Cet article fait suite à "L'Histoire de mon Père en Indochine" (CF. Indochine)
Suite à la défaite française, ma famille originaire d'Indochine arrive en France (1954-1955 pour ma Grand-Mère et ses petits enfants et 1956 pour mon Père, Grand-Père et Oncle) avec peu de bagages. Mon Grand-Père prévoyant avait acheté un petit bout de terrain dans le sud de la France et c'est là que la famille s'installe dans le plus grand dénuement, lui qui a été Commissaire de sûreté et toujours tenté de permettre à sa famille de bien vivre c'est une "petite chute" sociale et la vie en Indochine et en Métropole c'est tout à fait différent. Certes la famille est déjà venue plusieurs fois en Métropole durant des congés administratifs que mon Grand-Père prenait régulièrement. En 1949, cela permit à mon Père de participer aux Championnats de France de Natation et de d'être Champion de France cadet sur 100 m Nage libre devant Jean Boiteux en 1'4" ce qui est un temps plus qu'honorable.
photo extraite du journal l'Equipe / 1 aout 1949
La famille prend ses marques mais c'est difficile, les métisses ne sont pas aimés au Vietnam et ne le sont pas plus en Métropole et surtout à la campagne, les "chintoques" fusent mais la vie prend le dessus. Mon Père lui avait déjà demandé sa mutation de l'Armée de l'air et quitte les B.R.C.S en 1956 où il était caporal et demande à intégrer la Gendarmerie. Il fait ses classes à Aubagne dès 1956 et est muté à la Garde Républicaine de Paris et cela en 1957. C'est une période dorée où la vie semble calme pour lui même s'il s'ennuie quelque peu. Il participe à l'accueil en Avril 1957 par René Coty de la Reine Elizabeth II. Son côté espiègle resurgira car, comme il le dira par la suite, il aura bien envie de lui pincer les fesses (nous sommes saufs, l'incident diplomatique est évité...).
Mais malgré la paix relative, les "événements d'Algérie" vont le conduire à être transféré...il intègre la 10ème Légion Ter de Gendarmerie où sa mission est de récupérer un maximum d'information pour démasquer d'éventuels membres du FLN mais cette période semble dure, mon Père est très sociable et se fait "approcher" par le FLN...il vacille, ce qu'il vit à la Légion est réellement difficile, il veut et va démissionner (il gardera toujours un goût amer de cette époque même quelque années avant son départ avec ces quelques mots : "en Indochine nous savions pourquoi nous nous battions...si c'était à refaire, il n'y aurait pas de problème mais la Légion..."). Son Frère téléphone en catastrophe à mon Grand-Père qui le fait revenir en urgence en France. Durant près d'un an, il se remet sur pied et grâce à mon Grand-Père réintègre la Gendarmerie dans la 10ème Légion Ter de gendarmerie Départementale, il reprend du service et fait preuve de courage puisqu'il sera décoré pour avoir sauvé son lieutenant sous le feu de l'ennemi.
Les années se suivent et les événements font place à une guerre qui ne dira jamais son nom...1962, il quitte l'Algérie qui n'est plus française et continue sa carrière de gendarme...
Il fera parti de ses combattants qui auront vécu deux guerres, deux défaites, témoins d'un monde qui change...la fin des empires coloniaux, le début d'une nouvelle histoire !