Sujet: L'avis des aumoniers Dim Nov 09 2014, 21:02
Le 27 juin 2014 la Commission de Défense Nationale et des Forces Armées qui relève de l'Assemlblée Nationale , procédait à des auditions sur la dissuasion nucléaire A cette occasion étaient entendus tous les aumôniers militaires en chefs des quatre cultes du Livre.
M. le grand rabbin Haïm Korsia, aumônier militaire en chef du culte israélite exprima, entre autre, cette idée au député à Monsieur Nicolas DHUICQ, député et psychiatre:
"Monsieur Dhuicq, puisque vous êtes psychiatre, permettez-moi de souligner que la guerre, l'arme nucléaire et le bombardement des villes, que vous avez évoqués, nient le visage de l'autre Dans une visons lévinassienne, on recherche dans le visage de l'autre le reflet de son propre visage, et nous sommes ici dans une confrontation des êtres. Mes trois confrères ont rappelé à très juste titre que , de tout temps, on a considéré qu'un armement était insupportable. L'église a ainsi interdit jadis le carreau d'arbalète qui avait cela de scandaleux qu'il permettait à un manant de transpercer une cuirasse , alors que le seul combat digne était celui qui se livrait entre chevalier (...) Les combats de la guerre de 1914-1918, (...) se caractérisaient par des morts de masse, sans individualisation du visage de la victime. C'est là qu'est apparu le concept du soldat inconnu - celui dont on n'est même plus capable de garder le visage. Le nucléaire porte cette peur de la négation de notre propre visage dans la négation de celui qui est mort(...) C'est donc bien notre propre visage que nous recherchons, ou que nous ne recherchons pas, et une société restera digne tant qu'elle se posera cette question.
Que pensez-vous de ce propos? Pensez-vous que l'usage des drones qui permettra de tuer à l'autre bout de la planète , installé confortablement dans son bureau et son ordinateur, n'est pas justement une étape de plus dans cette guerre qui perd "visage humain"? Merci de me donner vos avis! GIBET
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 10:21
Bonjour,
Moi je voudrais bien savoir ce qu'il reste d'humain chez ceux qui égorgent leur victime et qui jouent au football avec la tête après!!!
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 10:58
C'est effectivement une vraie question. Comment peut-on déshumaniser à ce point le rapport entre les hommes lors d'un conflit armé, qu'il soit terroriste ou conventionnel? Les guerres modernes semblent être des guerres d'images scoop comme si les hommes n'avaient plus conscience que les morts sont des êtres humains. N'avons nous pas suivi en image permanente à la télé de la guerre contre l'Irak, comme si c'était un film? La vulgarisation de l'image de mort télévisuelle n'habitue-t-elle pas les jeunes générations , sur-entraînée par ses jeux de guerre? Tu as raison freefly je me pose la même question que toi et je vais même plus loin: Avec de la manipulation avons nous tous en nous cette capacité morbide à nous déshumaniser totalement?
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 11:12
GIBET a écrit:
Tu as raison freefly je me pose la même question que toi et je vais même plus loin: Avec de la manipulation avons nous tous en nous cette capacité morbide à nous déshumaniser totalement?
re,
Je pense qu'il faut avoir une force intérieure pour arriver à résister à l'effet de masse.Pour s'en convaincre il suffit de regarder ce qu'ont fait les nazis pendant la deuxième guerre mondiale: ils sont arrivés à convaincre des "monsieur tout le monde" qui n'auraient, en temps normal, pas fait de mal à une mouche, à devenir des tortionnaires de la plus grande cruauté. Pour cela pas besoin d'être un "puits de science" ni même un surhomme il faut juste répondre présent à la doctrine que les manipulateurs de masse insinuent petit à petit dans les cerveaux des plus dociles.
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 11:36
Nous sommes totalement en phase, et je n'avais pas osé évoquer cette époque nazie où des professeurs de médecine ayant pignon sur rue avant la guerre , se sont autorisés à pratiquer des actes criminels sur des pauvres gens alors que la science n'avait rien à voir dans leurs expériences.
L'expérience de Milgram est malheureusement édifiante. L'objectif réel de l'expérience est de mesurer le niveau d'obéissance à un ordre même contraire à la morale de celui qui l'exécute. Des sujets acceptent de participer, sous l'autorité d'une personne supposée compétente, à une expérience d'apprentissage où il leur sera demandé d'appliquer des traitements cruels (décharges électriques) à des tiers sans autre raison que de « vérifier les capacités d'apprentissage ». Les réactions aux chocs sont simulées par l'apprenant. Sa souffrance apparente évolue au cours de la séance : à partir de 75 V il gémit, à 120 V il se plaint à l'expérimentateur qu'il souffre, à 135 V il hurle, à 150 V il supplie d'être libéré, à 270 V il lance un cri violent, à 300 V il annonce qu'il ne répondra plus. Lorsque l'apprenant ne répond plus, l'expérimentateur indique qu'une absence de réponse est considérée comme une erreur. Au stade de 150 volts, la majorité des sujets manifestent des doutes et interrogent l'expérimentateur qui est à leur côté. Celui-ci est chargé de les rassurer en leur affirmant qu'ils ne seront pas tenus pour responsables des conséquences. Si un sujet hésite, l'expérimentateur lui demande d'agir. Si le sujet souhaite toujours s'arrêter après ces quatre interventions, l'expérience est interrompue. Sinon, elle prend fin quand le sujet a administré trois décharges maximales (450 volts) à l'aide des manettes intitulées XXX situées après celles faisant mention de Attention, choc dangereux. Le choc maximal à 450 volt a été appliqué entre 65% et 92% des cas sur simplement 4 ordres:
« Veuillez continuer s'il vous plaît. » « L'expérience exige que vous continuiez. » « Il est absolument indispensable que vous continuiez. » « Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer. »
Mais sans aller aussi loin la publicité ou l'organisation des grandes surfaces pour inciter à l'achat démontre qu'il est très difficile de résister à l'effet de masse.
Là où tu as raison c'est qu'il n'est pas nécessaire d'être un puits de science et dans l'expérience de Milgram les plus instruits n'ont eu aucun état d'âme , comme si les études avaient annihilé leur bon sens. En revanche sans être un surhomme il faut une grande maturité pour résister ce que n'ont pas les enfants Cela explique peut-être qu'ils soient la cible privilégiée des publicitaires , comme des recruteurs islamistes!
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 11:42
GIBET a écrit:
... comme des recruteurs islamistes!
re,
CQFD!!
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 11:56
C'est effarant comme la mort par la torture, le supplice se banalise sur sites comme un film que l'on regarde avec un certain intérêt morbide, et le plus grave ,on laisse visionner tout cela par une jeunesse éperdu de jeux extra violent, alors quoi penser de l'être humain, il devient inconscient, complètement obnubilé par son boulot, sont fric, son bien-être dans une totale indifférence de ce qui se passe autour de lui !!
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 12:01
Plus rien a dire , tout est dit (enfin pour moi) ..................
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 12:06
+1000 bretirouge et cela dans une société qui renonce trop vite à éduquer à la maison et enseigner à l'école!! Malheureusement l'école ne fait plus d'instruction civique, et la famille non plus !!
C'est pourquoi personnellement je suis très favorable au service militaire qui pouvait-être un enseignement citoyen et patriote. Sans doute fallait-il le réadapter mais pas le supprimer
Au fond aujourd'hui qu'est-ce qu'un homme doit à son pays et à ses enfants? Des impôts et une pension d'éducation!!!
Désolé cher Commandoair40...j'ai vu ton message après coup! Mais j'aurai aimé avoir des avis de militaires sur une question qui m'intéresse: "Pensez-vous que l'usage des drones qui permettra de tuer à l'autre bout de la planète , installé confortablement dans son bureau et son ordinateur, n'est pas justement une étape de plus dans cette guerre qui perd "visage humain"?"
Dernière édition par GIBET le Lun Nov 10 2014, 13:24, édité 1 fois
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 12:56
Ok avec toi Gibet
Nous allons gentiment a une guerre , genre "Terminator"
Quelques troupes spéciales et des machines
Les dirigeants dans des abris , les manipulateurs de machines aussi , ainsi que quelques soit disant Elites
Et le restant du genre Humain et Animal , eux "Dégusteront"
Déjà a notre époques il n'y a plus de combats Aériens , tout se fait a coups de missiles a des Kms
Ou sont les beaux combats aériens de 14/18 et de la WWII , ou la qualité du pilote était le plus important : un Spitt , contre un BF 109
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 14:17
GIBET a écrit:
+1000 bretirouge et cela dans une société qui renonce trop vite à éduquer à la maison et enseigner à l'école!! Malheureusement l'école ne fait plus d'instruction civique, et la famille non plus !!
C'est pourquoi personnellement je suis très favorable au service militaire qui pouvait-être un enseignement citoyen et patriote.
re,
Hier j'ai regardé l'émission sur France 5: "Mourir pour la Patrie.De l'école aux tranchées". La IIIe République est née en 1870. Et parallèlement, le deuil de l'Alsace-Lorraine commence. Il se traduit par un sentiment de revanche. Dès lors, l'école républicaine prépare les enfants à devenir de bons patriotes et soldats. Grâce à des images d'archives et des reconstitutions, les historiens nous éclairent sur l'école du sacrifice et de la résignation pour ceux qui deviendront les poilus.
Dans cette émission des historiens faisaient la démonstration que l'éducation nationale a éduqué tous les écoliers français dans un esprit de revanche pour l'amour de la patrie. Bref de 1871 à 1914 après des années passées à professer les mêmes choses, les mêmes principes, ces enfants devenus adultes ont trouvé tout à fait normal de se faire tuer pour cette patrie. C'est pour cela que je méfie tout le temps de ces idées parce qu'il faudrait aussi se rappeler que dans la société française de 1914 les "patriotes" étaient bien souvent issus de la base du peuple de France et que ceux qui en avaient les moyens (et qui bien souvent étaient les premiers à crier "mort aux boches") profitaient de la vie, attablés aux bars parisiens en lisant les nouvelles du front bien loin de l'horreur des combats!
L'enseignement citoyen c'est par exemple enseigner aux gamins que c'est bien de laisser sa place à une personne âgée ou laisser une femme enceinte passer devant soi lorsqu'on fait la queue;et pour le patriote c'est persuader tout le monde que faire un concours en récompensant le photographe qui a prit un type se torchant l'arrière train avec l'emblème national est d'une imbécilité hors catégorie et que cela mérite la prison pour outrage. Mais comme dans le pays des "Droits de l'Homme" on respecte surtout les cons qui ont ce genre d'idées, il vaut mieux passer son chemin lorsque l'un d'eux crie "haro sur le baudet" pour je ne sais quelle cause.
Dernière édition par freefly le Mar Nov 11 2014, 12:36, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 19:37
C'est vrai que l'éducation nationale à toujours servi de tremplin aux idées "contemporaines" sans en analyser le sens et encore moins les conséquences
Aujourd'hui c'est pire puisqu'elle est entrée dans une espèce de renoncement à servir de fondation.
Je partage ta vision d'un apprentissage qui re-commencerait par la politesse et qui apprendrait à se méfier du snobisme admiratif de la provocation gratuite
Mais je ne crois plus à un retour vers l'abnégation de nos pères pour servir la patrie
Demain 11 novembre j'évoquerai un soldat de Pont Aven mort à Reims en 14. Qui accepterait aujourd'hui une tel devoir sans y être contraint, à part les militaires?
Écoutons le:
Je suis né le 09 avril 1873 dans la petite commune de Nizon, rattachée aujourd’hui à Pont-Aven dans le Finistère. Mes parents, de très braves cultivateurs, ont eu 8 enfants. Que de joies cela aurait dû leur apporter. Mais par trois fois au début de leur mariage, ils connurent le bonheur de mettre au monde un enfant et presque aussitôt, de subir l’immense chagrin de le perdre. Mais le bonheur arrive enfin, hélas il sera de courte durée car le 08 décembre 1886, mon père nous quitte pour rejoindre le champ du dernier repos, j’ai alors 13 ans et je suis le plus âgé. Ma mère, cette femme, ô combien admirable, malgré un coeur profondément meurtri, va jouer tous les rôles pour le bonheur de ses 5 enfants dont le plus jeune n’a qu’un an. C’est alors que je me dois d’entrer dans la vie active et c’est tout naturellement que je deviens cultivateur comme mon père. Le 13 novembre 1894, âgé de 21 ans, je suis appelé au 118ème Régiment d’Infanterie de Quimper pour y effectuer mon service militaire. Ainé de veuve en charge de famille, je suis rendu à la vie civile le 24 septembre 1895. Je passe dans la réserve de l’armée active le 01 novembre 1897 et j’accomplis des périodes d’exercices en 1900 et 1903. Mais je fais la rencontre de ma bien-aimée, mademoiselle Anna-Marie-Jacquette Berthou, jeune fille de Nizon, courageuse comme ma mère et avec qui je souhaite fonder une famille. Je l’épouse le 04 octobre 1903. La vie semble nous sourire car nous avons 3 enfants, Marie, Émilie, et Yves né en 1911. Le 01 juillet 1907, j’ai alors 34 ans, mes obligations militaires ne sont pas encore terminées. Je passe dans l’armée territoriale et je suis affecté au 86ème Régiment d'Infanterie Territoriale c’est-à-dire dans un régiment de vieux soldats – J’accomplis une période d’exercices en 1908. Mais arrive ce jour tant redouté du 02 août 1914, toutes les cloches de Nizon, Pont Aven et des communes environnantes sonnent le tocsin, les travaux des champs s’arrêtent, tout le monde se regarde, c’est la guerre ! Hommes, femmes, tous, nous convergeons vers la mairie. Oui, l’affiche indiquant l’ordre de mobilisation générale est bien là, on ne veut pas y croire, mais c’est bien la guerre. Sans plus attendre, il faut partir, les gares sont bondées de jeunes et de pères de familles, nous ne savons pas encore que la grande faucheuse nous attend, et que pour beaucoup, nos jours sont déjà comptés. Que c’est dur pour moi, d’abandonner si brutalement ma chère Anna et mes 3 enfants, de voir ma mère avec 3 fils en âge de partir à la guerre, de voir ma jeune soeur Marie restée seule avec ses 2 enfants. La guerre ne devrait pas être longue mais combien de nous vont revenir. Je tente de rassurer celle que je ne voudrais pas quitter, je suis un soldat de la territoriale et je serai moins exposé. Dignes et fortes dans la douleur, nous échangeons un dernier regard et nous partons le coeur serré. Du 05 au 23 août 1914, notre mission consiste à assurer la défense de la place de Brest. L’entrée en guerre de l’Angleterre, nous fait quitter Brest pour rejoindre le 24 août 1914 les troupes en charge de la défense du camp retranché de Paris dans les secteurs de Sevran et Noisy le Grand. La bataille de la Marne ayant arrêté l’ennemi, nous embarquons pour Provins le 16 septembre 1914. Nous sommes chargés d’effacer les traces et ces visions d’horreur, qui témoignent de ces combats acharnés. Nous remontons de Provins à Epernay. Nous creusons des fosses communes pour donner une sépulture descente aux soldats des deux camps, abandonnés sur le terrain. Nous enterrons des milliers de chevaux. Nous récupérons armes et munitions. Que la tâche est difficile et pénible ! Mais nous sommes en vie. Le 07 octobre 1914, nous nous portons dans la Montagne de Reims et c’est le 04 novembre 1914 que nous entrons dans votre belle cité en ruines. Alors commence une longue période de travaux de défense, une tâche pénible et sans gloire, mais nécessaire, effectuée dans les secteurs de Courcy à Cernay, sous la mitraille et les bombardements. Nous participons de jour comme de nuit, dans le calme ou la mitraille au ravitaillement en matériel et munitions de ces valeureux combattants de 1ère ligne. Mais arrive ce soir du 25 novembre 1914, nous revenons des tranchées, armés seulement de pelles et de pioches que nous portons à l’épaule. On descend en file indienne le trottoir de la rue Carnot, cherchant à éviter le plus possible ces éclats d’obus qui frappent les ruines des maisons encore debout. Mais un éclat vient me frapper mortellement. Evacué sur l’hôpital civil au 53, de la rue Simon, je décède le même jour des suites de mes blessures. Je dors mon dernier sommeil ici près de vous, mais si loin de ceux que j’ai tant aimés et qui ont dû tant souffrir. Mon beau-frère Guillaume-François Le Berre, conducteur au 17ème Escadron du Train des Equipages Militaires, également de Nizon, est Mort pour la France le 07 août 1917 à Mourmelon le Petit. Alors vous qui venez de m’écouter. Souvenez-vous en passant devant ma tombe, que nous avons fait pour vous, le plus grand des sacrifices.
Cela fait réfléchir !!! Il est trop simple pour certains de rêver au passé avec nostalgie en en ayant oublié les règles du jeu Il est bien de temps en temps de se rappeler qu'ils faisaient passer le devoir avant leur droit car ils avaient tout compris à la "Déclaration des droits de l'Homme ... et du citoyen"
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Lun Nov 10 2014, 23:46
Ah au fait j'ai oublié de vous poster ce que j'ai écrit en mémoire de ce soldat et que je lirai demain:
En Hommage au soldat Yves Corentin Joseph NAVINER né le 9 avril 1873 à NIZON
Vous aviez servi la France de novembre 1894 à septembre 1895, dans l’honneur d’un service militaire commencé à 21 ans, âge de votre majorité. Rendu en 1895 à la vie civile parce que, ainé de veuve , vous étiez le seul soutien de votre famille , vous repreniez courageusement le métier de l’agriculture que vous aviez commencé à l’âge de 13 ans. Qui pourrait imaginer, aujourd’hui où la conscription a été supprimée, et alors que vous étiez si éloigné des lignes ancestralement sièges de nos guerres, que vous devriez encore à la France un long engagement militaire qui prendraient votre vie, 20 ans après.
Pourtant le 1er juillet 1907 vous aviez 34 ans, trois enfants , mais vos obligations militaires n’étaient pas terminées et la France d’alors enrégimentait les vieux soldats . A 41 ans , le jour où le tocsin résonna à Nizon comme dans toutes les communes de France, vous étiez, comme tant d’autres, appelé à la guerre.
La guerre ne devait pas être longue ! Elle ne le fut pas pour vous puisque de Brest à Reims elle dura 112 jours, avant qu’un éclat d’obus y mette tragiquement un terme. Ce furent pourtant des jours d’horreur où vous deviez effacer les traces ensanglantées de tous ces soldats morts, abandonnés là sans décence, et auxquels vous donniez la dignité d’une sépulture. Vous nous avez rappelé ce que furent ces moments où la guerre fauchait une génération entière de jeunes hommes, mais aussi des pères de famille et des civils innocents de toute responsabilité dans ce cataclysme humain.
L’hommage que nous vous rendons aujourd’hui est d’abord celui d’une famille : la France qui ne doit pas oublier le sacrifice de tant de vies pour sauvegarder sa liberté, sa culture et la terre de ses pères. Mais c’est aussi un hommage individuel de tous ceux qui ne vous connaissaient pas mais qui pleurent, avec votre fratrie, l’inutilité de ces massacres qui recommenceront trente années plus tard dans la folie et la haine.
Aujourd’hui où la guerre est toujours partout, y compris dans des jeux du Net, souvenons-nous de ces cris de douleurs, de ces pleur de souffrances, de ces appels au secours, de ces moments humainement terribles qui ont précédés la venue de la mort qui fut souvent si longue, si pathétique, car la guerre c’est toujours cela. Souvenons nous aussi que l’Europe est née de cette volonté de la paix car c’est son principe fondateur.
Luttons ensemble pour cette paix car rien sur notre planète ne justifie que l’on sacrifie des hommes, des femmes et des enfants pour l’ambition de quelques uns.
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mar Nov 11 2014, 12:19
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mar Nov 11 2014, 14:39
Ce fut une cérémonie de qualité...mais quelle douche!!!!
Cela me rappela qu'en 14 non seulement il y avait la guerre...mais le mauvais temps s'en mêlait !!!
Rien ne fut épargné aux soldats!!
Ils quittèrent tout pour défendre cela:
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mar Nov 11 2014, 15:01
Ils étaient attachés a leur terre
Comme pas beaucoup de nos jours , hélas
Une question , mon Ami Joël :
Y avait il a cette époque , comme pour la WWII : des collabos et des pros Allemands ???
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mar Nov 11 2014, 15:49
Mars 1917. La guerre s'intensifie. Les permissions n'empêchent pas les mutineries brutalement réprimées. Des dizaines de poilus sont fusillés. Le soldat Célestin Louise, policier dans le civil, s'étonne chaque matin d'être encore en vie au fond de sa tranchée. Un des hommes de sa compagnie, en dépit des bombardements, se risque souvent, à l'aube, à pêcher dans les eaux glacées d'un lac qui sépare des tranchées ennemies. Ses prises miraculeuses amènent de l'espoir et du rêve au beau milieu du carnage. Ce matin-là, pourtant, c'est un cadavre qui s'accroche à la ligne, celui d'un fantassin français tué d'un coup de couteau en plein cour. Traqué par la police militaire et chargé de l'enquête par une hiérarchie ambiguë, Célestin Louise va devoir prendre le risque fou de déserter pour comprendre les raisons de ce meurtre. Derrière l'exécution de ce soldat semble se cacher l'un de ces secrets inavouables qui naissent des grands conflits.
La réalité fut complexe: "Les soldats du front occidental étaient épuisés et choqués par l'étendue des pertes humaines qu'ils avaient subies depuis le mois d'août. Au petit matin du 25 décembre, les Français et les Britanniques qui tenaient les tranchées autour de la ville belge d'Ypres entendirent des chants de Noël (Stille Nacht) venir des positions ennemies, puis découvrirent que des arbres de Noël étaient placés le long des tranchées allemandes. Lentement, des colonnes de soldats allemands sortirent de leurs tranchées et avancèrent jusqu'au milieu du no man's land, où ils appelèrent les Britanniques à venir les rejoindre. Les deux camps se rencontrèrent au milieu d'un paysage dévasté par les obus, échangèrent des cadeaux, discutèrent et jouèrent au football le lendemain matin. Un chanteur d'opéra, le ténor Walter Kirchhoff, à ce moment officier d'ordonnance, chanta pour les militaires un chant de Noël. Les soldats français ont applaudi jusqu'à ce qu'il revienne chanter. Ce genre de trêve fut courant là où les troupes britanniques et allemandes se faisaient face, et la « fraternisation » (il s'agit plus d'une trêve de fait qu'une fraternisation volontaire) se poursuivit encore par endroits (notamment on prévient l'autre camp de se protéger des bombardements d'artillerie ou on pratique des trêves pour pouvoir enterrer ses morts) pendant une semaine jusqu'à ce que les autorités militaires y mettent un frein. L'État-major fit donner l'artillerie pour disperser les groupes fraternisant les jours suivants et fit déplacer les Unités « contaminées » sur les zones de combat les plus dures."
En fait la collaboration ne joua pas comme en 40/45 car de 14 à 18 la France ne fut pas occupée et que les combats étaient circonscrits à certaines zones. Mais il est clair qu'à l'arrière certains privilégiés se la coulaient douce. Il y a eu de la désertion et de la trahison..mais il y eu aussi des officiers qui auraient dû être exécutés pour incompétence tant ils firent n'importe quoi sur le terrain, exigeant des sacrifices humains inutiles. Des livres ont été écrits sur ces responsabilités. Cela a conduit certains soldats à quitter leur régiment par réelle folie voire par suicide. D'autres ont été fusillés comme traître ou déserteur parce qu'ils avaient simplement perdu leur régiment a moitié décimé, lors d'une déplacement et se retrouvaient errant !! Bref il y zu plus de héros que de traitre et certains "traitres" furent même réhabilités après la guerre!
Mais en définitive le phénomène fut marginalvoir http://books.google.fr/books?id=1zY_-YYA-5YC&pg=PT10&lpg=PT10&dq=le+ph%C3%A9nom%C3%A8ne+de+d%C3%A9sertion+en+14/18&source=bl&ots=LR7jbyJ8R-&sig=boJp6sWTn36oyoVZjKxvBOu4aDc&hl=fr&sa=X&ei=1yBiVP_KEIvmau3rgoAK&ved=0CD8Q6AEwBQ#v=onepage&q=le%20ph%C3%A9nom%C3%A8ne%20de%20d%C3%A9sertion%20en%2014%2F18&f=false
Et il n'a strictement rien à voir avec celui de 39/45
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mar Nov 11 2014, 15:54
Voir aussi ce très beaux livres...à faire pleurer de rage!
"La France n'est jamais prête pour la guerre. En 1940, ce sont les avions qui manquaient, en 1914 il s'agissait des canons lourds. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir des généraux. Dans ce nouvel ouvrage qui prolonge son travail monumental sur Les Poilus (Plon), Pierre Miquel s'attache à décrire les erreurs de commandement, aux conséquences humaines souvent tragiques, commises par certains de ceux qui ont dirigé la guerre de 14. "Le défaut moyen d'un général, écrit-il, ce n'est pas qu'il pense, mais qu'il veut être le seul à le faire." En 1940, Gamelin pense ligne Maginot ; en 1914, le même Gamelin, bras droit de Joffre, pense offensive. Résultat : 250 000 morts en deux mois. Quelles que soient ses erreurs, aucun général ne sera jugé, et pas davantage les politiques qui lui ont accordé tous pouvoirs. Néanmoins, certains de ces militaires seront limogés ou placardisés. La liste est longue : Joffre, Foch, Pétain, Mangin, Nivelle... Le livre de Pierre Miquel montre de façon saisissante que, s'il était bon de fusiller des caporaux, les généraux avaient, eux, droit à des égards, même s'ils s'étaient parfois lourdement trompés. S'appuyant sur des archives inédites et des témoignages nouveaux, cet ouvrage apporte des révélations saisissantes sur l'une des pages les moins glorieuses et les plus soigneusement occultées de la guerre de 14."
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mar Nov 11 2014, 16:03
Je m'arrête là mais allez sur ce site et lisez http://soissonnais14-18.net/articles.php?lng=fr&pg=2245&mnu_modecol=W
L’AFFAIRE DE VINGRE
"Le 27 novembre le 298ème régiment d’infanterie avait pris position au nord du village de Vingré, dans l’Aisne. Lors d’une attaque, les Allemands enlèvent un poste de 1ère ligne et font prisonnier la dizaine d’hommes qui l’occupaient. Deux autres escouades, menacées, refluent vers l’abri du chef de section, le sous-lieutenant Paulaud, qui donne l’ordre de repli « Allons occuper la tranchée de résistance ». Le commandant de compagnie, le lieutenant Paupier, reproche au sous-lieutenant Paulaud d’avoir abandonné son poste et lui ordonne de ramener ses hommes en première ligne « Voilà du joli, En avant ». Au cours de l’enquête, ce dernier tait son ordre de repli. L’incident aurait été banal, à peine 100m de terrain perdu et repris aussitôt, s’il n’était pas parvenu à la connaissance du général de Villaret, commandant le Corps d’Armée. Celui ci décida de faire un exemple : il avait d’abord parlé de fusiller les deux escouades qui avaient exécuté le repli ; ..."
Découvrez la suite ; Elle fait aussi partie des réalités complexes de cette guerre!!
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mar Nov 11 2014, 16:07
Merci Joël
En fait la collaboration ne joua pas comme en 40/45 car de 14 à 18 la France ne fut pas occupée et que les combats étaient circonscrits à certaines zones. Mais il est clair qu'à l'arrière certains privilégiés se la coulaient douce. Il y a eu de la désertion et de la trahison..mais il y eu aussi des officiers qui auraient dû être exécutés pour incompétence tant ils firent n'importe quoi sur le terrain, exigeant des sacrifices humains inutiles. Des livres ont été écrits sur ces responsabilités. Cela a conduit certains soldats à quitter leur régiment par réelle folie voire par suicide. D'autres ont été fusillés comme traître ou déserteur parce qu'ils avaient simplement perdu leur régiment a moitié décimé, lors d'une déplacement et se retrouvaient errant !! Bref il y zu plus de héros que de traitre et certains "traitres" furent même réhabilités après la guerre!
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
Invité Invité
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mar Nov 11 2014, 16:33
Belle conclusion en deux mots ... cher Jean Pierre
arwen membre confirmé
Nombre de messages : 4112 Age : 69 Emploi : Secrétaire Date d'inscription : 20/10/2009
Sujet: Re: L'avis des aumoniers Mer Jan 28 2015, 21:53
Terrible ce que l'être humain peut faire et ce qu'on peut lui faire exécuter... Je suis très sensible à tout ça, je vous ai lu mais avec un noeud à la gorge, d'ailleurs je ne peux plus voir de films de guerre et sur la shoah cela m'est trop difficile. En Normandie, nous sommes allés au cimetière allemand et combien de gamins sont venus mourir ici, ils ont été sacrifiés eux aussi. La mort sévit dans les deux camps et les larmes coulent aussi des deux côtés.
L'expérience de Milgram dont tu parles GIBET, nous l'analysons maintenant mais qu'aurions nous fait ? C'est ça la bonne question... Moi je suis persuadée que non, mais on dit que... on dit que... qui aurait appuyé sur le bouton et qui n'aurait pas appuyé ?