Paras, bérets bleus, verts et rouges, tous unis !
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Paras, bérets bleus, verts et rouges, tous unis !

Forum pour Parachutistes et Sympathisants de par le Monde
 
AccueilPortailDernières imagesS'enregistrerConnexion
-17%
Le deal à ne pas rater :
Casque de réalité virtuelle Meta Quest 2 128 Go Blanc (+29,99€ ...
249.99 € 299.99 €
Voir le deal

 

 la 13e DBLE à Narvik

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeSam 14 Nov - 12:55

Narvik

A Narvik, les Allemands disposent seulement des 2 000 chasseurs de montagne du 139e régiments de chasseurs de montagne du général Dietl. Le 10 et le 13 avril, Les bâtiments allemands, dont 10 destroyers, sont détruits par la Royal Navy. Le 15, la 24e brigade de Guards débarque Harstad. Pour atteindre Narvik, elle doit cependant traverser un fjord et couvrir plusieurs dizaines de kilomètres dans un terrain effroyable avant atteindre son objectif.
Dietl en profite pour organiser 5 bataillons avec les marins survivants et l'armement en provenance des dépôts norvégiens capturés. L'ordre d'évacuation donné par Hitler le 15 est alors annulé. Le 26 avril, suite à l'échec des opérations autour de Trondheim, les Alliés décident de concentrer leurs efforts sur Narvik.

L'arrivée devant Narvik

Entre-temps, la 13e DBLE a reçu l'ordre de gagner Brest où elle s'embarque après avoir défilé dans les rues de la ville sous les acclamations des habitants. Lors d'une étape en Ecosse, les légionnaires sont transférés sur un luxueux paquebot britannique, le Monarch of Bermuda. La 13e DBLE fait désormais partie de la première division de chasseurs commandée par le général Béthouart. Le 4 mai, après 5 jours de mer, le convoi approche de Narvik.
Depuis la dernière semaine d'avril, la garnison allemande est durement pressée au nord par la 6e division norvégienne. La Royal Navy, encore marquée par l'échec de Gallipoli lors de la Première Guerre mondiale, refuse tout assaut amphibie dans les eaux étroites du fjord. La 27e Demi-Brigade de Chasseurs Alpins est débarquée à Elvenes et la 1ère Demi-Brigade polonaise à Ballangen. Les hauteurs sur les deux rives du fjord culminent à 1 800 mètres. Avec peu de skieurs disponibles, les assaillants doivent suivre les rares et médiocres voies de communication. Les mitrailleuses allemandes placées sur les crêtes les stoppent sans difficultés. Il faut toute la détermination du général Béthouart pour que les Anglais acceptent enfin un assaut amphibie. Le 2e bataillon de la 13e DBLE est tout naturellement chargé de cette opération délicate.
Le temps presse car la 2e gebirgsdivision (division de montagne) ouvre la route aux troupes allemandes qui viennent du sud pour dégager Narvik. Les quelques compagnies de commandos britanniques, pour la première fois engagées en opération, ne peuvent stopper les Alpenjägers qui progressent à skis et débordent leurs position. Même le redéploiement de la 24e brigade de Guards ne réussit guère à ralentir leur avance.

la 13e DBLE à Narvik Mapb1910


Dernière édition par Sylvain le Sam 14 Nov - 12:58, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeSam 14 Nov - 12:56

Les légionnaires débarquent à Bjerkvit


la 13e DBLE à Narvik 131010

L'objectif des légionnaires est Bjerkvit, un village de pêcheurs situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Narvik. Le 14 mai à 1 heure du matin, les légionnaires débarquent en utilisant des chaloupes et des baleinières et les premiers chalands de débarquement. Comme la nuit ne tombe jamais réellement dans cette région à cette période de l'année, les attaques aériennes sont nombreuses. L'étroitesse du fjord et les tirs antiaériens des navires de guerre britanniques gênent cependant les appareils allemands.
Soutenus par l'artillerie de marine, les légionnaires prennent pied sur le rivage et s'emparent des hauteurs qui entourent Bjerkvit. Appuyé par trois chars Hotchkiss H-39, le 1er bataillon contrôle définitivement le petit port en ruine après deux heures d'intenses combats.
Le 2e bataillon débarque ensuite à Meby et prennent le camp d'Elvegaard, situé en arrière de Bjerkvit. Deux chars soutiennent les légionnaires qui poursuivent ensuite leur avance vers la cote 220 où une arrière-garde allemande couvre la retraite. Un char détruit deux mitrailleuses mais une troisième bloque toujours l'avance de la 5e compagnie. Trois espagnols tentent l'escalade en profitant d'un angle mort. Deux d'entre eux perdent la vie dans cette entreprise insensée mais le légionnaire Gayoso réussit à neutraliser l'emplacement ennemi à la grenade. Cet exploit sera récompensé par la médaille militaire. Dans la foulée le peloton motocycliste du lieutenant Lefort descend le fjord jusqu'au petit port de pêche d'Oijord, situé en face de Narvik.
Encouragés par ce succès, les légionnaires souhaitent poursuivrent tout de suite sur Narvik avant que les Allemands ne se ressaisissent mais le commandement ordonne l'arrêt des opérations. Pendant plus d'une dizaine de jours, la 13e DBLE s'enterre et subit de nombreuses attaques aériennes, perdant de plusieurs hommes dont le chef de corps du 2e bataillon, le commandant Guéninchault. Le général Dietl reçoit en renfort un bataillon de parachutistes puis le 137e régiment de chasseurs de montagne, parachuté après une instruction sommaire.
L'annonce du succès de l'offensive allemande en France, déclenchée le 10 mai, incite les Alliés à retirer leurs forces de ce théâtre d'opération secondaire. Ils décident néanmoins de prendre d'abord Narvik, pour détruire ses installations portuaires et ferroviaires mais aussi pour faciliter le rembarquement des troupes.

Un débarquement mouvementé

Pour une fois dans cette campagne, les assaillants vont pouvoir disposer d'une couverture aérienne. Depuis la base aérienne de Bordufoss, plus au nord, un escadron de Gladiators et un escadron de Hurricanes vont disputer la suprématie aérienne aux Allemands au dessus de Narvik et surtout protéger la base arrière de Harstad de la destruction.
L'opération, prévue pour le 28 mai à minuit, est confiée à la 13e DBLE, soutenue par un bataillon norvégien. Les 1ère et 2e compagnies du 1er bataillon embarquent à Oijord. Elles doivent traverser les deux kilomètres du fjord pour prendre pied sur l'étroite plage d'Orneset, dominée par une falaise abrupt où passe la voie ferrée. Au même moment, les chasseurs alpins au nord de Narvik et les Polonais au sud vont mener des attaques de diversion.
L'appui-feu est fournit par un cuirassé, trois croiseurs et huit destroyers. Cette fois-ci, les légionnaires débarquent dès la fin du barrage d'artillerie. Les Allemands, qui s'étaient mis à couvert n'ont pas encore eu le temps de regagner toutes leurs positions. Plusieurs dizaines d'entre eux sont fait prisonniers. Les deux compagnies entreprennent alors l'escalade de la falaise.
La 1ère du capitaine Guittaut atteint la côte 295 après quarante minutes d'une escalade éprouvante sous le feu de l'ennemi. La 2e compagnie du capitaine Gilbert a pour objectif une position allemande appuyée sur le remblai de chemin de fer. Le combat s'engage à courte distance. Disposant d'une puissance de feu supérieure, les Allemands empêchent toute progression des légionnaires s'accrochent au terrain en attendant les renforts.
La deuxième vague, composée du reste du 1er bataillon (3e, 4e compagnies et compagnie d'appui) et du bataillon norvégien du commandant Ulmo devait renforcer la tête de pont une fois celle-ci assurée. Mais le point d'embarquement se trouve exposé aux tirs des pièces de 77 allemandes abritées dans les tunnels ferroviaires. Le capitaine Guillemin qui commande cette deuxième vague d'assaut est déchiqueté par un obus. La confusion la plus totale règne bientôt. Le lieutenant-colonel Magrin Vernerey décide alors de faire embarquer ses troupes de l'autre côté de la presqu'île, à Seines, un petit port de pêche dérobé à la vue de l'ennemi par deux collines.
Dans la tête de pont, la 1ère compagnie tient toujours la côte 295 dominée par la côte 457, verrou de tout le dispositif allemand. La 2e compagnie réussit à trouver un nouvel axe d'attaque et à progresser de quelques centaines de mètres le long de la voie ferrée. La deuxième vague d'assaut arrive vers 6 heures du matin pour poursuivre la progression.

Un furieux combat

Vers 8 heures du matin, la Luftwaffe intervient en force et les troupes de montagnes allemandes en profitent pour lancer une violente contre-attaque. Les Norvégiens refluent vers la côte 295 où le capitaine Guittaut succombe. Puis le lieutenant Garoux est grièvement blessé. La 2e compagnie doit alors décrocher à son tour. Toute la tête de pont est désormais menacée.
Le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey refuse cependant le rembarquement de ses troupes et les relance à l'attaque. Aidés par la résistance de la section du lieutenant Vadot, qui n'a pas quitté sa position sur le remblai de chemin de fer et empêche le déploiement des Allemands depuis près de 4 heures, le reste du 1er bataillon reprend le terrain perdu. Le bataillon norvégien et la 3e compagnie assaillent ensuite les positions allemandes sur les côtes 457 et 407. A 19 heures, elles sont entre leurs mains. Le long de la voie ferrée, les canons de 25, hissés à grand peine le long de la falaise, neutralisent les casemates allemandes.
Le 2e bataillon, réservé pour l'assaut direct sur Narvik, n'est pas en position avant 19 heures en raison des nombreuses attaques aériennes. L'heure tardive incite le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey à repousser l'attaque au lendemain 4 heures. Sous l'impulsion du capitaine Amilakvari, le 2e bataillon prend l'initiative d'avancer et occupe presque sans opposition les collines proches de la ville que les Allemands évacuent dans la nuit. Le sommeil du chef de la 13e DBLE est interrompu à cette nouvelle : la Légion tient Narvik !

L'évacuation

Dans les jours qui suivent la prise de Narvik, les Allemands sont refoulés vers la frontière suédoise le long de la voie de chemin de fer. Le général Dietl regroupe ses troupes pour un dernier combat et cherche à éviter passage en Suède synonyme d'internement pour la durée de la guerre.
Mais du 4 au 7 juin, les 25.000 hommes du corps expéditionnaires sont évacués dans le plus grand secret, sans même que les troupes norvégiennes soient informées de cette décision. Les légionnaires du 1er bataillon sont les derniers à rembarquer. Cette campagne coûte à la 13e DBLE 7 officiers et 60 hommes tués. La plupart sont tombés le 28 mai dans les rangs du 1er bataillon.
Sur le chemin du retour, les transports de troupes évitent de justesse une mortelle rencontre avec les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau, venus bombarder la base logistique alliée à Harstad. Le porte-avions Glorious et son escorte n'ont pas la chance des légionnaires et du reste du corps expéditionnaire et sont envoyés par le fond. La 13e DBLE regagne Brest le 15 juin pour participer à la formation du réduit breton envisagé par un haut commandement en pleine décomposition. Transportés vers Rennes en train, les légionnaires reçoivent aussitôt arrivés l'ordre de regagner Brest d'où ils sont évacués vers l'Angleterre sous les bombes de la Luftwaffe. Une nouvelle aventure commence.

Narvik 1940
par Jean-Philippe LIARDET, dr
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeSam 14 Nov - 13:04

la 13e DBLE à Narvik Bethou10
Le général Béthouard, commandant le Corps Expéditionnaire Français à Narvik.
Source : SHD

la 13e DBLE à Narvik Stele_10

La stèle de la France à Narvik

la 13e DBLE à Narvik Stele_11
Le cimetière français
Le vendredi 10 mars, en présence du maire de Narvik et de la consule honoraire, elle a déposé

une gerbe au petit cimetière qui domine le fjord et où reposent les soldats et marins français qui ont fait le sacrifice de leur vie lors de la bataille ayant conduit à la prise de la ville le 28 mai 1940.

Le samedi 11 mars, sur la place des vétérans, à l’endroit même où ont débarqué les soldats

français, une autre gerbe a été déposée. La présence de chasseurs alpins et de légionnaires de

la 27ème brigade d’infanterie de montagne, déployés à l’occasion de l’exercice multinational

"Cold response" ainsi que celle de militaires norvégiens de la Brigade Nord implantée dans la

région de Bardufoss, ont donné une solennité particulière à cette cérémonie.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeSam 14 Nov - 14:03

merci Sylvain la 13e DBLE à Narvik 926774
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeSam 14 Nov - 14:24

Merci Sylvain
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeDim 15 Nov - 14:39

Merci Sylvain
la 13e DBLE à Narvik Fjord10

SOLDATS FRANCAIS A NARVIK
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeDim 15 Nov - 18:11

Merci Guy la 13e DBLE à Narvik 926774
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeDim 15 Nov - 19:23

Merci Guy la 13e DBLE à Narvik 926774
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeVen 3 Juin - 11:08

J'ÉTAIS A NARVIK
Général Antoine Béthouart
la 13e DBLE à Narvik 121


Le 5 février 1940, le gouvernement Français décidait d'intervenir en Finlande pour soutenir ce petit pays attaqué par la Russie:

Une brigade, dite de haute montagne, fut mise sur pied dans ce dessein. Formée, équipée et entrainée sous mes ordres dans la région de Belley, elle comprenait: la 5° demi-brigade de chasseurs alpins (13°, 53° et 67° bataillon), la 27° demi-brigade de chasseurs alpins (6°, 12° et 14° bataillon).

N'ayant pu intervenir à temps en Finlande, c'est elle qui fut alertée la première lors de l'invasion de la Norvège par l'armée allemande.

Embarquée le 12 avril à Brest avec moi-même et mon état-major, la 5° demi-brigade, transportée par quatre croiseurs auxiliaires (l' «El-Djezaïr », l' « El-Mansour », »r «EI­ Kantara » et le « Ville-d'Oran »), débarquait dans la nuit du 19 au 20 avril à Namsos (150km au nord de Trondheim), après avoir été bombardée en mers sans résultat.

Le lendemain matin, l'aviation allemande détruisait la ville de Namsos ...

C'était l'époque décrite par le général J.L. Moulton, où les déboires subis par l'armée britannique dans le sud de la Norvège allaient amener son haut commandement, dont nous dépendions, à abandonner l'opération prévue sur Trondheim, puis à évacuer toute la Norvège centrale et méridionale pour porter tous ses efforts sur la région de Narvik. .

Le général Audet, commandant le corps expéditionnaire, et la 5° demi-brigade évacueront Namsos le 2 mai, sous les bombardements qui causèrent la perte du torpilleur français Bison.

Transportée sur le front français de Normandie, la demi-brigade succombera sous le nombre, en juin, dans la région de Saint-Valéry-en-Caux, après de durs et héroïques combats.

En prévision de cette évacuation, j'avais été enlevé moi-même de Namsos le 27 avril et transporté par le destroyer britannique Acasta à Harstad, dans les îles Lofoten, pour exercer, sous l'autorité du haut commandement britannique, celui de toutes les forces terrestres françaises et polonaises. Le commandant en chef était l'amiral lord Cork and Orrery, le commandant des unités et opérations terrestres, le major-général Madkesy.

J'avais été précédé de vingt-quatre heures par la 27° demi-brigade de chasseurs et je recevrai dans la suite les unités suivantes :

La 13° demi-brigade de légion étrangère à deux bataillons, une brigade polonaise à quatre bataillons, un groupe d'artillerie coloniale de 75, une batterie antiaérienne de 25, une compagnie de chars, une compagnie antichars, ma brigade de haute montagne étant devenue, entre-temps, 1re division légère de chasseurs.

Le 9 avril, les Allemands avaient pénétré par surprise dans le port de Narvik et dans le Rombaksfjord qui borde la ville au nord avec dix destroyers modernes transportant un régiment de montagne, le 139°. Ils avaient enlevé la ville et le camp de mobilisation norvégien d'Elvegard, contenant des armes, des munitions et des approvisionnements en nombre considérable.

Le 10, une flottille de cinq destroyers britanniques avait fait irruption dans le brouillard et détruit, avec tous les bâtiments stationnés dans le port, la moitié des destroyers ennemis; elle avait perdu deux des siens.

Le 13, une escadre anglaise avait coulé tous les éléments subsistants de la flotte allemande. Depuis, la ville était bloquée et les fjords environnants sillonnés par la Royal Navy.

Les Allemands étaient coupés de toute communication par terre et mer. Leurs forces comprenaient environ 5 000 hommes (1), soit le régiment de montagne et des unités de marche constituées avec les équipages des bateaux coulés, largement pourvus d'armes saisies dans le camp d'Elvegard. Elles étaient commandées par le général Dietl.

Les Anglais n'avaient pas saisi l'occasion de leur victoire navale pour s'emparer de Narvik. Le général Mackesy s'opposait à tout débarquement de vive force, jugé par lui trop dangereux, et, dès mon arrivée, je me trouvai devant une situation fort délicate.
la 13e DBLE à Narvik 219 la 13e DBLE à Narvik Numari46


La guerre au soleil de minuit
la 13e DBLE à Narvik 9-310la 13e DBLE à Narvik 9-212

la 13e DBLE à Narvik 914 la 13e DBLE à Narvik 9-112


Quinze jours avaient déjà été perdus : l'amiral, obéissant aux ordres de Londres, demandait que l'armée de terre débarquât sous la protection de la flotte et s'emparât de Narvik; le général Mackesy, évoquant le souvenir de Gallipoli, s'y opposait.

Disposant de trois bataillons de la 24° brigade de Guards, il les avait répartis au nord, au sud et à l'ouest des Allemands. Dans le nord, des éléments norvégiens de la 6° division, sous les ordres du général Fleischer, tenaient tête à l'ennemi et lui avaient repris Gratangen.

Dès l'arrivée de ma 27° demi-brigade, Mackesy avait envoyé deux de ses bataillons à Salangen, à 75 km au nord de Narvik.

Sollicitant mon avis, l'amiral m'emmène. le 28, en reconnaissance devant Narvik et dans le fjord de Herlangen, au nord. Le sol est couvert de neige. On ne voit aucune trace de pas sur les plages. Le débarquement est certainement possible et j'insiste auprès de l'amiral pour l'exécuter. Il est entièrement de mon avis, mais, au retour à Harstad, je trouve un Mackesy buté qui me donne l'ordre d'opérer par terre avec mes deux bataillons du Nord, en liaison avec les Norvégiens en direction de Narvik. Je fais toutes réserves, mais n'ai qu'à m'exécuter.

Je prends contact avec Fleischer à Salangen, nous répartissons les tâches. Mes deux bataillons sont ramenés par mer sur des bateaux de pêche dans le fjord de Gratangen et nous engageons les opérations le 1° mai.

Nous sommes à 25 km de Narvik. Un col assez élevé et très enneigé, donc difficile sous cette latitude, nous en sépare. Dans la vallée, la neige fond, mais est encore épaisse. La nuit est réduite à deux heures de crépuscule, l'aviation allemande est active et nous n'avons ni arbres, ni couverts, ni nuit pour nous dissimuler.

Les skieurs commencent par enlever un poste ennemi. Le 6° bataillon progresse sur la route enneigée de Narvik. Les Norvégiens opèrent à notre gauche par la montagne. Nous progressons de 4 à 5 km, mais l'ennemi dispose de nombreuses mitrailleuses prises au camp d'Elvegard. Sa résistance se durcit.

Nous avions été bien équipés pour cette campagne nordique, mais ni les bottes de caoutchouc ni les lunettes à neige n'avaient été trouvées dans les cales des bateaux, de sorte que, très rapidement, des cas de gelure des pieds et d'ophtalmie des neiges apparaissent et se multiplient.

Au sud de Narvik, le 12° bataillon de chasseurs relève les Anglais dans la région de Skomnes et s'engage vers la crête qui domine le port de Narvik. Les trois bataillons britanniques sont dirigés vers le sud pour s'opposer à une progression allemande venant de Namsos. Heureusement, je reçois mon artillerie dont une batterie va aussitôt appuyer les chasseurs, puis, successivement, la 13° demi-brigade de légion étrangère, la brigade polonaise et une compagnie de chars.

Mieux vaut tard que jamais

Pendant ce temps, le gouvernement de Londres s'impatientait. L'amiral discutait avec le général, toujours aussi entêté. Finalement, il obtient l'accord du haut commandement d'exécuter un débarquement avec moi. Je ne demandais que cela. Mais nous avions encore perdu un temps considérable dans ces lentes opérations terrestres, alors que la seule solution efficace eût été d'opérer par débarquement direct. Nous allons donc l'exécuter plus d'un mois après l'arrivée des Allemands, ce qui est en soi lamentable, mais, ce qui est pire, après le déclenchement des opérations allemandes du 10 mai.

Mieux vaut tard que jamais et je prépare l'opération avec l'amiral. Après avoir examiné toutes les côtes, je choisis la plage de Bjerkvik, au fond du Herlangenfjord. La 13° demi-brigade de légion stationnée depuis son arrivée à Balangen, au sud de Narvik, y exécutera le débarquement. J'emmène au préalable son colonel, Magrin- Verneret, et ses officiers en reconnaissance sur un destroyer polonais.

Après s'être emparée du village et du camp d'Elvegard, la légion progressera vers le nord au-devant des chasseurs et des Norvégiens qui attaqueront simultanément vers le sud en montagne et en neige profonde.

L'amiral accepte mes propositions et, aussitôt, on équipe le cuirassé Resolution et les croiseurs Effingham et Vindictive avec des échelles de bois, pour permettre aux hommes de descendre dans les chalands de débarquement. Nous en avons cinq blindés pour les premiers éléments d'infanterie et trois pouvant porter des chars qui, chargés sur le Resolution, seront descendus à la grue.

Au sud, le 12° bataillon a continué à progresser vers la crête dominant le port de Narvik. Il finit par l'enlever complètement le 9 mai, à la suite d'une série d'opérations remarquablement conçues et brillamment exécutées avec très peu de pertes. Derrière lui, je concentre la brigade polonaise qui le relèvera pour attaquer sur Narvik même et dont un bataillon s'installera à Bogen, face à Narvik, prêt à coopérer par terre avec les troupes débarquant à Bjerkvik.

Le 12 au soir, l'escadre, forte de son cuirassé, de ses deux croiseurs et de huit destroyers, appareille et s'arrête devant Balangen, où la 13° demi-brigade est embarquée sur les gros bâtiments. La neige tombe et nous dérobe à la fois à la vue de Narvik et à celle de l'aviation ennemie, de plus en plus agressive. Je suis à bord du croiseur Effingham portant la marque de l'amiral et je fais mes dernières recommandations aux légionnaires. J'ai bien l'impression que notre plus grand ennemi sera l'aviation allemande.

Heureusement, elle est basée près de Trondheim, où la nuit dure encore deux ou trois heures, et son terrain n'est pas équipé pour lui permettre de prendre l'air dans l'obscurité. Je calcule le temps qu’il lui faudrait pour intervenir et je fixe l'heure du débarquement à minuit. Nous disposerons ainsi de deux heures au moins avant d'être bombardés.

Un spectacle bouleversant et fantastique

La flotte commence par faire route vers le sud pour tromper l'ennemi, puis fait demi-tour, et, un peu avant minuit, stoppe devant Bjerkvik. L'amiral fait venir l'officier de tir et me prie de lui donner mes ordres. C'est la première fois dans l'histoire qu'un général français commande le feu d'une escadre britannique. Il fait jour. Dès les premiers coups de canon, les maisons de bois s'enflamment.

La neige est rougie par la lueur des incendies. C'est un spectacle bouleversant et fantastique. Les chalands de débarquement s'approchent, les mitrailleuses crépitent, les chars débarquent, les neutralisent, se profilant devant les maisons en flammes; l'infanterie prend pied, et, bientôt, c'est le succès.

Tout le village est enlevé. La flotte fait alors face à droite. Un autre bataillon débarque à Meby, progresse et enlève le camp d'Elvegard et la cote 220. Devant lui, un lac gelé sur lequel sont immobilisés dix avions allemands.

Les Polonais arrivent par terre au prix d'un effort surhumain. Le lendemain, la liaison est faite avec les chasseurs et les Norvégiens, après des combats extrêmement durs et des bombardements aériens qui nous causent des pertes cruelles. J'envoie un détachement à Ojord, face à Narvik. La ville se trouve ainsi sous le feu de notre artillerie au nord et au sud, mais couverte par les deux fjords qui l'encadrent.

Devant ce succès, le général Mackesy est limogé et remplacé par le général Auchinleck, qui me donne aussitôt le commandement de tout le secteur de Narvik avec autorité sur les troupes norvégiennes, polonaises, anglaises et françaises. Maintenant, il faut prendre la ville, mais, pour franchir les deux fjords et débarquer de vive force sur la presqu'île de Narvik, il me faut encore l'appui de la flotte. Or elle est très occupée dans le sud, vers Mo et Bodo, pour appuyer la 24e brigade de Guards qui tente, au cours d'opérations difficiles, de s'opposer à la progression des Allemands venant du sud. Il faut prendre jour et nous nous entendons sur la date du 28 mai. L'opération, sera facilitée par l'appui aérien britannique dont les escadrilles ont pu enfin se baser sur le terrain de Bardufoss, qui vient seulement d'être remis en état après de longs travaux.

Le 25 mai, je suis convoqué par l'amiral lord Cork et le général Auchinleck, qui me tendent un télégramme de Londres. Il nous apporte l'ordre d'évacuer la Norvège en raison des graves événements de France.

C'est un choc affreux, tant pour notre situation locale que pour ce qu'il représente pour notre pays. «Dans ces conditions, est-ce que vous maintenez votre attaque du 28 ? » Un moment de réflexion : « Oui, amiral. Il ne serait pas possible d'embarquer nos troupes sous les yeux des Allemands qui tiennent encore Narvik. Il faut les chasser d'abord.

- Bien, général, je vous appuierai. » Et nous décidons de garder par-devers nous l'ordre de rembarquement, de prendre discrètement les premières mesures d'évacuation et de ne rien changer à nos plans d'attaque de Narvik. Le 28, à minuit encore, et pour les mêmes raisons qu'à Bjerkvik, le bombardement par la flotte commence. Sous sa protection, les premiers éléments de légion traversent le Rombaksfjord, prennent pied à Ornes et, derrière Narvik, suivis de toute la demi-brigade et d'un bataillon norvégien.

En même temps, les chasseurs du 14° attaquent vers l'est sur la rive nord du fjord, et les Norvégiens progressent le long de la frontière suédoise en direction des communications adverses. Au sud, les Polonais s'emparent d'Ankenes et de toute la rive du Beisfjord.

Le combat à Orneset et devant les Polonais est extrêmement dur. Les Allemands contre-attaquent; leur aviation bombarde la flotte et deux bombes tombent sur le croiseur Cairo d'où je dirige les opérations avec l'amiral. Finalement, Narvik tombe. J'y fais entrer les Norvégiens les premiers. La légion poursuit les Allemands en remontant la voie ferrée (la route du fer). Les Polonais feront bientôt la liaison avec eux en remontant du fond du Beisfjord.

Narvik ou la naissance d'une nouvelle stratégie
la 13e DBLE à Narvik Numari47


Pourtant, il faut exécuter les ordres et nous commençons les embarquements. Les Allemands de Dietl sont acculés à la frontière suédoise. Nous subissons des bombardements violents. Le 2 juin, Narvik est en flammes, mais la chasse anglaise abat sept avions allemands et nos batteries de D.C.A. d'autres. Le 26, sans que l'ennemi s'en aperçoive, nous décrochons, laissant des mannequins sur nos positions pour masquer notre départ. Nous embarquons nos dernières unités le 6 à minuit, après avoir fait passer les troupes et la population norvégiennes sur la rive nord du Rombaksfjord. Nous partons, la mort dans l'âme, mais avec la satisfaction d'avoir remporté une victoire, sans lendemain mais incontestable. Les Allemands mettront vingt-quatre heures à s'apercevoir de notre départ.

Entre Français et Polonais, nous avions perdu 250 tués et 500 blessés. Nous emmènerons en Angleterre plus de 400 prisonniers.

Notre retour sera endeuillé par la perte du porte-avions Glorious avec les aviateurs qui nous avaient appuyés, et par celle de deux destroyers. L'un d'eux, l'Acasta, m'avait ramené de Namsos et je le connaissais bien.

Le capitaine Glasfurd, son commandant, s'est sacrifié avec son bateau pour torpiller le Scharnhorst, sauvant ainsi le convoi qui nous ramenait. Pour mes compagnons et pour moi, son souvenir reste lié à celui de tous nos morts, qui reposent dans les cimetières de Narvik pour les Français, de Balangen pour les Polonais. Grâce à Glasfurd, nous n'avons pas perdu un homme en mer.

Ainsi se terminait une expédition qui montrait au monde que les Français savaient encore vaincre et qui avait réalisé, contre les théories en vigueur, le premier débarquement de vive force de la guerre, jetant ainsi les bases d'une stratégie amphibie qui sera déterminante et victorieuse en Europe comme en Asie.
la 13e DBLE à Narvik 8-110 la 13e DBLE à Narvik 16-211
la 13e DBLE à Narvik 16-112


ANTOINE BETHOUART. - Général d'armée.

- Commandant du corps expéditionnaire à Narvik (avril-juin 1940).

- Commandant la division de Casablanca (1940-1942).

- Arrêté et traduit devant la cour martiale le 8 novembre 1942.

- Commandant le corps d'armée de la 1re armée (septembre 1944).

- Commandant en chef de la zone d'occupation en Autriche.

­ Général en chef et haut-commissaire de la République française en Autriche (1945-1950)



(1) Effectifs doublés dans la suite par des éléments parachutés.

Source Historia magazine N° 6 du 30/11/1967
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeVen 3 Juin - 13:54

Merci GUY
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitimeVen 3 Juin - 17:11

la 13e DBLE à Narvik 373769 la 13e DBLE à Narvik 373769 la 13e DBLE à Narvik 373769
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





la 13e DBLE à Narvik Empty
MessageSujet: Re: la 13e DBLE à Narvik   la 13e DBLE à Narvik Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
la 13e DBLE à Narvik
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Norvège - commémoration du Combat de Narvik
» Les unités militaires Compagnon de la Libération .
» Un peintre à la 13 DBLE
» Le 31e Régiment du Génie et la 13e DBLE en Irak .
» Combats fratricides au Levant : 6e REI contre 13e DBLE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Paras, bérets bleus, verts et rouges, tous unis ! :: HISTOIRE DE NOTRE PATRIE :: La petite et la grande histoire :: 39 - 45-
Sauter vers: