GLISSEMENTS PROGRESSIFS VERS L'ENFER
Quand, sous le président Charles de Gaulle, la loi Neuwirth a autorisé la contraception, je n’en pensais rien, j’étais trop jeune…
Quand, en 1974, la pilule contraceptive fut remboursée par la Sécurité Sociale et distribuée gratuitement par le Planning Familial à des filles mineures, je n’ai rien dit, je ne me sentais pas vraiment concerné…
Quand, après la contraception, on a commencé en 1975 à évoquer la légalisation de l’avortement avant la fin de la 10ème semaine de grossesse tout en le réservant à des cas particuliers de « détresse sociale », je n’ai encore rien dit ; il me semblait naturel que les femmes décident souverainement de leur maternité et plutôt pertinent qu’on en finisse avec les tristement célèbres « faiseuses d’anges »… Et puis il faut dire aussi que « l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) », c’était quand même sémantiquement plus correct qu’ « avortement »…
Quand, en 1982, l’IVG, toujours soumis à des conditions restrictives, fut remboursé par l’assurance-maladie, je n’ai toujours rien dit, la grossesse pouvant être au fond, dans certains cas, considérée comme un accident voire même une maladie…
Quand, à partir de 2001, les conditions restrictives furent supprimées et que le délai légal fut repoussé de 10 à 12 semaines, je fus un peu gêné, tout en me disant que tout cela allait finalement dans le sens naturel et inéluctable des choses…
Quand, en 2005, la Loi Léonetti mit un terme à l’acharnement thérapeutique, j’ai trouvé ça bien naturel : pourquoi s’acharner à maintenir en vie et dans la souffrance les vieux et les malades quand il n’y a plus d’espoir ?
Quand, en 2016, Hollande a massacré les allocations familiales, en conditionnant les primes de naissances à un plafond de ressources, en supprimant simultanément toute entrave à l’IVG, quelle qu’en soit la raison, j’ai commencé à avoir quelques doutes…
Quand, en 2022, le délai pour l’IVG fut encore allongé à 14 semaines, j’ai commencé à me demander jusqu’où comptait aller le législateur…
Quand j’ai appris qu’il y avait 230 000 avortements légaux par an, pour 710 000 naissances, ça m’a quand même un peu troublé… Surtout quand nos dirigeants supposés éclairés se fondent sur le déficit des naissances pour justifier l’immigration à tout va…
Maintenant que l’inscription dans le marbre constitutionnel du « droit à l’IVG » est envisagée, je commence à trouver tout ça franchement bizarre…
Maintenant que le « wokisme » nous apporte une nouvelle mode venant des USA, rapidement devenue la nouvelle religion des écolos-bobos, dont la dernière trouvaille est de transformer les cadavres en plantes vertes ou en compost « pour éviter la surpopulation des cimetières (!) », je commence à ressentir comme un début de haut-le-coeur…
Et maintenant que, fort du « droit de mourir dans la dignité », qui se résumait jusqu’à aujourd’hui à combattre la douleur, on envisage de légaliser l’euthanasie, je commence à réaliser que toutes ces lois « sociétales » n’étaient finalement qu’une marche inéluctable vers la marchandisation de la vie humaine. Ultime étape de reconditionnement des cadavres (en attendant peut-être pire - genre Soleil Vert -), après la PMA et la GPA pour la natalité…
Ainsi, de la procréation planifiée à la décomposition industrialisée, le corps humain devient peu à peu dépourvu de tout ce qui le rendait jadis sacré. La société matérialiste et mercantile, après s’être progressivement affranchie en 50 ans de tous les oripeaux du sacré, ne considère maintenant la vie que comme une banale marchandise, qui pourrait un jour prochain déboucher peut-être sur des « fermes humaines », afin de répondre à la planification régulée des besoins économiques et démographiques...
Ajoutons à tout cela, pour faire bonne mesure, cette nouvelle folie de la non-binarité, transgenrisme et autres joyeusetés, qui prétend que beaucoup d’enfants ne se sentiraient pas à l’aise dans leur sexe officiel ; qu’il convient donc les repérer et de les informer « pour les aider ». Et envisager éventuellement ensuite une nécessaire « transition » (quel horrible substantif !), suggérée et favorisée par les enseignants qui ne savent plus quoi faire depuis qu’on n’apprend plus aux enfants à lire, à écrire et à compter. Et encore moins à enseigner les fondements de la Morale, qualifiée comme il se doit de « bourgeoise », bien entendu…
Cette tragédie humaine, nous l’avons vécue, nous la vivons et nous sommes peut-être en train d’en subir les derniers actes. Plus de morale, plus de religion solide et respectée pour contrecarrer la sinistre prévision d’un Georges Orwell qui ne se sera finalement trompé que sur la date...
La vie humaine ne vaut plus grand chose ; l’esprit, l’âme, le souffle, appelons comme nous voulons ce qui sépare l’homme de l’animal, s’est envolé depuis longtemps, réduit en cendres, lui aussi, et il est peut-être trop tard pour arrêter ce naufrage moral.
A moins qu’un sursaut salutaire de tous ceux qui restent encore des hommes et des femmes dignes de ce nom ne brise dans l’œuf ce processus démoniaque…
AUJOURD'HUI ENCORE, ET PLUS QUE JAMAIS...
VIVE LA RÉPUBLIQUE, mais surtout...
VIVE LA FRANCE !
Marc Le Stahler
20/2/2023