Andranik Teymourian, premier capitaine chrétien de l’équipe de foot iranienne
La confession chrétienne n’a pas empêché l’Arménien iranien Andranik Teymourian de devenir capitaine de la sélection nationale de football iranienne, même si l’Iran reste un pays profondément musulman. C’est en avril que le footballeur âgé de 32 ans a reçu cette désignation honoraire.
Dans une interview récente, il a confié qu’il «était heureux qu’un chrétien puisse jouer dans une équipe musulmane».
«J’ai des origines arméniennes, mais je possède un passeport iranien et j’en suis fier.
Je tiens mon drapeau haut et fort. J’espère que je pourrai améliorer l’image du peuple arménien en Iran». Andranik Teymourian ne cache pas sa confession chrétienne – il peut même faire une signe de croix sur le terrain de foot.
Cependant, il montre du grand respect à la religion officielle de son pays.
Ainsi, avant le départ de l’équipe iranienne pour la Coupe du monde 2014, tous les footballeurs ont dû embrasser le livre saint des musulmans, le Coran.
Et Teymourian ne s’est pas abstenu de ce rituel essentiel pour les voyageurs et a fait de même.
L’ecclésiastique qui tenait le Coran en ce moment ne pouvait cacher son sourire.
Les Arméniens ethniques, dont Andranik Teymourian fait partie, constituent la majorité des chrétiens iraniens et sont complètement intégrés dans la société iranienne.
Beaucoup d’entre eux ont réussi leur vie en Iran, tels que Sombat Hacoupian, qui a fondé l’une des marques de vêtements les plus célèbres du pays.Malgré le statut officiel de l’islam, les autorités iraniennes reconnaissent également un statut spécial aux minorités chrétienne, juive et zoroastrienne dans le pays.
Ces dernières sont autorisées à construire leurs églises et exercer leur culte. Plus de 600 églises sont présentes en Iran, dont l'église de Sainte Marie datant de VI siècle.
Bien que la vente d’alcool et de produits à base de porcine soit interdite dans le pays, les chrétiens ont formellement le droit de consommer des boissons alcoolisées et manger de la viande de porc.L’amélioration progressive de la situation des minorités intervient depuis 2013 et l’arrivée d’Hassan Rouhani au pouvoir.
Pour s’occuper des problèmes des minorités, il a créé le poste d’ »assistant aux affaires des minorités », une première en Iran qu’il a accordé à l’ex-ministre du renseignement Ali Younessi.
A la suite de cette nomination, les droits de la minorité juive, qui était quelque maltraitée sous Mahmoud Ahmadinejad, se sont considérablement élargis.
Par exemple, les juifs ont été autorisés de manquer l’école et l’université le samedi pour l’occasion du Shabbat.
De plus, Younesi a visité plusieurs synagogues dans le pays où il s’est entretenu avec des ecclésiastiques juifs.
Les Iraniens qui ont abandonné la foi musulmane sont les plus vulnérables, plus de 90 d’entre eux sont emprisonnés actuellement.
L’Iran travaille également sur l’amélioration de la situation des minorités ethniques dans le pays.
Cette année, les autorités du pays ont publié un premier manuel en langue kurde à l’usage des écoles du Kurdistan iranien et ont autorisé les Arméniens du pays à se rassembler en avril devant l’ambassade turque pour manifester contre la négation du génocide arménien de 1915.