8 janvier 1959 : Fidel Castro s’empare de La Havane
Le peuple cubain l'attendait, lui, Castro, le démocrate, le modéré, qui allait transformer leur vie. Le compagnon de Che Guevara ne pouvait qu'être bon pour le peuple. Bien vite pourtant, le goût du pouvoir va le transformer en dictateur... Fidel Alejandro Castro Ruz est né le 13 août 1926 dans une famille pauvre mais poursuit quand même des études chez les Jésuites à La Havane. Diplômé en droit, il est établi désormais qu'il était déjà à l'époque où il était étudiant, agent du KGB, le service d'espionnage et de contre-espionnage soviétique. Il est mêlé à de sombres affaires comme les émeutes de Bogota en Colombie en 1948 se révoltant déjà contre les Etats-Unis d'Amérique qui tenaient congrès dans cette ville. Le Général Batista prend le pouvoir à Cuba après un coup d'état. Fidel Castro lance une action en justice en pure perte et après une petite insurrection, est finalement condamné à 15 ans de prison en 1953. Amnistié en 1955, le gouvernement en place le jugeant peu dangereux, il part au Mexique. Il rejoint les Etats-Unis d'où il complote avec son frère Raul contre le gouvernement en place à Cuba. Castro fait la Une des journaux, prétendant qu'il ne veut rien nationaliser et qu'il désire une sociale-démocratie. C'est en 1956 qu'il rentre à Cuba et qu'il rencontre Che Guevara sur un navire clandestin. Le jeune étudiant en médecine d'origine Argentine, adepte de Marx, est un idéaliste prônant la révolution pour lutter contre la pauvreté. Batista les attend avec son armée. Une douzaine d'hommes en réchappent dont Castro et Che Guevara. La population se rallie à leur cause. Les deux hommes et leur « armée » vivotent dans la Sierra Maestra, un endroit inhospitalier que Batista croira être leur tombe. Mais ils survivent ainsi que Raul Castro, le frère de Fidel, et Camilo Cienfuegos. Pendant ce temps, le gouvernement américain soutien Batista en lui envoyant des armes. Leur mouvement prend de l'ampleur, ils sont bientôt 800. Che Guevara et Castro passent pour des héros de la démocratie aux yeux de la presse américaine. Le gouvernement américain, gêné auxentournures, met un terme à son aide à Batista qui passe pour un être brutal ce qui n'est guère du goût de la population américaine. Les batailles se font rudes d'autant plus que l'armée cubaine compte désormais bon nombre de déserteurs se ralliant à Fidel Castro. C'est la victoire le 31 décembre 1958 : Batista s'enfuit vers la République Dominicaine pour rejoindre l'Espagne qui est gouvernée par Franco. Batista ne part pas les mains vides : il emporte 40 millions de dollars avec lui. La route est libre pour Castro qui prend La Havane le 8 janvier 1959. Un gouvernement provisoire prépare des élections... qui n'auront jamais lieu. Fidel Castro fait alliance avec le parti communiste... Exit la République démocratique. Il faut de la force au pays ! Revenant sur ses principes affichés auparavant, il nationalise tous les secteurs importants de l'économie et organise des semblants de procès contre les opposants suivis d'exécutions immédiates. C'est l'époque de la terreur Castro qui devient Premier Ministre avec l'appui des Etats-Unis. Cette entente cordiale est de courte durée car s'ensuit une vague d'expropriations des grands industriels américains. Le Président Richard Nixon rencontre Castro et le juge... Naïf et point du tout communiste ! (Sic). Le net virage à gauche a lieu l'année suivante quand Castro s'allie officiellement à Che Guevara. Les relations avec l'URSS se resserrent sur tous les plans, notamment sur la fourniture d'énergie car les pétroliers américains expropriés refusent de fournir Cuba. Les relations diplomatiques avec les Etats-Unis sont rompues ce qui pousse Castro à demander l'aide de Khrouchtchev qui ne demande pas mieux que d'avoir un « pied-à-terre » à proximité des terres américaines. Le « Lider Maximo de la revolucion cubana » raccourci en « Lider Maximo » comme il s'est surnommé lui-même, doit maintenant faire face aux Etats-Unis qui voient désormais en lui un ennemi. Les exilés cubains sont légion en Amérique. Le débarquement se prépare. Cet épisode sera appelé « le débarquement manqué de la Baie des cochons ». La date est connue d'avance par Fidel Castro, informé par le KGB. Le 17 avril 1961, 200 000 personnes sont parquées dans des stades et des théâtres, au point prévu du débarquement et à La Havane. Les forces américaines débarquent dans la Baie des Cochons (plage Giron) pensant être soutenues par le peuple cubain. C'est un cuisant échec, la population étant retenue comme expliqué plus haut. Pour Castro, cette victoire renforce sa popularité et il ose enfin, publiquement, afficher sa détermination politique marxiste-léniniste, notamment le 2 décembre, à la télévision. Ça y'est... Cuba est officiellement communiste. L'île est approvisionnée en armes soviétiques lui permettant ainsi de résister à toutes les guérillas et la police politique est partout, épiant chaque parole et chaque individu. À l'extérieur, les Américains n'en mènent pas large lorsqu'ils apprennent que des missiles soviétiques vont être implantés sur le sol cubain très proche de la Floride. Cuba est aussitôt mise en quarantaine. En 1962, on échappe de peu à la troisième guerre mondiale, vraiment nucléaire cette fois. Un échange a lieu : les Américains ne doivent plus rien tenter contre Cuba et les missiles soviétiques seront enlevés. Chose est faite mais les Etats-Unis continuent leur embargo contre l'Île. La CIA tente à des centaines de reprises d'assassiner Castro. À l'extérieur cependant, Cuba est quand même appuyée par certains peuples d'Afrique comme l'Angola ou l'Ethiopie mais aussi par le Nicaragua et surtout le Canada et Pierre Trudeau. Le régime castriste est tel que les demandeurs d'asile aux Etats-Unis affluent. Castro décide en un premier temps que chacun est libre de quitter le pays mais l'émigration est telle (on note plus de 100 000 personnes) qu'il doit revenir sur sa position en interdisant de quitter le sol cubain (au passage 20 000 criminels auront été expulsés ce qui arrangeait bien Castro). La résistance de Castro face aux Etats-Unis, malgré l'effondrement soviétique, est quand même spectaculaire. Embargo, tentatives multiples de renversement de régime, regroupement familial interdit aux USA, épidémie de peste porcine volontairement introduite à Cuba en 1971 par les Etats-Unis, épidémie de dengue en 1981 toujours volontairement introduite dans le pays, maladie du tabac ou de la canne à sucre... Tout a été tenté contre Cuba et son régime, même des procès truqués accusant Fidel Castro de trafic de drogue. Coup de théâtre pourtant : Jean-Paul II se rend à Cuba en 1998 pour soutenir, non le régime, mais la population toujours aussi fervente catholique, renversant ainsi bon nombre de préjugés. Castro, toujours aussi vigoureux, tente un rapprochement avec le Président du Venezuela, Hugo Chavez en 2005 pour une alternative à la puissance des Etats-Unis sur le continent Américain. Le bilan de Castro reste lourd cependant : près de deux millions d'expatriés, un embargo réel et plus ou moins déguisé avec l'influence que peuvent avoir les Etats-Unis sur d'autres pays. Reste que le pays se débrouille désormais avec une politique de tourisme offensive, le pétrole provenant du Vénézuélien et le pays ayant développé ses recherches en biotechnologie pour améliorer le système de santé des Cubains. Le système a aussi fait ses preuves en matière d'éducation : Cuba est en tête des pays d'Amérique latine pour le taux d'alphabétisation mais aussi dans tous les domaines de la santé (Castro reçut la médaille de la Santé délivrée par l'OMS). Par contre, les habitants sont pauvres même si leur espérance de vie équivaut à celle de l'Américain moyen ce qui signifie que leurs conditions de vie ne sont pas si dramatiques que l'on pourrait le penser. Et quoi qu'on puisse dire de son action, certaines personnalités incontournables lui ont rendu maintes fois hommage comme Jack Lang, Danielle Mitterrand, Desmond Tutu, Nelson Mandela... Aujourd'hui, le « Commandante » comme le surnomment les Cubains, a une santé vacillante. C'est son frère qui tient les rênes du pouvoir et personne ne sait ce qu'il va advenir de Cuba si le « Lider Maximo » décède demain. Quant à Che Guevara, il quitta La Havane en 1965, fut capturé en Bolivie et exécuté par l'armée bolivienne qui avait été entraînée par la CIA...
___________________________________ ____________________________________Aokas
14ème RCP - 9ème RCP
AFN
194658
Mar Jan 08 2008, 08:44
un HAVANNE !!!!!!