Les Grands Combattants Volontaires MASSELOT Georges Georges Masselot naît le 23 avril 1911 à Maktar, en Tunisie. Son père, Ferdinand, né à Bougie (aujourd'hui Bejaïa) en 1867, fut le contrôleur civil de cette région.
Sa mère, née Jeanne Choisnet avait vu le jour à Dellys en 1875. Son grand-père MASSELOT, officier de marine, avait été le créateur du port de Bône (Annaba).
Georges fait ses études en Tunisie, puis après quatre années d’internat, il opte pour le prytanée militaire de La Flèche.
Trois ans plus tard, il entre à l’Ecole militaire de Saint Cyr.
De 1932 à 1936, il sert comme sous-lieutenant au 25ème régiment de tirailleurs algériens à Sarrebourg.
En mars 1936, sur sa demande, il est affecté au 1er régiment d’infanterie basé à Geryville dans le sud-oranais.
Après un séjour en Syrie puis au Liban, il rejoint la France pour prendre part aux combats de l'Aisne et de la Marne.
Il est grièvement blessé en secourant un de ses légionnaires.
En 1942, le capitaine Masselot participe à la campagne de Tunisie et est à nouveau blessé lors des combats de Pont de Phas.
Malgré ce handicap, il s’illustre un peu plus tard en capturant une auto-chenille ennemie et en ramenant 200 prisonniers dans les lignes françaises.
En 1944, de la Provence à Belfort, c'est la campagne de France.
Le capitaine Masselot accomplit ensuite un premier séjour de deux ans en Indochine, marqué par quelques « prises de bec » avec le général Monclar.
Le capitaine est déjà connu, redouté ou apprécié pour son franc-parler et son caractère bien affirmé.
En 1949, il rejoint le « 4ème étranger » basé à Fez puis stationne à Fort National en Kabylie.
Breveté parachutiste à Philippeville, il est désigné pour commander le 3ème bataillon étranger de parachutistes à Mascara.
En, 1951, c’est le retour en Indochine à la tête du 1er bataillon étranger.
Il se distingue lors de l’attaque viet du 8 janvier 1952 contre le camp retranché de Hoa Binh.
L’ennemi est mis en déroute et un armement considérable est saisi.
Assurant ensuite l’arrière garde lors de l’évacuation décidée du camp, le capitaine Masselot et son bataillon doivent affronter trois divisions viet commandées par Giap.
Cette opération de repli est si efficacement menée que le capitaine Masselot et ses légionnaires sont accueillis au champagne par le colonel Gilles.
Prévu pour être sacrifié, le bataillon n’aura compté que quatre morts.
Proposé au grade supérieur par le général de Linares, Masselot, qui entretemps, a contesté quelques décisions périlleuses pour ses hommes, devra attendre un an sa promotion.
Retrouvant en juillet 1953 sa chère Algérie ensanglantée , le commandant Masselot est nommé trois mois plus tard commandant en second du 3ème B.E.P. basé à Setif.
En Indochine, la situation s’était dégradée ; Dien Bien Phu était encerclé.
Refusant d’être parachuté sur le camp retranché, Paul Dussert, commandant le bataillon, sera suppléé par Masselot.
Trop tard pourtant, car Dien Bien Phu tombe le 7 mai 1954.
Masselot se voit alors chargé de reformer le 2ème bataillon étranger entièrement décimé lors de cet affrontement.
Il participe avec ses hommes en képi blanc au dernier défilé du 14 juillet à Hanoï.
13 Juillet 1955, le 2e BEP reçoit la fourragère rouge
des mains du général Jacquot
Le 2e B.E.P.rejoint l’Algérie en fin 1955.
Implanté à Philippeville, Il devient le 2ème R.E.P. et doit donc être commandé par un colonel.
Il se trouve que celui-ci, Alfred de Vismes, ne se sent pas légionnaire ; c’est donc le commandant MASSELOT, avec son accord, qui en sera le vrai patron pendant les deux années suivantes.
Les résultats obtenus sont particulièrement brillants.
Rattaché à la 25ème division parachutiste, le régiment est écarté de l’affaire de Suez en 1956.
Il intervient par contre sans cesse dans le Constantinois et sur la frontière tunisienne.
En 1957, Masselot est encore blessé au cours d’un accrochage ; une balle, après avoir traversé poste de radio, jumelles et stylo l’atteint à la poitrine.
Ces deux derniers objets sont exposés au Musée du 2ème R.E.P à Calvi.
En janvier 1958, De Vismes est remplacé par le colonel Lefort. Le commandant Masselot a été fort mal récompensé.
Il commande une dernière fois ses légionnaires au cours de l’opération des Beni Sbihi, avec un bilan éloquent : 217 fellaghas au tapis et plus d’une centaine d’armes récupérées.
Rentré à Philippeville, Masselot exprime son dépit à Lefort et lui rappelle son « absence » lors des moments « chauds » vécus en Indochine.
Convoqué dès le lendemain à l’état major d’Alger, il est muté à Djelfa comme adjoint opérationnel.
Il quitte ainsi ses hommes après avoir obtenu un des plus beaux bilans de la guerre d’Algérie et ce, avec un minimun de pertes.
A Djelfa, Masselot dépendant directement du général Salan, a en fait autorité sur les colonels de secteur.
Sa première mission est de détruire le « général » félon Bellounis. L’affaire sera promptement réglée.
En avril 1959, ce sera au tour des « colonels » Amirouche et Si Haoues, anéantis avec leurs troupes dans le djebel Koraa.
Nommé lieutenant-colonel au début de 1960, Masselot prend le commandement du 18ème régiment de chasseurs parachutistes, héritier du « Royal Auvergne », et formé essentiellement d’appelés. Sous son impulsion, l’unité devient le fer de lance de la division et les paras légionnaires le baptisent le « 3ème R.E.P ».En décembre 1960, le colonel Masselot et ses hommes envoyés à Alger lors des manifestations F.L.N. orchestrées par le délégué général MORIN, ont vite fait de calmer l’ardeur des émeutiers. Début 1961, contacté par le général Jouhaud, le colonel engage son régiment dans le sursaut tardif du putsch. Pour ce soldat d’élite, rallier l’insurrection n’est que son devoir. Devant l’échec, il assume toutes les responsabilités afin que son unité ne soit pas dissoute, mais en vain. Condamné à huit ans de détention criminelle, le colonel Masselot passe 51 mois en prison avant de benéficier de l’amnistie.Toujours apprécié de ses hommes, il sera fêté à Pau pour son 90ème anniversaire par une centaine d’entre eux.Il s’est éteint le 1er juin 2002. Commandeur de la Légion d'honneur, ce grand combattant volontaire avait reçu 3 blessures de guerre, était titulaire de 15 citations dont 10 à l'ordre de l'armée, de la croix de guerre 1939-1945, de la croix de guerre des TOE,de la croix de la valeur militaireet de nombreuses autres décorations. Il laisse le souvenir d'un grand soldat au caractère bien trempé, exigeant envers ses supérieurs et généreux avec ses hommes. © PC FNCV d'après John Franklin