Attentats à Paris : les occasions manquées des renseignements français Chacun des individu impliqués dans les attentats du 13 novembre avait, à un moment ou à un autre, fait biper les radars des renseignements français. Tous ont cependant été assez libres de leurs mouvements pour aller jusqu'au bout de leur plan macabre.
A plusieurs reprises, les services français n'ont pas procédé à des interventions qui auraient pu changer le cours des choses.
"Policiers" A plusieurs occasions, les services français auraient pu changer le cours de choses. (Sipa) Ismaïl Mostefaï, hors-radar malgré un aller-retour en SyrieC'est l'un des trois tireurs du Bataclan : avant son face-a-face avec les forces de l'ordre le 13 novembre, Ismaïl Mostefai était déjà connu des services de renseignement.
Malgré huit condamnations pour des méfaits variés, il n'avait jamais été en prison.
Identifié à Chartres dès 2009 car membre d'un groupe salafiste et fiché S en 2010, Ismaïl Omar Mostefaï avait de nouveau été repéré en avril 2014 par les services, rapporte Mediapart.
La DGSI avait alors placé sous surveillance serrée entre 2014 et septembre 2015 le groupe salafiste auquel il appartenait à Chartres - mais sans l'inclure lui-même dans le dispositif.
L'homme avait pourtant été signalé en novembre 2014 par les services turcs comme s'étant "très vraisemblablement rendu en Syrie" précédemment, en septembre 2013.
Selon un officiel turc, ni le signalement ni la lettre de relance adressée en juin 2015 n'ont provoqué de réaction de la part des autorités françaises.
Selon Médiapart, ce signalement avait alors permis d'identifier un second individu radicalisé qui avait franchi la frontière turco-syrienne le même jour : Samy Amimour, le deuxième assaillant du Bataclan.
Samy Amimour, des papiers pas vraiment confisqués Inculpé en 2012 pour un projet avorté de départ vers le Yémen, Samy Amimour s'était donc vu retirer sa carte d’identité et son passeport avant d'être placé sous contrôle judiciaire.
Manque de coordination entre les services ou dysfonctionnement : il n’a eu qu’à déclarer la perte de ses papiers pour s’en faire refaire.
"Nul ne s’est demandé s’il était sous un statut qui empêchait la délivrance de nouveaux papiers", relève le Figaro.
Il violera ensuite son contrôle judiciaire à l’automne 2013 en partant en Syrie, et un mandat d’arrêt international sera alors délivré contre lui.
Son escapade en Syrie ne fut d'ailleurs remarquée qu'après qu'il a manqué quatre rendez-vous hebdomadaires avec la police.
Le temps que le mandat soit émis, Amimour était déjà en Syrie.
Lire aussi : La dérive de Samy Amimour, chauffeur de bus et terroriste au Bataclan
http://www.lejdd.fr/Societe/La-derive-de-Samy-Amimour-chauffeur-de-bus-et-terroriste-du-Bataclan-760931Abdelhamid Abaaoud, un retour-surprise et une complice à ParisOn le croyait en Syrie, où il disait être rentré après le démantèlement de la cellule terroriste de Verviers en Belgique, mais Abdelhamid Abaaoud avait réussi à rentrer incognito en France à la date des attentats.
Les explications sur la manière dont il a réussi à effectuer le voyage retour alors qu'un mandat d'arrêt international avait été lancé contre lui sont encore imprécises.
C'est le Maroc qui, le 16 novembre, a informé la France de son passage en Grèce, donnant corps à la possibilité de son retour.
En plus d'ignorer la localisation d'Abaaoud, ils ignoraient qu'il disposait d'un complice à Paris en la personne d'Hasna Aït Boulahcen, sa cousine (leurs deux mères sont soeurs).
"Un raté total", reconnaît un proche du gouvernement au Wall Street Journal.
La cousine d'Abaaoud était sur écoute, mais dans une affaire de trafic de drogue sans lien avec le djihadisme.
C'est encore un tuyau des services marocains qui révèlera leur lien familial aux enquêteurs français, leur permettant de diriger leurs recherches vers l'appartement loué par la jeune femme à Saint-Denis.