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| OAS:son histoire depuis 1899... | |
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Invité Invité
| Sujet: OAS:son histoire depuis 1899... Ven Aoû 09 2013, 10:40 | |
| OAS:son histoire depuis 1899... 1 ere partie :1899-1944 les pièces du puzzle se mettent en place 1899, Maurras crée l'Action Française Le 16 novembre 1908, Maurice Pujo de l'Action Française (1899) crée les Camelots du Roi (Fédération nationale des Camelots du roi) : les Camelots vendaient le journal de l'AF à la criée. (Pierre Messmer et Alexandre Sanguinetti seront Camelots du Roi vers 1939) Le 26 novembre 1927, Maurice d'Hartoy fonde l'Association des combattants (français) de l'avant et des blessés de guerre cités (décorés de la Croix de Guerre 1914-1918) pour action d'éclat : les Croix-de-Feu ... dont le colonel de la Rocques prend la direction fin 1929 Fin 1929 début 1930, le Dr Félix Martin quitte l'Action Française ... L'Action Française se scinde vers 1934. En janvier 1935, Eugène Deloncle démissionne à son tour de l'Action Française. En décembre 1935, fondation du Parti National Révolutionnaire (PNR) Le 10 janvier 1936, l'association des Croix-de-Feu est dissoute En juin 1936, les responsables du PNR, Jean Fillol et Deloncle (cf janvier 1935), créent l'Organisation Secrète d'Action Révolutionnaire Nationale (OSARN) qui perd bientôt l'adjectif « Nationale » pour devenir OSAR : un informateur retranscrit par erreur CSAR (qui sera traduit par Comité Secret d'Action Révolutionnaire) ; Maurice Pujo de l'Action Française lui donne le surnom de « Cagoule » ; ils sont bientôt rejoints par le Dr Martin (cf 1929) Le 7 juillet 1936, le colonel de la Rocques (Croix-de-Feu fin 1929) fonde le Parti Social Français Fin novembre 1936, Deloncle rencontre le général Henri Honoré Giraud, alors commandant militaire de Metz ... En 1936, le maréchal Franchet d'Esperey (PN né en 1856 à Mostaganem) charge le colonel Groussard de recueillir des renseignements sur la Cagoule Fin 1936, le commandant Georges Loustaunau-Lacau anime les réseaux Corvignolles, mouvement clandestin d'extrême-droite, anti-communiste et anti-parlementaire, qui recrute au sein de l'armée et envisage de prendre le pouvoir à l'occasion d'un coup d'Etat, camouflé en recours à l'armée appelée à mater une insurrection communiste. Proches du CSAR (La Cagoule), les "Corvignolles" apportent leur soutien logistique (fourniture d'armes) au CSAR au point d'être considérés comme la branche militaire du CSAR. Dans ses troupes de choc, la Cagoule compte un groupe de Nord-Africains, curieusement appelé «l'Algérie française». L'association a été régulièrement déclarée à la Préfecture de police, le 11 avril 1937 (n° 174763). But : faire accorder aux Musulmans les droits des citoyens français. La Cagoule s'infiltre ainsi progressivement dans les rangs de l'Armée avant la II ème Guerre Mondiale : les centaines d'officiers de 30/40 ans en 1939 n'ont guère que 45/55 ans lors du début de la guerre d'Algérie ... Après l'armistice de juin 1940, Deloncle rencontre l'amiral Darlan ... En août 1940, à Lyon, Henri Frenay crée le Mouvement de Libération Nationale (résistance) rebaptisé Mouvement de Libération Française (MLF) En octobre 1940, Loustaunau-Lacau (dit « Navarre » cf 1936) crée le réseau Croisade Fin octobre 1940, à Clermont-Ferrand, Emmanuel d'Astier de la Vigerie crée Libération-Sud (résistance) En novembre 1940, à Lyon, création de France-Liberté (résistance) rebaptisé Franc-Tireur ; le même mois, le réseau Croisade s'implante en zone Sud En janvier 1941, Henri d'Astier de la Vigerie (frère aîné d'Emmanuel) rejoint l'Afrique du Nord ; en mars 1941 il est à Oran Fin 1941, le MLF fusionne avec Liberté et devient Combat ; la direction du PCF fonde les Francs-Tireurs-Partisans (FTP) Le réseau Croisade (cf novembre 1940) se rapproche de l'Intelligence Service britannique en 1941 : il s'étend dans les zones occupées et interdites à partir de 1942 et devient Alliance. En 1942, création de l'Armée Secrète (nom que reprendra l'OAS) issue du regroupement de Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur (cf 1940) En 1942, le ministre de l'intérieur Pierre Pucheu rencontre Frenay du MLF (cf août 1940) et en mars envoie le Dr Martin (cf 1930 et 1936) à Vais, puis à Evaux où ce dernier retrouve Loustanau-Lacau (cf 1936), autre membre influent de la Cagoule Le 5 novembre 1942, l'amiral Darlan quitte la France pour Alger : il est donc présent à Alger lors du débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 C'est le réseau Alliance de Loustaunau-Lacau (cf 1936 et 1940) qui est chargé du départ du général Giraud vers l'Algérie : ce dernier est lui aussi présent à Alger du 9 novembre 1942 à 1944 (Les fondateurs du réseau Alliance et la plupart des autres membres choisirent de porter comme pseudonymes des noms d'animaux ... Toutefois, certains groupes à l'intérieur du réseau, reçurent des pseudonymes de métier, ou de tribus indiennes ... Pieds-Noirs?) Le 10 décembre 1942, le comte de Paris (prétendant au trône de France depuis 1940) est à Alger, multipliant les contacts avec les notables locaux : Henri d'Astier de la Vigerie (cf janvier 1941) aurait voulu que le comte de Paris prenne le pouvoir à la place de l'amiral Darlan ... Le 24 décembre 1942, l'amiral Darlan est assassiné par un jeune étudiant, Fernand Bonnier de la Chapelle, peut-être sur ordre du comte de Paris : Bonnier de la Chapelle sera jugé de manière expéditive et exécuté le 26 décembre 1942 ... sur ordre de Giraud ... Le juge d'instruction, Voituriez, précise que si l'information n'a pas permis d'établir que l'ordre d'abattre l'amiral Darlan émanât de De Gaulle, elle n'a laissé, par contre, aucun doute sur le fait que De Gaulle a approuvé le projet d'assassinat. C'est le décès de Darlan, puis la mise à l'écart de Giraud, qui revendique le soutien des Américains, qui laisseront le champ libre à De Gaulle... Le 31 janvier 1943, création de L'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA) proche du général Giraud (cf novembre 1936) Par lettre du 15 février 1943, Giraud autorise Pucheu (cf 1942) à passer en Afrique du Nord ... Le 31 mars 1943, Ferhat Abbas et son Manifeste du peuple algérien Le 16 mai 1943, arrivé en Afrique du Nord, Pucheu est arrêté ... Le 28 janvier 1944, création de la Légion (ou Brigade) nord-africaine par Henri Lafont, responsable français de la Gestapo, et le nationaliste algérien Mohamed el-Maadi (ancien capitaine français membre de la Cagoule)... En février 1944, l'ORA (janvier 1943) fusionne avec l'Armée Secrète (1942) et les FTP (fin 1941) pour former les FFI ... En mars 1944, à la 3ème tentative, le futur colonel Yves Godard s'évade d'un camp de prisonniers en Silésie et rejoint le bataillon des FFI des Glières en Savoie dont il prend le commandement ... Le 20 mars 1944, Pucheu est exécuté pour trahison ... En 1944, Pierre Sergent rejoint le corps franc Liberté Robert Martel (né en 1921 à Alger) exploite 300 hectares de vignes et vergers dans la plaine de la Mitidja, à Chebli. Il possède également des terres à défricher. Son exploitation est très mécanisée mais il emploie quand même plusieurs ouvriers agricoles arabes et il a un gérant "européen" capable de tenir toute l'exploitation en son absence. Pendant la guerre, Martel sera absent des mois voire des années de sa propriété. On peut donc le qualifier de propriétaire non exploitant. La fortune de son père est telle qu'elle lui permet de financer en grande partie ses campagnes politiques ... Martel est un royaliste qui pense que Dieu enverra le successeur de Louis XVII sur le trône de France : son "logo" est le cœur planté d'une croix, le symbole des Chouans et de la contre-révolution ... Martel se dit "plus Français qu'Algérien. Notre combat est un tout, on ne sauvera pas l'Algérie si (...) on ne renverse (pas) la République, car c'est votre République qui nous a mis dans l'état où nous sommes. Cet état d'esprit existe ici depuis 1830. N'oubliez pas que Charles X a été renversé à cause de cela, parce qu'il voulait christianiser l'Algérie. (...). Le Père de Foucauld lui-même l'a écrit : "Si nous ne faisons pas des indigènes de ce pays des chrétiens, la France en sera chassée avant 40 ans". ... Pierre Poujade, (métro né en 1920), est engagé durant la II ème Guerre Mondiale dans l'aviation à Alger. Il y rencontre sa future femme Yvette Seva en 1943 et l'épouse en juillet 1944. 2 ème partie :1945-1954 de Sétif à la Toussaint rouge En février 1945 ... un communiqué du bureau central des Amis du Manifeste de la Liberté (AML 14 mars 1944), à l'initiative de Ferhat Abbas, stipule : « Les AML n'entendent assumer aucune responsabilité dans les incidents que des éléments suspects pourraient provoquer. » Le 18 avril 1945, Messali Hadj quitte Reibell dans le Sud Algérois, où il est assigné à résidence surveillée : son objectif est une ferme de la région de Sétif où il veut établir son P.C. d'où il lancerait la révolte, mais il manque son rendez-vous, retourne à son point de départ, où il est arrêté ... Le 24 avril 1945, les conseillers généraux de Constantine Vallet, Lavie, Deyron, Meyer, Fournier, Verdin et Cusin remettent une lettre prévenant des émeutes à venir au préfet de Constantine, M. Lestrade-Carbonnel, qui la transmet aussitôt à Alger. Le 29 avril 1945, première réunion de l'ONU à San Francisco pour laquelle les Américains ont incité les nationalistes algériens à espérer beaucoup. En mai 1945, les Américains distribuent aux populations nord-africaines 1 million d'exemplaires de la charte de l'Atlantique (qui proclame la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes). Le 1er mai 1945, des manifestations de masse sont organisées à travers le pays : des heurts avec la police provoquent des morts et des blessés. Le 8 mai 1945, un cortège de 10 000 personnes se forme à Sétif ... se heurte aux forces de police. Des coups de feu éclatent. Le chef des scouts musulmans, porteur d'une banderole, tombe mortellement atteint : c'est le début des émeutes anti-françaises de Sétif et du Nord-Constantinois qui feront plus de 100 morts européens : la répression sera terrible (2 000 morts selon le pouvoir, 45 000 selon les émeutiers). Le général Duval, dans son rapport : « Je vous ai donné 10 ans de paix, mais tout doit changer en Algérie. » Le 11 mai 1945, deux officiers anglais sont interceptés sur la corniche près de Bougie : ils prétexteront une vague mission ... À la Libération (Paris le 25 août 1945), les résistants et les survivants de la Carlingue (Gestapo française) tels Pierre Loutrel, alias « Pierrot le Fou », Abel Danos, dit « le Mammouth », Georges Boucheseiche (impliqué aussi dans l'enlèvement du colonel Argoud en février 1963 et l'affaire Ben Barka en 1965) se retrouvent dans le gang des tractions avant avec un certain Jo Attia. Le 28 août 1945, à Mazagran, près de Mostaganem, le général Giraud est victime, dans le jardin de sa villa, d'un attentat, commis par une sentinelle sénégalaise appartenant à une certaine confrérie musulmane : la balle entre dans la mâchoire. Le général accusera les services spéciaux mais peut-être aussi, selon, certaines sources, De Gaulle ... La constitution du 2 novembre 945 donne le droit de vote aux officiers (les femmes votent depuis le 29 avril 1945 !) Le slogan « la valise ou le cercueil » n'est pas une invention de L'OAS, comme se plaisent à le dire Ses détracteurs, mais se trouve déjà dans des tracts du PPA diffusés dans des boîtes aux lettres à Constantine au printemps 1946. On peut lire dans « Notre (?) Afrique du Nord. Maroc. Algérie. Tunisie. » (sous-titre « la valise ... ou le cercueil») de Paul Reboux 1946) : « Tandis que ronronne le moteur, je suis obsédé par une petite inscription que l'on a pu voir sur les murs de certaines villes d'Algérie (Oranie) : « la valise... ou le cercueil ! » Voilà les cordiaux conseils, voilà les aimables avertissements donnés par certains indigènes aux Européens, lisibles sur les murs, tracés au goudron, charbonnés, peints à huile, ou même imprimés sur ces petits papillons de papier dont sent les propagandistes.» Le 29 juillet 1946, Denis remarque, Jean Masson et Jean Ousset (1939 et 1944) créent la « "Liberté catholique » (dont le but était est de susciter une élite d'hommes doués à la restauration d'une rance chrétienne). Le 22 août 1946, dans « un rame algérien », Eugène Vallet écrit : « témoins ces papiers répandus dans les campagnes en avril 946, ou jetés dans les boîtes aux lettres des villes : «Français, préparez vos valises ou vos cercueils!... » En 1947, « l'Association des anciens du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient » HEFEO) est fondée par quelques Soldats récemment rapatriés 'Indochine. Le 14 avril 1947, De Gaulle fonde le Rassemblement du peuple Français (RPF). En novembre 1947, naissance de la revue Verbe de la « Cité catholique » (29 juillet 1946). Dans « l'Algérie dans l'impasse » de Sylvain Wisner (août 1948) : « ... détente par rapport aux années 45 à 47. On ne voit plus, par exemple, les inscriptions incendiaires : « La valise ou le cercueil. » En 1949, les frères Sidos (Pierre, Jacques et François) créent « Jeune Nation » dont l'emblème est la croix celtique (que reprendra l'OAS). En 1950, Pierre Sergent (cf 1941) est affecté au 1er Régiment Etranger à Sidi-bel-Abbès. L'Association des Anciens du CEFEO (cf 1947) est renforcée ensuite par les « anciens du bataillon de Corée » (1950 à 1954). En 1951, à 16 ans, Jean-Jacques Susini est militant au RPF (parti fondé par De Gaulle en 1947) à Alger. En 1952, le colonel Jacques Faure fait partie du comité d'études du projet d'armée européenne. L'Association des Anciens du CEFEO (cf 1947) prend une ampleur et une orientation nouvelles à partir de 1952-1953, au moment de l'arrivée au secrétariat général d'Yves Gignac (sergent-chef) ... 28 000 cotisants, dont 7 à 8 000 militants. Un tiers des membres militaires d'activé, officiers et surtout sous-officiers. Au cours du 1er trimestre 1953 mise en place du cadre juridique des futures Unités Territoriales. En 1953, de retour d'Indochine, Pierre Sergent (cf 1944 et 1950) revient en Algérie. De 1954 à 1958, la Cagoule (cf 1936) resurgit sous le nom de « Grand O » par l'intermédiaire du Dr Martin (cf 1930) nom de code « Grand V » : pour sa participation aux événements d'Algérie, avant et après le 13 mai 1958, le docteur Martin sera inculpé d'association de malfaiteurs, de complot contre la sûreté extérieure de l'Etat et contre la sûreté intérieure. Les dirigeants du Grand O, outre le Dr Martin : - le Grand A est le général Paul Cherrière commandant en chef à Alger en 1955 (la fonction militaire la plus élevée en Algérie) ; - le Grand B est le général 5 étoiles Lionel-Max Chassin qui a des fonctions élevées à l'OTAN où il est coordinateur en chef des forces aériennes du Centre-Europe à Fontainebleau ; - le "petit a" est le secrétaire général des Anciens d'Indochine (association dont le président n'est autre que Chassin) : Gignac (cf 1952) ... En 1954, le général Faure (cf 1952), qui sera commandant de la division d'Alger, dirige l'école militaire de Saint-Maixent (Jean-Marie Le Pen y est stagiaire). Au début de 1954, Wybot, patron de la DST (cf 1944), localise en Kabylie les premiers fils du complot : courant mars 1954, il adresse un rapport à son ministre (Intérieur). En avril 1954, le préfet Vaujour, directeur de la Sûreté, diffuse une note : « Des informations de source différente signalent la présence de commandos nord-africains en Egypte, en Libye, voire au Maroc espagnol et en Espagne. » Le général Cherrière (Grand A du Grand O) demande et obtient la mise en alerte des paras de Pau. Le 7 mai 1954, chute de Dien-Bien-Phu ... Les 9 et 16 septembre 1954, le bilan de 2 tremblements de terre à Orléansville, située 200 km au sud-ouest d'Alger, se monte à 1400 morts, 14 000 blessés et 300 000 sinistrés : des photos de propagande FLN feront croire qu'il s'agit là des résultats des bombardements de l'aviation française ! Le 25 septembre 1954, le préfet Vaujour écrit à M. Queuille, alors vice-président du conseil : « ... Les séparatistes se battent entre eux ... Mais des renseignements précis me permettent de redouter de les voir passer à l'action directe avant un mois. Et ce mouvement sera très vaste. Il atteindra les zones les plus dures de l'Algérie et certaines villes. Si nous n'y prenons garde, le petit groupe d'activistes qui a pris la tête d'une nouvelle action clandestine ... va essayer d'embraser l'Algérie à la faveur des événements des terroristes voisins. Ce sera une flambée brutale, généralisée, et qui risque de nous placer dans une situation difficile si nous n'avons pas les moyens de faire face partout en même temps ... M. Léonard a, je le sais, alerté Paris ... Je suis persuadé que nous allons vivre des heures graves ... Nous sommes à la veille d'attentats, peut-être même de soulèvements dans les régions où les bandits tiennent le maquis depuis des années. Cette fois ce ne sera pas une action sporadique et localisée ...» Le 10 octobre 1954, le préfet Vaujour informe que la date de l'insurrection est fixée au 1er novembre. Le 23 octobre 1954, un envoyé spécial d'Alger transmet au cabinet du Ministère de l'Intérieur un pli ... « Danger immédiat... Nous sommes sans doute à la veille d'attentats en Algérie ...» (l'information viendrait d'un musulman mystérieux) Le préfet Vaujour demande l'autorisation de procéder à des arrestations : rien. Le 26 octobre 1954, le préfet Vaujour a connaissance de la réunion du CRUA destinée à mettre au point le communiqué qui sera envoyé après les attentats du 1er novembre. Il renouvelle sa mande de rafle : le ministre de justice (Mitterrand) lui répond n. Le 29 octobre 1954, à 14 heures tous les sous-préfets, maires, étaient réunis à Constantine : « Tout très bien. » Pourtant, le même jour, sur indication d'un militant du Parti communiste, effrayé de ce qu'on a demandé de faire, on trouve première bombe à Oran. Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, c'est la toussaint rouge ... La première victime est un pied-noir de 22 ans, Laurent François, de Cassaigne. Seront tués après lui l'instituteur métropolitain Guy Monnerot , le caïd Hadj Sadok de 'Chouneche qui voulait s'interposer Puis deux jeunes appelés du 9ème RCA à Batna (dont les armes n'étaient pas chargées) : Pierre Audat et Eugène Cochet ; le lieutenant Darneau, commandant du secteur de Kenchela ; un agent de police musulman Haroun Ahmed Ben Amar à Dra el Mizan... La décision d'arrêter les responsables (suite aux demandes du préfet Vaujour des 23 et 26 octobre) ne parviendra à Alger que le 2 novembre 1954, le lendemain du début de l'insurrection. Le 8 novembre 1954, le PCF publie un communiqué assez timide soulignant à propos de la rébellion FLN que l'on se trouvait en présence « d'un problème de caractère national»?! Fin 1954, Martel revient à Alger pour apprendre que Poujade va tenir un grand congrès à Paris (le 24 janvier 1955, Poujade réunira 200 000 personnes dans la capitale). En attendant, Poujade organise, en novembre 1954 à Alger, le 1er congrès national de l'UDCA (Union de Défense des Commerçants et Artisans), au moment précis du déclenchement de la rébellion FLN, avec un discours résolument « Algérie française », populiste, qui va au-devant des attentes du petit peuple pied-noir. La version politique du syndicat UDCA est l'UFF (Union et Fraternité Française). Un nouveau journal est créé, Fraternité Française, dont un Algérois, Paul Chevallet, prend la direction, et qui rejoint le journal déjà existant, L'Union. A eux deux, ils comptent presque 900.000 abonnés. Parallèlement, l'UDCA développe ses structures militantes. Début 1955, de nouveaux tracts (cf 1946) : « Ce sera bientôt la valise ou le cercueil. » En 1955, Martel crée avec M. Boyer-Banse, ancien directeur au Gouvernement Général, l'UFNA (Union Française Nord-Africaine), qu'il veut contre-révolutionnaire : il recrute ses nombreux adhérents parmi « les petits et moyens colons, les employés de tramway et de chemins de fer, les employés d'usines». Le 7 août 1955, le département de Constantine est amputé de sa partie orientale pour créer un 4ème département, celui de Bône. Le 20 août 1955, à midi, la wilaya 2 (Nord-Constantinois) déclenche une attaque sur une centaine de centres ou de villes importantes comme Constantine ou Philippeville où elle fait 54 victimes. Aux mines d'El Halia, 123 personnes, dont 71 Européens, femmes, enfants, vieillards sont massacrés. Le 4 octobre 1955 est créé le CIGP (Centre d'Instruction de Guerre Psychologique). Le décret du 13 octobre 1955 porte rappel sous les drapeaux de tous les réservistes (âgés de 18 à 48 ans) résidant en Algérie. En 1955, Jean-Marie Le Pen (cf 1954) s'engage dans le 1er Régiment Etranger de Parachutistes (1er REP) (en Indochine) : il y a le grade de sous-lieutenant ... Fin 1955, l'UDCA de Poujade compte plusieurs dizaines de milliers de militants actifs, qui quadrillent le terrain, et des centaines de milliers de sympathisants. Durant l'hiver 1955-1956, 10 jeunes officiers, représentant 14 promotions de Saint-Cyr, viennent trouver le général Cherrière (Grand A du Grand O cf 1954) ... lui demandant d'entrer au Conseil d'Administration de la Saint-Cyrienne : il accepte. En 1956, dans « mes mémoires » de Paul Reboux (cf 1946) : « Et voilà pourquoi il faut renoncer à l'Afrique du Nord, et faire notre valise si nous ne voulons pas que l'Algérie, la Tunisie et le Maroc se garnissent de cercueils contenant des soldats français. » En 1956, l'Association des Anciens du CEFEO (cf 1947) devient l'Association des Combattants de l'Union Française (ACUF). En 1956, Jacques Soustelle, gouverneur général de l'Algérie, crée l'USRAF (Union pour le Salut et le Renouveau de l'Algérie Française). Aux élections législatives du 2 janvier 1956, Poujade place Le Pen à la tête de l'UFF (il en sera exclu en 1957) ; le commissaire Jean Dides (membre des RG) est élu sous l'étiquette de l'UFF (il sera aussi membre du FNAF). En janvier 1956, le 1er numéro du journal du FLN, El-Moudjahid, sort sur la ronéo de l'abbé Declair, aumônier de la prison Barberousse. Le 23 janvier 1956, le colonel Charles Lacheroy (métro) est placé à la tête du Comité d'Action Psychologique ou SIAP (Service d'Information et d'Action Psychologique) qui vient d'être créé. L'ORAF (Organisation de la Résistance de l'Algérie Française, parfois dénommée Organisation de la Résistance de l'Afrique Française ou Organisation pour le Renouveau de l'Algérie Française) est créée en 1956 par le docteur René Kovacs, ancien champion de natation d'origine hongroise et médecin pied-noir d'Alger. Elle rassemble les agents « contre-terroristes » des Unités Territoriales... Philippe Castille, second de Kovacs (l'un des premiers contre-terroristes, ancien résistant de la II ème Guerre Mondiale, représentant chez Renault, lieutenant de réserve du llème Choc, le service action du SDECE, membre de l'ORAF puis plus tard de l'OAS) déclare que les attentats de l'ORAF avaient lieu le samedi, parce que le reste de la semaine les agents travaillaient et n'étaient donc pas disponibles pour les opérations anti-FLN ... Toujours selon Philippe Castille, l'ORAF dispose : - d'une branche civile et parlementaire, le « comité des six » (ou des dix) dirigé par Michel Debré (qui fonde en 1957 le Courrier de la colère qui défend l'Algérie française) et qui comprendrait même, outre Pascal Arrighi, député de Corse, et Valéry Giscard d'Estaing, député du Puy-de-Dôme (il vient de se mettre en disponibilité de son poste de directeur adjoint au cabinet du président du conseil Edagar Faure et nommé membre de la délégation française à la Xle session de l'assemblée générale des nations Unies) , le représentant d'une dynastie qui a régné sur la France (le comte de Paris?) - d'une branche militaire dirigée par le général René Cogny, résident au Maroc du 3 juillet 1956 au 29 mars 1958 (célèbre pour avoir participé à distance à la bataille de Dien Bien Phu en 1954). Sont aussi membres de l'ORAF le docteur Jean-Claude Perez, André Achiary, commissaire de la DST, sous-préfet de Guelma durant les massacres du Constantinois en 1945 et attaché au cabinet de Jacques Soustelle (Gouverneur Général) ... Joseph Ortiz (PN né en 1917), patron du café Le Forum à Alger, est responsable poujadiste (UDCA) dans les années 50 : il rejoint naturellement l'ORAF comme le restaurateur Goutallier (représentant de Poujade). Par sa femme, Ortiz est aussi co-pro-priétaire du seul hôtel de Tizi-Ouzou : il y voit beaucoup le général Faure (cf 1954) pour lequel il dit avoir une vénération sans bornes. Le 6 février 1956, c'est la manifestation contre Guy Mollet, président du Conseil, qui vient de nommer le général Catroux gouverneur général Ortiz en est l'un des organisateurs: il se flatte d'avoir ce jour-là, avec 1000 kilos de tomates, changé le cours de l'histoire. A Alger, le journaliste Joly, ancien Cagoulard (qui écrit un livre bien dénommé, Contre-Révolution, où il explique que pour éviter la Révolution, il faut prendre les devants) rencontre un des meneurs, Martel, à qui il présente Grand O et à qui il propose de rencontrer Grand V, alias Dr Martin. Et c'est ainsi que Martin transmettra à Martel toutes les informations du réseau clandestin. On compte aussi parmi les leaders de la manifestation maître Jean-Baptiste Biaggi, avocat parisien et ancien orateur national du RPF, et les anciens combattants et leur comité d'entente dont les chefs sont M. Auguste Arnould, pilote de ligne, et M. Mouchan, directeur d'école aux mains laissées sur les champs de bataille d'Italie, remplacées par des crochets. Après la manifestation du 6 février 1956, l'UFNA de Martel est dissoute ; le général Faure entreprend de mobiliser ceux qui aspirent à se venger des attentats du F.L.N. : il constitue les Unités Territoriales (22 000 réservistes, domiciliés surtout à Alger, dans le Sahel ou la Mitidja, avec leur grade de l'armée, sont astreints à 4x24h de service par mois dans leur UT) ... Avec les volontaires les plus ardents, le colonel Jean Thomazo, dit « nez-de-cuir », forme l'U.T.B., l'Unité Territoriale Blindée qui, équipée de chars Sherman et de halftracks (4 pelotons de 5 chars chacun), sous le commandement du capitaine Léger et du lieutenant Kerdavid, intervient comme force autonome dans la lutte contre les fellaghas. L'U.T.B. servira d'arme lourde -au sens propre- aux activistes du Comité de Salut Public du 13 mai 58. Faure « s'est particulièrement attaché au sous-lieutenant Le Pen qui le mettra en rapport avec Poujade et avec Dides. » Face à la répression du ministre-résident Lacoste, plusieurs groupes clandestins se forment : les militants se divisent entre ceux qui rejoignent l'ORAF, réputée poujadiste parce qu'on y rencontre la plupart des militants connus de ce parti, et ceux comme Crespin, adjoint de Martel, qui créent le CRF (Comité de la Résistance Française). En mars 1956, Liberté, l'organe clandestin du PCA, « salue l'apparition du FLN dans l'arène politique algérienne ». Le 12 mars 1956, les 150 députés du Parti Communiste votent les pouvoirs spéciaux qui donnent au Gouvernement à direction socialiste de Guy Mollet les moyens d'intensifier la lutte contre la rébellion. « Les pouvoirs spéciaux accordés au gouvernement, confiés au ministre de l'Algérie, transmis par celui-ci à l'autorité militaire, assurèrent les premières interventions de l'armée dans la vie politique ». A Paris, fin avril début mai 1956, le mouvement contre-révolutionnaire intègre une formation de réfugiés hongrois, arrivés en France après la sanglante répression de Budapest (le 23 avril 1956 elle fait 20 000 morts et 160 000 réfugiés en Europe de l'Ouest), et constitués en une unité spéciale. En mai 1956, l'aspirant Maillot détourne un camion de mitraillettes, dont la majeure partie sera donnée à Yacef Saadi, en gage de bonne volonté communiste. Le 1er juillet 1956, « les Combattants de la Libération », organisme militaire du PCA, annoncent « l'intégration des maquisards communistes à l'ALN ». Le 10 août 1956, l'ORAF commet un attentat à la bombe contre le FLN, rue de Thèbes, dans la Casbah d'Alger, qui fait 28 morts musulmans. A l'automne 1956, à Alger, apparaissent des tracts du « Comité Central de Vigilance et d'Action Patriotique » et d'un « Organe Clandestin des Français d'Algérie ». A côté de l'ORAF du Dr Kovacs, on trouve aussi le MASU (Mouvement Algérien Secret des Ultras), les RCF (Résistants Clandestins Français) ... Le 30 septembre 1956, à Alger, attentats du « Milk Bar » rue d'Isly et de la « Cafeteria » rue Michelet : la poseuse de bombes Djamila Bouhired tue 4 enfants et en blesse 52, principalement aux jambes (10 seront amputés). Le 10 octobre 1956, à Alger, la villa qui abrite les manipulations de l'étudiant en sciences Taleb explose : la police découvre 6 bombes parmi les décombres. Le 22 octobre 1956, Ben Bella est arrêté. En novembre 1956, Jean Damblans et Georges Sauge fondent le Centre d'Etudes Supérieures de Psychologie Sociale. "M. Georges Sauge, directeur du Centre d'Etudes Supérieures de Psychologie Sociale, (dont le livre « Echec au communisme » remporte un franc succès auprès des officiers) fait des conférences dans toutes les grandes écoles militaires, de Polytechnique à Coëtquidan ... Il peut discourir à loisir sur «l'Armée face à la guerre psychologique» devant le général Jouhaud et sa conférence a été reproduite par La Saint-Cyrienne et le bulletin Rhin-Danube". Sauge parle à l'Ecole de guerre et à Saumur. Il fait des tournées en Algérie. Son discours "descend" jusqu'au niveau des unités combattantes du bled. Le 12 novembre 1956, d'autres bombes explosent dans un autobus algérois, au Monoprix de Maison-Carrée, à la gare d'Hussein-Dey : 36 victimes dont beaucoup d'enfants. Le 14 novembre 1956, le communiste Fernand Yveton est arrêté portant une bombe à retardement destiné à l'usine à gaz du Hamma. Le 27 décembre 1956, Amédée Froger, maire de Boufarik et président de la Fédération des Maires d'Algérie, est assassiné par le FLN rue Michelet : ses obsèques déclenchent une émeute qui fait plusieurs morts musulmans. En décembre 1956, le général Faure « complote », ce qui lui vaudra 1 mois d'arrêt de forteresse (à la Courneuve) et une mutation en Allemagne. Le 14 décembre 1956, à 23h00, le général Raoul Salan arrive à Alger où il remplace le général Lorillot comme commandant interarmées. En 1956-1957, la Cité catholique de Jean Ousset (29 juillet 1946) a pu créer de son côté clandestinement dans l'armée, sous l'impulsion du capitaine Cathelineau, un réseau de cellules d'études et d'action : on en comptera en Algérie plus d'une centaine, chacune de 5 à 6 soldats ou gradés. En 1957, Susini est étudiant à Lyon où il fait partie d'un groupe de « préparation militaire » encadré par des officiers aux ordres du général Descours, commandant la région militaire de Lyon, ami et adepte de M. Sauge (cf novembre 1956). En 1957, Pierre Lagaillarde (métro né en 1931, ses parents sont venus s'installer à Alger en 1932), sous-lieutenant parachutiste, devient président de l'Association Générale des Étudiants (Européens) d'Algérie (A.G.E.A.), il est aussi avocat. En janvier 1957, le général Chassin (Grand B du Grand O cf 1954) succède au général Salan à la tête du comité de patronage de l'ACUF (1956). Le 6 janvier 1957, Lacoste annonce à Salan sa décision de donner à la 10 ème DP de Massu les pleins pouvoirs : c'est la bataille d'Alger ; Ben M'hidi dispose de 1200 hommes et de la complicité de la population, Massu 6000 hommes auxquels s'ajoutent les forces de police. Le 9 janvier 1957, Guy Mollet propose « Cessez-le-feu, élections libres, négociations. » Mi-janvier 1957, Biaggi (cf 6 février 1956) accueille une vingtaine de personnalités : Michel Debré préside, Maxime Blocq-Mascart (vice-président du Conseil National de la Résistance en 1944) ... Le 16 janvier 1957, un attentat au bazooka est commis contre le général Salan, alors nouveau commandant de la lOème Région Militaire : il coûte la vie au commandant Rodier. Les auteurs de l'attentat sont Philippe Castille et Michel Fechoz qui citent le général Cogny ; sont aussi arrêtés Calle, Dellamonica, Lauratour, Ortiz, Rizza, Troncy, Wattin ... tous membres de l'ORAF. Le commanditaire de l'attentat, le Dr Kovacs (cf 1956), met en cause des personnalités de premier plan, dont Michel Debré, mais sans apporter de preuves. L'enquête est arrêtée. Peut-être s'agit-il des prémisses du 13 mai 1958 ... Eric Safras_ Crédit: Le magazine PNHA N° 189-190-191-192 A suivre Merci de commenter a la Fin Cocoye 1er |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: OAS:son histoire depuis 1899... Ven Aoû 09 2013, 11:20 | |
| intéréssant, j'étais en partie au courant, merci, guy |
| | | Invité Invité
| Sujet: OAS:son histoire depuis 1899 (chap: 2)... Ven Aoû 09 2013, 11:40 | |
| OAS : son histoire depuis 1899 (chap: 2)... Début février 1957, Martel, Crespin, et bon nombre de membres dirigeants de l'UFNA, sont arrêtés. Le 10 février 1957, attentats à la bombe aux stades d'El-Biar et du Ruisseau : 11 morts et 56 blessés. Le 23 février 1957, un « responsable d'immeuble » communique une présence nouvelle et inconnue: un officier de Bigeard et ses paras arrêtent Ben M'hidi, chef de la Zone Autonome d'Alger. Le 4 mars 1957, le colonel Trinquier, adjoint du colonel Godard, crée le Dispositif de Protection Urbaine (DPU), sorte de milice civile d'environ 6000 membres. Du 1er novembre 1954 au 17 avril 1957, dans le seul canton de Michelet, le FLN a exécuté 2115 personnes, principalement des membres du FLN. En mai 1957, le général Faure se présente à une élection législative partielle à Lyon. Le 7 mai 1957, Martel et Crespin sont libérés, après 3 mois au Centre Pénitencier d'Alger. Le 12 mai 1957, obsèques de M. Gabet, maire de Koléa (ex UFNA). Le 28 mai 1957, massacre de la population civile de Melouza par le FLN : 300 hommes, femmes et enfants massacrés, plus de 150 blessés. Des rescapés perdent la raison devant l'horreur qu'ils ont vécue. Le 3 juin 1957, grâce à la complicité d'un employé de l'électricité d'Algérie qui fournit la clef nécessaire pour ouvrir les portes des lampadaires qui servent en même temps d'arrêt pour les trolleybus, Yacef Sadi fait poser boulevard Bugeaud 3 bombes placées dans les pieds creux des lampadaires : elles explosent à 19h00 au milieu de la foule attendant le trolleybus, faisant 10 morts, dont 3 enfants, et 92 blessés, la majorité musulmans. Le dimanche 9 juin 1957, après-midi, la bombe de 2 kg que Yacef Sadi a fait placer sous l'orchestre au Casino de la Corniche, lieu de distraction de la jeunesse algéroise, éclate, faisant 8 morts, dont Lucien Serror, alias Lucky Starway (chef d'orchestre unanimement connu et estimé), et 81 blessés parmi les musiciens et les danseurs: 30 sont touchés gravement, 14 amputations sont nécessaires dans les heures suivant l'explosion. Le même jour, le colonel Godard prend le commandement d'Alger-Sahel. Le 11 juin 1957, les UT encadrent les manifestants qui suivent les enterrements des victimes du 9 aux cris d'« Algérie française », drapeaux tricolores en tête. En représailles de l'attentat du Casino de la Corniche, une véritable émeute européenne ravage Alger : tout commence à 09h30 où des jeunes gens font appliquer dans les magasins encore ouverts les consignes de fermeture ... pour se terminer après 18h00. Bilan : 6 musulmans tués (dont 2 terroristes), 33 musulmans blessés, 20 membres du service d'ordre (dont des paras), 100 magasins saccagés, 20 véhicules incendiés, 200 arrestations. Le même jour, Maurice Audin, jeune professeur de l'université d'Alger, est arrêté par le 1er RCP : on ne sait pas ce qu'il est devenu. Le 12 juin 1957, Henri Alleg, du journal communiste Alger républicain (interdit depuis 1955), est arrêté. Pendant le séjour de la lie DBPC en Algérie, on décide de créer une section spéciale et un détachement spécialisé : le 1er juillet 1957 est alors crée la Section A/CCI (service action) commandé par le Capitaine Texier et un détachement spécialisé appelé DS.lll. Le 2 juillet 1957, le colonel Lacheroy, chef du service d'action psychologique et d'information du ministère de la Défense, condense ses thèses dans une conférence à la Sorbonne devant les officiers de réserve de la 1ère Région Militaire. Les 6 et 7 juillet 1957, à Alger, plusieurs personnalités prêtent solennellement serment « de s'opposer par tous les moyens à toute mesure qui menacerait l'intégrité du territoire et -l'unité française. » - Yves Gignac, secrétaire général de l'ACUF ; - le colonel Bourgouin, le manchot du Bataillon du ciel (PN de Cherchell), au nom de 19 associations, dont le Comité d'Action des Associations Nationales d'Anciens Combattants (CANAC) (représentant plus d'1 million d'anciens combattants) ; - Arnould (cf 6 février 1956), président du Comité d'Entente des Anciens Combattants ; mais aussi MM. Alexis Thomas, Sanguinetti, Le Marée, le général Marias, le capitaine Gérard, le général Touzet Du Vigier, le général de Douhet, d'Harambure, le colonel Guilhamat, Rollin, Crespin, de Costier (O.R.A.), le général Labadie, Blocq-Mascart (cf mi-jan-vier 1957)... Le 12 juillet 1957, le capitaine Cathelineau (cf Cité catholique fin 1956) tombe en Kabylie. Le 27 juillet 1957, le colonel Lacheroy fait une conférence au centre des sciences politiques de l'institut d'études juridiques de Nice sous le titre « la guerre révolutionnaire ». En août 1957, création des 5èmes bureaux (chargés de l'action psychologique). Dans les derniers jours d'août 1957, Kamel et Mourad sont abattus : 32 bombes sont découvertes dans leur planque. En septembre 1957, le général Grossin est nommé à la tête du SDECE, les services secrets français (jusqu'en 1962). Le général Salan lance son ordre du jour n°3 dont la conclusion est : « Je sais pouvoir compter sur vous pour mener à bien la grande tâche qui nous est confiée : maintenir l'Algérie française. » Le 23 septembre 1957, Yacef Saadi est arrêté par le 1er REP dans la Casbah : son interrogatoire conduira au repaire d'Ali la Pointe. Fin septembre 1957, les tentatives pour une unité d'action reprennent. Une réunion se tient dans le local des anciens des FFL (1940). Sont présents aussi bien les représentants des FFL, de Rhin et Danube, celui des anciens de la Légion. Deux messagers de Paris : Sanguinetti, secrétaire général du CANAC à Paris, et Jérôme. Le 8 octobre 1957, Ali la Pointe meurt dans l'explosion de son stock d'explosifs. Mi-octobre 1957, le barrage aux frontières marocaine et tunisienne (la ligne Morice) est réalisé à 80%. Le 26 novembre 1957, les poseuses de bombes du Milk bar sont arrêtées : cette opération marque la fin de la bataille d'Alger. Le 29 novembre 1957, Michel Debré écrit dans son mensuel le Courrier de la colère : « Nos derniers atouts, l'Algérie, le Sahara, sans les- quels il n'y a plus de chances françaises dans le monde. » Le 2 décembre 1957, Michel Debré : « Tant que l'Algérie est terre française, tant que la loi en Algérie est la loi française, le combat pour l'Algérie est le combat légal, l'insurrection pour l'Algérie est l'insurrection légale.» En décembre 1957, Jacques Roseau fonde l'Association Générale des Elèves des Lycées et Collèges d'Algérie (AGELCA) pour seconder l'AGEA décapitée par la décision de résiliation des sursis prise par Lacoste. Le 20 décembre 1957, Michel Debré : « Que les Algériens sachent surtout que l'abandon de la souveraineté française en Algérie est un acte illégitime, c'est-à-dire qu'il met ceux qui le commettent et qui s'en rendent complices hors la loi, et ceux qui s'y opposent, quel que soit le moyen employé, en état légal de légitime défense. » A la fin de l'année 1957, trois courants se dessinent : l'USRAF de Soustelle, politique, et son aile clandestine l'ORAF, celui de Watin, celui de Martel qu'on commence à traiter de « fou, illuminé, mystique ». En 1958, le colonel Lacheroy, alors conseiller du ministre de la défense, est limogé par Chaban-Delmas et muté dans le nord-Constantinois. Début 1958, des tracts signés « les commandos de l'Algérie française » circulent. Le 2 janvier 1958, venant de Belgique et se rendant en Allemagne dans la zone des troupes françaises, le lieutenant 'de réserve Pierre-Jean B. (Lyonnais) est arrêté, porteur d'une centaine de manuels de la contre-révolution (brochure ornée de la croix et du cœur -chers à Martel- éditée à Liège par Pierre Joly) et d'une liste d'officiers. Le 7 février 1958, un avion de chasse français est, une fois de plus, pris à partie par une mitrailleuse installée sur le toit du poste de la garde nationale tunisienne de Sakiet-Sidi-Youssef, à la frontière algéro-tunisienne. Le lendemain, 25 avions français bombardent le village. Le 21 février 1958, Alexandre Sanguinetti, au nom du CANAC (Anciens Combattants), écrit à Salan pour l'assurer de sa reconnaissance et de son soutien total. Fin avril 1958, M. Neuwirth, maire-adjoint de Saint-Etienne, leader des républicains sociaux dans le département de la Loire, effectue en Algérie une période de réserve. Il deviendra le porte-parole du Comité de Salut Public. Le 26 avril 1958, M. Delbecque, chef de cabinet du ministre de la défense nationale M. Chaban-Delmas, et membre de l'USRAF (cf 1956), organise à Alger une manifestation, encadrée par des hommes du DPU (cf mars 1957). Martel rassemble 50 000 personnes, Lagaillarde 2 000 étudiants. Le 30 avril 1958, en territoire tunisien, 3 militaires français sont exécutés par le FLN : René Decourtreix, de Bausat, Puy-de-Dôme, du 23ème RI ; Robert Richomme, de Vitry-sur-Seine, du 23ème RI ; Jacques Feuillebois, de Touffexille, Calvadod, du 2ème Spahis algériens. Entre le 26 avril et le 13 mai 1958, se réunissent presque tous les soirs : pour les militaires, le colonel Thomazo ; pour les UFF (Poujadistes) le Dr Lefebvre, Goutailler, Ortiz ; pour la contre-révolution Martel et Crespin ... Le comité des « Sept » précède les CSP : Lagaillarde, Martel, Dr Lefebvre, Goutailler, Crespin, Maître Baille. Au cours du mois de mai 1958, de nombreux membres du comité directeur de l'USRAF vont se retrouver à Alger : Jacques Soustelle, MM Picard, Dumont ... Le 9 mai 1958, le général Salan adresse au président de la République un télégramme : « L'Armée est troublée par le sentiment de sa responsabilité ... on ne saurait préjuger sa réaction de désespoir. » Le record des communications téléphoniques et télégraphiques Paris-Alger Alger-Paris est établi entre le 10 et le 13 mai 1958 : Cherrière correspond avec Martin, Martin avec Martel, la Cagoule avec tout le monde, Gignac avec les anciens d'Indo ... Le 11 mai 1958, le prince Napoléon assiste à une messe en l'église Saint-Charles d'Alger. Le 12 mai 1958, le général Salan téléphone en personne au secrétariat général du Comité d'Action des Associations Nationales d'Anciens Combattants (CANAC) à Paris : « L'Armée d'Algérie est résolue à ne plus consentir le moindre abandon. Je demande le soutien des associations d'anciens combattants. » Le même jour, à 21 heures, une réunion se tient chez le Dr Lefèvre à Hydra : Martel, Crespi, Me Baille, Goutailler, Ortiz, Kerdavid, Lagaillarde Le 13 mai 1958, la contre-révolution s'empare, grâce à Martel et Lagaillarde, du Gouvernement Général d'Alger. Le colonel Lacheroy est nommé directeur du SIAP à Alger : il sera porte-parole du premier Comité de Salut Public, nommé par Salan. Le 15 mai 1958, Jeune nation (cf 1949) est dissout Dans la nuit du 17 au 18 mai 1958, le commandant Vitasse et le capitaine Lamouliatte quittent l'aérodrome d'Alger-Maison Blanche à bord d'un avion militaire pour le terrain de Pau, où ils rencontrent, entre autres, les colonels Château-Jobert et Brothier et le général Miquel ... Le 18 mai 1958, le Dr Lefebvre patronne la candidature de 4 suppléants au CSP : Crespin, adjoint de Martel, Goutallier, adjoint du Dr Lefebvre, Ortiz, adjoint de Lagaillarde, et Roseau, président des lycéens et collégiens. Le même jour, création de « Jeunesse Française ». Le 19 mai 1958, Vitasse rencontre le général Descours (cf 1957) : « général Descours entièrement d'accord stop actionnera 8e R.M. et civils au top lancé par Alger ... général Cherrière a pris contact avec général Descours ... il a été convenu avec lui que 2 compagnies paras seraient posées à Lyon-Bron ...» Le 21 mai 1958 : « ... continuons à préparer intervention 2 régiments paras sur capitale stop et éventuellement 2 compagnies sur Lyon-Bron...» Le 22 mai 1958 les Comités de Salut Public Le 28 mai 1958, venant d'Alger, le général Dulac, représentant le général Salan, arrive en mission spéciale à Colombey-les-Deux-Eglises. De Gaulle fait transmettre à Salan le message suivant : « Vous direz au général Salan que ce qu'il a fait et ce qu'il fera, c'est pour le bien de la France. » Le 29 mai 1958, le colonel Jeanpierre (1er REP) s'écrase avec son hélicoptère abattu par le FLN : il meurt sur le coup ... Quelques jours plus tard, son chef direct, le général Massu, déclare : «Mon colonel, nous vous le jurons, nous mourrons plutôt que d'abandonner l'Algérie française ... » Les légionnaires du 1er REP écoutent ce serment. Parmi eux Degueldre, Dovecar ... Crédit: PNHA N° 193 02/2011 (à suivre) |
| | | Invité Invité
| Sujet: OAS : son histoire depuis 1899 (chap: 3)... Ven Aoû 09 2013, 13:02 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: OAS:son histoire depuis 1899............4ème partie. Ven Aoû 09 2013, 13:26 | |
| OAS : son histoire depuis 1899 chap: 4 Septembre 1960 à fin avril 1961: de la naissance de l'OAS aux commandos Delta.. Le 5 septembre 1960, De Gaulle : « L'Algérie algérienne est en marche... » Le 6 septembre 1960, dans le magazine Vérité-Liberté, paraît le Manifeste des 121 (intellectuels, universitaires et artistes), sous-titré « Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie » Le 15 septembre 1960, le général Salan : « Nul n'a le droit de décider l'abandon d'un territoire où s'exerce la souveraineté de la France, plus particulièrement en ce qui concerne l'Algérie. » Salan est convoqué en métropole par Pierre Messmer, ministre des armées, et se voit notifier l'interdiction de retourner vivre en Algérie. Quelques jours plus tard, Salan s'installe en Espagne avec son aide de camp, le capitaine Jean Ferrandi. Le 15 octobre 1960, le général Jouhaud, qui a sollicité une retraite anticipée, revient en Algérie. Le 3 novembre 1960 s'ouvre le procès des Barricades : Ortiz est condamné à mort par contumace, Lagaillarde est condamnée à 10 ans, Martel à 5 ans, Ronda à 3 ans, Susuni à 2 ans avec sursis, le Dr Lefèvre et Laquière sont acquittés. Lagaillarde, Ronda et Susini, à qui le tribunal accorde la liberté provisoire, en profitent pour gagner eux aussi l'Espagne. Dès l'automne (novembre ?) 1960, le lieutenant (1er REP) Roger Degueldre devient actif dans la « résistance ». Le 12 novembre 1960, se réunit à l'Elysée un Conseil secret de la guerre d'Algérie : Michel Debré, 1er ministre, Roger Frey, ministre délégué, Jacques Foccart, secrétaire général de la Communauté, Pierre Lefranc, chargé de mission à la Présidence de la République, Paul Jérôme, importateur de cacao (Cameroun) et ancien secrétaire général de l'Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (accessoirement ami de Foccart), René Legros, banquier et capitaine de réserve, qui a rendu de nombreux services à l'UNR : l'idée d'une sécession de l'Algérie (sous direction « européenne ») est évoquée. Le 15 novembre 1960, à Alger, Legros rencontre Jouhaud ; Legros est accompagné de M. Gérard, ingénieur-chimiste, président de l'Amicale des Artilleurs Coloniaux, capitaine de réserve lui aussi et animateur du CANAC ... objectif : la création d'une République Française d'Algérie ! Le 23 novembre 1960, Delouvrier, délégué général de l'Algérie, qui a demandé à être relevé, est rappelé à Paris. « L'ensemble du territoire métropolitain est réparti en 3 wilayas : Paris wilaya « centre » et wilaya « périphérie » (1 et Ibis) ; Nord et Est de la France wilayas 2 et 2bis ; Lyon est sous la coupe de la wilaya 3 qui rayonne au nord jusqu'à Dijon, au sud jusqu'à Toulouse, à l'est englobe tout le Dauphiné et les 2 Savoies, et à l'ouest s'étend au-delà du Cher, (soit 12 départements de la 8ème Région, les Hautes-Alpes et 6 départements de la région de Dijon.). La population musulmane, contrôlée par cette wilaya 3, dépasse 100 000 âmes (dont 27 000 à Lyon) et chaque mois une somme de 42 millions d'anciens francs est collectée par le FLN à l'intérieur de cette zone (500 millions pour toute la métropole). » Le Progrès Soir 25 novembre 1960 Le 28 novembre 1960, Legros retourne à Alger rencontrer Jouhaud... Le 7 décembre 1960, Legros retourne à Alger, accompagné de Jérôme, rencontrer Jouhaud ... Du 9 au 13 décembre 1960, De Gaulle se rend en Algérie : le 9, à Aïn-Temouchent, des garçons décidés doivent le poignarder. Mais on a demandé aux dirigeants du FAF (cf 16 juin 1960) de ne rien faire sans l'accord de l'Armée : le FAF s'incline et l'attentat projeté n'a pas lieu. De Gaulle a prévu d'achever son périple à Philippeville : un commando civil a prévu de mitrailler De Gaulle à courte distance sur le chemin de l'aéroport : un membre du commando, ancien de l'Irgoun (organisation militaire israélienne créée en 1931 et intégrée à l'armée israélienne en 1948), a parlé à des coreligionnaires et les services secrets israéliens, informés, alertent De Gaulle qui annule son étape et rentre en France. Le FAF sera dissout et 600 Européens arrêtés ... Le 12 décembre 1960, 81 morts. Le 14 décembre 1960, Jouhaud se rend à Paris : à Orly l'attendent Legros, Jérôme et le commandant Leroy, ancien aide de camp de Jouhaud. Il se rend chez M. Frey. Auparavant il avait déjeuné avec Legros et Jérôme. Jouhaud fixe ses conditions : respect de la souveraineté française, exécutif commun aux 2 communautés, présence de l'armée et du drapeau français .. . Alexandre Sanguinetti, collaborateur de Frey, essaye lui aussi de convaincre Jouhaud. En décembre 1960, des dissidents de La Nation française, convaincus de l'urgence du moment, lancent L'Esprit public, revue qui passe pour être le porte-parole officieux de l'Organisation secrète. Début 1961, René Villard est le chef du réseau France Résurrection. De Galbert trouve la mort dans un accident d'auto. Le 2 janvier 1961, le général Salan reçoit à Madrid Poujade. Pour le référendum du 8 janvier 1961 sur l'autodétermination, Bitterlin (cf juillet 1959) se signale par une campagne franco-musulmane. Le 9 janvier 1961, Lagaillarde lance de Madrid un appel aux armées : « Européens et musulmans, hommes et femmes, soldats, hommes des villages et des campagnes, unissez-vous, car nous allons nous battre. » Le 24 janvier 1961, la « section de surveillance des travaux parlementaires » de l'OAS envoie une lettre aux députés. Le 25 janvier 1961, Claude Paintre (FAF) et Dauvergne poignardent maître Popie pour avoir prêché la collaboration avec le FLN. Le 30 janvier 1961, le général Salan reçoit à nouveau Poujade. Le 10 février 1961, au 12ème étage de la tour de Madrid hôtel Princessa place d'Espagne à Madrid (l'OAS Madrid comptera une centaine de militants) en Espagne, 3 hommes entourent le général Salan : Lagaillarde, Susini et le capitaine (UT) Marcel Ronda. Ils mettent en place le premier organigramme (le colonel Godard, à qui l'on doit cet organigramme, reprendra les structures du FLN de la bataille d'Alger) de ce que sera l'organisation dont le nom initial était Organisation Action Secrète ; le terme Action est modifiée sous la suggestion de Madame Lagaillarde qui lui préfère Armée (référence à l'Armée Secrète de 1942) ; tous approuvent le choix d'autant que les initiales restent les mêmes : O. A. S. Ces initiales rappellent aussi l'OSAR(N) de 1936 ... Lagaillarde convoque Athanase (dit Tassou) Georgopoulos en vue d'une mise en place de l'organigramme de la future organisation à Oran : Georgopoulos fait le déplacement avec Georges Gonzales. L'Oranie avait déjà une structure organisée par des civils dès les barricades d'Alger... Beaucoup de militaires vont s'investir moralement et psychologiquement dans la bataille psychologique engagée en 56-57, passant comme un contrat d'honneur avec les populations indigènes et, en conséquence, ne pourront jamais accepter ce qu'ils appelleront une politique "d'abandon". Cet investissement poussé jusqu'au bout de sa logique en amènera plusieurs à s'engager dans l'O.A.S. Le 15 février 1961, dans l'Oranais, près de Mostaganem, à environ 80 km au nord-est d'Oran, un premier maquis « Algérie française » est mis sur pied par 2 officiers chevronnés : son fondateur est le comte André de Brousse de Montpeyroux, capitaine de réserve à la tête d'une SAS en 1957 (grand blessé de la 2nde Guerre Mondiale, 2 Croix de guerre, Médaille militaire, Légion d'honneur, ex Corps Francs puis Ceux de la Résistance). Le chef du commando est le capitaine de l'Armée de l'air Jean-René Souètre, ancien du Groupement des Commandos Parachutistes de l'Air (5 citations dont 2 à l'ordre de l'armée, Croix de la valeur militaire, Légion d'honneur), qui dispose d'une troupe d'une vingtaine de militaires et de civils (René Villard et son réseau France Résurrection) ... Ce maquis comporte aussi des juifs et des musulmans aux ordres du cheikh Tekouk ben Tekouk ... Le Comte de Charbonnières assurait la liaison avec l'Organisation Grand O (cf 1955) à Paris. ... le maquis est encerclé le 23 février 1961 par les gendarmes mobiles qui capturent 9 des leurs, dont le comte et le capitaine, une partie de ses hommes s'enfuit avec 400 armes et se fondent dans d'autres maquis en formation. Le dernier jour de février 1961 paraît le premier tract de l'O.A.S. ronéotypé à plusieurs milliers d'exemplaires et adressé à la population. Les Algérois le trouvent au matin du 1er mars 1961 dans leur boîte aux lettres. C'est le véritable acte de baptême de l'O.A.S. : « L'Union sacrée est faite. Le front de la résistance est uni ! Soyez certains que nous nous dresserons tous ensemble, les armes à la main, contre l'abandon de l'Algérie, et que la victoire est assurée si nous savons la mériter. Dans le calme et la confiance, tous debout et tous unis. Vive la France ! L'Organisation Armée Secrète. » En mars 1961, le général Challe prend une retraite anticipée. Le 6 mars 1961, les trois lettres OAS peintes au goudron apparaissent sur les murs d'Alger avec le slogan « Algérie française ». Quelques jours plus tard, sur des affiches, apparaîtra le célèbre « L'OAS frappe où elle veut, quand elle veut. ». En avril 1961, Pierre Sergent quitte son commandement à Chartres pour rejoindre clandestinement l'Algérie. Le 9 avril 1961, l'OAS unifie (presque) tous les « mouvements de résistance ». Le 19 avril 1961, proclamation de Martel dans son bulletin « La Voix du maquis »... Il se place aux ordres du général Salan et invite ses fidèles à rejoindre l'OAS et, en métropole, « France-Résurrection » et « Ici la France ». Le même jour, tract de l'OAS déposé dans la boîte aux lettres des Algérois : « Policiers, C. R. S., vous qui appartenez aux forces de l'ordre, sachez que le moment du choix est proche. Souvenez-vous du sort des miliciens, 10 000 d'entre eux furent fusillés pour avoir cru que l'on pouvait marchander avec la patrie. Aujourd'hui, car il est encore temps, prenez résolument parti. Sabotez les ordres du pouvoir infâme. Transmettez de faux renseignements à vos supérieurs convaincus de trahison. Organisez vos propres réseaux de résistance. Tenez-vous prêts à rejoindre l'armée nationale à l'heure du soulèvement. » Le 22 avril 1961, c'est le putsch des généraux : le général Faure est chargé d'organiser le coup d'état sur Paris : la police l'arrête 91 avenue Niel, au domicile du commandant Bléhaut ; il y a, outre Faure et Bléhaut, les commandants François Azaïs, Robert Casati et Pierre Mouchonnet ainsi que le capitaine Philippe de Saint-Rémy, l'un des aides de camp du ministre des anciens combattants. Puis 4 civils : le docteur Henri-Pierre Cathala (fils d'un professeur de l'Académie de médecine) ; M. Le Conte, directeur d'une société de crédit ; Joseph Léger, préfet en congé spécial ; François Thévenin, maître d'externat à Janson-deSailly... M. Bernard Sabouret-Garat de Nedde, chef de service à l'EDF, arrive en retard et fait demi-tour en voyant la police à l'entrée de l'immeuble : c'est dans sa voiture que devait être découverte à la fin du mois une liste codée d'officiers, ainsi que le plan d'investissement de Paris (plan « Godard »). Les réseaux clandestins de l'OAS-Métro étudient les tableaux des égouts de Paris, la documentation sur les accès souterrains de l'Elysée, enfin les plans des couloirs et des tunnels du métro, devant être utilisés, le cas échéant, par les commandos lancés à l'attaque des postes-clés. Les généraux, tous 5 étoiles, se sont partagé les tâches : Challe a le commandement militaire, Salan les affaires civiles, Zeller les affaires économiques et Jouhaud la logistique. Ils ont l'appui du 1er Régiment Etranger de Parachutistes (1er REP) dont le commandant (par intérim) est Hélie Denoix de Saint-Marc (métro, déporté à 19 ans à Buchenwald) , des Commandos Parachutistes de l'Air , du 14eme RCP et d'autres Régiments . Le même jour, on note la présence « fortuite » à Alger du général Gobern-Smith, attaché militaire américain à Paris. Le 23 avril 1961, à Alger, les animateurs de l'activisme local sont réunis dans un garage situé en bordure du port : une cinquantaine de responsables : OAS-Madrid, FAF (Zattara, Vigneau cf juin 1960), France Résurrection (Villard), Jeune Nation (Sidos 1949), Degueldre ... En fin de journée, De Gaulle parle: « le quarteron de généraux ... le pronunciamento ... » et appelle civils et militaires à ne pas obéir aux généraux... (Personne n'a pensé à brouiller la retransmission). Le 24 avril 1961, les généraux Salan, Jouhaud, Challe, Zeller, Petit, Gardy et les colonels Argoud, Broizat, Gardes et Godard sont destitués. Le général de Larminat : « J'attends avec intérêt que partie perdue, ils me fassent part de leur suicide, seule solution qui puisse les sauver du total déshonneur. » Le 25 avril 1961, le général Challe, peut-être influencé par son ancien chef d'état-major, le colonel Georges de Boissieu*, décide de se rendre, bientôt suivi par le général Zeller (camouflé quelques jours chez un parent à Alger) : ils seront incarcérés à la Santé. Les autres généraux engagés les rejoignent progressivement : Bigot, Nicot, Gouraud, Petit ... Le même jour, le dernier essai nucléaire aérien a lieu à Reggane : il aurait été déclenché pour que l'engin ne tombe pas entre les mains des généraux putschistes ... Dans la nuit du 25 au 26 avril 1961, les généraux Salan et Jouhaud quittent Zéralda et le 1er REP pour trouver refuge chez un colon proche de Martel : ce dernier cachera (certains diront séquestrer) Salan. Le 26 avril 1961, un officier connu de tout l'état-major (?) remet à Susini 6 millions d'anciens francs prélevés sur les fonds spéciaux des autorités gaullistes. Le 27 avril 1961, un décret gouvernemental instaure un haut tribunal militaire pour juger les généraux du putsch. Le 28 avril 1961, le général Salan appelle à « l'union sacrée de tous les Algériens ». Fin avril 1961, Degueldre crée les commandos Delta de l'OAS dont le chef est le sergent (1er REP) Albert (dit « Bobby ») Dovecar (né en 1937 en Croatie). Le FLN jette une grenade à Constantine rue du sergent Atlan qui blesse 27 personnes. Un tract OAS dans les boîtes aux lettres d'Alger : « Français d'Algérie, Mgr Duval a décidé de mettre la religion au service d'une politique. Il fera lire dimanche dans toutes les églises d'Alger un sermon dans lequel il condamne les « insurgés égarés ». Nous ne pouvons apporter la contradiction dans un lieu saint. C'est pourquoi nous vous demandons de faire dimanche 30 avril la grève des églises. Dieu vous pardonnera. » La consigne fut largement suivie. Eric Safras * à ne pas confondre avec son cousin, le colonel Alain de Boissieu, gendre du général De Gaulle [b] Crédit: PNHA (A suivre) |
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| Sujet: OAS : son histoire depuis 1899..........5eme Partie . Ven Aoû 09 2013, 13:44 | |
| OAS : son histoire depuis 1899 chap: 5 Septembre 1961 à mars 1962 Le 20 septembre 1961, déclaration du général Ailleret : « ... tout en poursuivant la lutte contre la rébellion fellagha dans laquelle elles sont engagées à plein ... nos forces armées doivent par ailleurs: - apporter leur concours aux forces de police chargées de neutraliser la soi-disant OAS ...» Le 21 septembre 1961, Degueldre lance trois de ses équipes dont un commando Delta qui doit envahir la station émettrice du cap Matifou. Le 25 septembre 1961, lors d'une émission-pirate, Salan ordonne à tous les Européens de pavoiser aux couleurs de l'OAS : pavillon noir frappé de la croix celtique blanche. Le 26 septembre 1961, les fanions OAS sont moins nombreux que les fanions tricolores, lesquels étaient à tous les balcons (on dit que les commerçants ont épuisé leurs stocks d'étoffe noire). Un arrêté du même jour restreint l'emploi de certaines armes de chasse: la canne-fusil par exemple ! Le 29 septembre 1961, l'OAS-Métro diffuse un message de Salan aux 28 000 maires de France. Le 30 septembre 1961, le commissaire Goldenberg est abattu au volant de sa voiture. Fin septembre 1961, il n'y avait pas un seul immeuble d'Alger structuré. L'OAS commençait à prendre forme au niveau du quartier. Le capitaine Branca, ancien du 2ème REP, accompagné du capitaine Montagnon, rejoignent l'OAS à Alger. En septembre 1961, on attribue à l'OAS 763 explosions et 9 morts. En octobre 1961, l'avocat Pierre Lemarchand, ancien résistant dans le mouvement « Défense de la France », ancien responsable du RPF gaulliste dans la Seine, met en place les modalités de lutte contre l'OAS avec Roger Frey, ministre de l'intérieur, et Alexandre Sanguinetti, adjoint au cabinet. Le 12 octobre 1961, le lieutenant Degueldre manque de se faire arrêter quand la police, renseignée par un de ses collaborateurs, encercle son PC du boulevard Marcel Duclos, mais son second Bobby Dovecar et 5 membres du commando Delta sont pris et de nombreux documents saisis. Un décret du 21 octobre 1961 relatif à l'armement des fonctionnaires des compagnies républicaines de sécurité (CRS) : ils sont autorisés à détenir et à porter dans l'exercice ou à l'occasion de leurs fonctions ... fusils-mitrailleurs et lance-grenades à fusil. Dans la seule journée du 31 octobre 1961, l'OAS fait exploser à Alger plus de 70 plastics. En octobre 1961, on attribue à l'OAS 13 morts. En novembre 1961, 2 officiers sont envoyés par Alger à Oran : le commandant Julien Camelin (légionnaire), qui sera chargé d'Oran, et le lieutenant de vaisseau Guillaume, l'intérieur (Mostaganem, Sidi-Bel-Abbès). Le décret du 7 novembre 1961 précise le statut des harkis. Le même jour, c'est le 1er essai nucléaire souterrain à In Ecker au sud de Reggane et 150 km au nord de Tamanrasset. Le 18 novembre 1961, William Lévy, le secrétaire général de la Fédération algérienne du parti socialiste SFIO à Alger, est abattu d'une balle dans la tête, malgré les consignes de Salan. Par qui et pourquoi ? Des personnes se réclamant de l'OAS revendiquent bien l'assassinat, mais qui sont-ils ? Ce crime place Salan dans une position délicate. Il adresse même à Guy Mollet une lettre pour lui exprimer sa réprobation. Fin novembre 1961, une patrouille de gendarmerie montée sur half-tracks remonte la rue Michelet, en plein cœur d'Alger. Les commandos Z de Susini, conduits par Leroy et Villars, l'attaquent avec 2 cocktails Molotov et une grenade incendiaire : 4 gendarmes sont tués, enfreignant la consigne formelle de Godard, interdisant d'ouvrir le feu sur des hommes qui portent un uniforme français. Dès le lendemain, Susini intègre officiellement ses troupes à l'OAS : il confie à 3 capitaines de la Légion 3 secteurs clés d'Alger : le capitaine Pierre Montagnon prend la direction d'Hussein-Dey, Maison-Carrée est confiée au capitaine Le Pivain, Alger centre au capitaine Branca. Ils sont bientôt rejoints par l'ex-sous-préfet Achard. Ils vont prendre pour cible le MPC (cf juillet 1959). « France-Soir » du 30 novembre 1961 indique que le MPC a «carte blanche pour liquider l'OAS». Bitterlin se camoufle à Alger sous le nom de Jacques Dula. Avec Goulay, un blanchisseur de l'Arba, gaulliste et adjoint de Bitterlin, ils entrent en contact à Paris avec Lemarchand et Dominique Ponchardier, longtemps chargé du « service d'ordre» du RPF, puis agent secret qui, sous le pseudonyme d'Antoine Dominique, écrit des romans d'aventures dont le héros s'appelle « le Gorille » et les acolytes « les barbouzes »... Ils recrutent Jim Alcheik (né en 1931 à Duperré), Européen le plus titré dans les arts martiaux japonais et directeur d'une école de karaté : la moitié des spécialistes en arts martiaux entraînés par Alcheik sont Vietnamiens et ne passeront donc pas inaperçus dans les rues d'Alger ! En novembre 1961, on attribue à l'OAS 28 morts. En décembre 1961, un navire de débarquement de la Marine Nationale, la Laïta, est amarré au môle de l'amirauté dans le port d'Alger avec une mission précise : contrer les émissions pirates de l'OAS grâce à un matériel d'écoute sophistiqué. De nuit, les membres d'un club de plongée disposent une chambre à air remplie d'explosifs sous la ligne de flottaison de l'embarcation. L'explosion provoque une importante voie d'eau dans le compartiment des machines. Le Laïta, inutilisable, devra être remorqué à Mers el-Kébir. Un marin est mortellement blessé dans l'opération. Dans « France-Soir » du 2 décembre 1961, sous le titre « Les « barbouzes » arrivent », Lucien Bodard, définissait leur mission : « Très prochainement, les autorités vont employer les principes de la guerre secrète contre l'organisation de l'Armée Secrète (OAS)... L'objectif c'est de décapiter l'OAS en arrivant à détecter et à capturer les 10 hommes qui, à eux seuls, l'ont créé et l'animent ...En réalité, les événements de ces derniers mois ont prouvé que le gouvernement était trahi dès qu'il voulait faire procéder à l'arrestation des chefs de l'OAS en se servant des moyens normaux... Cette force de choc sera indépendante. Les nouvelles formations anti-OAS ne feront partie d'aucune hiérarchie classique. Ce seront des organismes autonomes, sans sujétion à l'égard des autorités normales, agissant par leurs propres moyens et ne dépendant que des instances les plus hautes. Ils agissent largement en dehors de l'armée et de la police. Avant tout, cette nouvelle force sera secrète. Un secret absolu couvrira les activités et surtout l'identité des membres des formations anti-OAS. Cette force appliquera les méthodes des commandos et de la guerre secrète. Il s'agira non seulement pour elle d'avoir des «tuyaux» mais de les exploiter immédiatement et de façon décisive. Tout se passera sans papiers, sans rien. Les transmissions et les communications seront réduites au minimum, de façon à ne pas donner l'alerte. » Cet article qui souleva l'indignation et l'inquiétude de la population européenne d'Algérie sous-entendait, en réalité, qu'il ne s'agissait pas, là, des barbouzes déjà en place et que les « Delta » du Lieutenant Degueldre, à Alger, traquaient sans répit, mais d'une nouvelle vague d'arrivants bien plus redoutables : Le 5 décembre 1961, 200 inspecteurs de police de métropole arrivent à Alger : la « force C », préparée en grand secret par Michel Hacq, directeur de la Police Judiciaire au ministère de l'Intérieur et installée dans les locaux de l'école de police de Hussein-Dey et gardée par les chars de la gendarmerie mobile. Le 12 décembre 1961, Bitterlin et Goulay tombent dans une embuscade en plein Alger : Goulay, sérieusement blessé, est hospitalisé à Maillot. Quelques jours plus tard, Bitterlin va le voir en compagnie de Lemarchand, de passage à Alger : une 403 de l'OAS ouvre le feu sur eux ; la foule de Bab-el-Oued s'en prend aux barbouzes et il faudra l'arrivée d'un commando de la force C pour dégager les hommes de Bitterlin. Le 26 décembre 1961, directive sur P « Action des forces armées contre les organisations factieuses » : « Face à une insurrection armée se protégeant derrière des manifestations populaires, une troupe [...] devra ouvrir le feu sans hésitation, tout en prenant toutes précautions pour ajuster ses tirs sur les éléments armés et épargner les populations utilisées comme écran par les insurgés. » «C'est ainsi que les pertes en vie humaine seraient réduites au minimum. » Le 31 décembre 1961, un commando Delta, qui a repéré une planque de barbouzes rue Faidherbe, expédie 7 roquettes sur la façade de la villa. Après 20 minutes de fusillade, les Delta se retirent. Bilan : 1 mort de chaque côté. En décembre 1961, on attribue à l'OAS 98 morts. Entre 1961 et 1963, 800 officiers, autant de policiers et 400 administrateurs civils sont renvoyés de la fonction publique ... En 1962, le maréchal Juin (né en 1888 à Bône) sera sollicité par le général Salan pour rejoindre l'OAS en Algérie. Tout en écrivant : « Dieu vous aide et vous protège », le maréchal répondit par une fin de non-recevoir et une condamnation de la violence. En 1962, le colonel Groussard prend parti pour le général Salan. Le 3 janvier 1962, à Alençon, attentat OAS-Métro contre un ancien militant du parti communiste algérien, Locussol, conseiller politique du FLN. Le 10 janvier 1962, Bitterlin crée avec Goulay un groupe qui prend le nom de « réseau Talion » et poursuit les activités du MPC. Le 17 janvier 1962, une « nuit bleue » (plasticages OAS-Métro) réveille Paris : une série de plasticages qui culmine de janvier à mars 1962. Le 19 janvier 1962, René Villars (France Résurrection, commando Z) est abattu de 25 balles de PM sur une plage de Fort-de-l'Eau par un commando Delta sous les ordres du capitaine Le Pivain. Le soir même, Le Pivain exécute Leroy (Jeune Nation, commando Z). Le même jour, à 18h45, à Bône, le sous-lieutenant Palvadeau Gilbert, substitut du Procureur militaire, tire plusieurs balles sur deux jeunes qui collent des affiches « Algérie française » : Noël Mei (16 ans) est tué d'une balle en plein cœur et son ami blessé alors qu'il s'enfuit. 20 000 Bônois assisteront aux obsèques. 4 ans plus tard, le sieur Palvadeau était nommé substitut du Procureur de la République au TGI de Troyes ! Le 26 janvier 1962, l'OAS connaît sans doute son apogée : sur son ordre, à 18h00, pour commémorer les Barricades, Alger s'est figée dans le silence. Le général Salan donne des instructions pour que soit répandue « le lundi 29 janvier 1962, en des points judicieusement choisis, de l'huile de vidange à laquelle il aura été mélangé des clous [...] En cas de réactions désobligeantes de la part des services d'ordre, les dérapages pourront être assortis de jets de grenades offensives et aller jusqu'au cocktail explosif ». ... « En bref, il faut créer la peur et la panique, la psychose de la nuit dans les rangs des forces de l'ordre. »... Le 29 janvier 1962, Degueldre, est prévenu de l'arrivée au port de matériel d'impression destiné à la villa Andréa, 8, rue Fabre, à El-Biar, antre barbouze. A l'heure dite, le mandataire livre le matériel ... préalablement lesté de 90 kilos d'explosifs. Quelques minutes après son départ, l'engin explose : 19 barbouzes (Vietnamiens de l'équipe d'Alcheik) périssent dans l'attentat qui, miraculeusement, permet à la police, arrivée sur les lieux, de libérer 3 prisonniers voués à une mort plus que probable après interrogatoire. Traqués, les rescapés d'El-Biar se replient sur l'hôtel Radjah, près d'un quartier arabe où ils se sentent davantage en sécurité. Le même jour, Salan écrit à Debré : « Je vous désigne nommément comme l'assassin du chef de bataillon Rodier. » Le même jour, le colonel Château-Jobert, alias capitaine Conan (1940-1942), un des fondateurs des paras, qui a rallié l'OAS, est promu par Salan à la tête du Constantinois : il arrive à Constantine. Fin janvier 1962, l'OAS-Métro prend le relais, sous l'impulsion de Canal, dit « le Monocle (noir) », et du capitaine Sergent. En février 1962, le général Katz est nommé responsable militaire à Oran. Le 6 février 1962, les Oranais découvrent une édition spéciale de l'Echo d'Oran, avec Salan en couverture et un éditorial de Jouhaud inversé pour faire croire à une édition pirate pour éloigner les soupçons : les 20 000 exemplaires sortis des presses s'arrachent. Le 7 février 1962, une bombe explose dans l'immeuble où vit André Malraux : malheureusement une petite fille de 4 ans, Delphine Renard, est défigurée. Le 8 février 1962, les partis de gauche et les syndicats appellent à la manifestation : malgré l'interdiction du ministère de l'Intérieur, 150 000 manifestants anti-OAS ; pendant 3 heures de violents affrontements, notamment dans la bouche de métro Charonne où on relève 8 morts et des centaines de blessés. Le 9 ou 10 février 1962, le capitaine Le Pivain (commando Delta) est abattu à bout portant à un barrage par une patrouille de gendarmes mobiles. Une foule immense assiste à ses funérailles à Alger. Le 13 février 1962, 500 000 manifestants défilent entre République et le Père-Lachaise où ils accompagnent les cercueils des 8 morts de Charonne : aucune force de police n'est visible. Le 18 février 1962, l'hôtel Radjah, repaire de barbouzes, est attaqué au bazooka. Le même jour, 2 pilotes de réserve de l'armée de l'air, sympathisants de l'OAS, décollent de l'aérodrome de La Senia (Oran) à bord de leurs T6 et vont mitrailler un camp du FLN dans la région d'Oujda au Maroc. Mission remplie, ils se posent sur un terrain de fortune près de Saïda et sont récupérés par des membres de l'OAS locale. Le même jour, un commando OAS-Métro réussit à pénétrer dans l'hôpital du Val de Grâce où était soigné Yves Le Tac, fondateur du SAC. Le 23 février 1962, instruction de Salan à l'intention des Européens d'Algérie : « L'irréversible est sur le point d'être commis ... Dans la forme de guerre que nous menons tout est bon pour démoraliser et neutraliser l'adversaire, consolider nos positions et améliorer nos moyens. Encore une fois, il faut prendre l'armement dans les dépôts de l'adversaire. Il faut prendre l'argent dans ses banques. » Le 25 février 1962, dans son Instruction 29, le général Salan appelle à 1' « accroissement à l'extrême du climat révolutionnaire dans les grands centres urbains », ... « envisager l'utilisation de tous les moyens de la rue tels que les pompes à essence. En particulier il sera recherché les postes particulièrement bien situés (par exemple ceux qui, à Alger, sont échelonnés au nombre de 3 à 150 mètres les uns des autres, sur le boulevard Maréchal-Joffre, peuvent, s'ils sont bloqués pendant % d'heure, donner une coulée d'essence débouchant dans le caniveau, le long de la caserne des Tagarins). L'incendie de cette essence troublera le système des blindés stationnant en permanence devant cette caserne et pourra grâce à la pente, s'étendre jusqu'aux abords de la caserne d'Orléans » Le 27 février 1962, Albert Spaggiari (auteur du casse des égouts de Nice) est arrêté à Villefranche-sur-Mer dans une imprimerie clandestine de tracts pour l'OAS. En février 1962, on attribue à l'OAS 302 morts. A deux reprises le capitaine Gaston, dit « l'homme à la veste de cuir », toujours armé d'un colt 45 et d'une carabine U.S. transformée en lance-grenades, vieux soldat aux 10 citations, ancien patron du commando de chasse du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins, lance 2 implantations OAS en Grande Kabylie, dans le secteur de Bouira. La 1ère en février 1962, la 2nde en mars. Avec la section harkis du commando. En mars 1962, l'OAS à Alger s'intéresse au MNA. Le 8 mars 1962, Roger Frey, ministre de l'Intérieur, ordonne d'arrêter « l'expérience » : l'OAS a gagné la partie contre les barbouzes. Le 15 mars 1962, 6 dirigeants de centres sociaux, dont Mouloud Feraoun, sont exécutés à El-Biar. Qui a agi et pourquoi, même si la collusion de ces dirigeants avec le FLN est avérée ? Degueldre ? Le 16 mars 1962, télégramme : « Ministre d'Etat Louis Joxe demande à Haut Commissaire rappeler que toutes initiatives tendant à installation métropole Français musulmans sont strictement interdites. En aviser d'urgence tous les chefs de SAS et commandants d'unité. » Le 18 mars 1962, à Oran, un commando OAS pénètre dans les locaux de l'Etablissement régional du matériel. Il s'empare des véhicules dans lesquels sont stockés des lots d'armement destinés à être transportés en métropole. La prise est bonne : 209 lance-roquettes antichars ; 83 mitrailleuses de 12,7 mm ; 2 872 fusils, dont on s'apercevra qu'ils sont démunis de leurs percuteurs (des pièces de rechange seront fabriquées localement en un temps record). Éric Safras Crédit :PNHA N°197 (A suivre) |
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| Sujet: OAS: son histoire depuis 1899........partie 6 . Ven Aoû 09 2013, 14:11 | |
| OAS: son histoire depuis 1899 chap: 6 19 mars 1962 au 1er juillet 1962 Le lendemain, 19 mars 1962, à 12h00, c'est le cessez-le-feu ... et le début des massacres ! Tract de l'OAS : « Le cessez-le-feu de De Gaulle n'est pas celui de l'OAS. » Le 19 mars 1962, lors du Conseil des Ministres, De Gaulle : « Que les accords (d'Evian) soient aléatoires dans leur application, c'est certain. » Le 19 mars 1962, le général Ailleret : « Aujourd'hui comme hier, dans la paix, comme dans les combats, l'armée française reste fidèle à la tradition du devoir. » La nuit du 19 mars 1962, à Ouled-Djellal, le commandant de compagnie fait afficher dans les locaux une note de service : « Attention ! Le cessez-le-feu n'est pas la paix ...» Le décret du 20 mars 1962 offre trois solutions aux harkis : - l'engagement dans l'armée régulière - revenir à la vie civile avec prime de licenciement et de recasement - reconduire un contrat de 6 mois pour bénéficier d'un temps supplémentaire de réflexion Le même jour, l'OAS distribue sous forme de tract le dernier appel de Salan : « Je donne l'ordre à mes combattants de harceler toutes les positions ennemies dans les grandes villes d'Algérie. Je donne l'ordre à mes camarades des forces armées, musulmans et européens, de nous rejoindre dans l'intérieur de ce pays, qu'il leur appartiendra de rendre immédiatement à la seule souveraineté légitime, celle de la France. » L'ex-sous-préfet Achard, qui dirige les commandos du secteur Orléans-Marine, distribue le tract suivant : « Les forces de l'ordre, gendarmes mobiles, CRS et unités de quadrillage, sont invitées à se refuser à toute action ... 40 heures de réflexion sont laissées aux officiers, sous-officiers et soldats qui, à partir du jeudi 22 mars 1962 à OhOO, seront considérés comme des troupes au service d'un gouvernement étranger. » A partir des terrasses de Bab-el-Oued, un groupe d'artilleurs OAS bombarde la Casbah au mortier de 60. Le même jour, à Oran, un affrontement entre commandos OAS et militaires fait 10 morts et 11 blessés. Le 21 mars 1962, dans la soirée, les commandos Z tendent une embuscade à la sortie du tunnel des Facultés: lorsqu'apparaît une patrouille de half-tracks de la gendarmerie mobile, ils ouvrent le feu au bazooka, au fusil-mitrailleur et à la grenade : en quelques minutes ils tuent 18 gendarmes et en blessent 25. Degueldre refuse de participer : le Dr Perez prend sa relève avec des commandos baptisés Alpha. Le 22 mars 1962, à Oran, un commando OAS attaque la Banque d'Algérie et rafle 2 milliards 200 millions. Le 23 mars 1962 à l'aube, les équipes OAS de Bab-El-Oued, proclamée « zone insurrectionnelle », sous les ordres de Jacques Achard, 120 hommes environ, brassard tricolore frappé du sigle OAS, arme à la main, interdisent l'entrée du quartier à l'armée française ... Le 24 mars 1962, à lOhOO, 2 camions d'appelés pénètrent dans Bab-el-Oued, dérapent sur l'huile de vidange répandue la veille et sont aussitôt encerclés : les soldats refusent de livrer leurs mitraillettes. Un appelé musulman arme son PM. Peut-être tire-t-il ? Un homme de l'OAS est tué. La riposte fait 7 morts et 11 blessés. Le 25 mars 1962, à Oran, les forces de l'ordre, renseignées par un sympathisant OAS « interrogé » à Paris, encerclent l'immeuble du Panoramic boulevard du Front-de-Mer : au 14ème étage, après une courte bataille, Jouhaud et ses 2 adjoints, le commandant Camelin et le lieutenant de vaisseau Guillaume (le « crabe-tambour »), sont arrêtés. Le 25 mars 1962, allocution de Christian Fouchet : « Rien n'est perdu si vous avez les yeux ouverts. L'attachement émouvant que vous avez pour votre pays, comment ne pas le comprendre, comment ne pas le partager ? Ceux qui vous disent de vous abandonner aux tentations du désespoir, vous mentent et vous trahissent. Je vous le dis parce que je viens d'en faire l'expérience vécue : sachez que le monde entier - je dis bien le monde entier -, toutes les nations du monde, pratiquement sans exception, se ligueraient contre vous si vous vouliez revenir, tenter de revenir à ce qui a été décidé et conclu [...] Pour eux, qu'ils le sachent, il n'y a pas de salut. Mais vous au nom du ciel, ne vous solidarisez pas avec eux. Chassez-les, car rien n'est perdu. » Le lundi 26 mars 1962, le colonel Vaudrey, qui a repris les rênes de l'OAS sur Alger, et Jean Sarradet, organisent une manifestation populaire afin de porter secours à la population de Bab-El-Oued, encerclée. Salan, de son PC au 5ème étage d'un immeuble de la rue Defontaine : « Non, les Algérois ne laisseront pas mourir de faim les enfants de Bab-el-Oued. Ils s'opposeront jusqu'au bout à l'oppression sanguinaire du pouvoir fasciste. » Les manifestants « drapeaux en tête, sans armes » avait précisé l'OAS, envahit le plateau des Glières. Un premier barrage militaire, rue Charles-Péguy, est débordé. Un second, rue d'Isly, est gardé par le 4ème RTA (chef de corps colonel Goubard). C'est la tuerie. Les tirailleurs musulmans ouvrent le feu sur la foule où personne n'est armé : 80 morts et plus de 200 blessés ! L'hypothèse de la provocation de l'OAS ne tient pas : si un tireur avait tiré au FM sur les carrés de CRS, il y aurait eu des morts et sûrement plus de 8 blessés, (la guerre d'Algérie de Pierre Montagnon) Le 26 mars 1962, à Tunis, le ministre des affaires étrangères : « Décoloniser ... c'est dépeupler ... réduire considérablement le ramassis de Portugais, de Maltais, d'Espagnols, d'Italiens, devenus Français d'Algérie. » Le 27 mars 1962, Edmond Jouhaud est incarcéré à la Santé, dans des conditions scandaleuses dans le quartier où naguère se trouvaient les détenus FLN. En mars 1962, est créé au sud-ouest d'Alger le maquis le plus important, celui de l'Ouarsenis : dans son fief du douar des Beni-Boudouanne, le bachaga Boualam, qui s'est toujours conduit en partisan de l'Algérie française, dispose de 200 à 300 harkis modestement armés. L'idée est lancée d'ancrer un pôle « Algérie française » dans son fief pour affirmer la volonté des Français et des musulmans de vivre ensemble. A cet effet, Salan envoie Gardes, Branca, Montagnan, Pouilloux, Bernard, les lieutenants Prohom et Poste, les sous-lieutenants Delhomme, Holstein, Castillo et Madaoui (musulman) à la tête d'un commando de 80 hommes qui quitte clandestinement Alger par le train, dans la nuit du 27 au 28 mars. Débarqué dans la région de Miliana, le commando intègre un petit maquis local. Puis, la nuit suivante, il gagne Lamartine, le PC du bachaga. Il y a 120 kilomètres à parcourir en traversant une région contrôlée par l'armée française. Signe des complicités rencontrées au sein des unités régulières, un peloton d'au- tomitrailleuses leur ouvre même la route (ce fait sera étouffé pour éviter des ennuis à des capitaines ou commandants). Au matin du 29 mars 1962, le commando occupe 2 postes tenus par des harkis de Boualam et une unité d'artillerie formée de jeunes du contingent. Le chef du commando annonce prendre possession des sites au nom de l'OAS, les appelés devant être renvoyés en métropole. La réaction militaire depuis Orléansville et Oran est violente. Des renforts sont acheminés. L'aviation intervient : des Corsair de l'Aéronavale bombardent au napalm l'un des points occupés. Les T6 de l'Armée de l'Air attaquent aussi. L'éclatement est inévitable. Des éléments se replient sur la vallée (Gardes et Branca parviennent à regagner Alger). D'autres tiennent quelques jours, aidés par les habitants. Dans la nuit du 31 mars 1962, le maire d'Evian est tué par une charge de plastic placée sur le bord de sa fenêtre. Dans le seul mois de mars 1962, Alger connaît 900 attentats. Le 2 avril 1962, le chef de l'Etat signe le décret renvoyant Edmond Jouhaud devant le haut tribunal militaire. Le 3 avril 1962, un commando OAS fait irruption dans la clinique Beau-Fraisier, une des bases de repli de Si Azedin, chef FLN de la Zone Autonome d'Alger : 9 morts et plus de 30 blessés. Le 3 avril 1962, de Gaulle au Comité des Affaires Algériennes (Paris) : « il faut se débarrasser sans délai de ce magma d'auxiliaires qui n'a jamais servi à rien. » (à propos des harkis) Le 6 avril 1962, une opération militaire a raison de Montagnon et Holstein (maquis de l'Ouarsenis cf 28 mars 1962) : 7 officiers et 86 hommes sont arrêtés. Le 7 avril 1962, exploitant des renseignements fournis par les prisonniers de l'Ouarsenis (cf fin mars), les forces de police encerclent l'immeuble 91 boulevard de Télemly, à la Robertsau : dans un des appartements sont réunis Pérez, Degueldre, Achard et le capitaine Murât. Ils sont arrêtés et Degueldre transféré en métropole. Le soir-même, les Deltas de l'OAS attaquent la caserne des Tagarins au mortier. L'adjoint de Degueldre, Nocetti, et le capitaine Murât font équipe pour tenter d'assurer la relève mais ils n'ont pas l'aura du lieutenant du 1er REP. Le 9 avril 1962, un dernier groupe (maquis Ouarsenis) commandé par le commandant Bazin du 5ème RTA se heurte à une katiba de l'ALN : Bazin et plusieurs de ses hommes sont tués. Les rescapés, dont certains blessés, sont contraints de se réfugier dans des postes militaires où ils sont aussitôt faits prisonniers. Le 11 avril 1962, le Haut tribunal militaire se réunit pour juger Edmond Jouhaud. Le 13 avril 1962, à 22h00, Edmond Jouhaud est condamné à mort. Le 14 avril 1962, lors du Conseil des ministres, Michel Debré remet au général De Gaulle une lettre de démission de 25 pages. Dans sa directive du 15 avril 1962, le ministre des Armées demande le désarmement immédiat de tous les harkis, de ne plus laisser de délai de réflexion et « d'assurer le regroupement sous protection des unités militaires, harkis et familles qui se sentent menacés et n'auront pas choisi le licenciement ... Toutes opérations de désarmement doivent être terminées le 15 avril et dissolution toutes harkas 1er mai. » La note de service du général de brigade Guillard du 16 avril 1962 précise que « une trop large diffusion de cet avantage (transfert des harkis menacés) risquerait de provoquer un afflux de demandes qui nous conduirait à opérer un tri sévère et à refuser le bénéfice de la mesure pour un nombre important de candidats. » Le 20 avril 1962, l'ex-adjudant-chef para Jean-Marie Levanceau, qui s'est proposé pour négocier un accord entre l'OAS et les messalistes du caïd Belhadi (cf 28 août 1961), est emmené en voiture au PC de Salan 23 rue Defontaines : le capitaine Lacoste (celui qui avait arrêté Degueldre le 13) le suit : Salan et Ferrandi sont arrêtés. Après cette date, l'OAS n'a plus de chef unique. Gardy commande bien à Oran, Château-Jobert à Constantine et Susini à Alger, mais les liaisons sont coupées entre les 3 groupes. Chacun mène sa barque. Il en est de même aux échelons inférieurs et, faute d'encadrement, l'anarchie règne La radio et la presse publient un communiqué rappelant qu'il est interdit de circuler et de stationner sur les terrasses des immeubles et sur les balcons et que « le feu sera ouvert sur les contrevenants à partir du 23 avril 1962. » Le 1er mai 1962, le décret de renvoyer Salan devant le Haut tribunal militaire est pris. Un ancien sous-officier de parachutistes, qui a connu Dien-Bien-Phu, armé d'un colt, est prêt à tuer De Gaulle qui doit être présent aux Halles pour la remise de muguet : ce dernier n'est pas là. Le 2 mai 1962, à 06h00, sur le port d'Alger, une voiture explose, faisant 62 morts et 110 blessés. Le 4 mai 1962, De Gaulle (Conseil des Ministres rapporté par Alain Peyrefitte dans ses mémoires) : « Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre ! » « L'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs.» Le 8 mai 1962, Louis Joxe déclare au Sénat qu'on reste sans nouvelles de 197 militaires. Le 10 mai 1962, après avoir tenu 2 mois, soutenu en partie par la population, le capitaine Gaston (cf février) est finalement intercepté avec ses hommes, parmi lesquels plusieurs harkis. (C'est ce même capitaine Gaston qui commandait l'embuscade ayant, le 20 juillet 1961, coûté la vie au commandant Si Salah, chef de la wilaya IV, reçu par De Gaulle à l'Elysée, au titre de la « paix des braves », le 10 juin 1960.) Dans un télégramme du 12 mai 1962, Louis Joxe communique au haut commissaire en Algérie Christian Fouchet : « Les renseignements qui me parviennent sur les rapatriements prématurés de supplétifs indiquent l'existence de véritables réseaux tissés sur l'Algérie (chef SAS) et la métropole ... Vous voudrez bien faire rechercher tant dans l'armée que dans l'administration les promoteurs et les complices de ces entreprises et faire prendre les sanctions appropriées. Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront renvoyés en Algérie ...» Le 13 mai 1962, le ministre de l'Intérieur demande à tous les préfets de métropole d' « adresser la liste nominative de tous éléments harkis arrivés dans le département, en précisant lieux et conditions de leur hébergement, plus l'identité précise des personnes ayant pris initiative de ces installations ... Vous renouvelle que vous devez vous opposer à tous projets dans ce domaine en dehors des mesures adoptées par le secrétariat aux rapatriés. » Le 14 mai 1962, le FLN passe à l'attaque : 17 morts européens et 35 blessés. Le 15 mai, l'OAS riposte : 56 morts musulmans et 35 blessés ; dans le Grand-Alger il y a 1 mort par minute ! Le 15 mai 1962, s'ouvre le procès du général Salan. Le général de Pouilly, qui commandait le corps d'armée d'Oran lors du Putsch : « J'ai choisi la discipline, mais choisissant la discipline, j'ai également choisi avec mes concitoyens et la Nation française, la honte d'un abandon et pour ceux qui, n'ayant pu supporter cette honte, se sont révoltés contre elle, l'histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre. » Le 18 mai 1962, un an après le putsch, les avocats du général Salan citent François Mitterrand comme témoin devant le haut tribunal militaire devant lequel il comparait. Mitterrand rappelle alors que Salan avait fait l'objet d'un attentat au bazooka en 1957: « Commencer à tuer un Français parce qu'on n'est pas d'accord avec lui, cela oblige à poser cette question: quand donc la patrie reconnaîtra-t-elle les siens ? » Dans une note du 19 mai 1962, tous les préfets ont l'obligation de s'opposer à l'implantation d'ex-harkis « qui n'auraient pas fait l'objet d'une décision de transfert... » Le 20 mai 1962, à Rome, Georges Bidault (député), Jacques Soustelle (ancien ministre de l'Information de De Gaulle en 1958, conseiller municipal de Lyon), le colonel Argoud et le capitaine Sergent créent le Conseil National de la Résistance-Algérie Française : Georges Bidault en est le président ; le CNR-AF est financé par d'importants industriels et banquiers. Bastien-Thiry y adhère peu après. A partir du 22 mai 1962, par l'entremise de Chevallier, ancien maire d'Alger, et de Jean-Marie Tiné, Susini et Farès se rencontrent à quelques kilomètres de Rocher-Noir : Farès s'engage à plaider auprès du GPRA l'amnistie de tous les hommes de l'OAS et une participation européenne aux forces locales. Le commandant Monteil, un des officiers du cabinet Fouchet, convainc Sarradet, un des adjoints de Susini, de cesser le combat. Le 22 mai 1962, conseil des ministres, De Gaulle au secrétaire d'Etat aux rapatriés qui parlait des dispositions concernant un millier de harkis soit environ 5 000 personnes : « Pour les harkis, ne comptez-vous pas un peu juste ? » Le 23 mai 1962, l'avocat général réclame la peine de mort contre Salan (dont l'instruction a duré moins d'une semaine) mais à 23h45 celui-ci sauve sa tête, le Haut Tribunal militaire ayant, contre toute attente, voté les circonstances atténuantes : De Gaulle fait rendre une ordonnance qui remplace le Haut tribunal militaire par une Cour militaire de justice. « Combien de temps dure une instruction ? Un ou deux ans, même pour le pire des assassins. Trois jours pour le général Salan ! » Me Jacques Isorni in Jusqu'au bout de notre peine Pierre Messmer, ministre des armées, demande 48 heures pour faire exécuter Jouhaud, premier sursis qui reporte l'exécution au samedi 26 à l'aube. Le 24 mai 1962, le premier ministre Georges Pompidou : « Tant que je serai à la tête du gouvernement, Jouhaud ne sera pas fusillé. - Alors, allez-vous en ! répond De Gaulle - J'y suis prêt, mon général ! » Le 25 mai 1962, dans la soirée, De Gaulle s'incline : Jouhaud est sauvé. Le Figaro du 25 mai 1962 évoque un groupe d'une soixantaine de harkis, dont les papiers ne sont pas en règle, refoulés de Marseille. Pour le mois de mai 1962, on compte 90 000 départs de Pieds-Noirs. En juin 1962, une équipe de l'OAS dirigée par un sous-lieutenant se fait remettre l'armement d'une compagnie du génie. En juin 1962, une autre équipe de l'OAS, venue spécialement d'Algérie, débarque en métropole dans un double but : faire évader Degueldre et fomenter un attentat contre le général De Gaulle. Le 1er juin 1962, Susini ordonne une trêve des attentats. Le Dr Pérez annonce qu'il donne au GPRA jusqu'au 5 juin pour entériner l'accord, faute de quoi il fera sauter l'Algérie : Farès s'est trop avancé et le GPRA refuse. Le 6 juin 1962, une émission pirate de l'OAS annonce la rupture de la trêve. Le même jour, Degueldre est condamné à mort. Le 7 juin 1962, la bibliothèque de l'université d'Alger saute ; les laboratoires de la faculté sont plastiqués, le palais d'été bombardé au mortier. Le même jour, Dovecar et Piegts sont fusillés. « (De Gaulle) refusa de recevoir Me Tixier-Vignancour, défenseur de Piegts condamné à mort et fit exécuter ce dernier sans avoir entendu son avocat. » in "jusqu'au bout de notre peine" de Me Jacques Isorni Le 12 juin, émission pirate de l'OAS : « Tout le monde se pose la question : y-a-t-il eu des contacts ou non entre l'OAS et les dirigeants qui veulent le 1er juillet prendre la place de la France ? Oui, il y a eu des pourparlers ... Il s'est agi uniquement de pourparlers avec l'exécutif provisoire. Cette première phase a abouti à une impasse ... ratifier les accords d'Evian serait pour l'OAS trahir ... les accords n'ont été signés que par le FLN et le pouvoir gaulliste, et livrent la communauté européenne au génocide ...» Le 16 juin 1962, le sous-secrétaire d'Etat aux rapatriés, M. Boulin, s'alarme : « Au rythme actuel des départs, il n'y aurait plus, en quelques mois, d'Européens en Algérie et leur afflux poserait en France de difficiles problèmes. 300 000 rapatriés par mois. A ce rythme record, ils pourraient tous être de retour en France dans le courant de septembre. » Le 17 juin 1962, accord OAS (Susini-Chevallier)-FLN (Mostefai-Fares) : à 19h00 la dernière émission pirate de l'OAS : « L'OAS prend acte de ce que le FLN, par la voix de son délégué général, le docteur Mostefaï, vient de définir les bases d'un accord entre Algériens. Le Haut Commandement de l'Armée Secrète se déclare solidaire de ces propositions et donne l'ordre de suspendre les attentats et les destructions. » Le 19 juin 1962, de sa cellule, le général Jouhaud écrit : « Il faut chercher avec nos ennemis d'hier un terrain d'entente qui permette à tous les Français de continuer à vivre sur leur terre natale en toute dignité. Il importe que l'action de l'OAS cesse au plus tôt. C'est son chef qui le demande à ceux qui se sont mis sous ses ordres.» Le même jour, de la prison de Fresnes, le général Salan écrit : « Mes amis d'Algérie, J'ai lutté avec un très grand nombre d'Algériens pour maintenir l'Algérie dans la France. Nous avons lutté avec toute notre foi et dans l'honneur, mais nos espoirs ne se sont pas réalisés ... Le 17 juin une voix du GPRA s'est élevée avec dignité. Son caractère humain fait honneur à celui qui vient d'assurer les Européens de leur sort dans l'Algérie de demain ... Entre l'exode et la vie sur leur terre natale, je conseille aux Européens de rester dans leur pays. Qu'ils acceptent que, du fond de sa cellule, celui qui s'est sacrifié pour eux, avec son compagnon, le général Jouhaud, leur dise maintenant : la voie nouvelle est tracée. Mes amis, restez unis, de Bône à Oran. Pas de plates-formes territoriales, une seule Algérie fraternelle où vous devez trouver la place qui vous revient. Le sang a trop coulé entre les deux communautés. Tous ensemble prenez vous les mains pour bâtir un avenir commun de concorde et de paix. Gardez votre beau pays dans une coopération avec la France. » Le 19 juin 1962, De Gaulle « Je comprends le drame humain que notre décision représente pour beaucoup de Français, pour leurs sentiments, pour leur sensibilité. Mais il n'y a pas d'autre voie. » Le 20 juin 1962, une note du général Katz : « Elles (les forces françaises) contribueront par leur présence à rétablir et développer la confiance entre les communautés. Elles seront en mesure d'intervenir pour porter secours, en cas d'agressions aux ressortissants se réclamant de l'autorité française. » Le 21 juin 1962, De Gaulle signe une directive du comité des affaires algériennes qui interdit : « ... toute initiative visant à protéger nos forces ou les Français pieds-noirs ou musulmans, sauf en cas de légitime défense ou d'attaque caractérisée. » Le 25 juin 1962, on atteint un chiffre record (de départs) : 25 avions venant d'Algérie ont atterri en métropole, 6031 personnes ont quitté Oran, soit par bateau, soit par avion, et plus de 8000 ont quitté Alger, soit 14031 pour un seul jour. Ne sont pas comptés ceux, et ils sont nombreux, qui gagnent les côtes européennes à bord de bateaux de pêche ou de plaisance (22 sur un bateau prévu pour 10). Ce mode de transport est fort utilisé par les derniers membres de l'OAS qui se réfugient à Alicante, Tarragone ou Barcelone. En juin 1962, le général Weygand à Paris : « Depuis la proclamation officielle du cessez-le-feu en Algérie, des milliers de Français d'origine musulmane ont péri de la façon la plus horrible pour avoir voulu demeurer jusqu'au bout fidèles à la France. Enfermés dans leurs villages ou détenus dans des camps de concentration, des milliers d'autres sont voués à la torture ou à l'égorgement. Si nous abandonnons sans dire mot, à leur sort affreux les musulmans d'Algérie qui ont fait foi à la parole donnée au nom de la France, l'honneur de ce pays sera perdu. Ce mot, mon titre d'ancien gouverneur et de commandant en chef en Algérie me fait un devoir de le prononcer à la face du monde en rompant un silence que j'ai voulu observer jusqu'ici. » Fin juin 1962, les ultimes explosions (OAS) secouent le port d'Oran. Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1962, le général de Larminat (cf 24 avril 1961) met fin à ses jours alors qu'il avait été désigné pour présider à l'exécution de Degueldre (qui aura lieu le 6 juillet). Le 1er juillet 1962, référendum sur l'autodétermination : « Il est à présent minuit. La radio vient de donner les premiers résultats du référendum. Naguère, en pareille circonstance, on aurait crié au truquage. C'est assez ahurissant, on se croirait déjà en démocratie populaire. Le speaker annonce qu'une partie de la population européenne s'est également présentée devant les urnes pour y déposer son « oui », la rage au cœur. Comment faire autrement pour ceux qui restent ? Au bureau de vote, un cachet spécial est apposé sur la carte d'identité des électeurs. Dans certains quartiers, des commandos du FLN sont venus inviter, poliment mais fermement, les Européens à remplir « leur devoir ». Ceci signifie en clair que, si vous n'êtes pas capable, dans les jours à venir, d'exhiber sur réquisition une pièce portant la mention « a voté », la vie sera difficile pour vous. » la bataille de l'OAS d'Axel Nicole (novembre 1962) Eric Safras Crédit: PNHA N° 198 juillet-aout 2011 (à suivre) |
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| Sujet: OAS: son histoire depuis 1899..........partie 7 & Fin . Ven Aoû 09 2013, 14:51 | |
| OAS: son histoire depuis 1899 chap: 7 & Fin Le 3 juillet 1962, le Haut Commissaire Christian Fouchet remet à Ben Bella une lettre du général De Gaulle : « Monsieur le président, la France a pris acte du scrutin d'autodétermination du 1er juillet 1962 et de la mise en vigueur des déclarations du 19 mars 1962. Elle a reconnu l'indépendance de l'Algérie.» Le 5 juillet 1962, à Oran, la chasse à l'Européen fait plus de 2000 morts et des centaines de disparus !BR> A Sidi-Ferruch, à 20h00, deux officiers français font sauter à l'explosif le monument commémoratif du débarquement du 14 juin 1830. 60 enfants européens sont enlevés au Clos Salembier. Le 6 juillet 1962, exécution de Degueldre : une balle seulement sur les 11 du peloton d'exécution l'atteint et l'officier chargé de lui donner le coup de grâce s'y reprendra à 6 fois avant que Degueldre ne meure ! Entre l'ordre du feu, les coups de grâce et la mort s'écoulèrent pour l'officier 10 minutes de tortures ! « ... je sais que le peuple ... aime à se souvenir de ceux-là seuls qui sont grands : ce sont ceux qui savent mourir, même quand on ne sait pas les tuer ou les achever ...» capitaine Estoupe (3ème Cie 1er REP) Le professeur d'économie et Chevalier de l'Economie Nationale Maurice Allais, dans l'Algérie d'Evian, paru en juillet 1962, dénonce : « l'abandon d'un million des nôtres et d'un million de ceux qui sont plus que nôtres pour avoir tout fait pour le rester. » Le 15 juillet 1962, télégramme : « Ministre d'Etat Louis Joxe ordonne de rechercher tant dans l'armée que dans l'administration les promoteurs et les complices du rapatriement et de prendre les sanctions appropriées. » Le 25 juillet 1962, De Gaulle en conseil des ministres : « L'important va être de persuader la plupart des repliés de rentrer en Algérie ... On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient déclarer qu'ils ne s'entendront pas avec leur gouvernement. Le terme de rapatriés ne s'applique évidemment pas aux musulmans ; ils ne retournent pas dans la terre de leurs ancêtres. » En juillet 1962, De Gaulle : « Pour la France, à part quelques enlèvements (plus de 2000 disparus !), les choses se passent à peu près convenablement en Algérie. » « Il faut obliger les repliés à se disperser sur l'ensemble du territoire. Leur répartition et leur emploi exigent des mesures autoritaires pour disséminer cette masse. Tous ces gaillards (sic), plutôt que d'aller à Lille, préféreront revenir à Oran ! ... C'est une substance humaine française que nous n'avons pas le droit de perdre. Il est souhaitable qu'ils reviennent en Algérie et que ceux qui y sont encore y restent. Il ne faut ni les laisser s'agglomérer à Marseille, ni les laisser s'expatrier. ... A tout prendre, il vaudrait mieux qu'ils s'installent en Nouvelle-Calédonie ou en Guyane, qui est sous-peuplée et où on demande des défricheurs et des pionniers. » Le 8 août 1962, nouvelle tentative d'attentat contre De Gaulle avortée. Le 22 août 1962, Bastien-Thiry organise l'attentat du Petit-Clamart contre le général De Gaulle : 73 douilles sont découvertes sur les lieux, dont 24 de fusil-mitrailleur ; 39 autres sont recueillies peu après dans l'estafette jaune retrouvée le soir même abandonnée. La DS noire immatriculée 5249 HU 75 a été atteinte par 6 projectiles : 2 ont frappé les pneus, un 3ème a traversé l'intérieur du véhicule après avoir pulvérisé la vitre arrière, un 4ème s'est logé dans le siège arrière, un 5ème a frappé le coffre, le dernier a traversé la portière avant. Dans la nuit du 14 au 15 septembre 1962, le commandant Henri Niaux, membre de l'OAS et suspecté d'être le cerveau de l'attentat du Petit-Clamart, est transféré d'Agen à Paris. Au matin, on le découvre pendu. En septembre 1962, Thomas Molnas, dans le Journal National Review (USA) : « Pour la honte éternelle de la France, De Gaulle s'est comporté envers la population profrançaise d'Algérie -aussi bien d'origine européenne que d'origine musulmane- comme s'il s'agissait de criminels et il a autorisé d'incroyables atrocités perpétreés contre elle par la gendarmerie mobile, tandis que dans le même temps il ordonnait à l'armée de ne pas gêner les sévices, les enlèvements et les massacres du FLN. » M. A. Besson, procureur général au procès Challe et Zeller, exposa dans son réquisitoire qu'il ne pouvait demander la peine de mort. Il sollicita sa mise à la retraite en octobre 1962. Le 19 octobre 1962, le Conseil d'Etat décide que l'ordonnance (présidentielle) du 1er juin 1962 qui avait institué « une cour militaire de justice» était annulée ... en raison de « l'importance et de la gravité des atteintes que l'ordonnance attaquée apporte aux principes généraux du droit pénal en ce qui concerne notamment la procédure qui y est prévue et l'exclusion de toute voie de recours. » Le 22 octobre 1962, Peyrefitte, pris de remords à la vue du désastre humain que représentait l'exode des Français d'Algérie exposera au « général Président » « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l'épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés ... », De Gaulle répondra sèchement : « N'essayez pas de m'apitoyer ! » Une enquête d'octobre-novembre 1962 de Jean Lacouture, pour le Monde, aboutit à la conclusion que plus de 10 000 harkis ont été assassinés entre le 19 mars et le 1er novembre 1962. Par les lois du 15 janvier 1963, De Gaulle crée la Cour de Sûreté de l'Etat, juridiction d'exception, pour juger les « terroristes ». Elle sera en fait principalement utilisée contre les opposants au régime. Le 28 janvier 1963, procès (de l'attentat du Petit-Clamart) au fort de Vincennes où 9 accusés sont présents: - le lieutenant-colonel Jean Marie Bastien-Thiry (né en 1927, fils d'un officier supérieur, Polytechnique, ingénieur en chef de l'armement armée de l'air), - Bougrenet de la Tocnaye (Breton né en 1936 lieutenant SAS « déserteur » puis OAS), « ... je suis fier d'être l'un de ces esprits demeurés, non sceptiques ou déboussolés par le maraboutisme gaulliste ...» - Jacques Prévost, un des principaux lieutenants de Bougrenet de la Tocnaye (32 ans sergent dans les paras à Dien Bien Phu puis électronicien chef de base Thomson à Hassi-Messaoud, commando Alcazar -1er février 1960- puis responsable action OAS Sahara), - Pascal Bertin (PN 20 ans étudiant prépa Saint-Cyr), - Pierre-Henri Magade dit « la Globule » (PN né à Alger en 1942 ans engagé volontaire Armée de l'Air « déserteur »), - Lazlo Varga (20 ans réfugié politique hongrois), - Gérard Buisines (36 ans a servi dans la Légion étrangère), - Etienne Ducasse, gendre d'un général en retraite, qui a offert le refuge 185 rue Vaugirard, - Alphonse Constantin (35 ans ancien légionnaire) ; 6 sont en fuite : - Serge Bernier (ancien sous-officier en Corée Mission III de l'OAS), - Gyula Sari (Hongrois réfugié de 1956 sergent au 2ème REI grièvement blessé à Dien Bien Phu), - Lajos Marton (Hongrois réfugié de 1956 ancien élève pilote de l'aviation magyare), - Jean-Pierre Naudin (étudiant en classe préparatoire à Saint-Cyr au lycée Louis-Le Grand), - Georges Watin (dit « la boîteuse » Mission III de l'OAS) - Louis de Condé (sous-lieutenant de réserve). Le 6 février 1963, Me Jacques Isorni, défenseur de Ferrandi, Prévost ... est condamné à 3 ans d'interdiction ! Fin février 1963, le colonel Argoud est enlevé dans l'hôtel Edenwolf à Munich (Allemagne fédérale) et « ramené » en France par un mystérieux commando : la bande à Jo Attia, une équipe de truands composée de Boucheseiche (truand de la Libération), Le Ny, Dubaille, Palisse, ainsi que des officiers du SDECE ... et même quelques officiers parachutistes Le 4 mars 1963, le colonel Jean Bastien-Thiry est condamné à mort. « Celui-là, aurait confié De Gaulle à un Compagnon de la Libération en parlant de Bastien-Thiry), ils pourront en faire un martyr, s'ils le veulent, lorsque j'aurai disparu. Il le mérite. » Le 11 mars 1963, à l'aube, Bastien-Thiry est fusillé : il sera inhumé au cimetière de Bourg-la-Reine Le 6 mai 1963, un rapport du 2ème Bureau fait état, pour la période du 19 mars 1962 au 30 avril 1963, de 3093 Européens enlevés dont 306 morts, 969 retrouvés vivants et 1818 disparus Le 3 juin 1963, Ben Bella protesta, mais un peu tard, contre les massacres de harkis En août 1963, procès du lieutenant Godot ... saint-cyrien ayant appartenu au 1er REP à l'état-major de Massu : membre de l'O.A.S. coupable d'une tentative d'assassinat à l'hôpital du Val de Grace contre une personnalité gaulliste et de la mort d'un gendarme, il fut condamné à 20 de réclusion criminelle. Le député gaulliste de la Sarthe Raymond Dronne (cf juin 1958) dira au procès des capitaines Met et Renauld, à propos de la politique du pouvoir : « la plus grande escroquerie au patriotisme de tous les temps » Le 4 septembre 1963, message de De Gaulle à Ben Bella : « A l'occasion de votre élection à la Présidence de la République Algérienne, je vous adresse mes félicitations et forme des vœux sincères pour votre bonheur personnel, le succès de votre mission, ainsi que pour l'heureux avenir du peuple algérien ... Cette indépendance algérienne, nous l'avons voulue et aidée. » En 1964, un Français adresse à 202 pasteurs et 529 prêtres un texte appelant au pardon en faveur des Français emprisonnés pour avoir tenté de combattre la rébellion algérienne. Ce texte est, mot pour mot, très exactement le même que les mêmes pasteurs et les mêmes prêtres avaient signé en faveur des Français emprisonnés pour avoir aidé la même rébellion. 23 pasteurs et 43 prêtres seulement acceptèrent de signer, certains d'ailleurs avec des réserves. 15 prétendirent n'avoir pas été atteints. 15 pasteurs et 18 prêtres refusèrent, 2 osèrent affirmer qu'ils n'avaient pas signé le précédent appel. 617 ne daignèrent même pas répondre. Entre 1964 et 1970, le général Chassin (1954) dirigera le GEPA (Groupe d'Etude des Phénomènes Aériens), association française d'étude du phénomène OVNI créée en 1962 ! En 1964, le général Petit est libéré. Le 11 juin 1964, à Saint-Quentin, De Gaulle : « Nous l'avons résolu (le problème algérien) comme il fallait, conformément au génie de la France et à son intérêt ... Je vous en prends tous à témoins, en une année, 1 million de Français établis dans ce pays ont été rapatriés sans heurts, sans drames, sans douleur et intégrés dans notre unité nationale. » En juillet 1964, Sergent échappe à une exécution maquillée en accident de la route sur la N7 entre Fréjus et Puget-sur-Argens. Le 14 juillet 1964, un attentat est envisagé contre De Gaulle mais doit être annulé in extremis. (Susini, Buscia ...) Le 15 août 1964, Buscia installe des charges explosives au Mont Faron mais De Gaulle échappe une fois de plus à la mort, les charges n'étant pas mises à feu par les exécutants qui arrivent trop tard ! Le 17 décembre 1964 une première loi d'amnistie est votée. D'anciens membres de l'OAS bénéficent de la grace présidentielle pour Noël. En 1965, les généraux Bigot, Gouraud et Nicot sont libérés. En 1966, le général Faure est libéré. Noël 1966, Challe sort de prison. Jacques Soustelle, dans 28 ans de gaullisme, paru en 1968 : « 5000 Européens « disparus » dans les semaines qui ont suivi l'abandonhommes condamnés à la mort lente, au travail forcé, femmes et jeunes filles livrées à la prostitution -150 000 Musulmans torturés, émasculés, écorchés vifs, bouillis, mutilés, coupés en morceaux, écartelés ou écrasés par des camions, familles entières exterminées, femmes violées et enfants égorgés, tel est le sinistre bilan » Le 9 mars 1968, le général Ailleret trouve la mort dans l'accident du vol ... venant de La Réunion ... Le 29 mai 1968, suite à la révolte étudiante, de Gaulle s'enfuit à Baden-Baden (Allemagne) : le général Massu obtient en échange de la sujétion de l'armée la libération de la prison de Tulle du général Salan en juin 1968 et les derniers prisonniers quittent le bagne de Saint-Martin-de-Ré. Le 7 juin 1968 tous les membres de l'OAS sont graciés, ils rentrent d'exil ou sortent de prison. Le 15 juin 1968, Jouhaud sort de prison. En 1968, le colonel Argoud, le général Jouhaud, le capitaine Sergent et Georges Bidault enregistrent un disque 45 tours intitulé « message d'espoir ». Le 24 juillet 1968, l'Assemblée Nationale vote un texte de loi qui efface la peine pénale liée aux "événements d'Algérie". Mais ce texte ne prévoit pas la réintégration dans les fonctions publiques (civiles et militaires), et les droits aux décorations. Le 11 septembre 1968, le général Cogny trouve la mort dans l'accident du vol 1611 d'Air France qui s'abîme en Méditerranée au large de Nice ... Le 19 novembre 1968, lettre n°37470 du ministre des Armées (SHA) : 25614 tués, prisonniers ou disparus pour l'Algérie, 1140 pour le Maroc, 246 pour la Tunisie. Le 28 octobre 1969, Christian Fouchet : « J'en ai voulu au Général de m'avoir limogé au lendemain de mai 1968 ... C'était une faute politique. Il m'a reproché de ne pas avoir maintenu l'ordre : - "Vous n'avez pas osé faire tirer. - "J'aurais osé, s'il l'avait fallu, lui ai-je répondu. Souvenez-vous de l'Algérie, de la rue d'Isly. Là, j'ai osé, et je ne le regrette pas, parce qu'il fallait montrer que l'armée n'était pas complice de la population algéroise. » Le 9 novembre 1970, Salan et Jouhaud voient mourir celui qui voulait leur mort ... Dans les années 70, le député PS Alain Savary déclare : « Dans l'affaire de l'OAS, les militaires ne sont pas les coupables, le coupable, c'est Debré. » Le 24 décembre 1976, le prince Jean de Broglie, qui fut secrétaire d'Etat aux affaires algériennes de 1962 à 1966, est assassiné ... En 1979, les généraux Challe et Zeller décèdent. Le 29 septembre 1982, 1 an V2 après l'élection à la présidence de François Mitterrand, le chef du gouvernement Pierre Mauroy présente au Conseil des ministres un projet de loi « relatif au règlement de certaines conséquences des événements d'Afrique du Nord ». Le 20 octobre 1982, le bureau exécutif du Parti socialiste (PS) demande le retrait du texte ou l'exclusion des putschistes de son bénéfice. Le 23 octobre 1982, Pierre Mauroy engage la responsabilité de son gouvernement (article 49.3), évoquant la guerre d'Algérie en ces termes devant les députés: « De toutes les images qui en restent, l'une des plus insupportables est sans doute celle de soldats et d'officiers qui se sont dressés contre la République [ ... ]. Vingt ans se sont depuis écoulés, et au fil des années, bien des pas ont été effectués dans la voie du pardon. [ ... ] Le pardon n'est pas l'oubli. Il n'implique aucune approbation des faits qui, hier, ont provoqué des condamnations. Mais la société française doit aider à l'apaisement des esprits. Elle doit aider à refermer les plaies. C'est le rôle du gouvernement. C'est l'engagement qu'il avait pris devant le pays lors du dernier scrutin présidentiel. Cet engagement doit donc être tenu. Il le sera. » En novembre 1982, les putschistes d'Alger sont réintégrés dans tous leurs droits et prérogatives par le Parlement. Le 5 juillet 1984, le cercueil de Raoul Salan est salué par les honneurs militaires en présence d'un seul homme politique : Jean-Marie Le Pen. Le 19 janvier 1985, lors d'une émission télévisée consacrée au 13 mai algérois et à ses suites, furent rendus publics les résultats d'un sondage réalisé en vue de ce programme. A la question : « Croyez-vous que le retour du général De Gaulle fut le fruit d'un complot ? », 33% des « sondés » répondaient oui, 25% non, et 42% refusaient de se prononcer En 1993, Aït Ahmed, chef historique du FLN : « Ici, il y a 30 ans, c'était le paradis. » Le 7 septembre 1995, la dépouille d'Edmond Jouhaud a droit aux honneurs militaires, certes modestes mais bien réels, lors de ses obsèques. Eric Safras Crédit:Pieds -Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui - N°199 - FIN
Cocoye 1er |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: OAS:son histoire depuis 1899... Ven Aoû 09 2013, 21:46 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: OAS:son histoire depuis 1899... Sam Aoû 10 2013, 10:38 | |
| Merci Guy ,
Un complément de tes fabuleux articles avec les journaux d'époques .
Que notre contribution , fasse modestement comprendre , les malheurs des Français d'Algérie et des Fidèles a la France confrontés a un C2G et a des millions de Français de France , bien manipulés .
Mais , je crois que la roue tourne et j'ai peur que demain .......................mais c'est une autre "HISTOIRE" |
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| Sujet: Re: OAS:son histoire depuis 1899... | |
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