Robert Maloubier, le "James Bond français" emporte ses secrets Le patron des services secrets français, Bernard Bajolet, a fait l’éloge funèbre de Robert Maloubier. Obsèques Robert Maloubier* Dernier hommage à Robert Maloubier. (DGSE) On ne quitte jamais les services.
Robert Maloubier, dit Bob, le "James Bond français", avait officiellement quitté le Sdece en 1960.
Mercredi, en l'église des Invalides, c'est pourtant Bernard Bajolet, le patron de la DGSE, les services secrets français, qui a fait son éloge funèbre.
L'éloge a eu lieu après la cérémonie religieuse, dans une petite cour attenante. Les services secrets ont fait quelques photos. Les hommes y sont de dos.
En képi pour certains, en imper mastic pour d'autres. Et à la petite foule compacte massée là, on devine que c'est à un de leurs héros qu'ils sont venus rendre hommage.
Il y a dans le texte de Bernard Bajolet une phrase à peine codée qui résume à elle seule la raison de leur présence à tous :
"Vous êtes à l'origine d'opérations secrètes de premier plan et la nation ignore encore aujourd'hui ce que vos nageurs ont fait pour elle."
Dans la foule, certains ont souri. Eux "savaient", manifestement…Sabotage et empoisonnementLa vie de Robert Maloubier est à elle seule la somme de plusieurs romans d'espionnage ou de films d'action.
Agent des services secrets britanniques parachuté en France pendant la guerre, spécialisé dans le sabotage et l'empoisonnement, il échappe à la mort à plusieurs reprises quand l'espérance de vie de cette poignée d'agents de Churchill est d'à peine six semaines.
Le 6 juin 1944, depuis l'avion qui va le parachuter sur le maquis de Guingouin à Limoges, pour ralentir l'avancée des Allemands sur le front de Normandie, il aperçoit le sillage des 7.000 navires d'Overlord.
Le voilà ensuite en Indochine.
Puis après guerre affecté au Sdece, où il crée les nageurs de combat…Le 23 juillet dernier, Robert Maloubier avait remis le 1.000e brevet à un jeune capitaine. Officiellement, à partir de 1960, "Bob" a ensuite travaillé auprès d'Omar Bongo au Gabon, de Jacques Foccart, le père de la Françafrique, et pour Elf.
Autant de "couvertures" sans jamais perdre le lien avec la grande maison.
Et s'il avait beaucoup écrit, et beaucoup parlé devant des caméras, il avait toujours caché l'essentiel. La meilleure des façons de se taire.
"Vous nous quittez aussi avec quelques secrets…", a admis Bernard Bajolet.
Un ultime hommage.