Ouverture d'une enquêtePour homicide involontaire après le décès d'un Algérien en cours d'expulsion La justice a ouvert vendredi une enquête pour «homicide involontaire» après le décès jeudi d’un Algérien de 51 ans qui devait prendre l’avion à l’aéroport parisien de Roissy pour être expulsé de France…Parti à bord d’un fourgon peu avant 19 heures du Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes (Val-de-Marne), escorté par des policiers, la victime «a fait un malaise en arrivant à l’aéroport de Roissy», a expliqué une source policière.
«Les policiers se sont aperçus qu’il était en train de faire un malaise dans le fourgon, et malgré les secours prodigués, il est décédé d’une crise cardiaque», a-t-elle précisé.
Ouverture d’une information judiciaireVendredi, une autopsie a été pratiquée sur le corps de la victime à l’Institut médico-légal de Paris.
«Les premiers résultats de l’autopsie (…) conduisent le procureur de la République à ouvrir ce jour une information judiciaire du chef d’homicide involontaire contre X»
A déclaré le parquet de Bobigny dans un communiqué, sans donner de précisions sur ces résultats.
Estimant qu’il s’agit d’un décès «a priori accidentel», il a chargé un juge d’instruction de mener l’ensemble des investigations.
Selon les premiers éléments, le transfert s’est «semble-t-il» déroulé sans incident, selon la source policière.
Mais l’avocat de la victime, Me Sohil Boudjellal, assure lui au contraire que le contexte de cette expulsion était «extrêmement tendu».
«Il ne voulait pas se faire expulser, car toutes les voies de recours n’avaient pas été épuisées», a-t-il dit.«Il a probablement dû se débattre»«Le chef d’escorte, que j’ai eu au téléphone le jeudi soir, n’a rien voulu entendre et voulait quoi qu’il arrive procéder à l’expulsion. Il a été pris par la force. Il a probablement dû se débattre», a estimé le conseil.
Cinq jours plus tôt, le 16 août, ce ressortissant algérien s’était très violemment opposé à une première tentative d’expulsion et avait dû être reconduit au CRA de Vincennes. Il faisait l’objet d’un arrêté ministériel d’expulsion en date du 12 août.
Depuis 2000, il avait été condamné plus d’une dizaine de fois en France notamment pour des vols et escroqueries ainsi que des violences, et avait fait plusieurs séjours en prison. Il était incarcéré lorsque la décision de l’expulser a été prise.
Aucun problème de santé évoquéDans un communiqué, l’Association service social familial migrants (ASSFAM) a souligné que la victime, qui «n’avait jamais fait état de problèmes de santé depuis son arrivée au centre de rétention», avait «réitéré dans la soirée du 21 août son refus de prendre l’avion».
«Il avait notamment invoqué une audience devant un juge des référés prévue le 28 août», précise-t-elle. Une enquête confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la «police des polices», a été ouverte dès jeudi soir.
«Cette enquête, conduite sous l’autorité du parquet, permettra d’établir très précisément les causes de la mort de cet homme», a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur Pierre-Henry Brandet. «Les missions d’éloignement sont des missions humainement toujours compliquées.
Les policiers font très souvent face à des situations particulièrement tendues. Ils doivent gérer la détresse et la colère d’individus qui peuvent se montrer extrêmement violents», a-t-il ajouté.
Le "Pauvre"
Condamné plus d’une dizaine de fois en France notamment pour des vols et escroqueries ainsi que des violences, et avait fait plusieurs séjours en prison.