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 Ma dernière cartouche. colonel Jambon

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MessageSujet: Ma dernière cartouche. colonel Jambon   Ma dernière cartouche. colonel Jambon Icon_minitimeLun 29 Juin 2015 - 12:36

MA DERNIERE CARTOUCHE

ULTIME COMBAT POUR UNE CAUSE ORPHELINE

 

Non ! Le LAOS n’était pas une « colonie » comme les autres. Nous ne l’avions pas pris de force: il s’était donné à nous librement à la suite d’une sorte d’attirance réciproque nouée à l’occasion d’événements dramatiques. « A la conquête des coeurs ! » écrivait Auguste PAVIE dont la personnalité attachante avait séduit le vieux Roi Oun KHAM qui avait placé son royaume sous la protection de la France pour échapper à la cruelle tutelle du voisin siamois.
 

Non ! Les Laotiens ne sont pas un peuple comme les autres. Leur art de vivre, leur façon d’être heureux malgré, ou peut-être à cause, d’une extrême pauvreté ; leur aménité, leur nonchalance (parfois stigmatisée par leur laborieux voisin vietnamien, la bouleversante douceur de leurs femmes, la gentillesse de leurs enfants en font un peuple à part dans un monde dominé par la loi du profit. A l’exception notable des H’mongs, victimes depuis 1975 d’un véritable génocide, ce ne sont pas de farouches guerriers mais ils savent, sans se plaindre, mourir au combat et ont le courage de se faire tuer en se portant au secours d’un frère d’armes.
 

Ma dernière cartouche. colonel Jambon Laos-cartouche-defile-femme
 

C’est ainsi que, le 17 juillet 1950 vers 14 h, près de Ban Saka, le chasseur Ba LAN, mortellement frappé à mes côtés, ne prononce qu’un mot, thièp, pour signaler qu’il est blessé ; il s’éteint, 10 heures plus tard, sans avoir une seule fois crié sa souffrance! Et lorsque, le 7 juillet 1954, je me débats dans la Nam Hin Boun en crue sous les tirs d’une cinquantaine de Viets, le sergent LIENE qui a déjà traversé la rivière fait demi-tour et se jette à l’eau pour me secourir ; il est tué d’une balle dans la tête à quelques brasses de moi ! Et le lendemain (8 juillet), alors que, blessé, j’étais dans l’incapacité de franchir une barre calcaire de plusieurs centaines de mètres de haut pour rejoindre les miens, de braves paysans lao m’ont littéralement porté par dessus l’obstacle, et cela au péril de leur propre existence!
 

Non ! Les Laotiens n’étaient pas des amis comme les autres, ceux qui vous oublient lorsque viennent les épreuves et les dangers : quand les Japonais exécutèrent leur « coup de force » du 9 mars 1945 avec une traîtrise peu en rapport avec les principes du «bushido», il y eut, en de nombreux endroits, et notamment à Thakkek, une véritable chasse à l’homme blanc. Ceux qui étaient pris étaient souvent décapités. Monsieur Henri FRAISSE, sous-préfet à Mortagne-au-Perche en 1991, se souvient : petit garçon habitant Thakkek avec ses parents, lui et sa famille ont été sauvés par des Laotiens qui, au péril de leur vie, les ont emmenés, cachés et nourris jusqu’à ce que tout danger soit écarté. Et, dans tout le pays, les Laotiens ont agi de même, au secours des Français menacés.
 



 

C’est dans ce contexte d’amitié partagée que la France, du temps de sa grandeur, a signé, après Dien Bien Phu dont le choix avait été dicté par le souci de protéger le Laos, trois traités garantissant la liberté et l’indépendance du royaume du Million d’Eléphants et du Parasol Blanc. D’abord le Traité de Genève de 1954 mettant fin à notre guerre d’Indochine. Ensuite, les Accords de Genève de 1962 garantissant la neutralité du Laos. Enfin, le Traité de Paris de 1973 pour le respect et la reconnaissance de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume du Laos. Or ces accords ont été violés, sans réaction notable des signataires, par la République Démocratique du Viet Nam (devenue depuis République Socialiste du Viet Nam): dès le retrait précipité des Américains fin 1975, d’importantes forces armées nord-vietnamiennes ont envahi le Laos et permis aux maigres effectifs communistes lao de s’emparer du pouvoir par la force lors du « coup d’état » du 2 décembre 1975.
 

Il faut savoir que les effectifs vietnamiens engagés à cette occasion ont été (officiellement) démobilisés sur place et convertis en ouvriers travaillant dans le cadre d’un projet de développement rural financé par les aides internationales. En réalité, ces aides ne font qu’entretenir une armée d’occupation vietnamienne abritée dans la Zone Spéciale Stratégique de Xay Somboun (au sud ouest de Xieng Khouang), véritable base de regroupement de soldats et cache d’armes lourdes (artillerie et blindés). Ces importantes forces vietnamiennes sont toujours prêtes à intervenir sans délai en cas de soulèvement populaire ou de coup d’état contre le gouvernement actuel, mis en place par Hanoï.
 

C’est d’ailleurs dans cette zone qu’ont eu lieu les répressions les plus féroces contre les résistants H’mong désespérément accrochés au fameux massif du Phou BIA. En outre, il m’a été confirmé par différentes sources (dont certaines sont implantées au sein même du pseudo gouvernement laotien), que le Viet Nam avait procédé, depuis plusieurs années, à une massive colonisation de peuplement en installant au Laos, sur les meilleures terres, 3 millions de vietnamiens communistes bénéficiant d’avantages exceptionnels. De surcroît, on constate une mainmise des Vietnamiens sur les différents services artisanaux (coiffeur. menuisier, épicier, boucher etc.) au détriment des Laotiens.
 

Lorsque, fin 1975, les Américains se sont « désengagés » du conflit vietnamien, je n’ai pas compris que le Laos allait perdre son indépendance et qu’une inhumaine dictature communiste allait lui être imposée par la force des armes. Nos gouvernants ont feint de croire qu’il s’agissait d’une affaire intérieure laotienne, ce qui les dispensait d’agir dans le cadre de nos engagements. Et lorsque le père Jean-Marie OLLIVIER, oblat de Marie Immaculée, a voulu dénoncer, pour en avoir été témoin, cette ingérence d’une puissance étrangère dans les affaires intérieures d’un état indépendant, on lui a répondu … qu’on « ne voulait pas le savoir » ! J’ai, d’ailleurs, écrit à ce sujet un article contenant le récit détaillé du Père OLLIVIER sous le titre  » Les lépreux de SOMSANOUK et le Missionnaire qui en savait trop ».
 

Par suite du mutisme complice des autorités françaises, je n’ai appris l’asservissement du Laos qu’en 1999, en lisant le témoignage terrifiant du Colonel Khamphan THAMMAKHANTI, l’un des rares rescapés de ces goulags qui font partie de la « culture » communiste. Ce récit, intitulé « La vérité sur le camp-prison N°01 ou camp de la mort au point 438-745″ m’a été transmis par SAR le général Tiao SAYAVONG, ancien commandant de la 1ère Région Militaire (Luang Prabang) et demi-frère du roi Sri Savang VATTHANA. Ce général, que j’avais connu lieutenant à Thakkek en 1954, avait lui-même passé 16 ans en camp de « rééducation ». Quelque temps après avoir témoigné, lui et le colonel THAMMAKHANTI sont morts des suites des mauvais traitements qu’ils avaient endurés…
 

Avec une grande naïveté, j’ai pensé que nos « média » et nos gouvernants n’étaient pas « au courant ». Il m’appartenait donc de dénoncer le crime. Ce que j’ai fait en m’adressant aux grands journaux, aux mouvements de défense des peuples opprimés, aux politiciens, à Mr CHIRAC puis à son épouse, à certaines vedettes de la chanson, à Mr KOUCHNER. à Mr MENARD, à Mr d’ORMESSON, à Mr DEVEDJIAN, au candidat puis au Président SARKOZY et à son épouse.
Les réponses sont allées du silence méprisant aux justifications minables ou mensongères. Et j’ai fini par comprendre qu’ils étaient tous « au parfum », un parfum de cadavres, et que tous participaient à cette conspiration du silence qui protège les crimes communistes.
 

xMa dernière cartouche. colonel Jambon Laos-cartouche-hmong
 

Et puis, au début de l’année 2010, est arrivé l’inacceptable : 4200 H’mongs enfermés depuis des décennies dans un « camp de regroupement  » thaïlandais ont été livrés à leurs bourreaux lao-viets afin d’améliorer encore les bonnes relations (commerciales) nouées depuis déjà longtemps entre la république démocratique populaire lao et le royaume thaïlandais. Survenant au moment où l’on « commémorait » la sinistre « rafle du Vel. D’Hiv. » commise pour des raisons ethniques sur des effectifs comparables, ce crime (connu avant d’être consommé) aurait dû soulever une énorme vague d’indignation. C’était compter sans le pouvoir discrétionnaire des journalistes de tous bords qui ont littéralement escamoté l’événement. A part deux ou trois brefs communiqués, que personne n’a repris mais qui pourront, plus tard, servir d’alibi, et ce sont toutes les « belles consciences brevetées » qui sont restées muettes, enveloppant dans un linceul de silence les 4.200 H’mongs partis pour leur dermier voyage…
 

Après une période de découragement, j’ai décidé de jouer ma dernière carte ou, plus exactement, de tirer ma dernière cartouche. Dans ma tête. En d’autres termes, je vais me « faire sauter le caisson » pour expier ma part de honte et protester contre la lâche indifférence de nos responsables, face au terrible malheur qui frappe nos amis Lao. Ce n’est pas un suicide mais un acte de guerre visant à secourir nos frères d’armes en danger de mort. Quant à vous, les gouvernants sans honneur, vous, les grands « média » sans courage et vous, les « collabos » sans vergogne, je vous crache mon sang et mon mépris à la gueule !
 

Je demande pardon à tous ceux qui m’aiment pour le chagrin que je vais leur causer.                

Colonel Robert JAMBON 
 



Le 27 octobre 2012,
le colonel des Troupes de Marine Robert Jambon,
ancien de la guerre d'Indochine,
 s’est tiré une balle dans la tête
au pied du monument aux Morts d’Indochine érigé à Dinan.


Ce n’est que plusieurs semaines plus tard que l’on appris
les raisons de ce geste, qui, selon la lettre qu’il a laissée,
n’est pas un suicide, mais un “acte de guerre”.



        
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Colonel Robert JAMBON
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MessageSujet: Re: Ma dernière cartouche. colonel Jambon   Ma dernière cartouche. colonel Jambon Icon_minitimeLun 29 Juin 2015 - 21:43

Merci Gus  Ma dernière cartouche. colonel Jambon 926774

Je connais l'histoire de ce Colonel et celle de ces pauvres Laotiens.

Nous avons et nous continuons notre politique d'abandon : "Sans Honte & sans Remords"

Je connais bien le Laos , ce sont des gens charmants et d'une gentillesse extrême .

Mon Papa a fait deux séjours en Indo , dans ce pays , a SENO .

Il en a toujours gardé un super souvenir .

Avec Christian , nous connaissons , un Sergent de Réserve au 1er RCP , un H’mong .

Nous avons longtemps discutés ensembles pour la St Michel 2012 .

Je rentrais de Thaïlande et étais au courant des agissements de ces Thaïs de merde qui depuis des décennies , ne font que les faux culs .

Des gens de sa famille , ont étés dans l'Armée française , contre les Viets .

Malgré notre abandon , ils parlent de nous avec fierté et respect .

Honneurs a ce Colonel , dont tout le monde "S'en Fout"  Sad

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Sa place est parmi nous .

Ne l'oublions "Jamais"


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___________________________________ ____________________________________

Sicut-Aquila

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: Ma dernière cartouche. colonel Jambon   Ma dernière cartouche. colonel Jambon Icon_minitimeLun 29 Juin 2015 - 22:12

J'ai un peu honte pour la France  !! qu'à l'échelon supérieur, le sentiment et l'honneur ne sont pas vu de la même manière??  peut-être il y a-t-il plusieurs niveau dans l'honneur en fonction du poste obtenue!! que tu sois subalterne avec une petite instruction ou un niveau supérieur avec un poste confortable  qui donne une autre conception de cette honneur dont en fait tant de réclame !!!!!
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MessageSujet: Re: Ma dernière cartouche. colonel Jambon   Ma dernière cartouche. colonel Jambon Icon_minitime

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