Mohamed-Ali, un imam en uniforme"Mohamed-Ali, un imam en uniforme" Mohamed-Ali est aumônier en chef adjoint du culte musulman pour l'armée de terre. Il a rejoint les troupes françaises au Tchad en janvier dernier. Tous les vendredis, il prononce le prêche du culte musulman à la petite mosquée installée au cœur du camp. Il s'agit du 1er prix du concours EDJ Science Po - JDD pour l'année 2015.
Le rendez-vous est fixé sur Skype. Mohamed-Ali, qui a rejoint les troupes françaises au Tchad en janvier dernier, affiche un grand sourire qui estompe rapidement les kilomètres entre Paris et Ndjamena.
De l'uniforme à la posture, l'attirail militaire est au complet ; pourtant, un détail fait mouche...
Sur son buste, entre les agrafes des médailles
et le drapeau français, un insigne évoque la singularité de sa fonction : le croissant de l'islam y est brodé, entre deux rameaux d'olivier.
Un symbole loin de passer inaperçu sur l'uniforme de celui qui représente l'Etat français et sa laïcité.
Mohamed-Ali est aumônier en chef adjoint du culte musulman pour l'armée de terre, placé auprès du chef d'état major des armées.
Comme lui, ils sont 236 aumôniers au sein de l'armée française. Parmi eux, on compte 143 aumôniers de confession catholique, 38 musulmans, 34 protestants et 17 israélites.
Si les pratiques et les croyances divergent, tous ont en commun la volonté de représenter leur religion sur le terrain et d'apporter leur soutien spirituel aux combattants.
Le militaire s'empare d'une djellaba immaculée et d'un coran rouge relié : "dès le mercredi, je me mets en condition ; je réfléchis au thème que je vais aborder dans mon prêche."
Diplômé d'un Master en communication politique, celui qui se décrit comme un "homme de scène" use avec subtilité de son art oratoire, reformulant les questions de son interlocuteur.
Tous les vendredis, Mohamed-Ali prononce le prêche du culte musulman à la petite mosquée installée au coeur du camp.
Une fonction aux facettes multiples
Ce jour-là, l'aumônier est de retour d'une mission de développement de projet aux profits des populations locales dans les villages du désert de Borkou, dans le nord du pays. Psychologue, envoyé humanitaire et diplomate, il assure tour à tour fonctions religieuses et conseil au commandement :
"C'est le côté multi-facettes de notre métier, on passe d'une casquette à une autre selon le contexte", affirme l'officier.Créée en 2005, l'aumônerie musulmane affiche une volonté de répondre au droit, pour tous les militaires, de pratiquer leur religion sur le terrain.
À l'heure où l'islam est miné par les amalgames, elle est aussi et surtout un choix politique. Dès 2006, le premier aumônier musulman est nommé : Abdelkader Arbi, ancien chimiste devenu imam, premier chef de cette nouvelle institution.
Pour construire les bases de l'aumônerie, le nouveau directeur recrute dix aumôniers.
Impliquée dans la lutte antiterroriste, la gendarmerie nationale les refuse tous pour cause d'une adhésion active au sein de fédérations musulmanes relevant de chancelleries étrangères. "FAUX" **Il faut alors trouver des profils plus neutres. La candidature de Mohamed-Ali, taillé sur mesure pour le poste, est alors proposée : "Je suis un Français pur jus, autodidacte, indépendant de toute influence politique."
C'est presque trop beau : l'homme allie excellence académique, étude approfondie de l'islam et charisme naturel. Les autorités voient en lui le candidat idéal pour cette mission atypique : "Notre rôle, en tant qu'aumôniers militaires, consiste à montrer que les Français de confession musulmane peuvent être de parfaits citoyens", affirme Mohamed-Ali. "Être ambassadeur d'une religion au nom de l'Etat, vous imaginez la mission qui vous est confiée?!"
Basculements Pourtant, la religion n'a pas toujours été une évidence pour celui qui témoigne de la liberté de culte au sein de l'armée française. Avec le recul, l'aumônier décrit d'ailleurs son cheminement vers la foi en plusieurs "déclics". Né à Dreux, de parents tunisiens, il a été élevé dans un cadre laïc, loin des traditions religieuses de ses aïeux. La maison familiale jouxte même l'église de la ville.
"J'avais 17 ans lorsque j'ai réalisé que j'étais entouré de jeunes également issus de l'immigration mais qui, eux, avaient grandi dans la tradition religieuse musulmane?", se souvient Mohamed-Ali. C'est pour combler un vide identitaire qu'il s'inscrit à des cours en sciences islamiques : "Ma foi part du désir d'apprendre", reconnaît-il. "Mon approche de l'islam était purement au départ théologique."
«L'uniforme estompe les différences. L'armée est devenue un lieu de sécurisation de ma foi que je n'ai pas trouvé dans le civil»
Pendant cette période, il prend conscience de "l'atmosphère lourde" qui règne dans le pays à ?l'égard de l'islam : "Ça a été un basculement, trop peu? d'acteurs faisaient connaître cette religion en France."
Dès lors, ce constat devient un leitmotiv : "Il a alors commencé à s'intéresser à la religion en tant que militant et relais", se souvient son ami Elyamine. "Il souhaitait contribuer à une meilleure intégration des Français de confession musulmane."
Ce "boulimique du travail" organise des séminaires de formation, convie les acteurs de l'islam en France pour ouvrir le dialogue et briser les tabous.
Fraîchement nommé, l'aumônier découvre l'univers de l'armée :
"L'uniforme estompe les différences. L'armée est devenue un lieu de sécurisation de ma foi que je n'ai pas trouvé dans le civil", explique-t-il.
Spiritualité sur terrain miné C'est pendant la guerre en Afghanistan que sa foi prend un nouveau tournant : "J'ai vu des gens se détruire... C'est là que j'ai découvert une autre facette de ma religion", explique-t-il.
"Je ne comprenais pas que l'on puisse mettre fin à la vie au nom de la religion."
L'aumônier portait alors lui-même une arme. Et quand vient la question de savoir s'il l'a déjà utilisée, le militaire part alors dans un grand éclat de rire. Surprenante réaction.
Derrière le discours rodé et l'assurance affichée, l'insoutenable contradiction qu'il incarne refait surface : "Je suis aumônier! Dieu merci, je n'ai jamais tué qui que ce soit!", rassure-t-il avant de confesser que la mort est taboue.
Un tabou qui semble faire écho à ce grand-père tunisien, parti rejoindre l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale. Sans nouvelles de lui pendant deux ans, sa famille le croit mort. À son retour, il refusera de revenir sur ce qui s'est passé et racontera qu'il était cuisinier et ce n'est que bien plus tard que son petit-fils, Mohamed-Ali, découvrira qu'il était tirailleur aux côtés des soldats français.
Le poids de sa mission apparaît entre les lignes :
"Ma fonction reflète une forme de dualité positive qui vise à trouver un équilibre entre deux choses qui ne sont pas acceptées à l'extérieur ; entre l'appartenance à une terre, une nation d'une part; et à une foi, une religion d'autre part..." Derrière l'uniforme, il y a une "identité existentielle meurtrie", ballottée entre un sentiment patriotique profond et l'attachement à sa religion :
"Nous, les Français musulmans, on en bave", admet-t-il. Mais plutôt que de s'appesantir sur ses paradoxes identitaires, cet humaniste préfère se voir comme un "pionnier" désireux de transmettre et de jeter des ponts entre les religions.
**Faux: .......... Car :
Les premiers pas de l'«imam» des gendarmes
Publié le 15/05/2009 à 16:29 Mohamed-Ali Bouharb, le 7 mai dans son local au fort militaire de Charenton.Avec le grade de capitaine, l'aumônier musulman Mohamed-Ali Bouharb veut organiser un pèlerinage militaire à La Mecque.
Deux grands drapeaux, français et européen, ornent son local retranché au deuxième étage du fort militaire de Charenton, à Maisons-Alfort. Un portrait officiel du président Sarkozy et l'Appel du 18 juin complètent le décor somme toute assez classique s'il n'y avait, sous un tableau blanc, ces deux divans orientaux tendus d'un tissu moiré émeraude et or.
Ainsi qu'un exemplaire du Coran posé à côté de l'ordinateur. Le bureau de Mohamed-Ali Bouharb, récemment nommé premier aumônier musulman de la gendarmerie, ne laisse guère indifférent.
À 32 ans, ce capitaine reçoit en uniforme noir et par une vigoureuse poignée de main.
Tenant son képi où a été brodé le croissant de lune, symbole de l'islam, entre deux rameaux d'olivier, il toise son hôte d'un regard bleu azur rappelant le ciel tunisien de ses aïeux.
Père de deux jeunes enfants, il est marié à une agent de la brigade des douanes. «Elle possède un pistolet, mais son arme, instrument de coercition, est moins puissante que la mienne qui offre le soutien de la religion», sourit-il.
Celui qui a fait sa «déclaration d'amour profond à Allah vers 17 ans» a fréquenté les mosquées de Rouen et du Havre pour suivre des séminaires de formation.
Fort en thème ayant commencé des études scientifiques, Mohamed-Ali Bouharb invoque une sempiternelle «quête de sens» pour expliquer son changement de cursus et son «coup de foudre» pour la sociologie puis les sciences du langage.
À l'évidence, le jeune homme maîtrise les techniques d'interaction verbales, avec un art consommé de la rhétorique.
Sans détour, l'aumônier affirme : «Apprendre à communiquer est devenu indispensable pour évoquer l'islam, tant la confusion des genres est grande quand on assimile cette religion à l'intégrisme, voire au terrorisme…»
Pionnier à plus d'un titre, celui qui se surnomme le «petit jeune aumônier» fut aussi l'année dernière le major de la première promotion du cursus «religion, laïcité et interculturalité» de l'Institut catholique de Paris, qui a déjà formé une vingtaine d'«imams à la française».
À l'occasion d'une réception à Issy-les-Moulineaux en février dernier, le maire, André Santini, un rien taquin, lui a lancé «un musulman formé par les cathos pour apprendre les valeurs républicaines, j'adore !»
Soutien spirituel dans les moments difficilesAu sein de la gendarmerie, où l'on célèbre encore Sainte-Geneviève avec une relative ferveur, Mohamed-Ali Bouharb entend «intégrer l'islam au sein d'une grande institution régalienne, sans jamais céder au prosélytisme. Ma fonction me l'interdit…».
«Des gendarmes musulmans de tous les grades me téléphonent ou m'envoient des mails, sourit l'aumônier qui se dit incapable d'en estimer le nombre. Plusieurs fois par semaine, je leur apporte un soutien spirituel quand ils ont perdu un proche ou lorsqu'ils passent un concours. Je ne suis pas là pour faire de la figuration.»
Prosaïque, l'imam en uniforme n'hésite pas à fournir l'adresse d'un bon médecin pour les circoncisions ou celles des agences de voyages organisant des pèlerinages sans escroquer les fidèles.
D'ailleurs, il ne cache pas son envie d'organiser d'ici à 2011 un voyage de militaires musulmans à La Mecque.
Enfin, il veille à ce que la viande hallal soit servie aux pratiquants, qu'ils soient en caserne ou en opérations extérieures. «Nous avons composé quatorze types de repas et près de 50 000 barquettes repas ont été commandées il y a un an», se félicite le jeune officier.
Sollicité par la hiérarchie, il a été récemment consulté sur la conduite à tenir lors d'obsèques musulmanes ou lorsqu'une de ses ouailles fut affectée par erreur comme serveur dans un mess où l'on sert de l'alcool. «À chaque fois, j'ai été écouté», se félicite Mohamed-Ali Bouharb, qui se déclare
«plus que satisfait de constater à quel point la gendarmerie cultive le respect de l'autre.»Une attention qui commence dès l'école, comme peuvent en témoigner deux élèves officiers pour qui le ramadan tombait durant leur «stage d'aguerrissement». Pour qu'ils tiennent le coup, l'aumônier leur a permis de rompre le jeûne à condition qu'ils le rattrapent l'année prochaine. Comme le répète Mohamed-Ali Bouharb :
«Musulman oui, mais gendarme avant tout !» De qui se moque t'on !!!!!!!!
Le pouvoir Politique en place et les Journaleux , prennent les gens pour des "Cons"
Allons y , continuons et vive la "Francarabia"