19 décembre 1942, début de Petit Saturne

On commence avec les ordres de bataille italiens. 
L’ARMIR (ARMATA ITALIANA IN RUSSIA), nom donné à la 8a Armata,  commandée par le generale d’Armata Italo Gariboldi est mise sur pied en juillet 1941. Gariboldi avait commandé les forces armées italiennes en Afrique du Nord en 1941 et en raison de divergences avec Rommel,  avait été rappelé en Italie en juillet 1941, remplacé par Ettore Bastico.

Après la première bataille défensive du Don entre le 20 août et début septembre 1942, le front s'est stabilisé sur le Don moyen mais les Soviétiques conservent deux têtes de pont, la première dans le secteur du II CA à Verch Mamon et l’autre dans le secteur du XXXV CA, l’anse d’Ogalev, appelée le bonnet phrygien. 
L’Armir est positionnée entre la 2e armée hongroise sur son flanc gauche et la 3e armée roumaine à sa droite et occupe un front de 270 km. Il est composé de trois corps d’armées, le Corpo d'armata alpino qui occupe le flanc gauche au contact de la 2e armée hongroise,  le II CA au centre et le XXXV CA, l’ex CSIR du général Messe qui est remplacé par le général Zingales. Messe rejoint le front de Tunisie en novembre 1942.
Il dispose du Raggruppamento à cavallo Barbò composé de deux régiments de cavalerie,  le Reggimento "Savoia Cavalleria" (3º) qui s'est distingué à Ibushenkij,  du Reggimento "Lancieri di Novara" (5º) et du Reggimento Artiglieria Terrestre a Cavallo ’’Voloire ’’.

• Le Corpo d’Armata Alpino est commandé par le generale di corpo d'armata Gabriele Nasci.  Il est composé des divisions alpines suivantes :
  
  
  2ª Divisione alpina "Tridentina", Gal Luigi Reverberi
  3ª Divisione alpina "Julia", Gal Umberto Ricagno
  4ª Divisione Alpina "Cuneense, Gal Emilio Battisti
  En réserve 156ª Divisione di fanteria "Vicenza’’, Gal Etelvoldo Pascolini
  

• II°CORPO D'ARMATA, Gal Giovanni Zanghieri
  5ª Divisione fanteria "Cosseria", Gal Enrico Gazzale
  3ª Divisione fanteria "Ravenna", Gal Francesco Dupont
  Réserve: 27. Panzer-Division
  

• XXXV Corpo d'Armata, Gal CA Francesco Zingales 
  298. Infanterie-Division, Generalleutnant Arnold Szelinski
  9ª Divisione fanteria "Pasubio, Gal Guido Boselli
  Raggruppamento CC.NN. "3 Gennaio": luogotenente generale Filippo Diamanti
  

• XXIX Armee Korps, General der Infanterie Hans von Obstfelder
  52ª Divisione fanteria "Torino", Gal Roberto Lerici
  3ª Divisione celere "Principe Amedeo Duca d'Aosta, Gal Ettore de Blasio
  2ª Divisione di Fanteria "Sforzesca, Gal Carlo Pellegrini 
  

A suivre...

Le Corpo Alpino  est arrivé tardivement dans le secteur qui lui a été attribué alors qu'il était en route pour le Caucase. La division Tridentina n’arrive que le 31 octobre. 

A partir du 11 décembre,  les Soviétiques harcèlent le secteur du II CA et du XXXV Corpo d’Armata. Depuis la tête de pont de Verchnij Mamon,  ils exercent une forte pression sur la division Ravenna. 
Le 16 décembre,  la 6e armée (lieutenant général Fiodor Mikhaïlovitch Kharitonov) et la 1ère armée de la Garde (lieutenant général Vasily Ivanovich Kuznetsov) passent à l’offensive dans le secteur du II CA et du XXXV CA après une intense préparation d’artillerie. Le brouillard gêne le tir des batteries soviétiques et l’avancée de l’Infanterie se limite à 2/5 km dans les lignes italiennes. Les Italiens tiennent tant bien que mal leurs positions. Les blindés entrent en jeu le lendemain,  franchissent le Don gelé au moyen de fascines. Le général Francesco Dupont commandant la division Ravenna ordonne le repli pour éviter l’anéantissement. Le 17 décembre,  le front tenu par le II CA s'écroule. Sous la pression,  le front tenu par le XXXV CA et le XXIX Armee-Korps est menacé. Les chemises noires des Ragruppamento CC.NN. "3 Gennaio" et Ragruppamento CC.NN. "23 Marzo’ sont envoyés pour combler les brèches. La division Ravenna et la division Cosseria sont anéanties. Les chars soviétiques sont déjà à Kantemiroka, à 40 km au sud des lignes italiennes. 
Gariboldi envoie entre le secteur de la division Cuneense et la division Cosseria un groupe d’intervention de la Julia qui ca tenir le carrefour de Seleny Iar pendant un mois. 
Le 19 décembre,  l’ordre de repli est donné. Les restes de la 8a Armata sauf le Corpo Alpino se replier par -40° en deux blocs :
Bloc nord : 298 Infanterie-Division, divisions Torino, Ravenna et Pasubio par Popovka, Arbusov et Tcherkovo et arrive le 26 décembre. C'est le cadre du récit d’Eugenio Corti, La plupart ne reviendront pas. 
Bloc sud : divisions Sforzesca,  Celere et Pasubio atteignent le Donets le 1er janvier 1943.


Nous retrouverons le groupe d’intervention de la Julia bientôt.

A Arbousov dans la  «vallée de la Mort»qui est relaté dans la plupart ne reviendront pas , il y eu un épisode insensé,  le jeune carabiniere Giuseppe Plado Mosca, afin d'encourager ses camarades à forcer l'encerclement, s'élance à cheval vers les positions russes, brandissant un drapeau italien. 

La monture retournera seule mais les Italiens, enhardis par cette acte de grande bravoure, réussiront à franchir les lignes ennemies. Pour cet acte, Plado Mosca sera médaillé à titre posthume de la Medaglia d'Oro al Valore Militare, la plus haute distinction militaire italienne.
ALEX

Merci pour ce cliché de ce valeureux carabiniere. Une chose a attiré mon attention,  Serradifalco est un petit village sicilien d’où est né mon père. Mon grand-père, carabiniere y a été à l’époque où Mussolini avec le préfet Mori dit le préfet de fer. C'était un homme à poigne, il a fait déguerpir Cosa Nostra,  Lucky Luciano, le clan Genovese et tutti quanti aux USA. 
Ils reviendront en Sicile avec la bénédiction de Roosevelt. 
Pour en revenir aux Alpini qui au moment de Petit Saturne restent sur leurs positions alors que les deux autres corps d’armées italiens on été anéantis, j’en reparlerai lors de l’offensive de janvier 1943.
J’ai lu tellement d’histoires comme ce capitaine,  blessé et qui sait qu'il va mourir,  demande à ses alpinis un dernier chant. Un aumônier qui demande à ses braves montagnards d’enterrer non seulement les alpini mais aussi les Allemands ou les Soviétiques. Une fois morts, ils redevenaient enfants de Dieu. Et aussi un autre aumônier, don Gnocchi, il avait promis aux mourants de s’occuper de leurs enfants. Revenu en Italie,  il a ouvert un orphelinat. Des histoires tellement émouvantes.

Une traduction de l’acte de bravoure de Plado Mosca  :

Il est tombé au combat lors de la bataille d'Arbuzovka, le 22 décembre 1942, au cours des étapes dramatiques de la retraite de l'ARMIR de Russie. Cet endroit, rebaptisé plus tard " la vallée de la mort ", était un bassin dans lequel les survivants de la 52e division d'infanterie " Torino " se sont retrouvés isolés du reste de la 8e armée et encerclés par l'Armée rouge. Dans ces conditions désespérées, soudain parmi les soldats, prostrés par le froid et les privations, deux cavaliers partirent au galop et les incitèrent à attaquer l'ennemi. L'un est le carabinier lui, qui brandit un drapeau tricolore, l'autre le soldat Mario Iacovitti[3]. Ce geste insuffle du courage aux soldats italiens qui parviennent à briser l'encerclement par une attaque à la baïonnette. [Il est tué par une rafale de mitrailleuse, son cheval, également blessé, retourne seul dans les tranchées italiennes.
 Pour le courage dont il a fait preuve lors de cet événement, le président de la République italienne Luigi Einaudi lui décerne la médaille d'or de la valeur militaire in memoriam le 6 février 1951.

En attendant la suite,  on va voir ce qui se passe dans les airs. Le 22° Gruppo  Autonomo CT termine son cycle opérationnel en mai 1942 et est remplacé par le 21° Gruppo Autonomo CT à Stalino. Il lui laisse ses Macchi C.200.

Le 21° Gruppo CT est commandé par le Maggiore Ettore Foschini et est composé des escadrilles  :
356a Squadriglia : Cap. Virginio Teucci
361a Squadriglia : cap. Francis Leoncini.
382a Squadriglia : cap.  Enrico Candio
386a Squadriglia : cap. Bruno Mondini.

L’unité suit l’avancée des unités terrestres italiennes et change de terrain d’aviation pour se baser à Voroshilovgrad puis opérer à partir de Millerovo et Kantemirovka. En septembre,  le Gruppo reçoit 12 MC.202 répartis dans les quatre escadrilles.

Les M.200  qui peuvent emporter deux bombes de 50 kg effectuent des missions de bombardement lors de l’avancée italienne en direction du Don en août 1942.
Lors de l’offensive soviétique d’hiver, les Macchi effectuent des vols d’harcèlement des unités blindées lancées sur les positions italiennes. Par des températures de -40°, il faut déployer des efforts surhumains pour faire décoller les avions.
La dernière mission est effectuée par 25 avions le 17 janvier 1943 avant leur rapatriement en Italie via Odessa et la Roumanie.

Un 71° Gruppo Autonomo Osservazione Aerea remplace le 61° Gruppo Autonomo OA commandé par le colonel Achille Fanelli équipées de Caproni Ca.311 et deux Caproni Ca.312 ambulances. 

Le 71° Gruppo Autonomo AO comprend les escadrilles :
38a Sq. OA
116a Sq OA 
247 Sq trasporto.

En septembre   sept bombardiers Fiat BR.20 sont affectés à la 38a Sq. puis une dizaine supplémentaire, ainsi qu'un douzaine de S.81.

Le général Pezzi,  commandant les forces aériennes italiennes en Russie trouve la mort à bord d’un S.81 en tentant de ramener des soldats blessés à Voroshilovgrad le 29 décembre 1942.

Le 29 juin 1942,à 05h30 un SM.75 GA (pour grande autonomie) décolle de l'aéroport de Guidonia près de Rome avec quatre hommes d'équipage. Le tenente colonello Moscatelli est le chef de l'expédition. L'avion atterrit en Ukraine à Zaporosjke  à 18h00 après un vol de 2000 km, fait le plein (10300 litres), redécolle le lendemain matin, survolant la mer d'Aral, le lac Baïkal et le désert de Gobi et atterrit en Mongolie Intérieur à 22h00 du 30 juin.
 Accueilli par un général nippon et une délégation italienne, l'avion redécolle pour Tokyo où il arrive à 22h00 le 1er juillet.
Le vol retour est effectué le 18 juillet avec escale à Odessa : 6350 km  en 29 heures et 25 mn.

Après l’anéantissement du II CA durant l’opération Petit Saturne le 17 décembre 1942, le front est rompu à la jonction du secteur du Corpo Alpino et du II CA. Le generale d’Armata Gariboldi envoie d’urgence un groupe d’intervention composé d’éléments de la 3ª Divisione alpina "Julia” commandée par le generale Umberto Ricagno.
La division regroupe les régiments suivants :
-8º Reggimento alpini : Colonel Armando Cimolino
bataillons Tolmezzo Gemona et Cividale
-9º Reggimento : Colonel Fausto Lavizzari
Btg. Vicenza ,  Btg. L'Aquila et Bgt Val Cismon .
-3º Reggimento artiglieria : Colonel Pietro Gay
 Gruppo. Conegliano, Gr. Udine et Gr. Val Piave
-III Bgt mixte du génie.


Les couleurs de la nappina,  le pompon porté sur le chapeau des alpini où est accroché la plume de corbeau correspondent à 
  : 1er bataillon  (Btg.)
  : 2e bataillon 
  : 3e bataillon
artiglieria alpina avec le numéro de batterie.


Le Gruppo d’intervento de la Julia est composé des bataillons L’Aquila, Tolmezzo,  des 13e et 14e batteries du 3º Reggimento artiglieria et d’éléments du bataillon d’éclaireurs skieurs Monte Cervino . Il est dépêché à la jonction entre les divisions Cuneense et Cosseria, à Seleny Iar le 19 décembre 1942.





A suivre...

Ces unités prévues pour combattre en haute montagne devaient se rendre dans le Caucase mais un ordre de l’OKH les a déroutés sur la plaine du Don et ne sont pas équipées pour affronter les T-34 soviétiques car elles ne disposent pas d’artillerie antichars ni de DCA. Les canons de 75/13 ne sont pas efficaces pour cette emploi.
 Les Allemands sont persuadés que l’armée rouge n’a plus les moyens pour effectuer une vaste opération d’encerclement comme pour Stalingrad en novembre. 
Le premier coup de boutoir a été Petit Saturne,  le coup de grâce sera l’opération Ostrogojsk-Rossoch en janvier 1943.

Le Gruppo d’Intervento avec le Sturmgeschutz-Abteilung 201 sont aux dépendances de la 385. Infanterie-Division du General der Infanterie Karl Eibl (XXIV. Armeekorps qui comprend le Gruppe Fegelein, la 27. Panzer-Division,  la 387. Infanterie-Division et le Führer-Begleit-Bataillon)
Pendant un mois,  les Soviétiques vont maintenir une pression constante sur le carrefour vital de Seleny Iar et Nicolas Kalitva,  les batteries de 75/13 du Gr. Conegliano sont pratiquement anéanties et le Btg Tolmezzo déplore 400 hommes tués ou disparus, le Btg l’Aquila ne lui reste que 290 alpini sur 1600. Par des températures qui descendent à -35°, les alpini soutenus par une poignée de Stug forcent l'admiration du général Eibl qui les appelle ses ’’Panzer Soldaten ”. Ce verrou resiste aux coups de boutoir des troupes de Vatoutine jusqu'au 15 janvier suivant quand débute l’opération Ostrogojsk-Rossoch.

Le SS-Oberführer Hermann Fegelein  est mis à la tête d'une Kampfgruppe en décembre 1942 au sein du XXIV. Panzer-Korps, qui en constitue sa réserve, placé au sud du dispositif du Corpo Alpino, dont la division alpina Julia tient le point-clef de Novo-Kalitwa, flanqué par ce Kampfgruppe Fegelein. Il est compose ainsi :
-II./SS-Polizei-Schützen-Regiment 3 (moins sa section du génie ni son peloton antichar mais renforcé par des éléments antichars d'une unité de dépôt)
-SS-Sturmgeschütz-Batterie "Nord"
-SS-Nachrichten-Zug/SS-KGr. "Fegelein" (unité mise sur pied sur le moment)
une batterie d'obusiers lourds initialement prévue pour la 1.SS-Infanterie-Brigade (mot.)
deux colonnes du train
-Polizei-Regiment 15 (moins un bataillon)
Il y a aussi un Führer-Begleit-Kampfgruppe, il s'agirait du Kampfgruppe Pohlmann.


Source Charles Trang

Commandoair40 a écrit:

Merci mon Alex ,

Comme quoi , que l'Armée Italienne était a la Hauteur .

Comme quoi lorsque le Capo crie : à la baïonnetta.... ce n'est pas forcément compris par la troupe comme: à la camionnetta !

Les baïonnettes ne manquaient pas mais les camionnettes oui, ils se tapaient des centaines de kilomètres à pied !

Tiens j’ai un exemple de la pagaille au niveau des effets militaires. Les alpini manquaient de brodequins qui avaient des semelles en carton et bien on leur en a expédiés,  uniquement pour le pied gauche. 
En Libye,  l’eau était expédiée dans des jerricans qui avaient contenu du carburant,  imbuvable. 
Adolf aurait fait fusiller ces incapables de planqués , Staline les aurait envoyé dans une unité disciplinaire sans armes, pour déminer...

C'est dans ces combats que Hermann Fegelein,  le beau-frère d’Eva Braun , il avait épousé sa sœur Gretl Braun[size=30], [/size]sera blessé.

Je suis en train de relire 100000 gamelles de glace de Giulio Bedeschi, il explique que en route pour le Caucase,  ils ont été détournés pour aller combattre en rase campagne avec du matériel de montagne , une aberration,  ces hommes n’étaient pas sur leur terrain,  les mulets qui transportaient les équipements et les canons de montagne peinaient pour parcourir les 500 km pour atteindre le Don en plein été. Puis ce sera la retraite,  700 km à pied par des températures qui pouvaient atteindre-50°, talonnés par les T-34. Ce sera pareil pour les Hongrois,  les Roumains et les Allemands qui avaient eux quelques StuG à opposer.

Avant d’évoquer prochainement le début de l’offensive Ostrogojsk-Rossoch,  un passage en revue de la 2e armée hongroise. 




Forte de 200000 hommes, est elle composée de 3 corps d'armée à 3 divisions légères.
Ces divisions légères sont dénommées ainsi car elles n'ont que 2 régiments au lieu de 3. 
le général vitez Gusztav JANY

Organisation

Commandant : général Vitéz Jány Gusztáv
Chef d’état-major : Lakatos Géza
III  Corps (G; Rakowsky)
6e Division Légère (Col. Janos Gödry) : 22 et 52 Régiment d'Infanterie ;
7e Division Légère (Col. Andre Mezö) : 4 et 35. Régiment d'Infanterie ;
9e Division Légère (Col. Jenö Ujlaky) : 17 et 47. Régiment d'Infanterie ;


IV Corps (G. Horvath)
10e Division Légère (Col. Bela Tanito) : 6 et 36. Régiment d'Infanterie
12e Division Légère (Col. Gabor Illeshàzy) : 18 et 48 Régiment d'Infanterie
13e Division Légère (Col. Joszef Grassy) : 7 et 31 Régiment d'Infanterie


VII Corps (G. Gyimesy)
19e Division Légère (Col. Laszlo Deak) : 13 et 43. Régiment d'Infanterie
20e Division Légère (G. Karolyi Kovacs) : 14 et 23. Régiment d'Infanterie
23e Division Légère (G. Istvan Kiss) : 25 et 51. Régiment d'Infanterie.


Chaque division outre ses 2 régiments d'infanterie possède un escadron de hussards, une batterie anti-aérienne de 40 mm et une compagnie de mitrailleuses anti-aériennes.
Chaque régiment dispose de 3 bataillons, d'une compagnie de mortiers de 81 mm et d'une compagnie anti-char avec des canons 47 mm.


La 2e armée est déployée au sein du Groupe d'Armées B en avril 1942 couvrant le flanc nord des unités en route pour Stalingrad.
En juillet 1942, la 1ere Division Blindée de Campagne rejoint la 2eme armée. Commandée par le lieutenant-général Laszlo Veress, elle est composée du 30e Régiment Blindé et du 1er Régiment motorisé. Équipé de 22 Pz.Kpw IV, 108 T-38, 17 Toldi, 18 Nimrod et 14 Csaba, elle représente une force non négligeable pour un effort exceptionnel. Rudement éprouvée par les combats de l’été 1942, les Allemands lui livrent 8 Panzer IV F2 et G et 10 Panzer III  Ausf. N. Tous les engins perdus n’ont pas pu être remplacés
Elle est placée en réserve. 


Quelques blindés hongrois
TOLDI I (38M)

NIMROD 40M

CSABA 39M

Les 3 premiers jours de l’offensive Ostrogojsk-Rossoch 
Secteur 2e armée hongroise 




12 Janvier : les offensives démarrent des têtes de pont de Uryv. L’assaut est précédé d'une intense préparation d'artillerie, déclenchée à 9h55. Une heure plus tard, la 40e Armée ( ) commence don offensive en partant du saillant d'Uryv en direction d'Ostrogosk.
A 12 h., le 7 Reg.Inf (7 DL) retranché dans des positions de fortune est anéanti. Le 35 R.I. (7 DL), ainsi que le 429 Inf.reg de la 168 Inf.Div contiennent l'assaut. Les troupes russes ont créé une brèche large de 6 km et profonde de 3 km entre le III et IV Corps.


13 Janvier : : les Hongrois tentent de contre-attaquer et engagent leurs réserves, la 700.Panzerverband perd pratiquement tous ses blindés. Les Soviétiques s’engouffrent dans la brèche qui s’est élargie de 10 km et profonde de 10 km. Les 3 RI et 4 RI (7 DL) et le 23 RI (20 DL) sont anéantis. Les restes de la 7 DL retraitent vers l’ouest.


14 Janvier : nouvelle percée de la 40eme armée dans la brèche entre le III et IV Corps en direction d'Ostrogosk. La rivière Potudan est franchie grâce à des ponts de bateaux.
Le 18 Corps de Fusiliers s’élance depuis la tête de pont de Stutye dans le secteur de la 12 DL (VII Corps). Son objectif est Ostrogosk à 23 km. Leur artillerie obsolète qui date de la 1ère guerre mondiale est détruite après avoir tiré ses derniers obus, les troupes hongroises, privées de soutien commencent à se débander devant le rouleau compresseur. 
L’objectif soviétique est l'encerclement du reste des troupes de la 2eme Armée à Ostrogosk par 2 pinces constituée au nord par la 40e armée et au sud le 18 Corps de Fusiliers. Les éléments de la 3E Armée Blindée enfoncent les lignes du XXIV Panzer-Korps et menacent Kantemirovka.

secteur du Corpo Alpino 

La 40e armée (Kirill Semionovitch Moskalenko) au nord et la 3e armée blindée (Pavel Semionovitch Rybalko) au sud, dans une manœuvre en tenaille doivent enfermer dans une poche qui se referme à Nikolaievka les armées italiennes, hongroises et allemandes. 

Le 14 janvier 


La Kampfgruppe Fegelein, la 27. Panzer-Division et le Führer-Begleit-Bataillon), bousculés par la 3e armée blindée doivent se replier vers l’ouest avec la 385. Infanterie-Division. 
Le bataillon Vestone est investi par des forces supérieures en nombre mais réussi à repousser les assauts. 

15 janvier 
La 106e  brigade blindée soviétique de la 3e armée surgit dans le dos du Corpo Alpino qui menace d'êtreencerclé,  à Rossoch, siège du commandement du Corpo Alpino. Grâce à l’intervention de deux StuG et des Stukas,  la colonne doit se replier abandonnant 12 chars détruits et une quarantaine de prisonniers. 



16 janvier 
Rossoch tombe entre les mains des Soviétiques. 
Le général Gariboldi ordonne au Corpo Alpino d’abandonner ses positions et de se replier.

15 JANVIER 
Le III corps est menacé d’encerclement par la 40e Armée et la 13e Armée,  les flancs de la 2.Armee sont exposés. La brèche créée  dans le saillant d’ Uryv atteint 45 km de large sur une profondeur de 60 km. Ostrogosk n'est plus qu'à 10km.




16 JANVIER
La 10 DL et la 13 DL (IV Corps) se replient sur Ostrogožsk avec la 168 ID.
Le Cramer Korps peut commencer à contre-attaquer avec la 1. magyar páncéloshadosztály (division blindée de campagne) pour bloquer l’offensive du 18e Corps de Fusiliers mais le Generalmajor Hans Cramer donne l’ordre de retraite.
Le VII Corps est autorisé à se replier sur Karpenkov malgré les ordres d’Hitler de combattre jusqu'au dernier homme.

En fixant le Corpo Alpino (CA) sur les rives du Don, celui-ci risque d'être prise à revers par la 3e armée blindée et l’ordre de repli n’arrive que le 17 janvier au général Nasci commandant le C.A. alors que les Hongrois ont commencé à abandonner leurs positions la veille exposant dangereusement le flanc nord des Italiens. 
Par des conditions atmosphériques extrêmes, les températures descendent à-40°, sans véhicules,  les mules chargées de blessés,  sans ravitaillement,  les Alpini commencent une retraite qui ressemble à celle de la Grande Armée. Harcelés par les unités soviétiques,  l’aviation maîtresse du ciel et les partisans,  les trois divisions italiennes se mettent en marche avec dans leur sillage des milliers de fuyards hongrois débandés entravent les unités encore en état de combattre. 

La Tridentina et la division Vincenza progressent depuis le nord et atteint Podgornoïe dans la soirée du 18 janvier. 
La Julia et la Cuneense progressent parallèlement plus au sud. Le manque de radios empêche de coordonner les opérations de repli. La Tridentina peut compter sur l'appui de quatre précieux StuG, une batterie de Nebelwerfer et un groupe d’artillerie.
Les Alpini marchent jusqu'à vingt heures par jour (témoignage de Giulio Bedeschi dans 100 000 gamelles de glace),  les quelques isbas sont disputés pour quelques heures d’un précieux repos. La population compatissante offre leurs maigres provisions ce dont les Alpini n’ont jamais oublié et le rapportent souvent dans les récits. Les groupes d’artillerie sont tirés par les braves mules ou plus souvent par les artilleurs comme pour le Gruppo Artiglieria di montagna Conegliano où sert Bedeschi. Lorsque les quelques derniers obus sont tirés,  le canons sont détruits et abandonnés. Telle l’histoire du pointeur Angelo Gabrieli du Btg Sciatore  ’’Monte Cervino ’’ qui bien que grièvement blessé,  ordonne à ses servants de s’éloigner et tire à bout portant sur un T-34 qui s’écrasé sur le chef de pièce. Gabrieli recevra la Medaglia d'Oro al Valore Militare à titre posthume. 

 Les traîneaux servent à transporter les blessés. Lorsque les mules,  s’écroulée d’épuisement,  elles sont immédiatement dépecées et dévorées. Le manque de moyens radio empêchent les colonnes de se soutenir,  la Cuneense progresse par un itinéraire erroné où elle perd 80% de ses effectifs. Les Soviétiques dressent des barrages qu'il faut franchir au prix de lourdes pertes ou bien les contourner. 
Le dernier verrou est Nikolaievka,  la Tridentina qui est en avant garde, commandée par le generale Reverberi doit absolument déloger les Russes pour atteindre les lignes amies, le 26 janvier.

A suivre

26 janvier 1943, la bataille de Nikolaievka

La 2a divisione  alpina Tridentina est parvenue au verrou que constitue le village de Nikolaievka  après avoir soutenu 11 combats pour échapper aux barrages de l’armée rouge dont les engagements de Postojalyj, Skororyo, Charkovka, Varvarovka et Nikitovka. Elle peut compter sur le soutien de quatre StuG du XXIV Panzer-Korps. 
 Les Russes sont retranchés dans les habitations et pour atteindre la bourgade,  les alpini de la Tridentina commandés par le général Reverberi doivent traverser un remblai de la voie ferrée et passer  par un tunnel,  véritable piège à rats.
 Les bataillons Vestone,  Verona et Val Chiese (6° Rgt Alpino) s’élancent soutenus par l’unique StuG où est juché Reverberi qui pistolet au poing montre l’ouest vers  là où est l’Italie.
 Les alpini sont fauchés par les armes automatiques mais parviennent à entrer dans Nikolaievka aux prix de lourdes pertes. Les combats pour déloger les Russes se terminent au corps-à-corps. Cependant,  au bout d’une lutte acharnée,  les Italiens peinent à  progresser, le chef d’état-major du Corpo Alpino,  le général Martinet est tué en menant un assaut.

Dans le courant de la journée,  les survivants des divisions Julia,  Cuneense et Vincenza commencent à affluer. La dernière chance de bouter les Soviétiques repose sur le bataillon Edolo (5°Rgt Alpino). Baïonnette aux canon, ils parviennent à chasser l’ennemi. Le troisième assaut est le bon.
Pour les rescapés qui ont livrés une bataille durant dix heures,  la voie est libre pour rejoindre les lignes amies après une marche de 300 km. Plus de 5000 de leurs camarades ont succombé . Avant d’arriver à Shebeniko entre ke 27 et le 31 janvier,  la Cuneense et la Julia sont pratiquement anéanties. 
Les rescapés de l’enfer blanc sont regroupés à Gomel avant leur rapatriement en Italie. À la frontière du Brenner, un ordre est donné de fermer les fenêtres des wagons pour éviter de mettre à la vue de la population des soldats amaigris et marqués par leur annabase.
Le Corpo Alpino a perdu 51340 hommes sur 63000, 40000 prisonniers de guerre dont seuls 10000 retournent en Italie. Il a fallu 200 trains pour emmener les alpini sur le Don,  il en faudra seulement 17 pour les rapatrier.

Une position hongroise
18 JANVIER
Le Siebert Korps a pour mission de combler la brèche ouverte entre la 2e Armee et la 2eme Armée hongroise .
hdt : hadtest Corps d'armée
Ostrogosk, encerclé, est déclaré Festung, forteresse, par Adolf Hitler et doit être défendu jusqu'au dernier homme par ce qui restent des diverses unités germano-magyares.
Le VII Corps, mis en déroute par le 18 corps de fusiliers, et les lignes hongroises commencent à perdre de leur cohésion.
Alekseivka , encerclé par le 15e Corps blindé voit son étreinte soulagée par la contre-attaque d'une poignée de chars de la 1 DB  hongroise.