Le doyen des porte-drapeaux a 100 ans !

Marcel Barbary est un étonnant personnage, on se pince d'ailleurs en le voyant, encore plus en apprenant son âge 100 ans. « Et je suis toujours en forme ! » lance-t-il en disant toujours ne pas comprendre ceux qui veulent l'aider à marcher en le prenant par le bras. « Ils ont peur que je tombe. »

Il ne tombe pas ! Mieux, il galope. Figurant parmi les derniers survivants de la 1re division française libre d'Aquitaine, plus vieux porte-drapeau de France « en exercice », il assiste à toutes les cérémonies anniversaires et pas seulement dans la région Aquitaine.Il y a 2 ans, il s'est rendu à Bir Hakeim, en Libye, pour fouler le sol où ses camarades ont vaillamment combattu en juin 1942.

Marcel Barbary né le 22 janvier 1914 à Bordeaux (33) a appartenu aux Transmissions.Il a rédigé et illustré les mémoires ( cliquez ici ) de son évasion par l'Espagne ; il a été parrain de la promotion du CEFIM de Dieuze (1ère Brigade Mécanisée, héritière des traditions de la 1ère DFL). En 2012, à 98 ans, il n'a pas hésité à effectuer le pèlerinage à Bir Hakeim...une santé en or et un caractère particulièrement heureux !Une bataille déterminante,Bir Hakeim, c'est l'une des plus célèbres batailles de la Seconde guerre mondiale, celle qui a empêché Rommel de s'emparer de Tobrouck. À la tête de 3 700 hommes, le général Koenig a résisté aux assauts des blindés, de l'artillerie et de l'aviation allemande et italienne.Marcel Barbary n'y était pas. « J'ai rejoint la division juste après en Tunisie », dit-il avec regret.« Je voulais absolument voir Bir Hakeim, là où la division s'était distinguée, là où mes camarades ont combattu et ou d'autres ont perdu la vie. » « Avec ceux qui avaient mené la bataille à Bir Hakeim, j'ai toutefois participé à la fin de la campagne menée en Afrique du Nord, notamment à Takrouna. » Affecté aux transmissions et à la 2e brigade, le Bordelais a vécu ensuite tous les « coups de force » de la division : la libération de plusieurs villes italiennes (Rome entre autres), le débarquement à Fréjus, la remontée de toute la vallée du Rhône jusqu'au front de l'Est…

A 100 ans, Marcel Barbary continue de participer aux cérémonies commémoratives. Cette semaine Alain Juppé lui a remis la médaille d'or de la ville, la famille au grand complet. Pas un absent. Enfants, petits-enfants, arrière-petits enfants. Tous tirés à quatre épingles sous les ors du Palais Rohan pour fêter le centenaire de leur «papy», Marcel Barbary, figure incontournable des anciens combattants et porte drapeau fidèle.

"Je vous vois aux cérémonies. Je dois dire que je suis assez admiratif de vous", a lancé Alain Juppé, ce vendredi midi. Le maire de Bordeaux lui a remis la médaille d'or de la ville, honorant "le plus vieux porte drapeau de Gironde et sans doute de France". Marcel Barbary s'est distingué pendant la Seconde Guerre mondiale en rejoignant, après son évasion, les forces armées de la 1ere division française Libre (DFL) en Tunisie, répondant ainsi à l'appel du général de Gaulle. Après la guerre, il a mené une carrière de tapissier-décorateur. Il vit seul mais reste très entouré par sa famille. Son secret de longévité? "La gymnastique. il faut se maintenir en forme. si on se laisse aller, on se bloque", assure le néo-centenaire.