Maintenus en service plus longtemps que prévu, les Mirage 2000C pourraient effectuer des frappes au solM2000La mission première du Mirage 2000C/RDI n’est pas l’appui au sol étant donné que cet appareil a été conçu pour l’interception et la supériorité aérienne. Toutefois, il est en mesure d’emporter des bombes lisses comme la Mk-82, voire même des munitions à guidage laser à la condition que sa cible ait été préalablement « illuminée » par un pod de désignation.
D’ailleurs, les pilotes de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France », lequel est équipé de Mirage 2000C/RDI, viennent de terminer un « entraînement intensif portant sur le tir air-sol, canon et bombes » à Cazaux.
Et les résultats de cette campagne de tir seront analysés de près.
Pourquoi? Tout simplement parce que l’état-major de l’armée de l’Air envisage sérieusement d’utiliser les Mirage 2000C pour des missions de frappes au sol. Il s’agirait ainsi de mieux répartir « la charge » opérationnelle pour « tenir dans la durée ».
« Nous étudions l’utilisation de Mirage 2000C et 2000N [ndlr, N pour nucléaire] en OPEX afin d’alléger la charge des escadrons de Mirage 2000D », a ainsi affirmé le général Denis Mercier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense.
« Nous ferons ainsi voler des patrouilles composées de Mirage 2000D – qui disposent d’un pod permettant de guider les bombes – et de Mirage 2000C ou 2000N – qui ne peuvent pas emporter de pod, mais peuvent larguer des bombes », a-t-il ajouté.
À moins que les cibles soient désignées par un drone MQ-9 Reaper. « Récemment, nous avons effectué pour la première fois des tirs depuis des Mirage 2000 et des Rafale en utilisant l’éclairage laser fourni par le Reaper.
Cela fonctionne très bien : la qualité de la désignation est remarquable », a en effet indiqué le CEMAA. « Cela nous ouvre de nouveaux domaines d’emploi », a-t-il ajouté.
Dans le même temps, et compte-tenu des livraisons différées de Rafale, en raison notamment du contrat égyptien, le général Mercier a annoncé que les Mirage 2000C seraient donc maintenus en service « un peu plus longtemps que prévu » afin que « les pilotes puissent continuer à s’entraîner ».
« Les chefs et sous-chefs de patrouille formés sur ces avions n’auront besoin que de quelques mois pour ‘basculer’ sur les Rafale », a fait valoir le CEMAA.
Ce dernier a précisé que « la prolongation des Mirage 2000C coûtera quelques millions d’euros, mais elle en vaut la peine » car » elle nous permet de nous y retrouver en même temps qu’elle participe du soutien aux exportations ».
Enfin, dans ce contexte, la modernisation des 55 Mirage 2000D – des appareils, qui, pour le coup, sont taillés pour les missions d’attaque – est plus que jamais d’actualité.
Elle est même « cruciale pour continuer à garantir le respect des contrats opérationnels, alors que les spécialistes Rafale seront très sollicités par ailleurs », a affirmé le général Mercier.