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| TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Ven Nov 23 2007, 19:07 | |
| « les oubliés de l'histoire »
L'EMBUSCADE
Le dimanche 11 octobre 1970, l'unité se trouve sur le chemin du retour. Elle quitte la palmeraie de BEDO vers 15HOO locales et se dirige vers celle de KIRDIMI, distante de 50km en roulant en convoi. L'articulation de la colonne est constituée comme suit : en tête, le commando NEAU, suivi du Capitaine accompagné de sa section de commandement et d'appui; derrière vient le commando RAFENNE qui ferme la marche. Au total, 15 véhicules roulent espacés à distance de poussière avec à leur bord, des parachutistes aguerris et rompus aux embûches de ce terrain désertique. Rien ne laissait prévoir une embuscade.
Environ à mi-chemin entre BEDO et KIRDIMI, aux alentours de 16h30 locales, le véhicule de tête (commando NEAU) est pris à partie par des rebelles cachés dans les rochers bordant la piste, à moins de 10 mètres et dans un endroit qui n'avait rien d'un "coupe-gorge". Dès le premier coup de fusil, toute la colonne fut prise sous le feu. Les rebelles étaient bien abrités et espacés sur une longueur de plus d'un kilomètre. Ils laissèrent pénétrer le convoi dans une nasse meurtrière. Ils postèrent des hommes de chaque côté de la cuvette de sable dans laquelle la compagnie s'est trouvée soudainement bloquée. Le feu était très nourri. Les rebelles étaient environ 130, armés de fusils "Enfield" à balles expansives, et de carabines "Stati". Ils étaient dotés en munitions au moins autant que toute la compagnie et bénéficiaient de trois armes automatiques "FM Brenn" et ajustaient leurs tirs. Les pertes chez les parachutistes, et en particulier au sein du commando de tête, furent sévères. Dans le groupe, le Sergent-chef Jacques PARISOT fut grièvement blessé; laissé pour mort, il fait partie des rescapés de cette hécatombe; cela lui a valu un an d'hôpital. La quasi-totalité de l'unité fut clouée au sol en se faisant tirer comme des lapins. A trois reprises les rebelles ont engagé des tentatives pour s'emparer du véhicule de tête, mais furent repoussés à la grenade. Toutefois quelques hommes parviennent à s'abriter derrière les premiers rochers. Afin de se dégager, le Sergent-chef VORONINE tenta un assaut désespéré, à la tête de son groupe. Dans son élan, il fut tué d'une balle en plein cur. Seul le "4" ne fut pas pris dans la nasse au déclenchement de l'embuscade. Le Lieutenant RAFENNE, entendant les comptes-rendus radio, fit débarquer ses hommes à défilement, au plus près, et entama un débordement dans le dos de l'adversaire, ce qui va permettre, en premier lieu, de dégager le commando BEAUFILS. Ce dernier s'orientera immédiatement dans les rochers pour progresser vers la tête du convoi.
Le 4ème commando continue son avance malgré 4 blessés et arrive à la hauteur des véhicules de tête de la colonne, coupant ainsi la retraite des rebelles. L'Adjudant JADOULE peut alors entamer sa progression finale avec un appui au 57 sans recul. Tenu informé de l'évolution des opérations par le Capitaine CANAL, le radio, resté à son poste, appelle LARGEAU, où stationne, à moins d'une demi-heure de vol, une patrouille de chasseurs AD4 Skyraider de l'ELAA 01/44 détachés de la base aérienne 172 Fort-Lamy (capitale du Tchad appelée aujourd'hui N'Djamena). Il fut blessé et remplacé. Son successeur ne parvient pas également à joindre la station de LARGEAU qui s'obstine à dire que ce n'était pas le moment des heures de vacations. Finalement, à la tombée de la nuit, aux environs de 18H30 locales, après trois assauts successifs, le commando RAFENNE réussit à dégager le Lieutenant NEAU, seul survivant du véhicule de tête, à mettre en fuite les derniers rebelles et à mettre en uvre la relève du 1er commando. A la nuit tombante, c'est l'heure du bilan. Pour les "Paras" il est très lourd : 11 morts, un douzième décédera en cours d'évacuation sanitaire , 25 autres furent blessés, dont le Capitaine CANAL et le Lieutenant NEAU. L'ambiance de cette nuit qui commence est pesante. Tandis que le médecin s'affaire autour des blessés, le Capitaine s'attache à remettre de l'ordre dans sa "boutique", avec, pour souci primordial, un hypothétique retour des rebelles. Les véhicules avaient durement souffert. Les mécaniciens s'affairent toute la nuit afin de parer au plus urgent. Mais, soudain, l'isolement est rompu par un contact radio; c'est un réconfort, ajouté au vrombissement d'un Nord Atlas 2501 du GMT 00.59 qui se fait entendre en larguant à rythme régulier ses lucioles, mission dévolue à la Base aérienne 172 Fort-Lamy. L'état de certains blessés est désespéré, et pour avoir une chance de les sauver, seule l'évacuation d'urgence était adaptée. Le Lieutenant KORELA, au manche de son Alouette II, seul hélicoptère disponible à la base avancée de LARGEAU, accompagné du Capitaine NEFOLOV commandant de l'escadrille de chasse faisant office de navigateur, exécuta 3 rotations, en dépit du vent de sable qui se levait et des risques de pilotage de nuit, pour sauver les blessés. Au lever du jour, les rebelles ne se manifestèrent pas. Commença, alors, la fouille des lieux du combat pendant que les mécaniciens continuaient à réparer tant bien que mal les véhicules criblés d'impacts afin de continuer la route vers KIRDIMI où une colonne de secours devait être présente. Chez l'ennemi les pertes furent lourdes puisque furent dénombrés 60 tués. Par la suite, il s'est avéré, sur des renseignements de prisonniers, que ce nombre était plus important par la découverte de tombes et de la trentaine de cadavres abandonnés sur le terrain. Une quinzaine d'armes appartenant aux rebelles furent ramenées à LARGEAU, ainsi qu'un drapeau du FROLINAT (Front de libération national) trouvé sur le corps d'un rebelle par le "para" PLATEL du "4" et qui est exposé au musée des Troupes Aéroportées de PAU. Un point à souligner : lors des obsèques, au Camp DUBUT à Fort-Lamy, 11 cercueils, quatre gerbes seulement... Sur environ 1400 Européens stationnés à Fort-Lamy, 7 civils sont présents lors de cette cérémonie. Une guerre qui n'ose pas dire son nom, mais qui a ses morts... Afin de mener à bien cette mission, le commandant d'unité disposait de 3 commandos (1-2 et 4) commandés par les lieutenants NEAU, BEAUFILS et RAFENNE. L'adjudant JADOULE est à la tête de la section de commandement et d'appui, articulée : - en élément de santé avec le médecin MARINI - une pièce de 57 sans recul prêtée par l'armée tchadienne - un groupe de mortiers de 81 placés sous la houlette de l'adjudant TCHANG. L'unité est motorisée avec des Dodges 6X6. Le terrain, dans cette région, était en règle générale vallonné. Il ressemblait à une énorme table confectionnée de basaltes noirs avec l'effet d'avoir été fragmenté par d'énormes coups de masse. Le tout était saupoudré de sable et taraudé par une érosion éolienne intense. Il n'y avait quasiment pas de piste dans la région, et les progressions en véhicules y était, en certains endroits, fortement ralenties. De surcroît, la température variait entre 40 et 50 degrés à l'ombre durant la journée. C'est dans certaines de ces palmeraies que redescendaient les combattants TOUBOUS ou GORANES, nomades noirs du Sahara, venant de leurs repères des contreforts du TIBESTI, à plusieurs centaines de km de là. Pour cette opération, la Compagnie escomptait trouver de petits groupes d'hommes, au plus de 20 à 30, et espérait les surprendre au gîte. Hormis quelques traces de passage assez fraîches, et d'une escarmouche bizarre de nuit sur un des bivouacs, rien de concret n'avait eu lieu durant toute la phase active de l'opération. Il s'avère que la guerre du désert, plus que toute autre, est liée principalement à un problème de logistique. Les réserves de carburant, de pièces auto et d'eau potable s'épuisant, le commandement décidait le retour sur LARGEAU, la base arrière... Stanislas OPOLCZYNSKI Tiré de la revue « Infos Extérieures » PARACHUTISTES TOMBÉS AU CHAMP D'HONNEUR LE 11 OCTOBRE 1970 Sergent-chef VORODINE, Sergent NESSUS, Caporaux-chefs GAGNOL et THOMAS (décédé durant son évacuation vers la France), Caporaux SCRIVE, RIGAUD et BLUTEAU, Parachutistes DETAILLER, ARONDEAU, MARTIN, DOUTY et RAYGASSE. respect pour ces paras |
| | | Aokas Admin
Nombre de messages : 4031 Age : 83 Date d'inscription : 23/06/2007
| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Sam Nov 24 2007, 07:56 | |
| Merci Charognard33, un événement passé à la trappe de l'histoire, il y a quelques années, ayant pris la région centre dans ma socièté, chez un ami où je dinais souvent, je croisais un capitaine de gendarmerie....particulièrement brillant, nous nous sommes liés et confidentiellement, il me dit être médecin à la DGSE, il participait aux opé. spéciales au Tchad pour les soins bien sûr et pour un choix plus difficile concernant le personnel intransportable par 4x4, loin de tout.....qui devait être pris sur place, il est inutile de vous dire l'arme qu'il accompagnait...et qu'on laissait ainsi au gré du vent de sable... cette conversation m'a hanté pendant des années. merci en souvenir de ceux-là ! ___________________________________ ____________________________________Aokas 14ème RCP - 9ème RCP AFN 194658 | |
| | | Aokas Admin
Nombre de messages : 4031 Age : 83 Date d'inscription : 23/06/2007
| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Sam Nov 24 2007, 12:16 | |
| trouvé sur le web : ___________________________________ ____________________________________Aokas 14ème RCP - 9ème RCP AFN 194658 | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Sam Nov 24 2007, 12:25 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Sam Nov 24 2007, 12:31 | |
| Depuis la révolte du Tibesti le 5 mars 68 et les deux interventions des forces françaises d'août à nov 68, puis d'avril 69 à août 72, le Tchad gouverné par Tombal baye depuis 62 est en proie à la rébellion du FROLINAT(front de libération du Tchad) dans le nord soutenue par la Libye. Après le putsch du col Malloum du 13 avril 75, la France doit retirer les militaires en aide technique le 27 oct 75 dans le contexte de ses efforts infructueux pour dénouer l'affaire des otages pris par Hissène Habré (dont mme claustre). Menacé par le FROLINAT appuyé par les forces de la légion islamique libyenne depuis la bande d'Aouzou occupée en 72 (pendant la brève période de réconciliation), le Tchad obtient de la France un accord d'assistance le 06 mars 76. Du matériel (essentiellement les stocks abandonnées en 75) est donné au gouvernement tchadien et près de 310 conseillers militaires sont mis en place (en dépit d'une ratification qui n'interviendra que le 9 nov 79). En dépit de la scission des FAN dirigées par Hissène Habré le 18 oct 76 et des forces de Goukouni Oueddei inféodées aux libyens, l'offensive se renforce. En juin 77, à la demande du gouvernement la France accorde un soutien logistique limité pour redéployer le dispositif militaire tchadien avec l'opération camomille. L'implication par l'envoi de troupes françaises retardée par les élections législatives en France sera décidé avec l'accord de cessez le feu du 27 mars 78 avec l'opération Tacaud. A cette date, en dépit de l'aide fournie par l'assistance militaire de la France, le BET est aux mains des rebelles. Or ceux-ci cherchent à s'enfoncer d'avantage. Le choc avec les forces déployées est à l'avantage des français qui défont les troupes du FROLINAT dans une vigoureuse offensive aéroterrestre où les jaguars se distinguent. Hissène Habé devenu 1er ministre en 78 s'oppose militairement au président Malloum le 12 fev 79 par des combats dans Ndjaména. Restée neutre, après avoir évacué près de 3500 ressortissants, la France le laisse s'installer au pouvoir le 19 fev 79. Après les accords de réconciliation de Lagos du 23 mars 79, elle s'efforce de rassembler son dispositif et se cantonne à la sauvegarde de ses ressortissants. Après la condamnation du 21 août de sa présence par les parties au conflit, le rapatriement du dispositif ramené à 1500 hommes commence et alors que le conflit s'enlise entre Habré et Oueddei sur fond de violence à Ndjaména, le retrait est achevé le 17 mai 80 sur un constat d'impuissance. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Sam Nov 24 2007, 12:50 | |
| merci pour la suite Munch!!! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Sam Nov 24 2007, 17:36 | |
| Merci a vous deux , un peut de ma jeunesse ; déja en 1966 il y avait des Cdos mixtes , pour ........... calmer les humeurs d'un état voisin arment et opérant avec les rebelles !!!! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Sam Nov 24 2007, 18:10 | |
| mais c'est une histoire sans fin se truc
c'est comme le LIBAN c'est pareille
entre TACAUD
EPERVIER
MANTA
et je sais plus
et de nos jours avec se DARFOUR |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 Sam Nov 24 2007, 18:22 | |
| - MUNCH a écrit:
- mais c'est une histoire sans fin se truc
c'est comme le LIBAN c'est pareille
entre TACAUD
EPERVIER
MANTA
et je sais plus
et de nos jours avec se DARFOUR voila pourquoi je demandais une rubrique opex, cela permettrait de faire un post pour chaque mission du genre: Tacaud, manta,epervier, licorne etc.... |
| | | Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
| Sujet: A la mémoire des 27 ''morts pour la France'' du GCCP-CPIMa de l'ex-AEF (1948-1975) Mer Jan 09 2019, 12:45 | |
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| Sujet: Re: TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 | |
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| | | | TCHAD le 11 OCTOBRE 1970 | |
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