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| | Poèmes d'Indo, de Dien Bien Phu !! | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Poèmes d'Indo, de Dien Bien Phu !! Ven Avr 03 2015, 08:49 | |
| Quand Diên Biên Phu tomba
Je n'ai pas souvent eu l'idée
De rimer
Mais quand Diên Biên Phu tomba
Et que mon gars
Après avoir tant souffert
Fut englouti dans cet enfer,
Et que cette force et cette beauté
Furent effacées
Alors il me fallut crier
Désespérée.
Et d'eux même les mots se groupèrent
En vers.
Car je ne pouvais d'une façon ordinaire
Evoquer son calvaire.
Anniversaire
Le mois de mai est revenu
L'an passé, c'était Diên Biên Phu.
Ô mon Dieu, faites que mon gars
Ne pourrisse pas
Dans les rizières de Thanhoa.
Jamais cette tendre verdure
N'a eu un éclat aussi pur.
Jamais les fleurs n'ont brillé
D'une si éclatante beauté.
Jamais le visage des gens
N'a eu tel épanouissement.
Jamais le soleil sur la terre
N'a versé si belle lumière.
Ô mon Dieu faites que mon gars
Ne pourrisse pas
Dans les rizières de Thanhoa.
Le mois de mai est revenu
L'an passé c'était Diên Biên Phu.
7 mai 1955
Ils disaient...
Ils disaient
La colonne Crèvecoeur
Viendra
Ils disaient confiants
Des milliers d'avions
Arriveront
Et puis, sans espoir
Pour rien, pour la gloire
Ils ont tenu le coup
Jusqu'au bout
Pendant que Monsieur Bidault parlait
Ils étaient cinq mille disparus
Ils étaient cinq mille disparus
Dont on ne parlait presque plus.
Ils étaient cinq mille disparus
Presque tous de Diên Biên Phu.
Dans des camps oubliés, dans la jungle perdus,
Fiévreux, affamés, presque nus,
La mort les avait-elle vaincus
Les disparus de Diên Biên Phu ?
Ils étaient cinq mille disparus
Cinq mille qui n'en pouvaient plus
Et qui mouraient de plus en plus
Puisqu'on n'en parlait presque plus.
25 septembre 1954
Suzanne Paulot
Quand Diên Biên Phú tomba
Chants pour mon fils, Pierre, tombé à Diên Biên Phú
* * *
UNE COROLLE SUR BEATRICE
Ils sont là, Paras, sanctifiés dans la fournaise,
Ceux de Saint Cyr, de Sidi bel Abbés, de Pau,
Ces soldats devenus gisants couverts de glaise,
Faisant front en refusant de courber le dos...
Mille corolles éclatent soudain dans un ciel rougi,
Puis s'étalent et fleurissent comme un champ au printemps,
Les vieux copains ont sauté, le Viet a bondi,
A Paris le Député va au Parlement...
C'est la boucherie, l'agonie, la fin des temps,
On se bat avec les mains, les morts font rempart,
Les balles trouent les chairs, se frayent un chemin sanglant,
L'Indochine toute entière prend deuil de son histoire...
Le silence s'est fait, terrible, oppressant, repu,
Comme une marée, les Jaunes ont envahi la piste,
Des Régiments entiers de Preux ont disparu,
Paras amoureux d'une fille nommée Béatrice...
Le vent en colère se lève et l'orage grondit,
Saint Michel de ses ailes recouvre d'une auréole,
Ceux qui, brevetés ou pas, sautèrent dans la nuit,
Pour l'honneur, la fidélité à une parole...
Bérets rouges, verts, bleus, une corolle pour Béatrice,
Le lendemain, la France étonnée, endeuillée,
Par mille corolles de blanc linceul sur Béatrice,
Apprit qu'à Diên Biên Phu, ils s'étaient sacrifiés...
Légionnaire KURTMEYER
13° D.B.L.E. - Mai 1969
Cruelle Isabelle
Tu gis dans ma mémoire, comme dans cette poussière éternelle,
Entre les Huguettes. Claudine, Béatrice, Junon, Elianes et Isabelle,
Points d'appui de Diên Biên Phu au coeur du pays thaï.
Dans l'allée bordée par la Nam-youn et la grouillante RP 41.
Peu d'années auparavant, la Promo 16 nous avait réunis.
Toi déjà calme et serein, et ma pomme encore jeune galopin.
Puis, trois ans après, ce cher Macaron tant convoité affermi,
Le 24 mars 1954, vers 15 h 15, dans cette Cuvette de Preux
Le hasard capricieux me fit assister à ton tout dernier adieu.
Le temps était beau, réduite la visibilité par brume sèche.
Soudain, là devant moi, le Delta Whisky au nez bleu roi,
Bascula sur son aile droite en feu, toi à son bord, flammèche.
Double ironie du sort. Déjà Béarnais dans l'esprit et le coeur,
L'espace d'un éclair, je vis, le Tonkin recevoir dans ses flancs
Une partie détachée, meurtrie et mourante du Groupe Béarn.
Province sublime où, bien longtemps après toi, je reposerai,
Sous les regards de femmes toutes aussi divines : Marie-blanque,
Marguerite de Béarn, de Navarre, Isabelle II et Jeanne d'Albret.
Lamentable, désastreux, homicide, que certain ministre si flexible,
Avec pleins pouvoirs de son Président, n'ait voulu tenir compte,
Pour quelles raisons ?... Des propositions si éclairées, si habiles
Des trois Chefs d'Etat-Major, d'évacuer Mau* en février la Cuvette .
Tu serais encore vivant Mon ami, avec toi des milliers d'autres.
C'était du temps où la France, françait, Où elle était toute autre.
Les bons souvenirs durent longtemps, Les mauvais plus encore.
Jacques CARLON
présent à bord du Dakota Yankee Bravo (FRAYB) du G.T. 2/62 Franche-Comté.
à son camarade Roger STRULLU
sur le Dakota Delta Wisky (FRBDW) du G.T. 1/64 Béarn.
* diminutif de Mau lhen (prononcé maoulen) vite, en vitesse.
* * *
Mourir pour l’Indochine
" Tu étais mon ami ! Ensemble, nous sommes partis !
Parcourant les mers, voguant vers l'Indochine
Pataugeant dans les rizières, la jungle de Cochinchine,
Pour défendre là-bas la France et son Empire "
Sur les bancs de l'école, j'avais entendu dire
Prestige d'un peuple, l'orgueil d'une nation.
Dans la fournaise, on bradait des garçons.
" Tu étais mon ami! Comme moi, t'as pas compris ! "
On recherchait l'ennemi qui se nommait Viêt-minh,
Patrouillant nuit et jour dans les rues de Gia Dinh.
Tu regardais, c'est sûr, ces belles et jolies filles,
Ce mystérieux pays où tant de jonques fourmillent.
Nous étions tous unis, aucun ne montrait son grade
Car tous redoutaient ces terribles embuscades.
" Tu étais mon ami "
Soudain, j'entends un cri.
Voyant son corps sans vie et ses grands yeux meurtris,
Affalé sur le sol, j'ai tout de suite compris
Que plus jamais il ne verrait d'aurore.
Je n'osais y croire mais j'espérais encore.
Dans le fracas des armes,
J'ai versé quelques larmes.
Il était mon ami et la guerre me l'a pris.
" En ce lointain pays, loin des lieux de ton enfance. "
A jamais tu reposes, loin de la terre de France
A l'orée des hévéas, vous verrez une croix,
Simple distinction qui nous rappelle sa foi.
On peut y lire ceci: son nom en lettres majuscules ,
Sa date de décès et son numéro matr
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" Mort pour la France "
" Tu étais mon ami. "
Pour sa patrie, il a donné sa vie.
André CLIN,
à ceux du C.E.F.E.O.,
communiqué par Gilbert Laplace,
ancien du C.E.F.E.O. A.C. Moins de vingt ans.
* * *
CAUCHEMAR, ESPOIR.
Oh troupe famélique ! oh troupeau lamentable
Tu as marché, traîné, jusqu'au bout de tes forces
Enterrant tes copains dans la brousse insatiable
Désarmé, sans moyen, devant leur mort atroce
On t'a bourré le crâne, emplissant ton esprit
Pour le rendre coupable des pires vilenies
Au début tu riais, à la fin tu rageais
En refoulant ta peine pour ne pas la montrer.
Avec la déchéance de ton corps amaigri
Ils voulaient faire de toi, de ton âme meurtrie
Une sorte de pantin, devenant leur ami
Mais tu as résisté, en retenant ta vie
Quand ils chantaient la Paix, en fêtant le Parti
A TUYEN QUANG, là-bas, pas très loin de VIETRI
Tu pensais comme les autres, ça y est j'en suis sorti
Tu le croyais, alors que rien n'était fini
Les années ont passé, comme tout ça paraît loin
Tu croyais oublier tu penses chaque matin
A ceux morts de misère, ceux qui sont morts de faim
Dévorés par la brousse, ils étaient tes copains
Un rescapé des camps est un témoin vivant,
A l'abri de la brousse, il était moins gênant
Mais il est revenu et n'a rien demandé
N'ayant rien réclamé, il fut vite oublié
Mais heureusement pour lui, parmi les survivants
Certains se sont battus, sans cesse, obstinément
En demandant toujours et demandant encore
Un peu plus de Justice avant qu'ils soient tous morts
Et ils ont obtenu d'être enfin reconnus
Que Justice soit faite, qu'elle soit enfin rendue
Aux Parias silencieux tous à moitié fichus
Qui traînaient leur boulet de citoyen déchu
RADOU, CAMP 42
Enfer de mes compagnons de calvaire
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| | | Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 28632 Age : 77 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
| Sujet: Re: Poèmes d'Indo, de Dien Bien Phu !! Ven Avr 03 2015, 15:16 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes d'Indo, de Dien Bien Phu !! Ven Avr 03 2015, 18:55 | |
| Ah.. je vais vous mettre un poème de mon ami François mon voisin, ancien d'Algérie et de Joinville , ancien recordman d'Europe du 400 mètres haie, puis entraineur a Livry Chatillon, . D'une grande connaissance culturelle et d'un savoir certain ! ces poèmes sont délicat et pleins de jolie mots !!! |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Poèmes d'Indo, de Dien Bien Phu !! | |
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| | | | Poèmes d'Indo, de Dien Bien Phu !! | |
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