Avant la PM..........Les "Scouts Parachutistes"

Une adresse Parisienne a fait remonter des souvenirs...
C'est la stade dit "de la tour a parachute" porte de Choisy dans le 13°
De cette tour, il ne reste plus que le nom, et le souvenir.
Dans le début des années 50, Scout de France, des "badges" de spécialités étaient attribués aux scouts qui
réussissaient les épreuves imposées dans divers domaines, allant de l'instruction religieuse, au raid en solitaire
dans la nature, la cuisine, l'installation d'un camp etc...
Notre chef de troupe (un vieux, pour nous) venait de terminer son service au 11°Choc, et quelques uns des plus
"gonflés" obtenaient le badge "Para" après 10 sauts effectués de cette tour...il y avait bien une option saut d'avion,
mais personne n'avait ni l'âge, ni les moyens...

ce badge était cousu, comme un bouton, en enveloppant une pièce de monnaie, sur une manche de l'uniforme (à gauche si je me souviens bien)
D'autres anciens se souviennent ils de cette tour?

Ce devait être spécifique aux scouts parisiens, bien que né dans le 13° au Bd de l'hôpital, ça ne me dit rien... faut dire que pas plus tôt atterri j'ai filé en Indochine   
Quant aux badges bi-scouts j'en étais fana et passai presque tous, de campeur à évangéliste   celui de parachutiste ne me dit que dalle   , mais   gipege
J'ai fini raider et chef de troupe aussi et fis le camp de Chamarande... tu le vois j'étais mûr pour les commandos parachutistes, comme beaucoup de nos frères du forum, tels GB33 en particulier  

Ce genre de badge nécessitait du matériel...les tours ne devaient pas pousser comme des champignons
Mais on va peu-être avoir des surprises en remuant ces vieux souvenirs...  

Bonjour,

En brocante,j'en ai déjà aperçu sur un béret...

Au sujet des Scouts, cela me rappelle le "Capitaine STEPHANE" (Capitaine POITAU) grande figure du Maquis du GRESIVAUDAN, très marqué par son passage dans les scouts. D'ailleurs je pense qu'il a mis en application son esprit scout dans son commandement. Au cas où il y aurait des intéressés, je suis en mesure de communiquer sa vision révolutionnaire de la formation des cadres commandos.

Voici donc un extrait de dossier d'instruction d'une Ecole Militaire de l'après-guerre. Il s'agit de présenter l'expérimentation des méthodes du Capitaine STEPHANE. Cette expérimentation s'est déroulée au sein de la Cie d'Eclaireur-skieur du 15° BCA:

       " Le 15° BCA est né de la réunion des maquis du Grésivaudan. Il fut constitué pendant les mois de septembre et d'octobre 1944. Il n'a subi qu'une modification: la dissolution, en cours de campagne d'une compagnie remplacée immédiatement par une autre venant du Bataillon de Haute-Savoie.

        Comme toutes les formations F.F.I. il présente un caractère révolutionnaire, en ce sens que les jeunes du maquis y étaient entrés par refus d'un régime qui heurtait leur mentalité de jeunes Français.

        Pendant la campagne de Maurienne, l'éducation du soldat, sans être négligée, était difficile à réaliser et comportait presque exclusivement l'instruction armée: rien, ou peu de choses sur le terrain social et civique. Ceci est compréhensible, car, à cette époque, l'action physique l'emportait sur l'action intellectuelle et la réflexion. Dans certaines compagnies on s'efforçait d'organiser veillées et entretiens à l'échelon section, le plus souvent possible à l'échelon groupe, malheureusement les éléments d'information et d'instruction manquaient: on essayait de travailler avec les moyens du bord.

        Au lendemain de la victoire, les pensées se tournèrent vers des problèmes plus spécifiquement éducateurs et à la recherche d'une armée adaptée à son époque.

        Ce qu'on sent au 15ème BCA c'est le souci de découvrir une méthode d'éducation et de l'assimiler aux jeunes recrues. Pourquoi? Parce que les jeunes qui arrivent et qui n'ont bien souvent pas appartenu au maquis sont malheureusement marqués par vingt années de relâchement général, par un individualisme très prononcé, et surtout, par un abrutissement réel causé par la période d'occupation où les trois quarts des Français trompés par une propagande très habile, ne savaient à qui se fier.
   
        Dans cet effort d'éducation, la Cie Stéphane a expérimenté des méthodes efficaces, croyons-nous.

Tout d'abord un mot sur cette unité, La Cie Stéphane est la Cie d'Eclaireur-skieur du 15éme BCA et cela grâce aux nombreux montagnards qui la composent.

    Son commandant, le Capitaine STEPHANE en a fait une unité franche. Au maquis, corps franc, en Maurienne, Cie d'éclaireurs-skieurs. Les missions qui lui ont été confiées l'ont toujours tenue à l'avant-garde du Bataillon.

    Son organisation est un peu spéciale, elle se compose de trois sections de trois groupes chacune et d'une section d'appui. Chaque groupe comprend de 12 à 14 hommes et un chef de groupe. Le groupe se divise en deux patrouilles dont chacune possède: 1 éclaireur de tête, 1 C.P., 1 FM, 2 flanqueurs et 1 serre-file.

    L'unité type de la Cie n'est pas la section, c'est le groupe. Il offre deux avantages: d'abord parce que les moyens d'action sur un petit nombre d'hommes sont plus efficaces, ensuite, parce que l'extrême mobilité du groupe facilite de beaucoup les missions de reconnaissance, observation et sabotage (travail des C.F. et des S.E.S.) en les rendant moins dangereuses, par le fait que peu d'hommes sont engagés.

    On a vu par exemple en septembre dernier, 2 groupes de la Cie à St Jean de Maurienne, 1 dans le Briançonnais, et le reste échelonné entre le Galibier et le Barrage de la Bissorte en passant par le Fort du Télégraphe.

    Le rôle de chef de section pourrait paraître bien minime dans ce cas. Pourtant non, le chef de section commande ses groupes mais comme il ne peut se partager en trois, il vit soit dans un groupe, soit dans un autre, en laissant l'initiative aux chefs de groupe une fois qu'il leur a donné ses ordres, mais en supervisant leurs travaux et en les corrigeant si cela est nécessaire.

Etudions maintenant, les méthodes employées à la Cie Stéphane pour former et éduquer le personnel qui passe chez elle. _ Reportons nous à l'année dernière, au maquis, et prenons le cas d'un gradé, officier ou sous-officier se présentant à la Cie. Que fera-t-on de lui? Prendra-t-il un commandement d'office? Non, car personne ne le connait et il appartient à lui de se révéler. Dans le gradé on distingue le technicien et le chef. On peut toujours être l'un, mais pas forcément l'autre. C'est pour cela que le dit gradé sera astreint dès le début à la vie et à la discipline du 2éme classe. Il ne lui restera désormais qu'à reconquérir son galon par sa valeur personnelle et son ascendance sur ses camarades en se distinguant au combat et dans l'exercice moins brillant des servitudes.

   Absolument tous les cadres de la Cie sont passés par la filière. Les résultats ont prouvé que la méthode était bonne, et la Cie a pu fournir ainsi nombre de chefs de section ou de groupe aux autres Cies du Bataillon.

   Certains gradés qui étaient ennemis _ et pour cause _ de ce principe et qui ont fait un stage à la Cie ont reconnu volontiers la valeur de ce système et l'emploient maintenant.

   Tous les efforts faits à la Cie tendent vers un but bien défini: l'accomplissement de la MISSION, et PAR N'IMPORTE QUELS MOYENS, en laissant pour cela aux hommes toute initiative après les avoir tenus au courant du travail, de ce qu'il doit rapporter, de ce qu'il peut coûter. Celui qui faillit à la mission est automatiquement cassé s'il est gradé, s'il n'a pas de galons, il est mis en observation spéciale.

   Pour le 2éme classe, c'est la même chose, s'il a une valeur elle perce vite, s'il n'en a pas, on lui fait croire qu'il en a une en lui donnant des missions faciles et qu'il est sûr de mener à bien. S'il réussit sa réaction est normale: "Je suis un caïd, je suis même plus fort que je ne le pensais" _ et le voilà tout prêt à foncer dans une difficulté plus grande. L'élan est donné, cela suffit, et s'il "tombe sur un bec" en cours de travail, il ne se découragera pas.

   Un autre stimulant efficace est l'émulation, d'abord au sein de la Cie, _ concours de toutes sortes entre les groupes _ et aussi dans le Bataillon. Le principe étant de faire mieux que les autres et sur tous les points, on n'y parvient pas toujours, mais l'intérêt d'un concours incite toujours à soigner son travail.

    En temps de guerre, la meilleure méthode expérimentée à la Cie pour révéler les hommes, la meilleure école est, "la mise dans le bain" immédiate: LA PATROUILLE.

    On a remarqué, en effet, que c'est au cours d'une patrouille que les qualités et les défauts du soldat se mettaient le mieux à jour: initiative, obéissance au moindre GESTE du chef, courage et maîtrise de soi, et surtout esprit d'équipe, puisque tous les éléments d'une patrouille sont solidaires les uns des autres

[size=16]Merci - Ancien38 - Je suis aussi un ancien scout de France - mais moins ancien que toi sans doute
J'ai participé a des camps écoles dont le camp national de Chamarande ( 78 ) si mes souvenirs sont justes et exacts -
et aussi a plusieurs camps écoles avec la troupe de Raiders scouts ( Bérets verts de Tourcoing ou Caudry  59) - Je ne me souviens plus très bien.
Je suis devenu chef de troupe en 56- Troupe Guy de Larigaudie ( mort en Ardennes )  de 4 patrouilles libres - Foulards noirs
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Voici la dernière partie de l'extrait:

  Depuis la cessation des hostilités, le procédé est resté le même, mais il se fait dans le cadre de la manoeuvre, exercices avec tirs réels etc . . . . l'épreuve est moins dure mais c'est le seule moyen et c'est encore le meilleur. Chaque homme commande à tour de rôle et chacun rédige rapports et croquis.

  Quel est encore l'action du chef de section ou de groupe? En plus du commandement qu'il exerce, il vit dans son unité et partage toutes ses activités, il vit avec ses hommes, comme eux. A la Cie STEPHANE il n'y a pas de Popote d'officiers ou de sous-officiers. Certains diront que cela encourage les hommes à la familiarité et à l'irrespect. Nous répondrons que c'est là question d'autorité de la part du chef, au contraire cela met les hommes en confiance et engendre une atmosphère de cordialité et de bonne entente nécessaire au bon fonctionnement de toute communauté.

  Le but principal du commandement du 15éme BCA est de cultiver la personnalité et la valeur de chaque homme. Si cette valeur et cette personnalité n'existent pas, il faut diriger l'homme et lui faire prendre conscience de la réalité dans laquelle il se trouve, et provoquer chez lui une réaction. Evidemment, il y a toujours des sujets apathiques, mais l'apathie est guérissable, c'est un travail difficile, les résultats sont parfois décourageants, mais un officier n'a pas le droit de les négliger.

 Voilà vers quels buts tendent les efforts des cadres du 15éme B.C.A. appelé à juste titre "Bataillon d'expérience". Quelques bons résultats ont été obtenus, nous en obtiendrons d'autres, car nous voulons avoir notre part active, dans le relèvement de notre pays.

                                                        G.LAMOUR

Bonjour Commandoair40,

oui, cette méthode d'instruction était en cours au CNEC dans les années 67-72, naturellement avec quelques aménagements, car pour un stagiaire, le but était de savoir s'il était apte à enseigner comme instructeur ou moniteur dans son régiment. Mais cet état d'esprit était bien là. Un petit mot pour cette aptitude commando. Contrairement à d'autres spécialités, l'aptitude technique obtenue au cours du stage reste ancrée dans le temps, mais elle a la particularité d'être indissociable de l'aptitude physique obtenue avec un entraînement soutenu. Tout ceci pour dire que souvent, suivant son emploi ou son affectation, le cadre était en possession d'une aptitude très éphémère qui pouvait devenir caduque.

 Mais revenons à notre sujet: l'Esprit scout. Sans avoir été scout moi-même, de par mon enfance à la campagne (donc près de la nature) avec un enseignement religieux catho, je retiendrai, c'est seulement un avis, qu'être scout c'est l'apprentissage de la vie en groupe, la débrouillardise, la facilité d'adaptation, la conscience de ses responsabilités, ses aptitudes, la fraternité entre scouts, le don de soi etc . . . et surtout le sens des valeurs. En fait il s'agit d'un tronc commun avec l'esprit parachutiste.

Pour ceux qui ne seraient pas convaincus, j'argumenterai en citant un ancien scout qui a prouvé qu'il avait le sens des valeurs, en particulier de la parole donnée: Le Commandant Helie de Saint Marc Marc.

Dans le prolongement de ce sujet, dans un futur très proche, je raconterai ma préparation militaire parachutiste que j'appelle "P.M.P. RUSTIQUE".