L'Adjudant Raymond ( dit Ramuntcho ) Duc (1917 – 1950 )
Un glorieux parachutiste colonial du pays basque.
L'Adjudant Ramuntcho Duc, a trouvé la mort pendant la campagne d'Indochine, le 19 septembre 1950 à Co-Thiet (Tonkin ), au cours d'une opération menée par le 7e BCCP.
Chevalier de la Légion d'Honneur
décoré de la médaille militaire
il était titulaire de la croix de guerre 1939/45
de la croix de guerre des TOE ( 14 citations au total )
la médaille des évadés de France
la médaille des FFL
de la Silver Star
la Bronze Star
et de la Distinguished service Cross.
Son nom a été donné, en 1981, à la promotion de l'Ecole national des sous-officier d'active de Saint-Maixent.
Ramuntcho Duc est né le 31 octobre 1917 a Camousuhast, petit village du pays basque situé à quelques kilomètres de Saint-Palais.
Après des études au lycée de Bayonne puis au collège de Bertharam à Lourdes, il se destine à une carrière de moniteur de sport lorsque, en 1938, il est appelé pour effectué son service militaire au 107e RI d'Angoulême.
Il participe à la campagne de France en 1940 dans les corps francs et obtient deux citations.
Démobilisé en août 1940, il retourne au pays basque puis, en février 1943, il s'évade de France alors qu'il est réquisitionné pour aller travailler en Allemagne.
Il passe en Espagne, est interné trois mois à Pampelune et cinq mois à Miranda avant de rejoindre Casablanca en novembre où il s'engage au régiment de marche du Tchad.
Il débarque en Normandie avec la 2e DB et participe à la libération de Paris, aux campagnes des Vosges, d'Alsace et d'Allemagne .
Il s'illustre tout particulièrement lors des combats de Villacoublay (29 août 1944 ) et de Dompaire, dans les Vosges ( 12 septembre 1944 ).
Démobilisé en 1945, après deux années dans le civil, il s'engage pour l'Indochine en octobre 1947.
En décembre de la même année il passe son brevet parachutiste puis sert au 2e BCCP.
Adjudant en juillet 1948, il rejoint le 5e BCCP et participe aux opérations du groupe de commandos n° 1 du capitaine Picherit au Centre-Annam et au Tonkin.
Il se distingue en s'emparant d'une mitrailleuse.
Lorsque le 5e BCCP regagne la France, l'adjudant Duc prolonge son séjour avec les Indochinois du bataillon au seins d'une compagnie indochinoise parachutiste affectée par la suite au 7e BCCP.
L'adjudant Duc a obtenu quatre nouvelles citations pendant la campagne d'Indochine.
A l'époque ministre de la Guerre, M. Paul Ramadier dira de lui à l'occasion de sa onzième citations le 16 juin 1949 :
« Sous-officier d'élite, magnifique entraîneur d'hommes, l'adjudant Ramuntcho Duc vient de se signaler à nouveau par son sens remarquable du combat, son sang-froid , son mépris total du danger et son esprit offensif extraordinaire qui lui ont permis avec ses hommes d'anéantir une bande de deux cents rebelles au cours du combat de Xum-Bac-Dao »
Le 18 septembre 1950: les combats de Thaï-Binh en Indochine ( après un court repos au centre de Va-Chay, écrit à ses parents son commandant d'unité, je lui confiai mon premier commando.
Je connaissais ses qualités de brillant entraîneur d'hommes et j'avais pu apprécier son calme et son tact dans son commandement.
Le 18 septembre, je reçu l'ordre de détacher son commando au 7e bataillon pour une opération parachutée qui devait avoir lieu le lendemain dans la région de Thaï-Binh.
Il sauta donc le 19 avec le bataillon, ses groupes de combat répartis dans les trois compagnies; il marchait avec le chef de bataillon , quand vers 15 heures, la 1er compagnie est accrochée devant le village fortifiée de Co-Thiet.
Votre fils, comme d'habitude, se porte en avant aussitôt, il trouve le groupe du sergent Onnier qui marchait avec cette unité.
Pour lui, il n'est question de s'arrêter; il lance ses gens à l'assaut à travers la rizière, toujours le premier.
C'est à ce moment qu'il reçoit une balle dans la tête, il se retourne mais continue d'avancer de quelques mètres et s'écroule au milieu de ses hommes qui le transportent derrière une diguette; c'est là qu'il rend le dernier soupir quelques instants plus tard... »