Pierre Lagaillarde - ex para et figure emblématique
des journées des barricades en 1958 a Alger est décédé.
Membre fondateur de l' Organisation Armee secréte -
O.A.S, il se verra confronté au General de Gaulle.
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En ce qui me concerne : No comment mais Paix a son
âme.
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René A. DeVailly Source : France Inter.
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La mort de Pierre Lagaillarde, figure de l'Algérie française
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Pierre Lagaillarde est mort dimanche 17 Aout 2014 à Auch dans le Gers. Cet ancien avocat était âgé de 83 ans. Pour toute une génération de l'après-Guerre, il reste surtout associé à l'OAS (organisation de l'armée secrète), contre l'indépendance de l'Algérie.
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Lagaillarde se fait remarquer en janvier 1960 pour être l'un des principaux dirigeants de l'insurrection armée ou "semaine des barricades" à Alger.
Ce mouvement est animé notamment par des militaires opposés à la politique du général de Gaulle. Le chef de l'Etat souhaite alors mener l'Algérie vers son autodétermination et son indépendance.
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Ce fils d'avocats français, établis à Blida est précédemment monté à l'assaut du gouvernement général d'Alger, lors du putsch du 13 mai 1958. Quelques mois plus tard, cet ancien parachutiste est élu député d'Alger sur un programme "Algérie française".
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Condamné puis grâcié par De Gaulle
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Les insurgés vont se rendre et Lagaillarde est alors incarcéré pendant neuf mois à Paris. Il est ensuite libéré et se réfugie en Espagne en décembre 1960. Il est alors condamné à dix ans de détention en mars 1961.
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C'est cette année qu'est fondée en Espagne l'OAS. Le but de cette organisation de l'armée secrète est d'empêcher par les armes l'indépendance de l'Algérie qui semble ineluctable. Le pays gagne, en effet, son indépendance en mars 1961.
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Pierre Lagaillarde est gracié par le président de la République en 1968. Il rentre en France et s'établit à Auch où il reprend son métier d'avocat. L'historien Benjamin Stora évoque ce que représente aujourd'hui encore la figure de Pierre Lagaillarde pour l'extrême droite française :
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Ce qui caractérisait surtout Pierre Lagaillarde c'était le rattachement, l'attachement de l'Algérie à la France. C'est le nationalisme politique puisqu'il estimait que le général de Gaulle avait trahi la cause de l'Algérie française. (...) Pour une certaine frange de l'extrême droite politique française, la figure de Pierre Lagaillarde a longtemps était reconnue, encensée, célébrée, bien entendu. Bien que lui même ait une existence discrète. Néammoins, comme d'autres figures (...) toute une fraction de l'extrême droite politique française a voulu et continue de célébrer ce combat pour l'Algérie française. C'est donc avec sa disparition une partie importante de cette mémoire liée à une phase tragique de cette histoire française qui s'en va.
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La semaine des barricades désigne les journées insurrectionnelles qui se sont déroulée du 24 janvier au 1 février 1960 à Alger durant la Guerre d'Algérie (1954-1962). Son instigateur Pierre Lagaillarde (28 ans) député d'Alger (et ex-parachutiste) ainsi que ses acolytes Joseph Ortiz (47 ans), patron du bar algérois le Forum, et Robert Martel (42 ans), agriculteur de la Mitidja, organisent une manifestation au cours de laquelle une partie de la population algérienne d'origine européenne et musulmane manifeste son mécontentement face à la mutation en métropole du général Massu, le 19 janvier 1960, sur décision du président Charles de Gaulle. Des barricades sont dressées rue Michelet et rue Charles Péguy.
Lors de son discours du 16 septembre 1959, le général de Gaulle évoque le « droit des Algériens à l'autodétermination » et propose trois solutions : sécession, francisation ou association. Qu'une solution autre que française soit envisagée au conflit qui dure depuis 5 ans est jugé inacceptable aussi bien par la population française d'Algérie, que par beaucoup de militaires d'active.
L'affaire Massu
Le 18 janvier 1960 lors d'une entrevue accordée à Hans Ulrich Kempski, journaliste au quotidien ouest-allemand Süddeutsche Zeitung, le général parachutiste Massu, «héros local» de la Bataille d'Alger (1957) et du Putsch d'Alger (1958), a commis une enfreinte envers le devoir de réserve lié à sa profession et un « crime de lèse-majesté » envers le chef de l'Etat; ce qui lui a valu son départ d'Algérie.
Les circonstances de cette mutation sont directement liées à un passage équivoque paru dans le journal allemand où l'officier émet son scepticisme quant à la conduite des affaires algériennes par l'Élysée : « De Gaulle était le seul homme à notre disposition. Peut-être l'armée a-t-elle fait une erreur ». Bien que Massu ait toujours contesté avoir tenu de tels propos, l'article est paru dans la presse internationale et Paris a mis en doute sa loyauté ce qui a entraîné son rapatriement immédiat en métropole.
En fait, cette mutation rendit un fier service à Massu puisqu'elle l'éloigna du secteur algérien et lui évita de sombrer dans la félonie dont furent accusé et condamné ses acolytes de mai 58 dont il était le chef. De Gaulle ne semble pas lui en avoir tenu rigueur puisque c'est vers lui qu'il se tourna en mai 68 pour se faire "remonter les brettelles".
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