SENATORIALES
Pas besoin de vous déplacer: les grands électeurs votent pour vous
Vous n'avez rien vu de la campagne pour les sénatoriales? C'est normal: vous n'êtes
pas appelé à voter. Les candidats se sont en fait adressés à un corps électoral
particulier: les grands électeurs. Ces derniers sont environ 160 000 sur le territoire
français et votent dans leur circonscription.
Voici la répartition des grands électeurs qui peuvent voter
selon le ministère de
l'Intérieur
:
•
les 577 députés
•
les 1880 conseillers régionaux
•
les 4052 conseillers généraux
•
92 élus ultramarins non municipaux
•
138 889 conseillers municipaux
•
2 569 délégués supplémentaires
Tous sont donc des élus... à l'exception des délégués supplémentaires. Ils sont
désignés par les conseils municipaux dans les communes de plus de 30 000
habitants. Leur nombre est fixé à 1 pour 800 habitants au-delà de 30 000.
Autre subtilité: les conseillers municipaux ne participent pas au scrutin dans les villes
de 9000 habitants et plus, mais pas en-dessous. Dans ce dernier cas, les élus
municipaux doivent donc organiser leur propre scrutin pour désigner leurs grands
électeurs.
179 sièges en jeu
Les circonscriptions sénatoriales sont divisées en deux séries, renouvelées l'une
après l'autre, tous les 3 ans (le mandat d'un sénateur dure 6 ans). La première,
composée de 170 sénateurs, a été renouvelée en septembre 2011. La deuxième,
composée de 178 élus, est concernée ce dimanche.
Voici, la carte proposée par
le site du Sénat
pour visualiser les zones où les vont
voter dimanche.
Object 1
Seul cas particulier: en Mayenne (en marron sur la carte), un siège sera renouvelé
alors que le département fait partie de la série 1. Cette situation est due à la
démission du sénateur Jean-Arthuis, qui a rejoint le Parlement européen au
printemps dernier.
Deux modes de scrutin différents
Dans les circonscriptions avec un ou deux sénateurs
(en rouge sur la carte): scrutin
majoritaire à deux tours. On vote, selon les cas, pour un ou deux candidats (dans ce
deuxième cas, le grand électeur a le droit de composer son duo). Le premier tour a
lieu entre 8h30 et 11h, le second entre 15h30 et 17h.
>> Cas pratique: les candidats A, B et C sont candidats pour un siège. Personne
n'obtient la majorité absolue (50% +1 voix) au premier tour. On organise un second
tour, et le candidat A arrive en tête. Il est élu.
Dans les circonscriptions avec trois à huit sénateurs
(zones en orange sur la carte):
scrutin proportionnel à un tour. On vote pour une liste de candidats, et il est
impossible de la modifier. Pour désigner les élus, on applique
la règle de la plus forte
moyenne
.
>> Cas pratique: les listes A, B et C se répartissent 7 sièges. A obtient 20% des voix,
B 65% et C 15%. Résultat: la liste A obtient un siège, B en obtient cinq et C le
dernier
L'enjeu?
Tout simplement de voir le Sénat basculer de gauche à droite. La majorité
présidentielle tient en effet le Palais du Luxembourg avec une poignée de sièges.
Elle sera minoritaire si elle perd quatre sièges dimanche. Or,
les mauvais résultats
de la gauche aux dernières municipales
laissent envisager de mauvais scores pour
la gauche (elle y a en effet perdu de nombreux grands électeurs).
Voici la répartition actuelle des sièges, ainsi que la répartition des sièges
renouvelables ou non par tendances politiques:
Pourquoi les sénatoriales réussissent plus à la droite qu'à la gauche?
Les élections sénatoriales ont, traditionnellement, toujours réussi à la droite -à
l'exception de 2011. L'explication tient dans le fait que les communes rurales, qui
votent plus fortement à droite, sont surreprésentées par rapport aux grandes villes,
plus favorables à la gauche.
Un exemple pour bien comprendre: il y a 12 sièges de sénateurs à Paris, pour
environ 2,25 millions d'habitants. Ce qui fait environ un siège pour 187 500 habitants.
La Lozère, elle, a un siège pour environ 77 150 habitants -et ce département vote
plus à droite que le reste de la France (50,05% pour Nicolas Sarkozy au second tour
de 2012).
Ce biais joue aussi au sein même des circonscriptions. Les petites villes, qui
penchent plus à droite, possède plus de grands électeurs que les grandes par
rapport à leur nombre d'habitants. Une petite commune, même de 30 habitants, aura
toujours au moins un grand électeur. Or, une grande ville comme Lyon (environ 491
000 habitants) a 674 grands électeurs. Soit 1 pour 728 habitants. Deux grands
électeurs, dont la voix pèsera autant sur le résultat final, peuvent donc représenter
des nmbres très variables d'électeurs.
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Un sénat à droite: quels risques pour le gouvernement?
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En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/assemblees/senatoriales-2014-comment-les-
senateurs-sont-ils-elus-explications_1578908.html#c0LJgLhBfV4dWhwb.99
j'y connais rien en politique !!!!
merci GB !!