Ce n'est pas un Régiment, mais bon, en 1961, la majorité de cette unité fut dissoute sur au Putsch, seuls une moitié du CPA 30 et le CPA 50 sont restés pour former la CCPA 50.541 (Compagnie Commandos Parachutistes de l'Air) qui est en 1965 à l'origine de la constitution de ce que sont les Fusiliers Commandos de l'Air d'Aujourd'hui.
LE GROUPEMENT DES COMMANDOS PARACHUTISTESDE L’AIR00 / 541 Jacques REVERS En Août 1955, lors d’une visite à Constantine du
Général Bailly, Chef d’Etat Major de l’Armée de l’Air et du Général
Jouhaud, Major Général, le Général de Maricourt obtient, après un long
plaidoyer, l’autorisation de principe de créer des Commandos. La
réalisation sera longue et difficile. L’Armée de Terre voit d’un
mauvais oeil la constitution d’une Unité Parachutiste de l’Armée de
l’Air, qui a pourtant pris l’initiative, en 1936, de créer le
Parachutisme Militaire Français (1). Au sein de l’Armée de l’Air, on
est loin d’être unanimes sur la nécessité de créer ces Commandos (2).
Le 3 mars 1956, le message officiel n°5437, émanant de
l’Etat Major de l’Armée de l’Air, à destination des cinq Régions
Aériennes: Metz, Villacoublay, Bordeaux, Aix en Provence et Alger,
mentionne:
- Il est décidé de constituer un Commando de l’Air, à effectif de 200 à 300 hommes, en Afrique du Nord.
La décision n°532 du 12 mars 1956, de Monsieur
Laforest, Secrétaire d’Etat aux Forces Armées “Air” constitue l’acte de
naissance des Commandos.
Le 9 avril 1956, une note du Général Maricourt, qui
depuis novembre 1955 commande l’Armée de l’Air en Algérie, définie le
but et les missions des Commandos:
a) Les Commandos de l’Air sont créés pour défendre les Départements Français d’Algérie.
b) Le personnel recruté exclusivement dans l’Armée de
l’Air doit former, sans apport de personnel expérimenté ou spécialiste
issue des autres Armées, une Unité devant figurer parmi les meilleures.
c) Les opérations, exécutées par de faibles effectifs,
rapides et courtes, doivent fournir un appui terrestre aux
interventions aériennes. Les missions confiées à cette Unité sont
basées sur la rapidité d’intervention, premier facteur de réussite,
surprise, légèreté, adaptation aux conditions de combat en Algérie.
Celles-ci doivent se faire par héliportage, aérotransport,
exceptionnellement par Parachutage ou transport routier. Les Commandos
ne doivent pas être employés en position défensive. Il n’est pas
envisagé un Parachutage dans une Opération Aéroportée, leur emploi dans
une guerre internationale ou pour des opérations débordant du cadre du
maintient de l’ordre en Algérie. Il convient de faire ses preuves afin
d’être pris au sérieux par les septiques et les détracteurs qui sont
nombreux, même au sein de l’Armée de l’Air.
d) La Compagnie Commando est à l’effectif de 204 hommes
articulé en deux Commandos et une Section d’Instruction de 28 hommes,
cette dernière non Opérationnelle. Elle sera stationnée sur la Base
Aérienne 146 de “La Réghaïa”, située sur la route Nationale 5, à 20
kilomètre à l’Est d’Alger. La prospection est effectuée parmi le
personnel Air de toutes spécialités et le recrutement par le
volontariat. Le personnel du Commando doit être lié au service pour une
durée minimum de 15 mois et être agés de 35 ans maximum. En
particulier, les appelés aptes volontaires, libérables avant ce minimum
de service, ne peuvent être retenus que s’ils souscrivent un engagement
supplémentaire.
e) Les volontaires répondent à diverses questions sur
la fiche de volontariat: Curriculum Vitaé, antécédents scolaires et
sportifs, antécédents Militaires, raison motivant le volontariat,.
Tests d’aptitudes médicale et sportive et caractérologique complètent
les dossiers. Ceux reconnus aptes sont admis aux Centres d’Instruction
du Camp de Mourmelon (Marne) en Métropole et de la Base Aérienne 146
(Alger) en Algérie.
En Métropole Les Volontaires reconnus aptes, des 1ère, 2ème, 3ème,
4ème Régions Aériennes sont rassemblés, ils sont environ 300. La
sélection s’opère, il ne sont plus que 120 qui rejoignent Marseille. Le
11 mai 1956, ils embarquent à destination de Philippeville, au Centre
d’Entrainement au Saut n°1, pour être breveté Parachutiste. Le 12 juin,
le Commando rejoint “La Réghaïa”.
En AlgérieLes volontaires reconnus aptes, de la 5ème Région
aérienne (Algérie, Tunisie et Maroc) sont rassemblés sur les Bases
Aériennes 146 de la Réghaïa et 141 d’Oran La Sénia pour la formation et
l’instruction, mi-juin, direction le Centre d’Entrainement de Saut n°1
de Philippeville.
Le 15 mai 1956, le Général Jouhaud, Major Général de
l’Armée de l’Air, signe l’instruction n°618/EMAA/1 qui porte création
de deux Commandos Air en Afrique du Nord, conformément à la décision n°
532 du 12.03.1956.
C’est le Général Commandant la 5ème Région Aérienne qui
est chargé de créer le 1er juin 1956, sur la Base Aérienne 146 de la
Réghaïa les deux Commandos baptisés:
- 10/541 et 20/541 (3)
Ces deux Commandos sont à l’effectif de 102 hommes
chacun (5 Officiers, 22 Sous Officiers et 75 Hommes du Rang). ils sont
rattachés administrativement à la Compagnie Air 02/146 de la Base
Aérienne de la Réghaïa.
Formation du Commando 30/541En mai 1956, 80 volontaires de diverses Unités Air
Maroc rejoignent Marrakech, pour la Formation et l’Instruction. Début
juillet ils ne sont plus que 40 à rejoindre la B.A. 146, ou ils sont
amalgamés à des volontaires venant des B.A. de Tunisie et d’Algérie.
Mi-juillet, mi-août, stage au Centre d’Entrainement au Saut n°1 de
Philippeville.
Le 25 juillet 1956, l’Instruction n° 6969/EMAA/A, créée
le Commando Air 30/541. Effectif et administration identique aux deux
autres Commandos.
Formation du Commando 40/541La note 694/CAA/CAB du 03.01.1957 créée le Commando
40/541, sur la B.A. 146. Formation et Instruction, puis stage au Centre
des Troupes Aéroportées de Zeralda jusqu’au 12.021957. Effectif 175
hommes, les autres Commandos seront alignés sur le même effectif.
Formation du Groupement des Commandos Parachutistes de l’Air 00/541Le 1er mai 1957, est créé, sur la B.A. 146, le
Groupement des Commandos Parachutistes de l’Air, conformément à la
décision n° 5576/EMAA/1 du 19 mars 1957, prévoyant également la
création du Commando 50.Le GCPA est constitué en Unité à Administration
Distincte (U.A.D.), cette Unité à l’effectif de 55 hommes.
Formation du Commando Expérimental “Chouff”En juillet 1956, le Colonel Duval, Commandant le
G.A.T.A.C. n°1 de Constantine décide la création d’un Commando
Expérimental, Commando léger dont la mission est le renseignement et le
guidage de la “Chasse” sur des objectifs précis.
Une trentaine de volontaires, dont une dizaine de
ralliés sont réunis. Ils rejoignent le Centre d’Entrainement “Jeanne
d’Arc” à Philippeville. Fin août, l’Unité est opérationnelle (4).
Formation du Commando 50/541Le 1er février 1959, est créé, sur la B.A. 146 le
Commando 50/541. Le personnel du Commando Expérimental dissous forme
l’ossature.
Création de la Section “Matou” En octobre 1960, est créée une Section Opérationnelle
sous l’appellation de “Matou”. Elle est composée de 16 volontaires
recrutés au sein du G.C.P.A. et est mise à disposition du Groupement
des Commandos de Chasse de l’Akfadou. Ultérieurement, le Commando 40
montera un élément identique.
Basés sur la BA 146 de “La Réghaïa”, les Commandos de
l’Air rayonnèrent sur toute l’Algérie et même au Sahara, où ils furent
utilisés comme Unités d’Intervention Parachutées ou Héliportées. Ils
permirent de diriger du sol les “Straffing” de la “Chasse” sur des
objectifs désignés par eux.
Fidèles au Général Challe, le G.C.P.A. est dissout le
1er mai 1961, sur la BA 146. Dés le 29 avril, les Commandos 10, 20 et
40 sont dispersés en Métropole sur les BA de Dijon, Le Bourget,
Toulouse Istres (Commandos 10 et 20), Caen , Le Bourget (Commando 40),
le 8 mai, BA d’Orléans (Commando 30).
Le Commando 50 échappe à la dissolution, en avril, en
opération dans le Sud, il est au repos à Colomb Béchar fin avril. Le 25
mai il s’installe à Saint Leu, en banlieue d’Arzew (Oranie).
Le 15 mai 1961, le Colonel Fabre, signe l’Instruction
n° 1882/EMA. portant création de la Compagnie de Commandos
Parachutistes de l’Air n° 50/541, créée le 31 mai, sur la BA 141
d’Oran-La Sénia, à l’effectif de 138 hommes. Rattachée au Bataillon de
l’Air 1/141. Réorganisé, le Commando est mis à la disposition des
Secteurs de Telagh, puis d’Aïn-Sefra, en Oranie. Le 19 mars 1962, c’est
le cessez-le-feu.
Le 15 juin 1962, le Commando quitte Aïn-Sefra, en
Oranie. Le 26 juin, départ d’Algérie. En juillet le Commando s’installe
à la BA 136 de Bremgarten (R.F.A.) (5).
Les Commandos de l’Air ont perdus: 78 tués et 174 blessés.
LES INSIGNESa) Insigne de béret: Le projet est réalisé au sein du Commando 20, et est
adopté par le Commandant Coulet. Un rectificatif est apporté en ce qui
concerne la couleur de l’Insigne. Pour ne pas que la teinte s’oppose à
celle des éperviers des pattes d’épaules, l’Insigne est doré.
Insigne en métal doré et ajouré, aile et étoile qui
entre dans la composition des brevets des personnels navigants de
l’Armée de l’Air, dague symbole des actions de commandos, le tout sur
brochant de couronne.
Homologation: A.688 en octobre 1956.
Fabrication: Drago, sans marque, plusieurs variantes.
b) Insigne de Poitrine: Le Commandant Coulet est à l’origine de cet Insigne.
Il s’inspire de l’Insigne de béret des parachutistes Polonais dont il
est détenteur (6).
Insigne en métal argenté et ajouré, aigle fondant sur
sa proie, brochant sur un carré portant la devise “SICUT AQUILA” (Tel
l’Aigle).
Homologation: A.690 en octobre 1956.
Fabrication: Drago.
c) Projet d’Insigne de manche du Commando 40, refusépar le Commandement.Afin de distinguer les hommes du Commando 40 des autres
Commandos, la création d’un Insigne est envisagée. Il sera porté sur le
haut de la manche gauche.
En relation avec l’indicatif radio “Attila”, visage
asiatique moustachu, sur fond jaune, inscrit en noir dans un triangle
équilatéral pointe en bas.
NOTES: (1) Jusqu’en 1945, les parachutistes de l’Armée
Française appartenaient à l’Armée de l’Air. C’est à cette époque qu’ils
passèrent à l’Armée de Terre.
(2) A partir de décembre 1955, le Bataillon de Garde de
l’Air 02/541 est mis à la disposition de l’Armée de Terre et utilisé en
Opération en Algérie, suivi par les Bataillons de Garde de l’Air 01/541
et 03/541, transformés en Demi Brigade de l’Infanterie de l’Air puis en
Demi Brigade de Fusiliers de l’Air, à effectif de 3000 hommes, en
majorité rappelés. Dissolution en février 1957.
(3) Les deux Commandos devaient êtrent baptisés:
-10/541 “Commando Métropole”,
-20/541 “Commando Afrique du Nord”,
Ces appellations ne seront pas utilisées, le brassage des personnels lui faisait perdre toute signification.
la numérotation “541″ est celle attribuée par l’Armée de l’Air aux Unités affectées en Afrique du Nord.
(4) Le Commando “Chouff” est à l’origine des “Commandos
de Chasse”, le Général Challe, reconnaissant l’intérêt de ces Unités,
les multiplia.
(5) Dés juillet 1962, sur la Base Aérienne 136 de
Bremgarten, le Commando assure la Sécurité de la Base. Les reformes se
succèdent. Le 21 avril 1965, le Commando devient Escadron de Protection.
Le 5 avril 1965, sur la Base Aérienne 726 de Nîmes, est
créé l’Escadron de Fusiliers Commandos de l’Air, réunissant des anciens
du G.C.P.A. 541 et des jeunes. Devenu Escadron de Fusiliers Commandos
et d’Intervention, puis Groupement des Fusiliers Commandos de l’Air,
son PC est implanté sur la BA 726 de Nîmes et ses Unités réparties sur
dix neuf Bases Aériennes.
(6) Le Commandant, puis Lieutenant Colonel Coulet,
Commanda le G.C.P.A. du 1er juillet 1957 au 28 février 1960. Diplomate
de carrière, Commandant de réserve de l’Armée de l’Air, il obtiendra le
Commandement du G.C.P.A..
Bibliographie: - Les Commandos de l’Air, M. FERRAUD, Nouvelles Editions Latines, 1986.
- Collection “BLED”, hebdomadaire Militaire d’information, année 1957 à 1961.
Les
Opérations menées de 1956 à 1962 par les Commandos Parachutistes de
l'Air leur ont permis de mettre de très nombreux Rebelles hors de
combat. Sur un effectif qui n'a pas dépassé le
millier, 78 des leurs sont tombés au Champ d'Honneur et 174 sont
douloureusement marqués dans leur chair. Les décorations obtenues
permettent de les classer parmi l'élite des Unités Parachutistes
engagées. Ils sont dignes de leurs
anciens des Groupes d'Infanterie de l'Air et des Régiments Parachutistes de la Seconde Guerre Mondiale. Jacques REVERS