Moutain Scan: Exercice du 1er RCP de Pamiers en Afghanistan
Du 4 au 7 juin derniers les parachutistes du 1er RCP ont mené une opération d’envergure sur la façade orientale de leur aire de responsabilité.
L’est de la zone où opère le bataillon depuis maintenant deux mois est une vaste plaine appelée Deh Sabz. Ordinairement patrouillée par la compagnie allemande affectée au bataillon elle est bordée à l’est par une chaîne de montagne culminant à plus de 3000 mètres.
Derrière cette chaîne escarpée et aride une autre plaine semi désertique : la Küh E Säfi qui n’appartient pas à la zone de responsabilité du bataillon français.
Plus à l’est encore et communiquant avec la Küh E Säfi la sinistre vallée de Tagab, repaire d’insurgés et lieu de mille trafics.
Des renseignements ont conduit le bataillon à s’interroger sur la perméabilité de cette barrière naturelle: des éléments hostiles s’infiltreraient-ils depuis la Küh E Säfi vers Kaboul par cette chaîne montagneuse? Plusieurs informations incitaient à le penser et méritaient d’être confirmées.
L’opération fut donc planifiée. Avec une idée maîtresse: obtenir du renseignement.
Des éléments seraient donc déposés par hélicoptères sur plusieurs points hauts le long de la ligne de crête afin d’observer sur plusieurs jours et surtout de nuit les cols servant de passage entre les deux vallées.
En aval des forces en alerte se tiendraient prêtes à intervenir pour intercepter les éventuels infiltrés ou soutenir les commandos sur leurs escarpes.
La préparation de l’opération fut longue, complexe et minutieuse. Quatre jours en altitude en autonomie totale nécessitent préparation et entraînement. Un poste de commandement tactique est mis sur pied, plusieurs postes de secours sont armés, et un beau matin, très tôt bien sûr, les hélicoptères décollent avec leurs commandos.
Déposés au crépuscule les paras se dissimulent rapidement dans les falaises, dérobés aux regards afghans. Les équipes d’observation sont toutes accompagnées d’un sapeur du génie parachutiste de Montauban, afin de s’assurer de l’absence de mines et d’engins explosifs "oubliés" sur le terrain.
Le 4 juin au soir tout est en place et la mission peut commencer.
L’observation débute en dépit de conditions météorologiques difficiles. La pluie et les orages d’altitude saluent l’arrivée de nos parachutistes. Les heures sont longues sur la crête comme dans le poste de commandement en aval dans la vallée, les journées marquées par des écarts de température importants (10° la nuit et 50 l’après-midi…).
Au final les quatre jours d’observation apporteront beaucoup de renseignement utile pour la suite de notre mission au nord de Kaboul. Ils nous permettront également de valider nos procédures de combat, un mois et demi après notre arrivée, et de roder notre coordination avec la compagnie allemande confiée à notre commandement et notre brigade multinationale aux ordres d’un état-major turc.
Source: Cellule communication 1er RCP
Crédit photos: 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes
http://www.ariegenews.com/news/news-1-1-3205.html