La frégate Hermione
Prête à faire route vers la mer L'Hermione vue de la proue, dans la forme de radoub Napoléon à Rochefort. Olivier Coatanéa, gabier sur l'Hermione L'Hermione, reproduction de la frégate qui a emmené La Fayette aux tout jeunes Etats-Unis en 1780, va prendre la mer ce week-end pour la première fois après 17 ans de construction à Rochefort.
Elle part pour une campagne d'essais de deux mois entre la côte Atlantique et la Bretagne, avant sa traversée de l'Atlantique.
C'est un grand oiseau des mers, de bois et de toile, qui va sortir de la Charente ce week-end.
Après 17 ans de construction dans l'ancien arsenal de Rochefort, la frégate l'Hermione s'apprête à prendre le large pour la première fois.
Ce trois-mâts de 50 mètres est la reproduction la plus fidèle possible de celui qui a convoyé le marquis de La Fayette aux Etats-Unis en 1780, lors de leur guerre d'indépendance contre la Grande-Bretagne.
"Des navires très exigeants" (Yann Cariou, commandant de l'Hermione)Avec ses 1.300 tonnes, ses 17 voiles, ses 30 canons, c'est un navire imposant, de la taille d'un immeuble de 16 étages, qui va subir un moment de vérité.
Comment va se comporter à la mer ce bâtiment du XVIIIème siècle ?
"C'était des navires compliqués à manoeuvrer, très exigeants", rappelle le commandant Yann Cariou, "pacha" de la frégate,
"Malheureusement, il n'y a plus de témoins pour nous conseiller. Il y a quand même des récits, des rapports de l'époque, des devis de retour de campagne, comme on les appelait à l'époque", précise le commandant.
Navire exceptionnel, l'Hermione va se tester et tester son équipage en majeure partie constitué de volontaires bénévoles pendant deux mois et demi entre la côte Atlantique et la Bretagne.
"Ce sont des navires de guerre, donc des navires de chasse, très rapides, très performants", poursuit Yann Cariou.
"L'Hermione par rapport au Belem, c'est la même longueur de coque mais le double de surface de voiles".
Pour relever ce défi, l'équipage s'entraîne depuis plusieurs mois à l'apprentissage des gestes techniques : "On a tout préparé, on a fait des répétitions ici, dans la forme Napoléon à Rochefort. On a répété toutes les manoeuvres dans le bassin, maintenant, il va falloir les répéter en mer, mais techniquement, on sait les faire", explique Yann Cariou, qui a également commandé le Belem.
Deux moteurs développant 400 cv équipent la frégate pour les manoeuvres de port et en cas de calme plat.
Elle dispose par ailleurs de toutes les technologies de pointe en matière de navigation et de prévisions météo pour assurer sa sécurité.
Mais les 80 personnes qui vont armer l'Hermione - 240 hommes d'équipage au XVIIIème siècle - auront fort à faire :
"Nous pourrons anticiper, trois jours avant, on a une vision claire de la météo qui va arriver. On a le temps de se préparer. Ce qui est certain, c'est qu'il ne faut pas se faire surprendre. Si on est surpris, on n'aura pas trop de monde pour réagir".
"Un bateau d'une grande beauté en plus de son efficacité"Défi technique et humain, résultat de la mobilisation et de l'énergie de centaines de volontaires et de professionnels durant 17 ans, l'Hermione n'est pas simplement un grand objet naviguant :
" Je peux vous dire que moi qui en ai vu et qui ai navigué sur des grands voiliers prestigieux et y compris le Belem, je peux vous dire que ce bateau, déjà, il est émouvant, là.
Et en mer, ça va être quelque-chose de fantastique, qu'on n'imagine pas encore. Et vous allez avoir une vision XVIIIème siècle parfaite, avec un bateau qui est vraiment d'une grande beauté en plus de son efficacité.
Ca va être quelque-chose d'exceptionnel", sourit Yann Cariou.Au cours de ses deux mois d'essais, l'Hermione sera visible à Bordeaux entre les 10 et 12 octobre à Bordeaux, après une remontée de la Gironde.
Si les essais s'avèrent concluant, la frégate cinglera ensuite pour son grand voyage, à travers les Etats-Unis, pays qu'elle a contribué, à son échelle, à faire naître.
Départ au printemps prochain.