Où vont atterrir les A400M belges?Si le calendrier est tenu, la composante aérienne de la Défense belge commencera à recevoir ses 7 avions de transport A400M « Atlas » en 2019 afin de remplacer ses C-130 Hercules. Mais, pour le moment, aucune base aérienne n’est en mesure d’accueillir ces nouveaux appareils.
Logiquement, la base de Melsbroek, qui est celle des C-130 belges, est pressentie pour accueillir les A400M.
Mais elle devra adapter ses infrastructures pour ce nouvel avion, ses hangars étant trop bas de 3 mètres et trop courts de 2 mètres.
Qui plus est, il est aussi nécessaire de renforcer les tarmacs et les voies d’accès qui mènent aux pistes, lesquelles sont trop étroites.
Au total, le coût des travaux d’aménagement est estimé à 170 millions d’euros.Seulement, le choix de Melsbroek ne va pas de soi pour tout le monde outre-Quiévrain.
En 2014, alors que le ministre belge de la Défense, qui était alors Pieter De Crem, voulait lancer une procédure pour y effectuer les travaux nécessaires, des élus francophones s’y sont opposés, en faisant valoir que la Flandre accueillait « déjà toute la technologie militaire sur son territoire ».
Député du Mouvement réformateur, Denis Ducarme avait même proposé d’installer les A400M sur la base wallonne de Florennes, estimant que les coûts d’adaptation y seraient inférieur.
Quant au Parti socialiste belge, son choix se porterait sur la base de Beauvechain.
Quoi qu’il en soit, les travaux pour accueillir les Atlas restent à faire… Seront-ils financés?
Là, c’est une autre histoire. Car la Défense belge doit encore réaliser 1,6 milliard d’économies en 4 ans.
Déjà, pour cette année, les militaires belges doivent se passer de 220 millions d’euros… De quoi réduire les investissements à la portion congrue.
Et la tendance sera la même l’an prochain.En clair, les fonds ne sont pas au rendez-vous pour financer les travaux d’infrastructures, ce qui inquiète d’ailleurs la Cour des comptes belge qui, en novembre 2014, a estimé que les économies demandées à la Défense était « trop ambitieuse », au point même « de ne pas laisser assez de ressources pour le réaménagement de la base de Melsbroek ».
En outre, d’autres investissements importants sont aussi nécessaires pour la Défense belge, comme l’achat de 40 nouveaux avions de combat pour remplacer les F-16 actuellement en service…
Et pendant ce temps, la composante terrestre, qui ne compte plus que 2 brigades, a une puissance de feu inférieure à celle de son homologue estonienne, comme l’a indiqué Joseph Henrotin (DSI) lors d’une audition devant la commission « Défense » de la Chambre des représentants de Belgique.