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 A L’ASSAUT DES GLIERES

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MessageSujet: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeMer Nov 28 2007, 21:39

A L’ASSAUT DES GLIERES Sans_t18
Le plateau des Glières pris dans la direction nord


Au cours de la journée du 23 mars 1944, les autorités d’occupation ont fait savoir à Vichy qu’elles prenaient l’initiative des opérations contre le maquis des Glières et qu’elles avaient déjà ordonné un important mouvement de troupe. DARMAND a obtenu, cependant, pour les siennes, le privilège de participer à l’offensive.

Arrivé de Lyon, l’état-major des forces Allemandes c’est installé à l’Hôtel Impérial à Annecy. Il y a là, le Général Julius OBERG, commandant la 157ème Division Alpine de la Wehrmacht, forte de 12 000 hommes, le Général KNOCHEN, de la Luftwaffe, qui dispose de deux escadrilles d’appareils de combat, chasseurs et bombardiers ; le docteur KNAB, chef du Sicherheitsdienst (la police de sécurité) de Lyon et le Docteur KÄMPF, chef de la Gestapo, pour la région d’Annecy.

On peut être assuré que l’attaque des Glières sera préparée avec cette rigoureuse méthode qui a déjà valu tant de succès à l’armée Allemande.
Le plan général comprend les dispositions suivantes :

« L’action sera menée par trois groupements. Elle sera soutenue par deux batteries de canons de montagne et une section de mortiers lourds de 15 cm. Un bataillon de DCA, sera chargé d’opérations de sécurité dans toute la région. De plus, il y aura au nord-ouest, pour barrer le terrain, huit cent hommes de la milice, plus une compagnie de la Wehrmacht avec des armes lourdes et en deuxième lieu, quatre cents hommes des forces de police. Selon les circonstances, l’attaque sera soutenue par une escadrille d’aviation de combat avec couverture de chasseurs. »

Les préparatifs sont pousses avec célérité.

Dans le camp retranché, il n’est plus un seul maquisard pour ignorer que son sort va se jouer dans les prochaines heures. On sait qu’une activité insolite est déployée, depuis quelques jours, jusque dans les plus minuscules hameaux où pullulent les uniformes vert-de-gris. Toutes les chambres disponibles dans les hôtels, dans les maisons particulières, toutes les granges, les étables ont été réquisitionnées pour la troupe Allemande et ses auxiliaires.

Le 25 mars, le plateau est soumis à une intense préparation d’artillerie. Vers midi, les avions à croix gammée entrent à leur tour en action et l’explosion de leurs bombes, le crépitement des mitrailleuses ajoutent au concert infernal des canons.

Entre les villages et le massif des Glières, une garde compacte se dresse, faite de S.S. casqué d’acier et de miliciens armés jusqu’aux dents, les uns et les autres pleins de morgue, sûrs de leur victoire.

Le rythme des détonations décroît avec le jour. Longtemps encore, pourtant, après le crépuscule, les gens des vallées peuvent apercevoir des tâches rougeâtres qui teignent les nuages, au dessus des Glières, d’une lueur de sang.

Dans la grande paix enfin retombée sur les cimes, les maquisards regagnent leurs cantonnements, fourbus, les membres brisés, n’aspirant plus qu’a la bienfaisante chute dans le sommeil pour oublier le cauchemar de cette journée et s’empêcher de penser à ce qui les attend demain.
Ils ne savent pas encore que la dernière amarre est coupée qui les reliait au monde des vivants.

A L’ASSAUT DES GLIERES Sans_t17 Le plateau des Glières pris dans la direction sud


« RENDEZ-VOUS »

Ils le comprendront le lendemain quand à l’aube du Dimanche, retentira l’alerte à la suite de la double attaque des miliciens, à l’ouest et au nord-ouest.

Bien qu’elle y ait engagé des effectifs importants et accrocheurs, la milice n’a pas réussi à rompre le barrage des maquisards et, après une heure de combats furieux, a dû se replier en désordre, abandonnant une vingtaine de cadavres dans la neige.

Le chef du maquis des Glières, le Capitaine ANJOT (dit Bayard), du 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins, ne s’y est pas trompé.

Simple lever de rideau, a-t-il dit, qui annonce l’entrée en scène des forces Allemandes.

A L’ASSAUT DES GLIERES Sans_t26
Capitaine ANJOT, Alias Bayard, commandant du maquis des Glières


L’intervention de ces forces était prévue, en réalité pour la date du 28 Mars. Mais l’état major de la Wehrmacht et de la Gestapo, qui siège à l’impérial, à reçu, de ses informateurs, plusieurs avertissements selon lesquels les « terroristes » se disposeraient à quitter le plateau isolément. Bien que leur garde soit aussi serrée que possible, que leurs patrouilles sillonnent les routes, que leurs gendarmes et leurs S.S. multiplient les perquisitions, les chefs Allemands ont donc décidé de lancer leur troupes à l’assaut du réduit avec quarante-huit heures d’avance.

A dix heures précises, une avant-garde Allemande apparaît au nord du plateau. Il s’agit d’un détachement de reconnaissance fort d’une cinquantaine de fantassins qui se sont hissés jusqu’au col de Spée, défendu par la section « Liberté Chérie ».

Accroupi derrière un fusil mitrailleur, le sergent-chef BECKER les a accueillis par un feu nourri. Six des assaillants sont touchés. Les autres se replient vers le bois et, couverts par les arbres, arrosent l’avant-poste de salves ininterrompus. Le petit groupe qui entoure BECKER ne cède pas un pouce de terrain.

Alerté par le bruit de la fusillade, WOLFF, le commandant de la section, arrive pas de course avec du renfort, bientôt rejoint par BUCHET et ses trente compagnons de la section Verdun.

En face, la colonne ennemie s’est renforcée, elle aussi, et dispose, maintenant, de mitrailleuse lourdes et de mortiers. Le tac tac des armes automatiques est ponctué par le fracas des obus percutant les rochers. A dix heures trente, un brancard porte à l’infirmerie le premier blessé de la journée, un gamin de vingt ans, touché à la poitrine et qui crache le sang.

Ca n’a été là, cependant qu’une manœuvre de diversion. A onze heures, les unités Allemandes débouchent de tous côtés sur le plateau, impressionnante armée de fantômes qui avance prudemment et dont les mouvements sont difficiles à suivre dans la neige. Le commandant de la Wehrmacht, en effet, a doté ses hommes des mêmes amples manteaux de toile cirée blanche qui ont été utilisés avec succès lors de l’offensive de l’hiver 1942-1943, dans les steppes glacées de l’Union Soviétique.

Que pourront les maigres formations d’ANJOL contre cette marée humaine qui déferle inexorablement, déborde les obstacles sans se soucier de ses propres pertes et accentue sa pression avec une lenteur calculée de machine !

A ces vagues qui se superposent comme les rouleaux d’acier d’un laminoir géant, les maquisards ne sauront opposer que leur héroïsme obscur, chacun dans son coin, chacun cramponné à son pauvre point d’appui, terré dans un trou individuel, enfoncé dans la neige jusqu'à la poitrine, camouflé derrière un tronc de chêne ou de mélèze ou seulement une mince haie de branchages.
A l’avantage du nombre s’est ajouté, pour les Allemands, celui du renseignement. Deux GMR (Groupe Mobile de Réserve), prisonniers du maquis, sont parvenus à s’évader l’avant-veille et se sont empressés de rapporter au PC du Petit-Bornand tous les renseignements qu’ils ont recueillis sur le plateau.

Leurs informations ont été précieuses pour les envahisseurs, car les deux gardes les ont employés aux corvées de transport à travers le camp retranché et y ont pu relever tous les détours, les ressources et les points vulnérables.

C’est au moment du naufrage que les hommes découvrent leu vrai nature. Sans se ressentir, semble t’il de sa dernière nuit d’insomnie, le capitaine ANJOT parcourt, une fois de plus, ce matin, les senitiers difficiles du plateau. Il a gagné le secteur du lieutenant HUMBERT dès qu’il a été avisé du coup de main sur le col de Spée et ne l’a quitté qu’après s’être assuré que les deux sections de WOLFF et de BUCHET tenaient bon.

Mais c’est à l’Est qu’il attend le coup de boutoir décisif, là où l’artillerie Allemande s’est déchainée hier, au dessous de la vallée du Borne. Il y rejoint donc le lieutenant LAMOTTE et, en sa compagnie, va visiter les sections, prévenir les hommes qu’ils vont avoir à faire face à un assaut brutal, vérifier qu’ils ont reçu des armes et des cartouches en quantités suffisante.

ANJOT a vu juste. C’est bien de ce côté que l’assaillant va faire porter son principal effort. Partis d’Entremont, couverts par la forêt qui monte haut sur ce versant, les Allemands se présentent à onze heures trente devant le poste qui contrôle le passage : Un misérable fortin fait de rondins d’arbres et de sacs de terre, tenu par dix huit maquisards épuisés, à l’équipement hétéroclite.

A vingt mètres, l’officier Allemand fait arrêter sa troupe et harangue les réfractaires :

Nous sommes plus de mille, leur crie t’il. Toute résistance est inutile. Rendez vous !

Un seul mot jaillit du faible rempart, le même qui fut lancé cent trente ans plus tôt par un général Français sur un autre champ de bataille :

Merde !

Un geste de l’oberleutnant et une salve puissante part des premiers rangs Allemands, cependant que le gros de la colonne se scinde pour contourner l’obstacle. Les défenseurs opposent une résistance farouche et leurs mitraillettes causent des pertes sévères à l’assaillant.
A quelques mètres de là André GUY et BARATIER, commandants des deux sections qui encadrent Monthiévret, ont dressé l’oreille au bruit de la fusillade. Ils dégringolent en direction de l’avant-poste, entraînant une dizaine d’hommes à leur suite. Mais ils sont déjà débordés de toutes parts.

Les Allemands qui, à midi, ont atteint la pointe de Monthiévret à travers les ruines calcinées, solidement retranchés derrière les rochers, tirent sur la petite troupe à découvert et, à cinquante mètres, abattent deux maquisards.
Les autres se jettent à plat ventre sans trouver, sur cette plate-forme enneigée, le moindre tertre qui les protège. Ils ripostent cependant et les bandes défilent dans les deux fusils mitrailleurs qu’ils ont, tant bien que mal mis en batterie.

Après un quart d’heure de ce duel inégal, le premier FM se tait, enrayé. BARATIER l’abandonne et charge son fusil à répétition. Cinq minutes plus tard, le servant du deuxième engin automatique tombe, blessé à mort, sur sa pièce qui à son tour, est mise hors d’usage.

Les maquisards se battent furieusement. Ils entendent, au dessus d’eux, leurs camarades de l’avant-poste qui défendent avec rage leur position. Mais leur feu diminue d’intensité. Ici et là, des blessés sont couchés, qu’il n’est même plus possible d’évacuer sur l’infirmerie, tous les passages étant obstrués par l’armée Allemande.

A douze heures trente cinq, BARATIER s’aperçoit qu’il est seul à tirer avec son fusil Anglais. Tous ses compagnons ont été fauchée par la grêle des balles.
Les Allemands ont vu, eux aussi que la défense est réduite à un seul homme. Des deux côtés, ils avancent, afin de cerner BARATIER dans leur étau.
Celui-ci a prevenu la manœuvre. Il tente de décrocher, couvrant sa retraite du feu ininterrompu de son fusil qui, maintenant, lui brûle les mains. Il réussit à se glisser entre les deux colonnes et atteint un éboulis de rochers sur lequel il va prendre appui et tirer, tirer jusqu'à épuisement de ses munitions.

C’est un combat désespéré, il le sent bien, car, partout, autour de lui, la neige foulée porte la trace des bottes de l’envahisseur. Il a gagné pourtant, de rocher en rocher, un couloir d’avalanche qui aboutit au sentier d’Entremont. C’est peut être le salut. Mais voici qu’un groupe compact de soldats Allemands débouche en face du jeune officier.

Toute retraite est désormais coupée. BARATIER épaule encore, mais il n’a plus, cette fois, le temps de presser la détente….. Une rafale le couche sur la neige. Il aura tenu seul pendant près de deux heures.
Affreusement déchiré, laissé pour mort par ses assaillants, il sera miraculeusement sauvé cependant et se remettra lentement de ses blessures.

Ce n’est la qu’un épisode du drame qui se joue sur toute l’étendue du plateau où les soldats de la division alpine de la Wehrmacht émergent toute la matinée des sentiers du Petit-Bornand et de la forêt de la Perrière, de la gorge d’Ablon, du col du Freux, écrasant les postes de garde sur leur passage, répondant comme des automates aux commandements rauques de leurs sous-officiers.


…………. A Suivre


Dernière édition par le Ven Nov 30 2007, 06:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeMer Nov 28 2007, 21:50

Vite la suite !!! merçi CA !!
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeJeu Nov 29 2007, 00:44

Vivement la suite, et merci pour cette 1ere partie de l'histoire du plateau des Glières.
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeJeu Nov 29 2007, 06:20

« UNE TREVE ILLUSOIRE »

Bientôt débordées par ce flot, les unités maquisardes luttent contre des forces quarante fois supérieures. Quels que soient ses sentiments, chaque chef de section a trop à faire avec ses hommes pour se lancer au secours d’une section voisine en difficulté.

Ici sont les sections de HOCHE et LYAUTEY encerclées et qui, mitraillettes et FM braqué dans toutes les directions, immobilisent deux compagnies. Mais les munitions s’épuisent rapidement. Bientôt les armes ne pourront plus être alimentées. Toute liaison est devenue impossible à travers la masse des troupes ennemies qui bloquent toutes les issues. Les réfractaires tirent leurs dernières cartouches. A quatorze heures trente, presque simultanément, les chefs NOLLIN et VALAZZA lancent le même ordre :

A la grenade !

Il s’agit de briser l’étreinte ennemie, de forcer le passage et de gagner, si possible, une nouvelle position. La manœuvre est partiellement couronnée de succès. Mais une vingtaine d’hommes manquent à l’appel quand leurs compagnons font mouvement vers le nord-ouest pour tenter de rejoindre la section Le Chamois.
Les officiers Allemands sont visiblement déconcertés par cette résistance inattendue. Les « terroristes » se battent décidément comme de vrai soldats. Si nombre d’entre eux ont été mis hors de combat, bien plus nombreux sont les hommes de la Wehrmacht couchés sur la neige, inertes, drapés dans leur houppelande blanche, et qui interrogent le ciel de leurs yeux vitreux.

A 15h15, surprise chez les maquisards. La pression ennemie, soudain, se ralentit. Un à un les tirs cessent. On assiste à d’étranges manœuvres. Dans le secteur du lieutenant LAMOTTE, les Allemands reculent comme s’ils allaient décrocher. Le maquis aurait il eu raison, une fois encore, de ses agresseurs !

Ailleurs, les « frisés » fouillent la neige, cherchent des abris sous les arbres ou les rochers, s’installent comme s’ils allaient cantonner en vue d’un long siège. Un lourd silence est tombé sur le champ de bataille. L’ennemie va-t-il renoncer à la lutte, ou prépare t’il un nouveau traquenard !

La réponse est apportée dix minutes plus tard par un Heinkel qui fonce droit sur la commanderie où, avec un sifflement lugubre, il lâche, une première bombe.
Presque au même moment, les 77 de l’artillerie de montagne se déchaînent.
Aucun doute n’est plus permis cette fois, les Allemands sont décidés à atteindre l’organisation réfractaire dans ses œuvres vives qui, ils le savent maintenant, sont groupées au centre du camp retranché. Un déluge d’obus incendiaires s’abat donc sur la place que survolent, en vague successives les bombardiers de la Luftwaffe.

L’entreprise de destruction et de mort se poursuit systématiquement pendant une heure. Le PC d’ANJOT a été écrasé par les premières décharges. Abandonné par ses occupants, il n’est bientôt qu’un brasier au milieu des dix autres chalets dont s’échappent de grandes flammes et une épaisse fumée.

A L’ASSAUT DES GLIERES Sans_t22
Sous le feu nourri des troupes Allemandes, un chalet flambe


L’infirmerie a dû être évacuée, elle aussi. Atteint par des éclats d’obus, brûlé aux mains, éclaboussé de sang, le docteur marc BOMBIGER n’en a pas moins sauvé deux grand blessés qu’il a portés lui-même jusqu'à une grotte voisine transformée par ses assistant, tant bien que mal en antenne chirurgicale de fortune.

Quand cesse, enfin le carrousel infernal des appareils et que se taisent les canons, les fantassins Allemands quittent leurs abris. A seize heures trente, leurs chefs ont lancé l’ordre :

« En Avant »

Et en lourdes colonnes, serrés entre les caporaux qui leur aboient aux chausses, ils se lancent de nouveau à l’assaut.
Mais les maquisards ont été rendus furieux par le pilonnage intensif et, plus que jamais, semblent résolus à défendre pied à pied ce qui reste du réduit, où ils ont rêvé de liberté.

Sur l’étroit quadrilatère adossé à la montagne des Frettes d’une part, aux rochers de la Perrière de l’autre, le combat reprend, acharné. Il est clair désormais, que les Allemands sont pressés d’en finir, surpris et irrités par une résistance qu’ils n’attendaient pas. En face, le mot d’ordre du PC a été communiqué aux sections :

« Tenir par tous les moyens jusqu'à la nuit. »

On se cramponnera donc au terrain. De son abri précaire, ANJOT assiste, tout l’après-midi, à un défilé hallucinant, celui de ses gars blessés qui, après un pansement sommaire, courent reprendre leur place dans la mêlée.
Car c’est à cela, que maintenant que se réduit la bataille. Une ruée sauvage où chacun sait qu’il ne doit compter que sur soi-même, que l’adversaire ne l’épargnera pas, que l’homme qui passe à portée de son fusil doit être abattu sans pitié s’il appartient à l’autre camp. Un affrontement de fauves.

A L’ASSAUT DES GLIERES Sans_t24
Un point d'appui des maquisards



CESSEZ LE FEU

Pendant trois heures encore, les armes crépitent autour du dernier carré où les maquisards défendent ce qui reste de leurs installations, un tas de ruines fumantes au-dessus desquelles flottent les trois couleurs hissées au sommet du mât central.
Le capitaine ANJOT et les commandants des quatre compagnies ont ramassé là tous ceux de leurs hommes qui ont pu se couler à travers les détachements ennemis et dont ils ont fait une digue sur laquelle viennent se briser les lames de l’assaillant.

Il en est beaucoup, cependant, qui manquent à l’appel. Séparés de leurs camarades, ils forment des petits groupes égaillés dans la nature. Quand ils n’ont plus de cartouches pour alimenter leurs mitraillettes, c’est à la grenade qu’ils ouvrent les brèches dans les rangs de l’adversaire.
Et quand les grenades viennent à manquer, ce sont les poignards qui sortent de leur gaine. Des combats s’engagent ainsi, au corps à corps, où les protagonistes mettent toute leur force et leur science du meurtre, et au terme desquels l’un d’eux reste étendu, sans vie, sur la neige molle où s »élargit bientôt une flaque de sang.

Ainsi s’achève cette journée du 26 mars aux Glières, tandis que l’ombre descend déjà sur la montagne. Quelles que soient sa supériorité numérique et la qualité de son équipement, l’armée Allemande n’est pas encore en mesure de chanter victoire.
Le soir qui tombe force donc les chefs de la Wehrmacht à modifier leur plan de bataille. Poursuivre la lutte dans la nuit imposerait des sacrifices inutiles, ferait courir de nouveaux risques aux soldats, les exposerait à tomber dans des embuscades sur ce terrain qu’ils ne connaissent pas et dont les « terroristes », au contraire, utilisent chaque repli, chaque buisson, avec succès.

L’ordre est lancé à dix-neuf heures quinze de cessez le feu. Les légions du Reich camperont sur place où elles se préoccuperont de fortifier leurs positions. Peu à peu, le crépitement des armes automatiques s’apaise. Les Allemands s’emploient maintenant à relever leurs blessés et à ensevelir leurs morts.
Un profond silence est tombé aussi sur les vallées qui entourent le massif des Glières.

Là-haut, le capitaine ANJOT a réuni un conseil de guerre sous un bouquet de chênes noircis par le feu. A ses adjoints, BASTIAN et GRIFFOLET, et aux commandants de compagnies, il fait un exposé de la situation, aussi maître de soi que s’il se trouvait dans un amphithéâtre de l’Ecole de Guerre et non dans une garrigue ravagée où s’entendent encore, de loin en loin, des rafales d’armes automatiques, où des arbres flambent avant de s’écrouler dans un énorme jaillissement d’étincelles.

L’ennemi a peur de la nuit, dit-il. Cette trève qu’il nous accorde à regret, nous devons en tirer parti. Dès que pointera l’aube, l’offensive reprendra de plus belle.
Comment y ferons-nous face ?
Nos hommes ont été magnifiques. Mais ils sont exténués et nous ne disposons pas de réserves qui nous permettent une relève et la mise en place d’une ligne de front continue. S’obstiner au combat dans ces conditions ce serait donc vouer les survivants à l’extermination. Etant donnée la disproportion des forces en présence, au terme de cette longue journée d’épreuve, je crois pouvoir affirmer que l’honneur est sauf.
Est-ce bien votre avis ?


L’honneur est sauf, répètent tour à tour les protagonistes de cette étrange conférence.

Avec la lucidité et le sang froid qui ne le quitte en aucune circonstance, aussi tragique soit-elle, le chef du maquis fait part alors, à ses collaborateurs, du plan qu’il a minutieusement mis au point :
A dix heures du soir, alors que la nuit sera profonde et que les Allemands se seront assoupis, un repli général sera tenté en direction du Parmelan d’où chacun regagnera son maquis d’origine ou un quelconque refuge, maison amie ou cabane isolée, en attendant de nouvelles instructions.

Ce plan est adopté à l’unanimité.

Des courriers sont envoyés dans toutes les directions qui se glissent avec des ruses de Sioux entre les sentinelles Allemande pour porter l’ordre de décrocher aux sections morcelées.
La plupart de ceux qu’ils peuvent atteindre accueillent la décision avec soulagement, mais sans joie. L’ordre de décrocher signifie, pour eux, la fin des Glières.


………………….. à suivre


Dernière édition par le Ven Nov 30 2007, 00:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeJeu Nov 29 2007, 21:13

LE REPLI S’EFFECTUE

En cette nuit du 26 mars, un long martyr va commencer pour les survivants des Glières, dont certains regretteront bien souvent de ne pas avoir compté parmi les morts enfoui sous le froid suaire de neige, dans le grand silence des forêts.
Ce n’est pas de gaité de cœur qu’ANJOT s’est résolu à commander la retraite. Mais dans le répit de quelques heures imposé à l’ennemi, il a vu l’unique chance de sauver la vie de ceux de ses compagnons qui ont échappé à la formidable pression Allemande.

Avant de préparer son propre départ, il détruit méthodiquement ses dossiers, les derniers documents qui pourraient compromettre des amis proches ou lointains, puis se préoccupe, avec le docteur Marc BOMBIGER, de l’évacuation des blessés.
L’exécution du mouvement de repli va poser, cependant, de nouveaux et graves problèmes. La nuit en principe, devrait être propice aux maquisards qui connaissent chaque accident de terrain. Mais elle est aussi grosse du danger de ces soldats invisibles, innombrables, dont on sent la présence partout.

L’éloignement des sections, la dispersion des groupes isolés ont fait, en outre, que l’ordre de décrocher est parvenu très tard en certains points du plateau……. Quand les agents de liaison n’ont pas été interceptés ou abattus par une patrouille. Pour beaucoup, la manœuvre va donc se réduire à un simple jeu de hasard.
C’est ainsi que les rescapés des deux sections commandées par Louis MOREL (lieutenant Forestier) et Roger LOMBART, quarante trois hommes au total, décident de forcer le barrage tendu à l’Est par les miliciens. Ceux-ci médusés, ne songent pas à tirer un seul coup de fusil.
Il était une heure du matin quand ces maquisards ont quitté leur position. A midi, ils ont atteint le pied du plateau où ils se séparent pour chercher refuge dans les chalets abandonnés de la région de Thorens.

Avec le lieutenant JOUBERT, une autre formation d’une quarantaine d’hommes à franchi le col de Freux, au nord, a pu se glisser entre les unités Allemandes pour atteindre ainsi, sans trop de pertes, les bourgs de Saint-Laurent et de la Roche.
Au sud, la section HOCHE n’a été avertie qu’a quatre heures du matin. Elle a fait mouvement sans plus attendre et parvient, presque intacte, au lieu-dit l’Ablon, où elle se scinde en petits groupes qui adoptent des passages différents et, à sept ou huit, rampent à travers les feux de camp et les batteries de canons antichars pour franchir les lignes Allemandes.

L’un d’eux, conduit par Robert BUTTIN, parvient ainsi au hameau de Tronchère, près de Thones. Ecrasés de fatigue, les hommes pénètrent dans un chalet désert où ils tombent aussitôt profondément endormis.
Ils dormiront pendant vingt heures consécutives sans avoir conscience de leur bonne fortune qui les a conduits vers ce chalet. Tous ceux qui les entourent, en effet, sont occupés par une formation de quatre-vingts Waffen S.S. Ce qu’ils n’apprendront qu’ à leur réveil, par des villageois, alors que les guerriers nazis auront fort heureusement, quitté les lieux.

Sa bonne étoile aura également protégé le docteur Marc BOMBIGER. Accompagné de ses deux assistants, le courageux médecin du maquis a marché pendant quinze heures pour atteindre Thorens.
Dans le bourg, en plein midi, les trois compagnons passent sous un balcon où deux officiers Allemands semblent absorbés par un examen attentif de la montagne qu’ils scrutent à la jumelle. Peut être cherchent-ils à y distinguer quelques silhouettes de maquisards, tandis qu’ils en pourraient contempler trois à l’œil nu, auxquels ils ne prêtent pas la plus négligeante attention. Ceux-ci gagnent Annecy sans encombre.

LA LONGUE MARCHE DANS LA NUIT

Mais ils sont peu nombreux, en définitive, ceux que la chance a favorisés.
Un groupe important, ayant à sa tête le capitaine ANJOL, les lieutenants BASTIAN, LAMBERT et LALANDE a traversé le plateau et s’est engagé dans la gorge d’Ablon en vue de gagner la vallée du Fier. Parvenus au col du Perthuis, après une marche épuisante dans la neige à demie fondue, les hommes aperçoivent les routes grouillant de convois Allemands. La prudence commande de se séparer en petites unités.
L’une d’elles se dirige vers Dingy, traverse des torrents, des ravins, enfoncé parfois jusqu'à mi-corps dans la neige, poursuit son chemin, harassée, essuyant des coups de feu qui l’obligent à se jeter à plat ventre et à ramper entre les obstacles.

Il fait grand jour quand, au terme de quinze heures d’épreuvesn elle parvient à Naves pour se heurter à un puissant barrage Allemand qui, sans sommation, tire à vue de toutes ses mitrailleuse. C’est un véritable massacre.
Le capitaine ANJOL tombe le premier, suivit du lieutenant LAMBERT-DANCET, de DUPARC, le chef de l’équipe des éclaireurs-skieurs, de VITIPON et de plusieurs maquisards appartenant à la section Espagnole. Seul, le lieutenant LALANDE échappe à la tuerie.

Le lieutenant BASTIAN est parti, de son côté, avec vingt-quatre rescapés. Après la dure semaine que ceux-ci viennent de subir, il leur faut marcher et marcher encore pour tenter de sortir des filets de l’ennemi. La faim et la soif qui leur tenaillent l’estomac, ils les trompent en mangeant de la neige.
« Mais, peu à peu, la fatigue nous envahit, conte Julien HELFGOTT. Pour certains, moins forts ou blessés, chaque pas est une souffrance renouvelée. »
Il faut continuer cependant cette fuite éperdue, déjouer les traquenards des hommes et ceux de la nature.
« Soudain, dans la gorge de Morette, un coup de feu claque devant nous, des fusées éclairantes qui illuminent le coin du bois et nous laisse entrevoir un groupe d’une cinquantaine d’Allemands à l’affût. Nous nous couchons tous. Certains ne se reléveront plus. Nous rampons vers les rochers que nous escaladons. Les parois sont lisses et certaines prises ne tiennent plus. »

« Les Allemands tirent sans cesse de violentes rafales de mitrailleuse et de fusils mitrailleurs pendant une heure et nous aspergent de fusées de mortiers le reste de la nuit. »

« De vingt-cinq que nous étions, nous nous retrouvons huit quelques heures plus tard dans la montagne, miraculeusement épargnés par la fusillade, mais défaits, hâves, déchirés. Nous avons perdu notre équipement, mais non nos armes. Notre marche est ralentie par la fièvre qui nous mine maintenant. Aucune halte n’est possible. Ceux qui se couchent seront pris. Comme la neige, pourtant semble douce et attirante !
Mais une immense volonté nous anime. Nous recherchons, à la limite de nos forces, un dernier sursaut d’énergie qui guidera nos corps épuisés. Enfin, nous parvenons au but, le chalet qui nous a été désigné. Nous y brûlons quelques planches, partageons quelques biscuits. Que le feu est doux et comme me paraissent bons les visages de ceux qui nous entourent. Sauvés, nous sommes sauvés ! ».

Ce n’est là, malheureusement, qu’une vue trop optimiste de la situation.

Ecumant de rage après les pertes qu’il a subies sur le plateau …. Plus de trois cents hommes de la Wehrmacht contre deux cents maquisards hors de combat ……. Le commandant allemand organise dans toute la région une véritable chasse à l’homme. Tout autour du massif des Glières, des patrouilles circulent en tous sens, chargées de surveiller les points de passage.
De place en place, des nids de mitrailleuses sont installés, canons braqués sur la montagne. Dans chaque buisson, des Allemands sont postés qui fouillent à la jumelle tous les recoins des bois. Un fugitif est-il repéré, aussitôt les tirs d’armes automatiques sont dirigés contre lui jusqu'à ce qu’il tombe ou qu’il se rende.

Plusieurs groupes de rescapés sont surpris dans leur sommeil, alors qu’ils se croyaient à l’abri. Au mont Lachat, une vingtaine de réfractaires sont ainsi capturés, abattus sur place et brûlés avec le chalet où ils ont trouvés refuge.
A Bellossier, le lieutenant BASTIAN figure parmi les huit combattants qui ont échappé à la fusillade de Morette. L’ancien officier du 27ème BCA a été, pourtant blessé à la tête par un fragment de rocher que le dégel a détaché de la montagne. Alors qu’il prend quelque repos avec ses compagnons d’infortune, un guetteur aperçoit dans la vallée des cars bourrés de soldats Allemands qui se dirigent vers le chalet.
De nouveau, il faut se disperser et se terrer.

L’alerte passée, les maquisards se rassemblent. Mais BASTIAN manque à l’appel. Deux heures plus tard, ses amis le voient de loin, une dernière fois. Menottes aux mains, il est amené par une patrouille.
Livré à la gestapo, le lieutenant BASTIAN constitue une prise de choix. L’organisme de répression nazi semble en connaître assez long sur son compte, si l’on en croit ce télégramme adressé par le docteur KNAB à ses chefs de Berlin.
« L’arrestation, signalée hier, du lieutenant BARRAT (le nom de guerre de BASTIAN) est particulièrement intéressante pour les renseignements ultérieurs … Il tenait entre ses mains l’organisation entière et le ravitaillement. C’est pour cela qu’il connait les auxiliaires dans la vallée et spécialement à Annecy. Son interrogatoire est en cours. »

Un autre officier des Chasseurs Alpins, ancien élève de Saint-Cyr, le lieutenant LALANDE qui a échappé au massacre de Naves où à péri, notamment le capitaine ANJOT, et qui avait gagné Aix-en-Provence, n’a pu rester longtemps éloigné du combat.
Revenu à Annecy, il a été reconnu et poursuivi par des miliciens. Alors qu’il allait se perdre dans le dédale de la vielle ville, deux gendarmes lui ont jeté leur vélo dans les jambes pour le faire tomber. Arrêté, LALANDE va rejoindre BASTIAN à la prison d’Annecy, où les deux hommes sont soumis pendant un mois aux horribles « interrogatoires » dont la Gestapo s’est fait une spécialité.

On veut leurs arracher des noms, des adresses, des renseignements sur ceux qui ont aidé les maquisards des Glières. Toutes les tortures sont impuissantes à vaincre leur résolution. Ils meurent sous les coups sans avoir livré aucun de leurs secrets. Le 28 Avril, leurs dépouilles, affreusement mutilées seront portées aux cimetière de Morette. LALANDE n’avait pas vingt-cinq ans.


………… à suivre
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeJeu Nov 29 2007, 21:56

je vais attendre la fin pour tout lire !!!

comme cela j'aurai toute l'histoire d'un coup !!!!! A L’ASSAUT DES GLIERES 33802
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeVen Nov 30 2007, 00:03

Roxy a écrit:
je vais attendre la fin pour tout lire !!!

comme cela j'aurai toute l'histoire d'un coup !!!!! A L’ASSAUT DES GLIERES 33802


Et fine mouche avec cela
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeVen Nov 30 2007, 05:49

COMME DES BETES ENTRAINEES A LA BOUCHERIE

En fait, un régime de terreur innommable a été instauré dans toute la région au cours des journées qui ont suivi la bataille des Glières. Au point que les paysans eux-mêmes, si bienveillants jusque là, n’osent plus ouvrir leurs portes aux rescapés du plateau qui errent dans la campagne, cherchant refuge dans les forêts, traqués, misérables, la faim au ventre et le cerveau taraudé par l’angoisse.

La besogne de la Wehrmacht est pratiquement terminée. La Gestapo va entreprendre la sienne, avec la collaboration de ses auxiliaires de la milice et du SPAC qui s’en donnent à cœur joie et se vengent ainsi sadiquement des défaites que leur ont infligées les maquisards.
A Annecy, la prison refuse du monde et les suspects sont tassés dans tous les locaux qu’on a pu réquisitionner pour la circonstance, le manège de la caserne Desaix, les caves de l’école hôtelière, de l’intendance, de l’école Saint-François ou expédiés vers le Pax d’Annecy ou l’hôtel Savoy-Léman de Thonon aménagé en pénitencier.

Tous sont passés d’abord au siège de la milice, rue des Marquisats, ou la sinistre villa Schmidt, rue des Pavillons, dans un quartier paisible de la ville qui va retentir, désormais des cris déchirants et des râles d’agonie des victimes. Car c’est là qu’ont lieu, généralement, les premiers interrogatoires selon les méthodes qui ont rendu tristement célèbre la police d’Etat du IIIème Reich.

Quelques captifs sont fusillés sur-le-champ, mais la plupart d’entre eux sont soumis à de longues tortures, assassinés avec des raffinements de cruauté, non sans que les hommes de main du régime les aient, auparavant, dépouillés de leur pauvre bien.
A Thonon, treize réfractaires traversent la ville, liés les uns derrière les autres comme des bêtes entraînées à la boucherie.
Les Allemands les conduisent de l’autre côté du torrent, dans la cour de l’hôtel où la Gestapo a établi son siège. Des coups de feu claquent. Les hommes tombent.

Le maire reçoit l’ordre d’aller chercher les cadavres pour les jeter dans une fosse immonde. Résistant à toutes les menaces, le chef de la commune refuse de s’incliner et fait porter les coprs suppliciés dans la gorge de Morette, au pied même du plateau des Glières. Une tombe est creusée pour chaque mort, surmontée d’une croix.

A L’ASSAUT DES GLIERES Sans_t25
Cérémonie aux Glières en souvenir des 102 maquisards qui y sont entérrés


Dans la plaine d’Alex, par deux fois, les Allemands amènent un camion plein de réfractaires qu’ils lâchent dans les champs pour jouer ensuite à la chasse, abandonnant sur place leurs victimes abattues de rafales dans le dos.

Dans le chalet de Bellosier, les sept compagnons du lieutenant BASTIAN n’ont pas goûté longtemps leur liberté si chèrement acquise. Débusqués par un détachement de miliciens, reconnu par les G.M.R qu’ils avaient tenus quelques temps prisonniers et qu’ils avaient traités avec humanité, partageant avec eux leurs maigres rations, ils sont bientôt les hôtes de la maison d’arrêt.
En fait d’encouragement, on leur passe les photos de leurs camarades fusillés dans la région de Thones afin qu’ils les identifient. Ainsi défilent devant leurs yeux les images de leurs frères de combats au crâne tondu, aux traits déformés par les tortures, souillés de terre et de sang, qu’ils ont peine à reconnaître.

Quand à eux, aucune illusion ne leur est laissée sur le sort qui les attend.
Chaque jour, par fournées de dix à quinze, leurs compagnons sont extrait de leurs étroites cellule et amenés dans une salle de la prison où, sous la présidence du capitaine LOMBARD, tout fringant à la pensée du jeune sang qui va encore être versé et du sous-lieutenant GOT mal à l’aise, un tribunal de cinq hommes en uniforme, revolver à la ceinture, procède à une parodie de jugement. L’audience est rapidement expédiée. Venant du jardin on perçoit déjà le bruit sourd des pelles et des pioches des G.M.R. qui remuent la terre, tandis que la sentence est ânonnée par le président :

« … Ils sont en conséquence, coupable des crimes prévues par ces lois et condamnés à mort. L’exécution aura lieu ce jour par fusillade. »

Les huit gendarmes Français de service se lèvent au commandement. Un cliquetis d’armes. Un ordre bref :

Emmenez les condamnés.

Quelques minutes plus tard, une salve qui se répercute entre les hautes murailles grises indique aux survivants que « justice est faite ! » et que leur tour approche.
Par une ironie amère de l’administration, la massive silhouette de la prison d’Annecy se dresse rue de la Paix. C’est en ces sombres jours la paix des cimetières.
Mais tandis que la chasse à l’homme se poursuit en Haute-Savoie, avec son affreux cortège d’interrogatoires, de convois dirigés vers les camps de la mort en Allemagne, de procès sommaires et d’exécutions, les vétérans du Plateau pensent déjà au regroupement que le capitaine ANJOT leur a promis avant de tomber sous les balles ennemies.

La roue tournera bientôt. Les maquisards se rassembleront à nouveau aux Glières et forceront les garnisons Allemandes à évacuer les villages de la montagne.

Ces hommes avaient une devise :
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Source HISTORIA 1965 d’après François MUSARD, auteur des « Glières »
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeVen Nov 30 2007, 08:44

bonjour CA,

merci de ce délicat travail d'archiviste, qui nous a fait revivre intensément ce moment et ce lieu !

étrangement pour ma part cela ressemble à DBP, un mauvais choix militaire avec ses conséquences...terribles.

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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeVen Nov 30 2007, 09:02

Que te dire de plus que AOKAS : tout simplement génial !!!!!

A L’ASSAUT DES GLIERES 373769 A L’ASSAUT DES GLIERES 373769 A L’ASSAUT DES GLIERES 373769 A L’ASSAUT DES GLIERES 373769 A L’ASSAUT DES GLIERES 373769 A L’ASSAUT DES GLIERES 373769 A L’ASSAUT DES GLIERES 373769 A L’ASSAUT DES GLIERES 373769
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeVen Nov 30 2007, 18:35

merci CA!!!

pourquoi, ne parle t-on pas de TOM MOREL dans tes recherches???
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeVen Nov 30 2007, 18:49

charognard33 a écrit:
merci CA!!!

pourquoi, ne parle t-on pas de TOM MOREL dans tes recherches???

Car Tom MOREL est décédé avant cet épisode.

"Dans la nuit du 9 au 10 mars 1944, cent cinquante maquisards cernent le village d'Entremont et capturent soixante GMR, mais Morel est abattu par le commandant avec lequel il était venu parlementer. La mort de Tom, remarquable entraîneur d'hommes, laisse un grand vide."

http://alain.cerri.free.fr/index4.html#Un%20combat%20pour%20l'honneur
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeVen Nov 30 2007, 23:00

J'avoue......je n'est pas lu.....trop fatigué.......mais aussi parceque nous sommes qu'à quelques kilomètres de ce haut lieu historique !!!!!


En tous cas, bravo pour ton boulot et merci de rappeler ce haut fait d'armes de la résistance à tous nos jeunes !!!!!!
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeSam Déc 01 2007, 18:41

Des photos trouvés sur le forum Maquisars de France

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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeDim Déc 02 2007, 21:21

dès que nous auront un peu de temps, j'essaierai d'aller vous faire un reportage photos sur les lieux importants de la resistance en haute-savoie !!!!!

merci CA pour cette page d'histoire, qui me tiens particulièrement à coeur car c'est chez moi que cela c'est passé !!!!! Very Happy
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MessageSujet: Re: A L’ASSAUT DES GLIERES   A L’ASSAUT DES GLIERES Icon_minitimeDim Mar 25 2012, 04:27

A L’ASSAUT DES GLIERES 367768 que penser?...

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