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 Cela s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-

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Athos79
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Athos79


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MessageSujet: Cela s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-    Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Icon_minitimeLun Aoû 22 2022, 11:02

[size=30]HISTOIRE : Chronique culturelle du 22 août[/size]


Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Logo-TB-9-96x96


Le   Contre amiral. Savary décédé a Mauzé sur la Mignon 79 Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Proxy958



                                 Theatrum. Belly.  du. 22 août 2022
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[url=https://api.whatsapp.com/send?text=HISTOIRE+%3A+Chronique+culturelle+du+22+ao%C3%BBt %0A%0A https://theatrum-belli.com/histoire-chronique-culturelle-du-22-aout/][/url]




Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Convention-de-gen%C3%A8ve-1864

22 août 851 : victoire d’Erispoë, le roi breton d’Armorique, sur Charles le Chauve, le roi de Francie occidentale, à la bataille de Jengland.
La Chronique d’Angoulême (Chronicon Aquitanicum) indique la date de la bataille et précise qu’elle a lieu après la mort de Nominoë.
Le premier jour, le roi dispose ses troupes sur deux lignes : les Francs derrière, les mercenaires saxons devant pour briser la charge de la cavalerie bretonne, dont il connaît la mobilité et la ténacité. Selon le récit de Réginon de Prüm, aux premiers instants de l’engagement, sous les javelots bretons, les Saxons se replient derrière la ligne franque. Les Francs sont pris au dépourvu par la tactique de l’ennemi. Au lieu d’engager le corps à corps, les Bretons harcèlent à distance l’armée lourde des Francs, un peu à la façon des peuples nomades d’Asie centrale, l’arc et la flèche étant remplacés par le javelot. Ils alternent charges furieuses, débandades soudaines et feintes incitant les Francs à la poursuite, les Bretons sachant manier le javelot aussi bien devant que derrière eux. Dès que quelques Francs se détachent d’une colonne, les Bretons se regroupent pour les encercler et les massacrer.
Après deux jours de combat, les pertes en hommes et montures sont catastrophiques chez les Francs, minimes chez les Bretons. Pris de frayeur, le roi s’enfuit à la faveur de la nuit en abandonnant tout son vestiaire. Lorsque sa disparition est remarquée au lever du jour, la panique s’empare des soldats qui ne songent plus qu’à sauver leur vie. Le troisième jour la débandade des Francs est totale et les Bretons ne tardent pas à s’en apercevoir et fondent sur le camp à grand cri, s’emparant des trésors et des armes, massacrant autant de fuyards qu’ils peuvent. D’importants dignitaires comme le comte Vivien de Tours et le comte palatin Hilmerad sont tués.
À l’issue de cette bataille, les relations entre Francs et Bretons sont redéfinies. Charles le Chauve accepte de rencontrer Érispoé à Angers ville située aux limites de l’avancée bretonne.
Par cet accord d’Angers, Charles le Chauve reconnaissait Erispoë pour roi de Bretagne et s’engageait à ne plus jamais contester que les pays de Rennes, Nantes et de Retz sont terre bretonne. En contrepartie, Erispoë se contenta de rendre son siège épiscopal à l’évêque Actard. L’accord d’Angers délimite les frontières du futur duché de Bretagne et de la Bretagne. Il marque aussi un tournant dans les relations entre la Francie occidentale et la Bretagne : les Vikings attaquant la Neustrie et la Bretagne, une paix intérieure, faute d’une alliance solide et volontaire, est nécessaire pour contrer ces incursions (à partir de 799) de plus en plus pressantes.


22 août 1138 : bataille de l’Étendard, pendant l’Anarchie anglaise.
Elle opposa l’armée de David 1er d’Écosse à celles du roi Étienne d’Angleterre commandées par l’archevêque Thurstan d’York et Walter Espec, lord de Helmsley. Robert de Bruce, lord d’Annadale, l’un des chefs, dut briser son vœu de fidélité au roi écossais.
La bataille se conclut par une défaite des Écossais qui mit fin à leur volonté de conquête du comté de Northumbrie, et aboutit au traité de Durham en 1139 qui pacifia la frontière anglo-écossaise. Le nom de cette bataille vient des bannières de Saint-Pierre de York, de Saint-Jean de Beverley et de Saint-Wilfrid de Ripon qu’arboraient les Anglais durant celle-ci.


22 août 1371 : bataille de Baesweiler qui vit s’affronter les troupes du duché de Brabant et du duché de Luxembourg à celles du duché de Juliers le 22 août 1371. Les troupes brabançonnes et luxembourgeoises furent défaites et le duc Venceslas 1er fut fait prisonnier.
À l’époque de la bataille, la Guerre de Cent Ans ravageait une grande partie de l’Europe. Aussi, d’importantes bandes de mercenaires parcouraient la région entre le Rhin et la Meuse, rendant le pays peu sûr. En 1367 et en 1369 déjà, des attaques contre des intérêts commerciaux du Brabant sur le territoire du duc de Juliers avaient failli provoquer une guerre. En 1371, après que des mercenaires français eurent attaqué et dépouillé des marchands brabançons dans le Duché de Juliers, le duc Guillaume de Juliers non seulement refusa de payer des indemnités de réparation à Venceslas 1er de Luxembourg, duc de Brabant, mari de la duchesse de Brabant, mais en plus il refusa aussi de punir ces mercenaires coupables des méfaits, les protégea et pris même à son service certains d’entre eux.
Venceslas leva donc une armée et marcha sur le duché de Juliers. C’était sans compter sur l’appel de Guillaume de Juliers (qui avait épousé en 1362 Marie de Gueldre), à son beau-frère Édouard, duc de Gueldre.


22 août 1798 : fondation de l’Institut d’Égypte (au Caire). 
Bonaparte le crée sur le modèle de l’Institut de France.


22 août 1798 : débarquement français en Irlande (Kilcummin). 
Le capitaine de vaisseau Savary débarque environ 1 000 hommes dans le Nord-Ouest de l’Irlande, qui sous le commandement du général Humbert prennent la ville de Kilala avec l’aide de rebelles irlandais. Une éphémère République de Connaught est même fondée. Elle prend fin avec la défaite de Ballinamuck (8 septembre) et met un terme à l’expédition d’Irlande.
En août 1798 ou « l’année des Français », année mémorable s’il en fût, le général français Jean-Joseph Amable  Humbert commandant un petit corps expéditionnaire débarqua à l’ancrage très ancien de Kilcummin, au cœur du comté historique de Mayo. Les Français arrivèrent sur trois navires à l’invitation d’un mouvement connu sous le nom de « Mouvement des irlandais unis ». Les volontaires irlandais affluèrent en grand nombre pour se joindre aux rangs des Français et très bientôt  « l’armée franco-irlandaise » nouvellement constituée se mettait en marche, et prenait l’ancienne cité épiscopale de Killala lors d’un engagement connu aujourd’hui sous le nom de « première bataille de Killala ». De Killala, traversant Ballina, les hommes d’Humbert marchèrent sur le village de Lahardane le  « village irlandais du Titanic » ; de là, gravissant  une route de montagne et passant le célèbre col de Windy Gap, ils arrivèrent au bourg de Castlebar. Lors d’une bataille connue depuis sous le nom de « Course de Castlebar » la petite troupe d’Humbert infligea une cuisante défaite à une armée britannique beaucoup plus importante et reprit Castlebar après quoi John Moore fût nommé Premier Président de la République de Connaught. La plupart des soldats britanniques fuirent la ville, certains galopant à se rompre le cou jusqu’à la ville d’Athlone dans le comté de Westmeath.
« It was near the end of August in the year 98
When Killala saw the Frenchmen under Humber at the  gate
It was only four days amid laughter near and far
When the panic stricken British ran the Castlebar races. »
C’est à la fin du mois d’août, en  98,
Qu’Humbert et les Français arrivèrent aux portes de Killala
Et moins de quatre jours après, parmi les rires,
les Anglais terrifiés coururent la Course de Castlebar.
Source : https://humbert1798.wordpress.com/sur-les-pas-dhumbert/
Lecteur audio




01:52

01:26:18
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Podcast : Les expéditions du Directoire en Irlande. Conférence-débat des historiens Bernard Gainot et Laurent Henninger, enregistrée le 11 janvier 2011.
Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Battle_of_Killala-1536x1109-1


22 août 1864 : signature de la première convention de Genève.
« Le Comité International de la Croix Rouge réunit 31 représentants de 16 pays lors d’une conférence internationale. Ils adoptent 10 résolutions et 3 vœux qui sont officialisés dans cette première convention. Ils s’accordent notamment sur les soins à donner aux blessés sur le champ de bataille sans distinction de nationalité, la neutralité du personnel sanitaire et des infrastructures médicales, et sur le port de la croix rouge sur fond blanc comme signe distinctif. Cette convention est à la base du Droit International Humanitaire ». CNE Jean-Baptiste P. (COMLE).
Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Croix-rouge


22 août 1914 : journée passant pour la plus meurtrière de la guerre
La bataille des frontières va s’achever deux jours plus tard sur un échec français. Quasiment partout sur le front, la fougue française a rencontré les balles de mitrailleuses allemandes. Les combats en Belgique sont particulièrement sanglants notamment à Rossignol où entre-autres tombe Ernest Psichari. La 3ème Division d’infanterie coloniale y est anéantie. Une réussite cependant, la retraite générale se fera en bon ordre et laissera assez peu de prisonniers aux Allemands.


22 août 1942 : le Brésil déclare la guerre aux forces de l’Axe.
« Officiellement neutre, dès janvier 1942 cependant il accepte d’accueillir plusieurs bases de l’armée de l’air et de la marine américaine. En représailles, les allemands envoient patrouiller des sous-marins dans l’Atlantique sud. Ils coulent ainsi plus d’une vingtaine de navires brésiliens. Formée et constituée sur le modèle de l’US Army, la Force expéditionnaire brésilienne combat en Italie. A la fin du conflit, les brésiliens déplorent 443 tués sur les 25 000 hommes engagés. Inauguré en 1960, un mausolée à Rio de Janeiro abrite leurs sépultures ». CNE Jean-Baptiste P. (COMLE).


22 août 1962 : attentat du Petit-Clamart
Un commando de 6 hommes de l’OAS commandé par le LCL Bastien-Thiry tend une embuscade à la voiture du général de Gaulle en route vers l’aérodrome de Villacoublay. Malgré 14 impacts dans la carrosserie, le couple présidentiel en réchappe. Bastien-Thiry est fusillé le 11 mars 1963.
=================

Ndlr :  Non loin  de chez CommandoAir40 et de votre serviteur 
Athos 79. et a 79 - Mauzé sur le Mignon on peut voir la maison du contre amiral Savary 
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MessageSujet: Re: Cela s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-    Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Icon_minitimeLun Aoû 22 2022, 11:46

Le dernier survivant du commando du Petit Clamart est Lajos Marton.

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MessageSujet: Re: Cela s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-    Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Icon_minitimeLun Aoû 22 2022, 22:05

Merci mon Ami et voisin Athos .

Le 79 est une terre riche en histoire que beaucoup de monde ne connait pas : Hélas .

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Sicut-Aquila

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: Cela s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-    Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Icon_minitimeJeu Aoû 25 2022, 01:09

Une dernière occasion de revoir Agnès Bastien Thiry avec Lajos Marton. Elle mourra peu après trop tôt, trop jeune.

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MessageSujet: Re: Cela s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-    Cela  s'est passé un 22 aout - Chronique culturelle - Histoire-  Icon_minitimeJeu Aoû 25 2022, 01:49

Entretien avec Lajos Marton paru dans Minute.
Qui pourrait être le général R.D. souligné dans le texte

Entretien avec Lajos Marton
mercredi 14 mars 2012 12:39 Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police Imprimer E-mail
Lajos Marton est un officier hongrois qui a participé à l’attentat du Petit-Clamart, qui manqua de peu, le 22 août 1962, d’éliminer le général De Gaulle. Ses mémoires, éditées en 2002 sous le titre Il faut tuer De Gaulle viennent d’être rééditées en version augmentée, avec de nombreuses révélations exclusives.

Minute : La composition du commando du Petit-Clamart étonne : sur 12 membres, 3 étaient Hongrois. Qu’êtes-vous donc venus faire dans cette « galère » ?

Lajos Marton : Nous étions des réfugiés de la révolution anti-communiste hongroise d’octo­bre 1956, écrasée par l’armée Rouge. Pour ma part, j’étais à l’Etat-major de l’armée de l’air hongroise et j’avais, dès 1955, commencé à lutter con­tre la domination soviétique en livrant des in­formations ultrasecrètes à l’OTAN. Je suis ve­nu en France car le quartier général de l’OTAN se situait à Paris.
J’ai pris part en mai 1958 à l’opération « Ré­surrection » qui a porté De Gaulle au pouvoir. Hélas, De Gaulle a trompé le pays et trahi ses promesses les plus solennelles en livrant finalement l’Algérie aux pires tueurs du FLN. J’étais révolté par le sort tragique des pieds-noirs, chassés de chez eux comme nous, Hongrois, l’avions été, et par l’abandon des harkis qui avaient servi la France.

La France vous a accueillis en tant que réfugiés, et vous avez voulu assassiner son chef de l’Etat… Avouez que ce n’est pas commun !

Nous avons toujours agi sous les ordres de militaires français, qui représentaient à nos yeux la légalité et « la plus grande France », pour reprendre les mots du général Weygand. Nous aurions pu mener des vies paisibles dans une France alors prospère. Au lieu de cela, nous avons risqué notre vie par amour de ce grand pays !

Quels souvenirs gardez-vous de l’ambiance qui régnait en France durant cette période ?

La France bouillonnait et nous avons regardé avec espoir les tentatives de renouveau de l’armée en 1958. Par la suite, ce sont les éléments les plus sains et dynamiques de la France qui ont réagi à la politique gaulliste, pour finir liquidés par la « droite gaulliste » comme la gauche n’aurait jamais pu le faire. Quant au Français moyen, ce « veau » comme disait De Gaulle, je crois qu’il avait surtout hâte que cette guerre se termine.

Quel était le plan de l’attentat du Petit-Clamart ?

J’ai intégré le commando Charlotte Corday en mars 1962, qui avait pour mission de mitrailler le convoi présidentiel entre l’Elysée et l’aéroport de Villacoublay, d’où De Gaulle rentrait de Colombey. Nous disposions notamment d’une Estafette Renault puissamment armée qui devait arrêter la DS présidentielle. En amont, à 300 mètres, Bastien-Thiry faisait le guet et devait nous donner le signal de l’arrivée du convoi en ouvrant un journal. Une fois le convoi bloqué, je devais, avec Bernier, foncer vers les deux voitures, neutraliser les « super-barbouzes » et dynamiter la voi­ture de De Gaulle.

Mais cela ne s’est pas passé ainsi…

Le conseil des ministres, consacré à la lutte contre l’OAS (cela ne s’invente pas !), s’éternisa jusqu’à presque 20 heures. Il n’y avait à l’époque pas d’heure d’été, et il y avait une visibilité de plus en plus réduite, avec une fine pluie commençant à tomber. A cause de cela, nous n’avons pas vu le signal de Bastien-Thiry. Le convoi a été aperçu par Varga, chauffeur de notre estafette, qui, lassé d’attendre était sorti du véhicule faire pipi ! A la vue du convoi, il poussa des hurlements (en hongrois !) et nous fîmes immédiatement feu. Mais le convoi était déjà proche et roulait à vive allure.
Au lieu de tirer en ligne droite nous eûmes à tirer sur une cible mobile, ce qui ne nous empêcha pas de toucher plusieurs fois la DS (j’ai no­tamment crevé le pneu arrière droit) mais ne nous permit pas de l’arrêter. Une balle passa à quelques centimètres de la tête de De Gaulle, qui reconnut que « cette fois c’était tangent ».

De Gaulle était systématiquement accompagné de son épouse. Cela ne vous posait pas de problème de conscience ?

C’est à lui qu’incombait cette épouvantable responsabilité, alors qu’il savait sa vie menacée !

Comment expliquez-vous l’échec de l’attentat ?

Notamment par un manque chronique de moyens : nous ne disposions que d’armes de ré­cupération et de véhicules peu puissants, qui ne nous ont pas permis de prendre en chasse le con­voi.

Vos avocats, puis ultérieurement la fille de Bastien-Thiry, ont affirmé que le but réel de l’attentat n’était pas de tuer De Gaulle mais de l’enlever.

C’est ridicule ! Le nom de l’opération (Charlotte Corday, qui a assassiné Marat) apporte à lui seul la réponse. De surcroît, l’attentat n’a échoué que pour des détails, et il est insensé de croire que Bastien-Thiry aurait fait courir de tels risques à autant d’hommes pour saboter l’opération. Il n’a eu aucune hésitation au moment de donner le signal de tir, je me souviens encore l’entendre dire « Si seulement ce c… de Bernier avait vu le signal ! »

Si l’attentat avait réussi, que se serait-il passé ?

L’élimination physique de De Gaulle était le préalable à toute prise de pouvoir à Paris : l’article 16 mis en vigueur, l’armée devait prendre le pouvoir. Le gouvernement aurait été constitué de généraux connus pour défendre les intérêts su­périeurs de la France, de personnalités nationa­les (comme Jacques Soustelle, le Bachaga Boualem ou Jacques Perret) et d’experts indépen­dants. Il était aussi prévu de constituer des tribunaux militaires pour arrêter et condamner les gaullistes et les communistes.

Les commanditaires réels de l’attentat du Petit-Clamart sont mal identifiés. Dans votre livre, vous dites avoir été engagé par un certain [u]général E. D[/ru]

Je n’ai pas le droit de révéler le nom de ce général qui vit toujours. Il connaît l’organigramme de l’Etat-major mixte qui a conçu le plan de l’opération « Résurrection 2 ». Après sa mort, le pays connaîtra toute cette histoire.

On peut imaginer qu’après l’échec de l’attentat, cela a été le sauve-qui-peut ?
Pensez-vous ! Dès le débriefing, Bastien-Thiry avait un nouvel attentat en tête : nous pouvions obtenir une maison à Villacoublay depuis la­quelle nous abattrions l’avion de De Gaulle au dé­collage. Il fallait pour cela se procurer une mi­trailleuse lourde 12,7 mm, ce que je suis parvenu à faire. Mais entre-temps, Bastien-Thiry et la plupart des membres du commando ont été arrêtés.

Et vous ?

Refusant de fuir le pays, je suis parvenu à vivre en clandestinité pendant plus d’un an. J’ai été arrêté en septembre 1963, et, condamné à mort par contumace, j’ai eu droit à un second pro­cès où j’ai pris 20 ans. J’ai finalement été gracié puis amnistié en 1968, avec tous les autres, lorsque De Gaulle a senti son régime vaciller de­vant les gauchistes de mai.

Vous reconnaissez vous-même que vous doutiez de l’intégration des Algériens à la France. Dès lors, quel projet aurait pu être opposé à la politique d’abandon de De Gaulle ?

Il fallait donner aux Algériens un statut particulier leur permettant de vivre en bonne entente avec les pieds-noirs, sans pour autant faciliter leur arrivée massive en métropole. Mais l’autre question, c’est : fallait-il tout lâcher – pieds-noirs, harkis, respect de la parole donnée, pétrole d’un Sahara qui n’avait jamais été « algérien » – pour confier l’Algérie aux pires tueurs du FLN plutôt qu’à des modérés ?

Finalement, 50 ans après l’attentat, regrettez-vous quelque chose ?

Je ne peux que répéter ce que j’ai répondu au général Gardet, président de la cour militaire de Justice à sa dernière question pendant mon procès : « Je regrette que l’opération n’ait pas réussi ».  

Propos recueillis par Philippe Derricks

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