Ce sont les positions du camp retranché de Diên Biên Phu, isolé dans une plaine à l'extrême ouest du Tonkin.
Là, le haut commandement français en Indochine a décidé de livrer bataille, concentrant une douzaine de bataillons.
Il s'agit de fixer et d'user les troupes viêt-minh.
Le général Giap, qui les commande, a besoin de son côté d'une victoire, dans la perspective de négociations qui s'annoncent.
L'affrontement ne peut qu'être terrible.
Il sera mortel.
Du 13 mars au 07 mai 1954, dans des combats sans merci où, des deux côtés, l'héroïsme le dispute à l'horreur, la garnison française, bientôt totalement isolée, se défend pied à pied, sous les ordres du général de Castries, des colonels Bigeard, Langlais et Lalande, avant de succomber sous le nombre, laissant 5000 morts sur le terrain et 6000 prisonniers dont bien peu survivront.
Cette page de gloire inutile, véritable "Verdun asiatique", signe la fin de la présence française en Indochine, avant les accords de Genève conclus le 21 juillet 1954.
"… Le 7 mai, en 1954, c’était la chute du camp retranché de Dien Bien Phu.
Ni capitulation… Ni reddition !
Et pour ces milliers de vaincus commence une lente descente aux enfers, l’apprentissage du désespoir.
Mais ce qu’ils ne savent pas, parce que personne ne leur a jamais dit, c’est que la liberté était en marche et venait à leur rencontre.
Car si la presse du monde entier annonce, en première page le 8 mai 1954, la défaite française et la perte irrémédiable de l’Indochine, les tribus montagnardes, elles, se soulèvent.
Par milliers, les maquisards se mettent en route et libèrent des villes abandonnées précédemment par les Français et occupées par les troupes de Giap. Dien Bien Phu appartient au Viet Minh, mais tout l’arrière-pays leur échappe !
Jamais les volontaires méos n’ont été aussi nombreux et enthousiastes dans la jungle, les vallées et les forêts du Nord Tonkin et du Nord Laos… alors que semble triompher l’ordre rouge.
Ly Séo Nung et ses partisans ont repris Lao Kay à la frontière de Chine, ainsi que Laï Chau, et ses guerriers vêtus de noirs sont arrivés en vue d’Éliane 2, le 8 mai.
Ce même jour, le colonel Godard commandant la colonne Crève-Cœur a reçu l’ordre de faire demi-tour pour rentrer au Laos alors qu’il ne restait plus que 50 kms pour aboutir à Dien Bien Phu.
Il aurait rencontré les maquisards de « Malo » et « Servan », venus de la plaine des Jarres, plus de 2.000 méos autour de leur roi Touby Liphong, allié de la France dès l’invasion japonaise.
Après des semaines de marches harassantes dans la jungle, des escalades de pitons calcaires, le franchissement d’innombrables rivières et vallées, ils sont sans doute partis trop tard.
Mais qu’auraient-ils pu faire face aux 60.000 « bo-doïs » du Viet Minh ?
Et la France a délibérément ignoré le sort qui attendait les dizaines de milliers de montagnards qui attestaient les armes à la main dans les hautes vallées d’Indochine, leur refus d’être livrés, pieds et poings liés, aux Tonkinois, ces étrangers qu’ils avaient toujours combattus.
Honte à Mendès France !
Et jamais cette question n’a été posée aux Vietnamiens :
« À Dien Bien Phu, vous avez capturé 11.721 soldats de l’Union française, valides ou blessés. Après les accords de Genève, vous nous en avez rendus 3.290. Ils en manquent 7.801. Que sont-ils devenus ? »
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».