Un para comme un autre : Francis Cotté Francis Cotté Sidi-Brahim. Francis Cotté est né en 1927 à Paris.
Durant la période 1943-1944, il fait secrètement sa préparation militaire à la Sidi-Brahim, camouflée sous le terme de Société de Gymnastique.
Ce nom va marquer sa jeunesse : quelques mois plus tard, il intègre le 8e bataillon de chasseurs à pied qui vient d’être recréé sur décision du général de Gaulle.
Et ce bataillon a pour origine l’Algérie et plus particulièrement la ville de Sidi-Brahim !
L’unité rejoint l’armée américaine du général Patton et contribue à la libération de l’Alsace et de l’Allemagne.
Mais Francis Cotté vit ces combats de loin : compte tenu de son jeune âge, il est affecté à l’Ecole de Rouffach pour y devenir chef de section.
Le commandement lui propose d’entrer dans le corps des officiers, mais il refuse, préférant, en tant que sous-officier, participer au bataillon de choc dirigé par le commandant Gambiez.
Il lui faut de l’action ! Il va être servi : durant les mois qui suivent, à partir de février 1945, il est demandé au bataillon de vider la Forêt noire de groupuscules allemands.
Au 11e Choc. Direction Perpignan où Francis Cotté rejoint le 11e Choc, dirigé par le capitaine Paul Aussaresses.
Pour l’anecdote, le nom de l’unité vient de son numéro de téléphone : pour l’obtenir il suffisait de demander « le 11 à Mont-Louis » dans les Pyrénées ! L’entraînement est intense : les hommes doivent s’aguerrir en quelques mois afin d’être de parfaits commandos, dans l’esprit du Special Operations Executive (SOE) britannique, qui est une branche de ses services secrets.
Les formations aux opérations de sabotage et subversives, comme celle d’encadrement de forces locales, sont primordiales.
Jean Sassi, grand militaire, qui fut commando en Indochine, disait souvent que cette unité fut à l’origine des Bérets verts américains.
Sous les ordres des lieutenants Duprat et Rivoal, Francis Cotté apprend le maniement de différentes armes et techniques.
Il est ensuite envoyé à Pau pour passer son brevet de parachutiste. Retour à Mont-Louis pour quelques semaines seulement : le 11e Choc est envoyé en Indochine.
A l’occasion d’une interview en 2008, pour le livre de Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l’école française (Ed. La Découverte), le capitaine Paul Aussaresses livra sa pensée :
« je demandais aux hommes de mener ce qu’on appelait alors la guerre psychologique, partout où c’était nécessaire, et notamment en Indochine. Je préparais mes hommes à des opérations clandestines, aéroportées ou non, qui pouvaient être le plasticage de bâtiments, des actions de sabotage ou l’élimination d’ennemis… ». En Indochine, Francis Cotté connaîtra plusieurs affectations dont la plus longue sera au 10e bataillon de chasseurs à pied parachutistes.
Ses supérieurs lui ordonneront d’être moniteur à Bag Mel au pool d’entraînement de tous les bataillons parachutistes.
Puis il est affecté aux largages de munitions et d’équipements à bord de quadrimoteurs Halifax du Groupe Guyenne (actifs depuis la Seconde Guerre mondiale).
Retour en France. A son retour, Francis Cotté est promu au grade d’adjudant et devient instructeur au 11e Choc.
En 1956, il assure l’instruction des parachutistes prémilitaires avec de nombreux sauts à Persan-Beaumont, Mitry-Mory, Evreux.
Il se fait une spécialité du saut depuis les Nord-Atlas. A cette époque, il a pour camarade instructeur le sergent-chef Egarteler qui est le moniteur d’un certain François-Xavier Philipp.
Des années plus tard, ce dernier deviendra président du Souvenir Français de Clamart et Francis un membre actif !
Dans le même temps, Francis Cotté devient parachutiste au Centre d’Essai en Vol de Cazaux où il teste les sièges éjectables des Vautours de l’armée de l’air.
Au total, il effectue pas moins de 11 sauts éjectables avec ouverture de l’éjecteur du siège, « dégrafage » et saut à partir du siège à seulement 800 mètres.
A cet exercice, les accidents mortels furent nombreux… En 1960, après 551 sauts, il prend sa retraite militaire et entame une nouvelle carrière, civile cette fois, en tant que visiteur médical.
Vingt-sept années plus tard, il prend sa retraite civile.
Son ancien chef de corps, le général Gambiez est alors à la tête de la Commission Nationale d’Histoire Militaire.
Il l’appelle en 1987 et le fait entrer au Service Historique des Armées du fort de Vincennes, où bénévolement il donne ses avis.