Centrafrique : La force Sangaris va commencer à réduire ses effectifsDans son dernier compte-rendu concernant l’opération Sangaris, l’État-major des armées (EMA) a fait état d’un « apaisement généralisé » en Centrafrique, pays miné par les luttes entre factions, lesquelles contestent, du moins pour la plupart, les autorités politiques de transition installées à Bangui.Une semaine plus tôt, il indiquait que « la calme était revenu suite aux actions des forces internationales contre les groupes armés qui étaient opposés à la restauration de l’autorité de l’Etat », à Bria.
Le 10 février dernier, la force Sangaris et les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) y délogèrent des combattants de l’ex-Séléka qui occupaient des bâtiments officiels tout en s’opposant au processus de réconciliation
Deux semaines plus tard, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait état de violences commises en réprésailles par des groupes armés des villages voisins de la capitale centrafricaine du diamant.
« Les populations civiles ont été prises au piège et ont vu leurs villages, leurs maisons et leurs biens incendiés. Les gens qui sont arrivés à Bambari étaient totalement démunis et désemparés. La majorité d’entre eux sont des femmes et des enfants, et certains s’étaient cachés dans la brousse pendant des semaines », a expliqué, le 24 février, Karin de Gruijl, sa porte-parole.D’ailleurs, le compte-rendu de l’EMA indique que « des survols ont été réalisés par la force Sangaris à Bria, au-dessus de zones refuges supposées, afin de poursuivre la déstabilisation des groupes armés ».
Signe que certains n’ont pas du tout l’intention de revenir à de meilleurs sentiments…Quoi qu’il en soit, et comme l’a annoncé Hollande
lors de ses vœux aux armées, le dispositif militaire français engagé en Centrafrique va être allégé dès ce printemps. «
Nous allons franchir dans les jours à venir un premier palier de décroissance, en passant de 2.000 à 1.700 hommes », a ainsi précisé le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’EMA, lors du point de presse hebdomadaire du ministère de la Défense.
Il est prévu de réorganiser la force Sangaris autour de deux zones :
Bangui-Bambari et Kaga Bandoro/Ndélé, « toute la partie la plus à l’est étant entièrement sous la responsabilité de la MINUSCA », a expliqué le colonel Jaron.
« Nous sommes dans ce que nous avions planifié depuis le mois de décembre 2013, une force française [...] qui installe la MINUSCA et se retire à partir du moment où celle-ci est en mesure de remplir sa mission », a-t-il ajouté.
Le rôle de Sangaris sera désormais celui d’une force de réaction rapide destinée à appuyer les casques bleus en cas de besoin.
Cependant, l’EMA estime que « les groupes les plus radicaux de l’ex-Seleka se sont aujourd’hui désengagés de leur logique d’affrontement ».
Et, depuis l’intervention à Bria, « nous notons un désengagement et une perte de pied de ces éléments les plus radicaux », a dit le colonel Jaron.
Actuellement, les effectifs de la MINUSCA s’élèvent à 8.500 hommes (sur un plafond autorisé de 11.820 personnels).
Quant à ceux de la force Sangaris, il est prévu de les réduire à 800 militaires d’ici l’automne prochain.