, n’assiste plus aux cours, ne se présente pas à son baccalauréat et naturellement se fâche avec son père.
Le 24 mars 1970, il monte à Paris avec un petit groupe musical qui se dissout très rapidement. Il trouve une place dans un autre groupe, fait les bals, des galas et se rôde ainsi au métier. Après la dissolution de ce nouveau groupe, il tente une carrière en solo et enregistre un 45 tours, mais le succès n’est pas au rendez-vous. Il se marie avec Dominique Shroo, mais au bout de six mois c’est la séparation. Le divorce sera prononcé en 1979. Il compose des chansons pour Catherine Ferry sa nouvelle compagne et chante dans la comédie musicale "La Révolution française". Il est engagé chez Barclay et petit à petit, il se crée un genre bien à lui.
Au cours d’un voyage en Europe de l’Est, en 1977, il fait une chanson sur le "Mur de Berlin" contre la séquestration derrière un mur d’une partie du peuple allemand en racontant l’histoire de deux frères, Simon et Günther, séparés par ce mur. Sa carrière ne va vraiment démarrer qu'en 1978, avec la chanson "Le Chanteur" et la chance continue lorsque Michel Berger lui donne un rôle dans la comédie musicale "Starmania". Lors d’une émission à la télévision, il s’accroche avec des anciens combattants qui lui disent que ce qu’il manquait aux jeunes comme lui pour apprendre à vivre, c’était une guerre. Paradoxalement, Daniel Balavoine avait un frère officier dans les parachutistes de l’Infanterie de Marine.
A partir des années 80 il se laisse emporter par son militantisme politique. Le 16 mars 1980, il participe à une émission à la télévision sur la 2° chaîne. Devant les propos "aseptisés" du débat entre la droite et la gauche, il pique une colère et interpelle vivement François Mitterrand, le candidat de la gauche aux élections présidentielles de 1981, en disant que la jeunesse ne croit plus dans la politique en France. Mitterrand et de Fabius sautent avec bonheur sur l'occasion et axent un volet de leur politique sur les jeunes et leur avenir. A partir de ce moment, on voit beaucoup Daniel Balavoine en leur compagnie et les journalistes commencent à s’intéresser au jeune chanteur. Avec France Gall et Michel Berger, il participe à des actions humanitaires au profit de la famine en Éthiopie et en Afrique. Généreusement, il donne l’exemple en abandonnant ses droits d’auteur au profit de la cause.
Sa sensibilisation à la "question raciale" est assez grande, il participe à des campagnes contre le racisme en collant des affiches pour "Sos - Racisme" et avec la chanson "L’Aziza", il rend hommage à Corinne, sa compagne juive marocaine qui lui a donné trois enfants. Il met sur pieds l’opération "Pompes à eau" au profit de l’Afrique et profite du "Paris Dakar" pour la médiatiser. C'est dans ce cadre que le 14 janvier 1986, au Mali, il se tue dans un accident d’hélicoptère avec Thierry Sabine et cinq autres passagers lorsque pris dans un vent de sable, l'appareil s'écrase au sol. Ce jour là, Daniel Balavoine avait vraiment rendez-vous avec son destin, insistant beaucoup pour prendre place de quelqu'un d'autre et monter dans l'hélicoptère.
(pour Michel)