AH, MAIS !

Bonjour,

Début juillet 1963, je suis rapatriable et depuis que nous sommes repliés du barrage algéro tunisien, je suis à BONE et je portais toujours mon linge à même laverie tenue par un couple de "pieds noirs" charmants qui me font comprendre depuis quelques semaines qu'ils ne peuvent plus supporter l'ambiance......ah bon !

Donc, pour la dernière fois je me rends dans cette boutique située derrière la mairie (pour ceux qui connaîssent BONE!) pour retirer mon linge et je tombe sur un musulman.

Pensant qu'il s'agissait d'un employé, je lui demande où sont les propriétaires pour les saluer une dernière fois.

Il me répond qu'il a acheté le magasin et que j'aurais à faire à lui dorénavant, les anciens propriétaires ayant quitté BONE pour la FRANCE ( je ne vois toujours pas les raisons...).

Je lui réponds que moi même, je prends l'avion le lendemain;

Il m'apporte mon linge en me disant que j'avais une pénalité de 1.000 francs pour rupture de contrat (il avait fait du droit !!) et si je ne payais pas, il avertissait la police et bien entendu gardait mon linge.

Furieux, je fonce au commissariat de police situé abandonné et remis à la police algérienne;
dans la cour, il y avait leurs anciens véhicules, 403,404 breaks et bien d'autres.
Je demande à voir un reponsable ce qui m'est accordé après maintes palabres et me voila dans une 404 avec un lieutenant de la police algérienne fonçant à tombeau ouvert, sirène hurlante (ils adorent) et stoppe devant la boutique dans un crissement de freins se prenant pour Humphrey BOGART.

J'étais en tenue et je me demandais bien où il voulait en venir !

Nous rentrons dans le magasin et les voilà qui s'enguirlandent comme des chiffonniers jusqu'au moment où le policier gifle le nouveau propriétaire, j'allais dire voleur, qui se dirige vers l'arrière boutique, ramène mon linge tout en s'excusant de sa conduite.
Le lieutenant lui demande d'ouvrir le tiroir caisse, prend les billets, les compte et me tend la moitié de la somme tandis qu'il met dans sa poche l'autre moitié.

Je refuse, ce dont il devait se douter, et empoche ma part !

Nous remontons dans la 404 et mon chauffeur de luxe me dépose devant la caserne YUSUF où j'étais cantonné.

J'avais récupéré mon linge, c'était le principal.

Amicalement.

Gantheret

merci a toi pour cette anecdote !!!     

C'était la débandade générale, et c'est bien le comportement de ces misérables ( misérables ,je me comprend !!) des voleurs et des prêt à tout pour récupérer ou plutôt voler ce qui ne leurs appartenaient pas ...les vautours !!!

Merci