Pourquoi Taubira reste discrète après "l'affaire Chloé"Après le viol et le meurtre d'une fillette de 8 ans, la droite reproche une nouvelle fois à Christiane Taubira sa politique pénale. Très critiquée, la ministre de la Justice fait le choix de rester relativement discrète.
Elle est sans cesse citée par les ténors de la droite.
Christiane Taubira est de nouveau au cœur des critiques après l'affaire Chloé, du nom de cette fillette de huit ans violée et assassinée mercredi par un ancien détenu polonais expulsé de France.
Le secrétaire général de l'UMP, Laurent Wauquiez, comme le secrétaire national à la Justice, Georges Fenech, ou encore le député Henri Guaino affirment que c'est la politique pénale de la ministre de la Justice qui est en cause.
Face aux tirs des snipers de la droite, c'est Manuel Valls
qui a pris la défense de sa ministre :
"Abaisser à ce point le débat, profiter de ce crime abominable, effroyable, abject pour s'en prendre à la politique pénale du gouvernement qui n'a rien à voir avec ce qui s'est passé, et pour s'en prendre de nouveau à la garde des Sceaux, c'est insupportable", a fait valoir le Premier ministre.
Lui qui s'était frontalement opposé à Christiane Taubira sur la réforme pénale lorsqu'il était à l'Intérieur. La garde des Sceaux n'a pas voulu répondre aux attaques. "Elle ne vas pas se mettre à leur niveau et répondre aux contrevérités et à la calomnie", explique-t-on au sein de cabinet.
"Elle est navrée du niveau des débats sur des sujets aussi sensibles", ajoute-t-on.
Dans les faits, la réforme pénale a été publiée au Journal Officiel en août 2014 et est entrée en vigueur en octobre de la même année.
Le principal suspect, un Polonais de 38 ans qui a reconnu les faits, avait été condamné à deux reprises par la justice française (en 2004 et 2010).
Après avoir fait l'objet d'une interdiction définitive du territoire, il avait été remis aux autorités polonaises en mars 2014. Il "était sous la responsabilité des autorités polonaises", a fait valoir Christiane Taubira alors que les interrogations se faisaient pressantes jeudi sur la présence de l'agresseur dans l'Hexagone.
"Ne pas instrumentaliser les victimes" Sur le fond de l'affaire, Christiane Taubira ne veut pas s'étendre non plus, préférant s'en remettre à l'enquête.
Elle a simplement réagi devant les journalistes alors qu'elle venait s'exprimer à Sciences Po jeudi après-midi.
"C'est un drame absolument effroyable", a qualifié la garde des Sceaux.
"Je ne sais pas s'il y a de douleur plus grande que de perdre son enfant. Et pour ses parents, cette violence, cette rapidité, c'est sans doute absolument insupportable. Depuis hier, je suis déchirée en pensant à ses parents", a-t-elle poursuivi.
Pour le reste, elle reste discrète, comme après chaque faits divers. A chaque fois, son entourage fait valoir le même argument :
"Elle ne veut surtout pas donner l'impression qu'elle instrumentalise les victimes".
Quand elle s'était retrouvée sur le plateau de l'émission Des paroles et des actes sur France 2 en septembre 2013 face à une mère de victime, elle avait tout simplement refusé de développer une réponse :
"Je pense que par décence monsieur Pujadas, ni vous ni moi ne traiterons de ce cas-là. (…) Je m'incline devant la souffrance de madame", avait-elle balayé.
Communiquer sur son action en faveur des victimes n’intéresse pas vraiment la ministre. Pourtant, la garde des Sceaux a pris depuis son arrivée place Vendôme en 2012 plusieurs mesures en faveur des victimes.
Dans sa réforme pénale, elle a notamment fait voter une contribution victime, payée par les délinquants.
Le budget d'aides aux victimes augmente aussi année après année.
Nous ne demandons pas de "L'Argent , simplement la Sécurité de nos Enfants"