La guerre des Boers

marienneau jean-michel a écrit:

Il est bien compliqué le drapeau de l'état libre d'Orange, je vais chercher la signification.

Ces deux drapeaux figurent dans l’ancien drapeau de l’Afrique du Sud,  aujourd'hui interdit.

Robert Stephenson Smyth Baden-Powell


Mondialement connu pour être le créateur des scouts, il défend la ville de Mafeking assiégée par le général Cronjé

Frederick Sleigh Roberts


Il fait principalement carrière en Inde et participe à la guerre contre l’Afghanistan. Il s'empare de Bloemfontein,  la capitale de l’État Libre d’Orange mettant fin à la guerre des Boers qui la poursuivent sous la forme de guérilla. Il est remplacé par son chef d’état-major,  lord Kitchener.

A suivre demain si vous le voulez bien.

Je prends un peu de temps pour présenter les protagonistes car je trouve que c'est important de mettre un visage aux noms.

C'est vraiment intéressant avec les cartes, et les photos des protagonistes, ce sujet est passionnant à suivre.

Continuons la présentation de quelques généraux anglais dont deux vieilles connaissances,  le général French et surtout lord Kitchener. 
Mais,  avant tout le général sir Henry Redvers Buller.


sir HENRY REDVERS BULLER




Il est le commandant en chef des troupes britanniques  Il a participé à différentes guerres,  au Soudan contre les madhistes, contre les Zoulous et à la première guerre des Boers. Il va subir de nombreuses défaites et sera remplacé en janvier 1900 par le général Roberts.

Field Marshal Frederick Sleigh Roberts, 1st Earl Roberts


Il succède à Buller comme commandant en chef des troupes britanniques et met fin à la guerre. Il est nommé chef d’état-major du ministère de la Guerre. Le général Kitchener lui succède.

Field Marshal Horatio Herbert Kitchener, 1st Earl Kitchener


Il commande l’armée anglo-egyptienne pour réprimer la révolte mahdiste au Soudan et venge le général Gordon tué à Khartoum. Il sera connu en France pour être allé à la rencontre de la colonne du capitaine Marchand à Fachoda,  créant un incident diplomatique.

John Denton Pinkstone French



Avant de commander le BEF, British Expeditionnary Force en France pendant la Première Guerre mondiale,. Il prend part à la guerre au Soudan puis participe à la 2ème guerre des Boers comme lieutenant-colonel commandant une Brigade de cavalerie. 


Winston Churchill 


Correspondant de guerre pour le Morning Post, il est capturé dans un train blindé et enfermé dans un camp de prisonniers d’où il parvient à s’évader,. 
Il reprend du service et commande le Light Horse Regiment.

En déjouant le complot ourdi par Cecil Rhodes et le raid Jameson, le président Kruger à remporté une première manche mais Londres est décidée de laver l’affront et la guerre est inévitable. 
Cependant l’empire britannique s'est créé beaucoup d’inimitiés en Europe notamment avec la France après Fachoda et l’empereur d’Allemagne,  le Kaiser  Guillaume II affiche beaucoup de sympathie pour la République du Transvaal.
La Couronne ne veut pas être responsable du début de la guerre qui est inévitable et malgré les concessions des présidents Kruger (Transvaal) et Steyn (République d’Orange), elle pousse les deux républiques au bord de la guerre. 
Le 9 octobre 1899 Kruger adresse un ultimatum à Londres  pour exiger le départ des troupes britanniques qui stationnent aux portes du Transvaal. Les deux républiques mobilisent,  les Anglais refusent,  la guerre est déclarée le 11 octobre 1899.

Le lendemain 12 octobre se déroule le premier affrontement. Un commando boer de 800 hommes commandé par les généraux Piet Cronjé et son subordonné Koos de la Rey, qui vont ensuite être en total désaccord sur la manière de mener la guerre attaque la gare de Kraaipan et s’en emparent.Les Afrikaners sabotent la voie ferrée faisant dérailler un train blindé britannique transportant des armes, des munitions et des prisonniers. Après cinq heures de combat, les Britanniques déposent les armes et les Boers prennent le contrôle du train.
C'est la première victoire des Afrikaners

La première phase de la guerre 


Le Front du Natal

Au Natal, une force commandée par le général Kock comprenant essentiellement des hommes du Kommando Johannesburg, ainsi qu'un détachement de volontaires allemands) occupe la gare ferroviaire d'Elandslaagte le 19 octobre 1899, interrompant ainsi les communications avec les forces britanniques stationnées à Ladysmith et celles de Dundee. 

Le 20 octobre 1899, les forces boers sous le commandement du général Lukas Meyer , du général Erasmus et du général Jan Kock occupent la colline de Talana près de Dundee et attaquent les forces britanniques du major général Sir William Penn Symons . En raison du brouillard,  les canons de 75 mm Krupp boers rend les tirs imprécis. 

En  menant l’assaut, Symons est tué et son remplaçant,  le colonel Yule parvient à  chasser les Boers des hauteurs. Cet engagement victorieux pour les Anglais est relatif, ils perdent 500 hommes contre 150 pour les Afrikaners.
Dans cette bataille,  les Anglais endossent pour la première fois un uniforme marron au lieu de la tunique rouge.

Général Afrikaners Daniel Jacobus Erasmus

Après avoir repris la gare d'Elandslaage occupée par les Boers qui entravaient la voie ferrée Dundee-Ladysmith,  la cavalerie du colonel French et le reste des troupes du lieutenant général Sir George White se replient sur Ladysmith rejoints à marché forcée par celles de Yule venant de Dundee.
Le 24 octobre,   les Boers entreprennent le siège de Ladysmith où s'est retranché White. Ils disposent d’un canon 155 mm Creusot Long Tom positionné au nord de Ladysmith. 

Réplique du canon L'on Tom, position sur la carte,  au nord, Joubert Headquarters à Pepworth Hill,

Le général Piet Joubert à la voie libre pour atteindre le port stratégique de Durban mais commet l’erreur d’engager un long siège devant Ladysmith, d'un faible intérêt stratégique.
White envoie la cavalerie commandée par le colonel HAMILTON pour s’emparer de Pepworth Hill et de mettre hors de combat le canon Long Tom. Elle est repoussée mais Joubert ne tire pas profit du repli des Anglais. Cette journée est appelée Mournful Monday, lundi de deuil.
White envoie un détachement de 800 hommes du  lieutenant-colonel Carleton des Royal Irish Fusiliers occuper les hauteurs du Nicholson's Nek, le 30 novembre 1899. Le chef de la cavalerie boer Christiaan De Wet envoie ses hommes sur le sommet où ils mettent en déroute les soldats de Carleton faisant 800 prisonniers.
Christian de Wet

Si les Afrikaners prennent le dessus sur les Anglais durant la première partie du conflit,  ils perdent du temps et mobilisent des hommes dans des sièges de villes ayant peu d’importance stratégique comme à  Ladysmith. Ils sont sur un terrain pour lequel ils ne peuvent employer ce qui fait leur force, la mobilité. La grande erreur de Joubert est de ne pas avoir pris le port stratégique de Durban. 
La ville de Mafeking est assiégée depuis le début de la guerre, la garnison est commandée par le colonel Baden-Powell, le père du scoutisme. 

Défendue par 1500, les assiégés résistent pendant 200 jours,  ils bénéficient de l’appui d’un train blindé. Les Boers ne lèveront le siège qu'en mai 1900.

Comme à Mafeking,  le siège de Kimberley où s'est refugiè Cécile Rhodes immobilise d’importantes forces boers plus utiles ailleurs. Les Anglais jouent la montre,  d’importants renforts débarquent au Cap, 50 000 hommes commandés par le général Redvers Henry Bullier. Celui-ci constitue trois colonnes pour prêter main-forte aux assiégés.  Celle du général lord Methuen forte de 13 000 hommes doit lever le siège de Kimberley.
Le 12 décembre, il affronte les troupes boers à Maggersfontein.
Les forces afrikaners s'élèvent à 8500 hommes commandées par le général Koos de la Rey qui souhaite mener une guerre mobile plus adaptée aux Boers alors que Piet Joubert s'entête à mener des sièges trop longs qui mobilisent trop d’hommes.
Le 11 décembre 1899, la Highland Brigade commandée par le Major-General Wauchope reçoit l'ordre d'attaquer les défenses boers à l'aube. Cependant, la force fut repérée avant qu'elle ne se prépare à attaquer . La colonne est soumise à un feu nourri par les Boers retranchés dans des tranchées. 
Wauchope est tué par  dans les premières minutes du combat. La brigade  se replie sur le terrain. Après la mort de Wauchope, la brigade se retrouve sans chef et est mise en déroute dès le début de l'après-midi. Le corps des volontaires scandinaves protège les flancs des troupes boers où est postée l’artillerie en se sacrifiant, sur 70 hommes,  seuls 7 réchappent au  combats menés contre les Highlanders Seaforth.

Les Anglais ont perdu un milliers d’hommes et vont connaître deux autres défaites dans  ce qui est resté comme la semaine noire.

Les défaites anglaises de Maggersfontein le 11 décembre (voir post précédent), de Stormberg la veille le 10 décembre et de Colenso le 15 décembre qui est ressentie comme un humiliation à Londres constituent la semaine noire (voirpost suivant). Les troupes de l’empire britannique sont constituées d’hommes ayant combattu au Soudan ou en Afghanistan et ont l'expérience du combat. Les Boers sont très mobiles et connaissent bien le terrain et les Anglais ne sont pas habitués à affronter un tel adversaire très habile au tir (les Boers sont des fermiers qui pratiquent la chasse).

Une colonne britannique provenant du Cap, commandée par le général William Forbes Gatacre avance vers le nord le long de la voie ferrée principale avec une armée de 3 000 hommes. Sa mission est d'empêcher une armée boer de l'État libre d'Orange de pénétrer dans la colonie du Cap . Une armée boer de 2300 hommes dirigée par le général Jan Hendrik Olivier, occupent la gare de Stormberg. Les troupes britanniques parviennent à la gare de Molteno et de là avancent vers le nord jusqu'à Stormberg.

Les trains où doivent embarquer les troupes étaient tellement retardés qu'une partie des troupes britanniques n'arrivait à Molteno que la nuit. Dans la nuit du 9 décembre, les soldats du major-général Sir William Gatacre s'avancèrent vers les Boers retranchés, dirigés par le général Jan Hendrik Olivier. 


Comme, selon les informations obtenues, le passage ferroviaire vers Stormberg était fortement gardé par les Boers, Gatacre a décidé de faire un détour. Le 9 décembre au soir, le général Gatacre conduit ses troupes fatiguées vers les mintagnes Kissiebergkoppies. Terrain inconnu et difficile pour les guides militaires qui se perdent. L'armée dépassa Kissieberg vers l'ouest et ce n'est qu'à l'aube que Gatacre se rendit compte de son erreur. Il donna l'ordre d'attaquer les Kissiebergkoppies par l'ouest. Kissieberg n'était défendu que par quelques Boers, mais l'attaque échoué.

Général  Gatacre .

 Les troupes britanniques, fatiguées après un long transport et une longue nuit de marche, ne peuvent atteindre les parois abruptes. De plus, ils sont bombardés par des tirs d’artillerie amie mal. Le combat a duré moins d'une heure.


 Finalement, Gatacre se replie sur Molteno, laissant derrière lui quelque vingt-cinq morts, une centaine de blessés et environ six cents prisonniers. Au signal de la retraite, Gatacre avait perdu de vue que six cents de ses hommes étaient encore sur les Kissiebergkoppies. Ils furent ainsi contraints de se rendre aux Boers au bout de quelques heures. Les morts et les blessés ont été en partie causés par des tirs amis.


https://www.britishbattles.com/great-boer-war/battle-of-stormberg/

Comme indiqué sur un pist antérieur, le général Sir Redvers Henry Buller commande les forces britanniques et les a divisées en trois colonnes,  les deux premières ayant été battues successive à Stormberg et Maggersfontein.  Il commande la troisième qui doit se porter sur Ladysmith qui supporte un siège commencé dès le début de la guerre. 



Le général Louis Botha à Colenso 


À l'aube du 15 décembre, le Major General A. Fitzroy Hart, commandant la British 5th Brigade doit trouverle gué pour traverser la rivière Tugela. Le guide local recruté pour mener la troupe ne parle pas anglais et conduit les Britanniques vers un mauvais gué, à la sortie d'un méandre de la rivière. Botha avait ordonné à ses hommes de ne tirer que lorsque les Britanniques auraient franchi la Tugela mais la brigade de Hart très exposée est une cible de choix qui ne peut être manquée. Les Boers ouvrent le feu et blessent ou tuent cinq cents Britanniques avant qu'ils ne soient dégagés. La colonne étant mal engagée, Buller ordonne à Hart de décrocher. 
Les forces britanniques, 23 000 hommes et 40 canons se heurtent à 20 000 commandés par Botha. 

Au centre Hildyard prend possession de Colenso et du pont routier et sur l'aile droite Dundonald est au contact avec les troupes boers sur Hlangwane. Les troupes boers dissimulées sur les hauteurs de Colenso infligent de lourdes pertes aux Britanniques qui perdent 1125 hommes : 132 tués,  765 blessés et 228 prisonniers. Buller ordonne un repli général, laissant 10 des 12 canons engagés entre les mains de l'ennemi.

Après les deux défaites de Stromberg et de Magersfontein, celle de Colenso conclut une semaine noire pour l'Empire britannique. Buller qui porte l'échec de la bataille est relevé de son commandement. Il est remplacé par Lord Frederick Roberts

Que de batailles sanglantes, surtout pour les Anglais. Les Boers sont supérieurs sur terrain connu, je pense que les British vont durement réagir.
Cette guerre oubliée en classe était résumée en quelques phrases ? je n'en ai même plus souvenir.

Merci pour ton intérêt. Ce qui fait la force des Boers c'est la mobilité,  ils connaissent le bush, ce sont des fermiers pour la plupart. Le problème , ils ne peuvent pas se permettre de soutenir un siège. La victoire de Colenso est ressentie comme un affront pour Londres. Les Anglais vont employer plus de moyens. Les soldats de l’empire sont pourtant expérimentés,  ils ont mené des combats en Inde, Afghanistan ou au Soudan contre le Madhi (rappelle toi le film Khartoum).
La colonie du Cap,  comme Gibraltar sont des points stratégiques sur la route des Indes et pour garder l’hégémonie incontestée sur toutes les mers du globe.
Il n’y a pas beaucoup de films évoquant la guerre des Boers. Je le rappelle d’une série avec Yves Rénier, Pour tout l’or du Transvaal  dans les années 80. C'est de la que vient min intérêt sur ce conflit qui commence avec le XXe siècle.

Un Mythe. - Une légende dans la guerre du Natal  et du. Transval le meneur d'hommes 
l célèbre.  Shaka. Zulu. -
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Je ne connaissais pas Chamarande.

Merci pour cette information qui me rappelle les mar hes nocturnes durant le PESO quand on nous largait deux par deux en rase campagne avec TL 122 D, boussole et carte pour rentrer au bivouac à pied sur une dizaine de kilomètres.