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| cimetière des gueules cassées | |
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N Duchêne Leguy membre confirmé
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| Sujet: cimetière des gueules cassées Mar Sep 23 2014, 22:53 | |
| J'ai un peu honte de moi, je ne savais même pas qu'a 2 kms de chez moi j'avais un cimetière de gueules cassées. Et surtout vu son état. La semaine prochaine je vais y faire un tour pour voir et prendre des photos pour un ami. Je vous ferai le partage.
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/cimetiere-des-gueules-cassees-de-cadillac | |
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| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mer Sep 24 2014, 10:45 | |
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| Sujet: MOUSSY-LE-VIEUX (77) : cimetière Dim Sep 28 2014, 20:35 | |
| merci NAT !! MOUSSY-LE-VIEUX (77) : cimetière Visité en novembre 2011 lundi 28 mai 2012 par Philippe Landru http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article3406 Le petit cimetière de Moussy-le-Vieux à une caractéristique très particulière qu’il ne partage avec aucune autre nécropole : il est, par définition, le cimetière des « Gueules cassées ». Les gueules cassées L’expression « gueules cassées » désigne les survivants de la Première Guerre mondiale ayant subi une ou plusieurs blessures au combat et affectés par des séquelles physiques graves, notamment au niveau du visage. Elle fait référence également à des hommes profondément marqués psychologiquement par le conflit, qui ne purent regagner complètement une vie civile ou qui durent, pour les cas les plus graves, être internés à vie. Le mutilé se sentait exclu de par ses longs séjours qui le coupaient de ses activités d’auparavant dans les hôpitaux, luttant avec les procédés archaïques pour sauver son visage, source de pitié et de dégoût. Bienaimé Jourdain et Albert Jugon, deux anciens blessés soignés au Val de Grâce fondèrent une association. La présidence en fut confiée au colonel Yves Picot (1862-1938) et la vice-présidence à Jourdain. Jugon, laissé sur le champ de bataille à moitié mort, avait dit à ses compagnons que s’ils avaient le temps de le sauver après les autres soldats moins blessés que lui, alors ils pourraient venir le rechercher. Il fit partie des 5 soldats blessés assistant au Traité de Versailles. Les difficultés financières du début des années 1920 retardèrent la mise en œuvre du projet de construction d’une maison des défigurés de la face. Ce n’est qu’en 1927 que les gueules cassées purent acquérir un domaine, grâce à une souscription ouverte à la fin de 1925. Inaugurée par le Président de la République Gaston Doumergue en 1927, la Maison des Gueules cassées était un château, situé à une quarantaine de kilomètres de Paris, dans le village de Moussy-le-Vieux, en Seine-et-Marne. Elle accueillait les pensionnaires de manière définitive, pour les plus atteints d’entre eux, ou temporaire, pour les convalescents notamment. Cependant, ces maisons ne symbolisent pas seulement la fraternité unissant les défigurés, mais aussi une sorte d’exclusion à l’intérieur de la société, une non-intégration d’après guerre. Cette association fut financée par la Loterie Nationale. L’histoire de cette institution explique donc la tonalité particulière du cimetière. la suite ici : http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article3406 | |
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| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Dim Sep 28 2014, 20:37 | |
| Le Cimetière des fous de Cadillac http://psychiatrie.histoire.free.fr/vieasil/cim.htm L'hôpital de CADILLAC en Gironde disposait autrefois d'un cimetière d'un millier de places, disposées autour d'un carré d'une centaine d'Anciens Combattants.
Ce cimetière a été implanté sur une parcelle de vignes achetée en 1920 par la commune de CADILLAC et attenante au cimetière communal sis au "Quartier St Martin".
Le cimetière des fous Ce cimetière enfanté par la lune Entre deux vagues de ciel noir Ce cimetière archipel de mémoire Vit de vents fous et d'esprits en ruine Trois cents tombeaux réglés de terre nue Pour trois cents morts masqués de terre Des croix sans nom corps du mystère La terre éteinte et l'homme disparu Les inconnus sont sortis de prison Coiffés d'absence et déchaussés N'ayant plus rien à espérer Les inconnus sont morts dans la prison Leur cimetière est un lieu sans raison Paul Eluard, Asile de Saint-Alban, 1943 | |
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| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Dim Sep 28 2014, 20:41 | |
| Oubliés au champ d’horreur, la folie de Cadillachttp://reste.la.litterature.free.fr/spip.php?article17 Cadillac-sur-Garonne. Son château du XVIIe, ses remparts, ses vins et son cimetière des fous - déchirant miroir du traitement réservé aux patients qui font vivre la ville. Un millier de tombes flanquées de croix de fer d’un modèle unique, écroulées sur elles-mêmes sous le poids du temps et de la négligence. Sur les allées qui les longent, fémurs, mâchoires et éclats de crânes humains se mêlent aux graviers, à la terre et aux herbes sauvages. Au moins cent cinquante d’entre elles ne portent pas le nom du défunt - pour la plupart, ce sont d’anciens combattants de la Grande Guerre, hospitalisés à la suite des traumatismes psychiques subis au front. Le seul hommage qui leur est rendu est d’initiative privée : une plaque de marbre portant la mention « Les anciens combattants de la Gironde, à la mémoire de leurs camarades mutilés du cerveau ». La législation sur les sépultures, si bien respectée à quelques pas de là dans le cimetière communal, semble ne pas devoir s’appliquer aux dépouilles d’aliénés. Trébucher sur des ossements humains dans ces allées dont l’entretien incombe à la municipalité semblerait presque banal dans la désolation ambiante du lieu. Le comble est atteint avec l’ossuaire : des squelettes entassés dans de grands sacs-poubelle ou amoncelés à même le sol. Aucun n’est identifié, ni même, comme l’exige la loi, rassemblé « individuellement dans un cercueil de dimensions appropriées (...), immatriculé et daté (...), et dans un lieu décent ». La recherche de quelque trace de ces anonymes se heurte à de hauts murs. « Le cimetière n’appartient plus à l’hôpital depuis 1994, nous n’avons pas d’archive et aucune information à fournir sur ces patients », assène la très irritable direction du centre hospitalier. Quant à la mairie, elle affirme ne posséder « aucun registre permettant d’identifier les anonymes », pourtant tous morts en hospitalisation au cours du XXe siècle. Les soldats « mutilés du cerveau » ne figurent pas plus dans des registres de l’État, sont inconnus de l’Office national des anciens combattants et ignorés de la direction régionale des anciens combattants, tout autant que par le ministère de la Défense, dont le responsable des lieux de mémoire se dit « choqué par cette situation » qu’il ignorait, et affirme que « ces militaires peuvent bénéficier d’une concession perpétuelle, au même titre que ceux qui sont réunis dans le cimetière communal ». Le maire et conseiller général Hervé de Gabory (PS) ne voit pas où le bât blesse : « Nous entretenons ce qui relève de notre compétence. Ce cimetière est tenu dans des conditions décentes et je serais extrêmement irrité qu’on puisse monter une cabale qui n’a aucune raison d’être. J’y réagirais très violemment. » Dans son entourage, en revanche, on reconnaît doucement (mais cela doit rester « off ») : « Il est vrai que certaines obligations légales ne sont pas respectées, notamment en ce qui concerne l’ossuaire. » Craignant les foudres des tenants d’un pouvoir local bien verrouillé, les nombreux témoins indignés, certains au sein même de l’hôpital, ont tous exigé de demeurer anonymes. Et chacun d’y aller de son anecdote : « À Cadillac, c’est presque normal, nous confie une ancienne infirmière. C’est dans la culture locale de traiter les patients comme des sous-hommes. Ils sont démunis de tout, et aucun contrôle n’est exercé. - Je me souviens de ces morts qu’on ensevelissait nus... Mais on ne peut pas en parler n’importe comment, car c’est un sujet très sensible ici. » Un autre soignant se remémore l’hécatombe de 1939-1945 : « On les laissait tous mourir de faim, et pour les emmener au cimetière, il y avait même - un corbillard à deux places ! » La démarche avait été érigée en système par Vichy : pas moins de 40 000 morts dans les asiles. Ces centaines de sépultures qui démangent tant la conscience collective en pays cadillacais ne seront bientôt plus que mince souvenir enfin enseveli après la disparition progressive de ce cimetière. Dès la dernière semaine de septembre, un premier carré sera repris au profit des « normaux », à qui la place fait tellement défaut. Bardée de bonnes intentions, la municipalité promet cette fois que « les reprises seront faites dans les règles de l’art. Nous sommes prêts à mettre les restes dans des caissettes adaptées, numérotées et rangées dans un ossuaire spécifique, respectueux des morts, si une famille voulait retrouver un de ses membres ». Un fier engagement à respecter la loi, en somme. Grégory Lassus-Debat | |
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| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Dim Sep 28 2014, 20:43 | |
| Les croix en fer - photographie 9 mercredi 7 septembre 2005, par Erwan Tanguy http://reste.la.litterature.free.fr/spip.php?article18
Je me souviens de ces blessés de guerre, j’en voyais tous les jours qui erraient dans l’hôpital près de chez mes parents, qui erraient comme des fous. « - Ils sont fous mon chéri » C’est ma mère qui me le répétait sans cesse quand elle sentait que je les observais malgré son interdiction. Ils me fascinaient, je m’en souviens, mais était-ce pour autant malsain qu’un enfant s’intéresse à ces pauvres types, blessés de guerre, le cerveau était touché, certains avaient juste des troubles de langage ou des troubles physiques, certains aussi n’étaient plus que des loques, des légumes, c’est ainsi que je les entends nommer aujourd’hui dans les hôpitaux. Je revois ces corps cadavériques qui marchaient comme ils pouvaient dans le parc, quelques uns restaient hagards devant le cimetière où reposaient anonymement la plupart du temps leurs défunts compagnons de folies. « - Ce sont des mutilés de 14-18, mais c’est le cerveau qu’ils ont perdu » Encore ma mère qui me disait ça. Un peu plus tard, je me souviens de m’être mis comme eux à regarder ce cimetière, étrange forêt de croix en fer, souvent sans nom ni date, je regardais comme eux le temps qui passe. Presque comme eux, car ils attendaient d’y être à leur tour, ce qui ne tardait pas en général, je l’ai appris récemment en faisant des recherches, car ils étaient mal nourris, on attendait qu’enfin ils meurent. Sans doute rappelaient-ils au monde, du moins à notre petite ville, le passé si proche, si destructeur, ce passé qui nous rattrape toujours. Et aussi, en contrepoint, ceux qui ne l’ont pas faite cette sale guerre, la grande guerre. J’étais trop jeune pour penser ça, je regardais le cimetière pensant qu’il allait se passer quelque chose, à un moment donné, que personne ne savait. Ils ne pouvaient pas être là, à regarder les croix en fer, juste pour rien, pour passer le temps en attendant la mort. Et j’attendais donc, et tout ce temps que je passais à attendre, j’essayais d’imaginer ce que cela allait être - souvent j’imaginais une lumière venant des profondeurs et qui allait leur rendre les bouts de cerveau manquants. Parfois je faisais aussi des cauchemars du genre de morts qui reviennent pour nous enlever à nous des bouts de cerveau, mais jamais je n’y pensais quand j’y étais, leurs visages ne m’inspiraient pas la terreur, ils attendaient d’être apaisés et je ne pouvais pas imaginer un apaisement autre que la guérison. « - Ton père a été voir le directeur de l’hôpital. C’est inadmissible que l’on laisse ces gens se balader ainsi, si près de nos regards. » Je ne l’écoutais déjà plus à cette époque, la suite me confirma ce choix.
Contrairement à eux, qui étaient là parfois depuis le début de cette grande guerre, blessés lors des premières batailles, je n’ai pas eu à attendre si longtemps, ce moment que j’avais tant de fois imaginé, cet instant où la der des der ne pouvait plus s’appeler ainsi. Là j’ai pu voir qui étaient vraiment les fous. Je m’étais dit en apprenant la nouvelle de cette encore guerre contre l’Allemagne : c’est donc ça qu’ils attendaient ! Une vengeance, contre leurs blessures, contre les allemands, contre les français aussi qui n’ont rien fait en 14/18 et depuis, ils attendaient cette guerre pour donner un sens à ce qui n’en avait pas : leur mutilation. Mais la guerre, j’ai pu l’observer, ne les a pas apaisés, ils venaient pareillement regarder les croix en fer. Pire même qu’avant puisque l’administration, sans doute un peu encombrée par ces vestiges d’une guerre, d’une victoire, qu’il ne fallait plus commémorer, décida qu’il fallait les laisser mourir. « - Le maréchal sait ce qu’il a à faire, nous devons aller de l’avant, reconstruire la France, rétablir la morale, épurer notre passé. » Ma mère devenait folle je crois, elle ne savait plus quoi penser mais soutenait Vichy avec ardeur pendant que mon père, qui avait échappé déjà à la mobilisation, s’était retrouvé à travailler pour l’Etat, à la sous-préfecture je crois, je ne me souviens plus exactement, il suffirait de vérifier dans les archives. Par réaction que je définissais à l’époque comme patriotique, et contre Vichy sans trop en avoir conscience, je continuais à aller voir les mutilés, à les observer, à attendre face aux croix en fer, qu’il se passe quelque chose, pendant que derrière, dans les rues, sonnaient les pas des défilés militaires.
Je me souviens aussi qu’il y en avait quelques uns qui n’étaient pas si fous que ça, qui à force de me voir finissaient par me saluer, d’un sourire ou d’un petit geste, ils me regardaient, c’était leur unique langage. Je répondais de même, geste ou sourire, regard amical. Ils savaient ce qui se passait derrière les murs de l’hôpital, dans les rues où ne marchent plus que les ombres de ceux qui étaient avant des hommes. Après la défaite, je les ai sentis s’activer, me donnant des lettres à poster, ou à déposer directement dans des boîtes aux lettres. Sans le savoir il me faisait rentrer en résistance, une petite résistance. Puis apparurent de nouvelles têtes, plus jeunes parfois, qui faisaient semblant d’être malades parmi les malades. Sous les vêtements de l’hôpital qu’ils avaient dû enfiler, se cachait souvent une étoile jaune. « - Grâce à l’étoile jaune, nous allons enfin savoir à qui se fier ! » Ainsi commençait le nouveau laïus de mon père et de ma mère, qui voyaient dans ces nouvelles lois un moyen de les renvoyer tous en Israël, loin de nos richesses, de nos terres et de notre sang. J’ai su après que mon père connaissait la vérité sur ces voyages vers Israël, mes illusions sur ma famille sont elles-aussi parties en fumée. Je regrette cette image de douleurs incomparables, mais c’est ce que j’ai ressenti. A l’hôpital, les quelques malades pas si malades, sous le nez des infirmiers et de l’administration occupés ailleurs, aidaient les juifs à fuir. L’hôpital était une étape du long parcours qui allait généralement de Paris vers la Zone Libre. Mais les restrictions alimentaires finirent par trop affaiblir ces quelques fous résistants qui connaissaient encore une fois la reconnaissance d’un pays pour leur sacrifice, les sacrifiant ainsi une deuxième fois, les oubliant, obsédé par le désir de plaire à l’occupant.
« - Il faudrait les aider à mourir. » Je sais à quoi mon père pensait. Et il n’a pas eu besoin de procès. Lorsque toute la France a été occupée par les allemands, pour des raisons de sécurité, je ne suis plus retourné au cimetière, je suis entré en semi-clandestinité, je ne voyais que mes parents pour qui j’entretenais l’illusion d’être en accord avec leurs idées, leurs principes. J’ai eu beaucoup de chance d’échapper aux arrestations, n’ayant jamais été identifié, personne n’a pu remonter jusqu’à mes parents qui représentaient justement le contraire du ainsi nommé "terrorisme". Mon père semblait haïr plus encore les résistants, car pour les juifs la solution était trouvée, et la population bien définie tandis que ces maudits résistants venaient de partout, donc de nulle part, fils d’ouvriers, de médecins, d’avocats, de marins... A la libération, mon père a échappé au procès et à l’épuration publique, il avait disparu, je l’ai fait disparaître, anonyme, sous une croix en fer, de mes propres mains, une nuit. Ils n’étaient plus là les malades à attendre et il y avait de nombreuses nouvelles croix. Certaines n’étaient pas encore plantées, n’avaient pas encore leur corps à consoler. J’y ai creusé sa tombe, au milieu de tous, au milieu de fantômes qui j’espère lui feront des reproches éternellement. Ma mère m’a supplié de l’aider, de ne pas la livrer aux autorités. Je lui ai dit qu’elle n’avait rien à craindre, sauf peut-être pour ses cheveux, mais elle n’a jamais su ce qui était arrivé à mon père, comment je l’avais étranglé dans son bureau, et récupéré ses papiers où figuraient les noms de ses collaborateurs, dont certains aujourd’hui encore osent prétendre qu’ils résistaient. Elle n’a jamais su, a cru qu’il était vivant, qu’il avait fui en Allemagne d’abord, avec les autres, puis en Argentine. Elle a sombré lentement dans la folie, et est morte dans cet hôpital aussi, bien après la guerre. Et aujourd’hui, ma vie finissant, je reviens dans ce cimetière où je sais qu’il y a un salaud au milieu des autres tombes à même la terre, sans cercueil, ni honneur, que ce salaud mon père n’en méritait aucun et qu’il est finalement le seul ici à être à sa place. J’emporte avec moi ce secret, ce silence étouffé. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Lun Sep 29 2014, 10:57 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Lun Sep 29 2014, 14:24 | |
| Merci Ayet, c'est épouvantable de vérité , la folie des hommes grièvement blessés au combat ou désemparé par une folie contractée dans les tranchées de 1er ligne sous les avalanches d'obus , délaissé par une société qui ne voulait par faire connaitre les grands invalides de la tête |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Lun Sep 29 2014, 15:49 | |
| - N Duchêne Leguy a écrit:
- J'ai un peu honte de moi, je ne savais même pas qu'a 2 kms de chez moi j'avais un cimetière de gueules cassées. Et surtout vu son état.
La semaine prochaine je vais y faire un tour pour voir et prendre des photos pour un ami. Je vous ferai le partage.
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/cimetiere-des-gueules-cassees-de-cadillac Tu vois, tu n'es pas la seule, je l'ignorai également! J' espère pouvoir y aller un de ces après midi. Merci |
| | | N Duchêne Leguy membre confirmé
Nombre de messages : 835 Age : 57 Emploi : Secrétaire / aide auxiliaire Puer. Date d'inscription : 10/08/2014
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Lun Sep 29 2014, 23:36 | |
| http://rue89bordeaux.com/2014/08/grande-guerre-soldats-fous-oublies-cadillac/
Grande Guerre : les soldats fous oubliés à Cadillac
Sauvé d’une destruction programmée en 2007, le Cimetière des Fous de l’hôpital psychiatrique de Cadillac se délabre. Alors qu’une centaine de soldats de la Grande Guerre, traumatisés par leur expérience au front, y reposent, certains voient là une tâche dans les commémorations du centenaire de 14-18.
« Ma parole ! Ils ont bouché l’entrée ou quoi ? » Bien qu’elle connaisse les lieux, Colette Lièvre peine à s’y retrouver. Caché derrière la vigne vierge, le « cimetière des fous » se dévoile. Coincé entre l’hôpital psychiatrique, l’unité des malades difficiles (UMD) et le cimetière public, Cadillac renferme ici un trésor autant qu’un tabou.
Il y a trois ans, les murs du lieu sont entrés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Sur un demi-hectare, 900 croix rouillées se succèdent. Le terrain est marqué par près d’un siècle d’existence. Sur trois couches de terres, plus de trois milles âmes atteintes de troubles mentaux seraient enterrés ici.
« C’est moins triste que ce ne fut. Il y a quelques fleurs, quelques sépultures. Rien de tel avant, précise Colette Lièvre, fondatrice des Amis du cimetière des oubliés de Cadillac-sur-Garonne. Depuis qu’on a monté l’association, des personnes qui ignoraient où étaient enterrés leurs parents ou grands-parents ont découvert qu’ils pouvaient être dans ce cimetière, car internés à l’hôpital de Cadillac. »
Protégé sans être réhabilité
Seulement, depuis 2011, les murs se sont un peu plus effondrés, le sol un peu plus affaissé. Protégé sans être réhabilité, le cimetière s’écroule sur lui-même. Il y a urgence.
En avril dernier, des membres du Souvenir Français, en charge de la mémoire des « Morts pour la France », proposent un projet de réhabilitation. En effet, dans le cimetière, 99 croix sont celles de militaires – dont une femme – pris de folie sur le front.
A plus de 400 km de ces croix rouillées, c’est le comité du Canton d’Arles-Est du Souvenir Français qui prend le dossier en main. Son président, Alain Bompard a découvert le cimetière des oubliés en 2011, en faisant des recherches pour un adhérent :
« Son grand-père était médecin-major. Depuis le début de la première guerre, il côtoyait le front, notamment lors des batailles de Verdun. Il a dû voir tellement d’horreur qu’il a perdu la tête et a été interné à Cadillac. Il est décédé et enterré en 1916 à Bordeaux. »
« C’est Disneyland ! »
Alain Bompard se rend compte alors de l’état dans lequel est le carré militaire du cimetière de Cadillac. Devenu membre des Amis des cimetières, il convainc son voisin à Arles, le Général Philippe Vial d’agir. Ce dernier propose un projet de réhabilitation façonné par sa fille, Camille Vial, ingénieure-paysagiste. Les graviers sont remplacés par de la pelouse. Arbres et bancs bordent les allées. Surtout, les croix disparaissent au profit de plaques plus discrètes à ras du sol.
« Cet avant-projet permet de faire un chiffrage, avance Alain Bompard qui évoque la somme de 50 000 euros. Mais c’est normal qu’il ne convienne pas tout à fait. »
C’est peu dire. Colette Lièvre s’emporte :
« C’est Disneyland ! On est étonnés. Pour faire les plans, ils ne sont pas venus sur place. »
Sans critiquer les bonnes intentions, elle recadre la volonté de son association :
« Il faut financer la remise en état du mur d’enceinte. C’est la première chose à faire. Ce qu’on voudrait, c’est une étude du sol pour drainer l’eau. Les cercueils étaient de très mauvaises qualités et donc s’écroulent. Et on aimerait avoir un mur mémoriel dans le carré militaire. Selon nous, ce cimetière est émouvant dans son dénuement. Quand vous voyez ça en hiver avec un peu de brouillard, l’effet est saisissant. »
La Direction Régionale des Affaires Culturelles (Drac) qui s’occupe du catalogue des monuments historiques refuse également ce projet en l’état. Guerre des tranchées au Souvenir Français
Le carré militaire de Cadillac fait aussi débat du côté du Souvenir Français. Si depuis sa terrasse des Bouches-du-Rhône, Alain Bompard parle d’une « tâche dans les commémorations du centenaire de la Première Guerre Mondiale », le président national du Souvenir Français, le Général Gérard Delbauffe, est d’un tout autre avis :
« Ces anciens combattants ne relèvent pas du Souvenir Français. D’après les éléments que j’ai, rien ne m’autorise à intervenir. »
L’association ne peut agir que si le carré militaire existe administrativement et que les hommes et la femme enterrés sont déclarés « Morts pour la France ». La représentante du Souvenir Français en Gironde, Maryse Gilles enfonce le clou :
« Les Amis du cimetière sont incapable de justifier les chiffres, et puis faire classer les murs d’enceinte, à quoi ça rime ? »
En entendant ces critiques, le sang d’Alain Bompard ne fait qu’un tour :
« Un médecin-major de 14-18 décédé à cause de sa folie, n’a-t-il pas mérité l’honneur de la nation ? Je m’indigne contre cette histoire de statut « Mort pour la France ». On fait tant de choses pour le centenaire mais rien pour ces 99 à cause d’une mention ? Ce qu’ont vécu ces gens devenus fous, on ne s’en occupe pas ? Le Souvenir Français passe à côté de l’histoire ! »
Michel Bénézech, président des Amis du Cimetière, avance pourtant quelques chiffres. En épluchant les archives de l’hôpital, il a relevé que 201 militaires sur 561 étaient morts dans l’hôpital entre 1914 et 1925. Leurs origines sont diverses, quoique majoritairement françaises. Des prisonniers de guerres allemands et des Russes sont ainsi répertoriés. Certains sont venus de Chine et de l’Océan Indien et se sont retrouvés à Cadillac après être passés par le front. Alors que la France est alors encore une puissance coloniale, une vingtaine est mentionnée comme venant d’ « Indochine » et plus de 130 patients sont recensés comme venant d’ « Afrique noire » et d’ « Afrique du Nord ».
Cette présence militaire est matérialisée dans le cimetière par une plaque sobre saluant la mémoire des « mutilés du cerveau ». Il ne s’agit pas de gueules cassées, mais de mutilation mentale.
« Le contexte était terrible, avec le bruit, la mort, les mauvaises conditions d’hygiène, la mauvaise alimentation, l’excès d’alcool », précise le professeur qui souhaiterait une plaque honorifique plus exhaustive.
Du côté du Ministère de la Défense et du secrétariat d’état aux Anciens Combattants, on ne se prononce pas, n’ayant pas d’éléments pour trancher ni dans un sens ni dans l’autre. Une richesse touristique pour Cadillac
Les Amis du cimetière se tournent aussi vers le nouveau maire. Jocelyn Doré. Mercredi 16 juillet, une première rencontre s’est déroulée entre l’édile et les Amis du Cimetière.
« On est d’accord sur l’ensemble des points : la réhabilitation, et organiser une conférence le 11 novembre », lance le président des Amis du cimetière, Michel Bénézech.
Il évoque aussi la possibilité d’intégrer le cimetière des fous dans le circuit touristique de la ville.
La hache de guerre semble donc enterrée entre l’association et la municipalité. L’équipe précédente envisageait en effet en 2007 de construire un parking en lieu et place du cimetière. A l’époque, une unité psychiatrique et pénitentiaire était en construction et la ville s’étendait. Et plus aucun patient n’étant enterré depuis plusieurs années au cimetière des fous, il pouvait être considéré comme désaffecté.
« Si le parking s’était construit, toute cette histoire aurait disparue », souligne Colette Lièvre.
L’association a alors monté un dossier pour que le lieu soit classé par la Drac. Trois carrés dans le cimetière sont inscrits, ainsi que les murs. Et le tribunal administratif rejette en 2012 l’appel du maire.
Colette Lièvre se souvient :
« Quand on est arrivé, il y a sept ans, il y avait beaucoup de croix par terre, il n’y avait pas d’ossuaire, ils avaient commencé à déménager les corps, ils mettaient les os dans les sacs poubelles. Il y avait des bouts de tibia, de vertèbres… »
Quelques os jonchent d’ailleurs encore le sol quand nous le foulons en juin dernier. Mais aujourd’hui, Michel Bénézech a le sourire :
« Le maire comprend que ce site est un enrichissement pour sa commune car il est devenu exceptionnel. »
Un tabou est tombe, celui des soldats rendus fous par la guerre, et que les autorités préféraient masquer, cacher, oublier. Une prochaine réunion entre la Drac, la mairie et l’association est prévue pour octobre, afin que leur mémoire demeure. | |
| | | N Duchêne Leguy membre confirmé
Nombre de messages : 835 Age : 57 Emploi : Secrétaire / aide auxiliaire Puer. Date d'inscription : 10/08/2014
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Lun Sep 29 2014, 23:42 | |
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| | | N Duchêne Leguy membre confirmé
Nombre de messages : 835 Age : 57 Emploi : Secrétaire / aide auxiliaire Puer. Date d'inscription : 10/08/2014
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Lun Sep 29 2014, 23:44 | |
| photos prises aujourd'hui | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mar Sep 30 2014, 08:28 | |
| tristes coins !
merci pour ces images |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mar Sep 30 2014, 09:00 | |
| Merci pour tes photos Nathalie, même si elles sont triste présentation d'un fait bien triste Considérant que notre corps n'est que le matériau de notre personnalité passée par la mort, pourquoi ne font-ils pas un BEAU monument à la mémoire de ces pauvres victimes de guerre afin de glorifier ici-bas leur sacrifice, je pense que là-Haut ces guerriers doivent se gausser ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mar Sep 30 2014, 09:57 | |
| c'est une question d'argent!
(voir le texte au dessus)
>...Du côté du Ministère de la Défense et du secrétariat d’état aux Anciens Combattants, on ne se prononce pas, n’ayant pas d’éléments pour trancher ni dans un sens ni dans l’autre. Une richesse touristique pour Cadillac
Les Amis du cimetière se tournent aussi vers le nouveau maire. Jocelyn Doré. Mercredi 16 juillet, une première rencontre s’est déroulée entre l’édile et les Amis du Cimetière.
« On est d’accord sur l’ensemble des points : la réhabilitation, et organiser une conférence le 11 novembre », lance le président des Amis du cimetière, Michel Bénézech.
Il évoque aussi la possibilité d’intégrer le cimetière des fous dans le circuit touristique de la ville.
pas de fric pour un monument "aux gueules cassées"
déja bien que les tombes soient présentables |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mar Sep 30 2014, 10:59 | |
| Merci Nat
Je ne comprends pas , les "gueules cassées" ont un fric fou
Exemple le complexe du Coudon Toulon
Au moins , ici dans les Ardennes , les Mairies entretiennent gratuitement les "Carrés Militaires"
Le Devoir de Mémoire est là
Faut dire , que les Allemands , sont passés ici , trois fois , 3 allers retours |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mar Sep 30 2014, 13:26 | |
| Ils pourraient négocier avec Vinci... qui serait ravi d'acheter un si grand terrain pour... un monument ! |
| | | Papa schulz Admin
Nombre de messages : 12008 Age : 64 Emploi : Apéro à plein temps! Date d'inscription : 23/10/2007
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mar Sep 30 2014, 15:50 | |
| - Chacal a écrit:
Ils pourraient négocier avec Vinci... qui serait ravi d'acheter un si grand terrain pour... un monument ! tu pense si vinci achète !! c'est pour y faire autre chose que sa !!!
___________________________________ ____________________________________ Dans une guerre, ce qui se passe, ce n'est jamais ce qu'on avait prévu. Alors ce qui compte, c'est d'avoir le moral ! | |
| | | N Duchêne Leguy membre confirmé
Nombre de messages : 835 Age : 57 Emploi : Secrétaire / aide auxiliaire Puer. Date d'inscription : 10/08/2014
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mar Sep 30 2014, 20:33 | |
| je suis en contact avec beaucoup de monde, peut être une réponse jeudi. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Mar Sep 30 2014, 22:01 | |
| - stoltz a écrit:
- Chacal a écrit:
Ils pourraient négocier avec Vinci... qui serait ravi d'acheter un si grand terrain pour... un monument !
tu pense si vinci achète !! c'est pour y faire autre chose que sa !!! Bien sûr c'est ce que je pense... un parking à étages il n'y a pas besoin de très grandes surfaces au sol, et ils peuvent prévoir ainsi en sus le financement d'un monument... c'est jouable Voire appeler ce parking "Des Gueules cassées", et faire le monument en face |
| | | L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message | milguerres
Nombre de messages : 1257 Date d'inscription : 13/01/2014
| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées Ven Oct 03 2014, 20:12 | |
| magnifique post ! merci Nat pour avoir suscité à ces recherches | |
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| Sujet: Re: cimetière des gueules cassées | |
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| | | | cimetière des gueules cassées | |
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