Etat islamique : le Japon condamne l'exécution d'un otage Le Japon a condamné le meurtre d'un otage nippon, annoncé par l'Etat islamique dans une vidéo. Une vidéo postée brièvement sur internet montrerait l'exécution d'un des deux otages japonais retenus par l'Etat islamique. Le gouvernement japonais a d'abord émis des doutes sur l'authenticité du document, avant de juger "élevée" la crédibilité de ces images.
Shinzo Abe, le Premier ministre, a qualifié cet acte "d'ignoble et impardonnable", et a présenté ses condoléances à la famille de Haruna Yukawa.
Il a également exigé la "libération immédiate" du deuxième otage, Kenji Goto.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont eux aussi condamné fermement cet assassinat. Un enregistrement audio. Le document diffusé un moment sur YouTube puis effacé montre simplement une image de Kenji Goto, portant un t-shirt orange.
Cette image est accompagnée d'un enregistrement audio, apparemment du journaliste japonais qui s'exprime en anglais.
Dans cet enregistrement, Goto dit que l'autre otage, Haruna Yukawa, "a été tué sur la terre du Califat islamique".
Il demande au gouvernement japonais d'agir pour éviter qu'il soit tué à son tour. Il dit que ses ravisseurs le relâcheront en échange de la libération d'une militante irakienne de l'EI, Sadjida al Richaoui, détenue en Jordanie.
Il ajoute que l'EI a abandonné sa précédente demande d'une rançon de 200 millions de dollars, pour laquelle les islamistes avaient fixé un ultimatum de 72 heures qui est arrivé à expiration vendredi.
"Nous continuons de vérifier". Le gouvernement japonais s'est d'abord montré très prudent sur l'authenticité de la vidéo.
Selon plusieurs spécialiste, elle présenterait plusieurs étrangetés, comme une mise en scène inhabituelle et l'absence de "logo" du groupe Etat islamique.
"Nous avons examiné attentivement ces images et des analyses se poursuivent, mais nous ne pouvons hélas que penser que leur crédibilité est élevée", a déclaré dimanche matin Shinzo Abe dimanche matin, assurant qu'un tel "acte de terrorisme est ignoble et inadmissible".
"Nous continuons de vérifier", a insisté de son côté le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d'un point de presse.
Reste que les déclarations du président américain et du Premier ministre britannique laissent penser que leurs services de renseignement ont authentifié le document.
La "barbarie" des terroristes. Barack Obama a notamment assuré que les Etats-Unis se tenaient "aux côtés de leur allié japonais pour traduire ces meurtriers en justice et mener des actions pour affaiblir et au final éliminer l'EI".
Le Premier ministre britannique David Cameron a de son côté estimé que ce meurtre et les autres menaces de l'EI "rappellent la barbarie de ces terroristes".
Et François Hollande
a aussi condamné cet "assassinat barbare" et a salué "l'engagement déterminé du Japon dans la lutte contre le terrorisme international et son rôle actif en faveur de la paix au Moyen-Orient".
Deux hommes d'une quarantaine d'années. L'otage qui aurait été assassiné, Haruna Yukawa, un homme de 42 ans qui prétend effectuer des missions de sécurité, avait été enlevé et maltraité en Syrie par des militants islamistes en août dernier, selon une vidéo postée sur internet.
Le second otage, Kenji Goto, 47 ans, est un journaliste qui a créé sa propre société qui fournissait des reportages sur le Moyen-Orient aux chaînes de télévision nippones.
L'homme est aussi actif pour soutenir les enfants dans les territoires en guerre.
Il était entré dans la zone contrôlée par l'Etat Islamique fin octobre et n'a plus donné de nouvelles depuis.