HISTOIRE : Chronique du 3 septembre
par
Theatrum Belli
3 septembre 2021
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Mamelouks (Ain Djalout).
3 septembre 1260 : bataille d’Ain Djalout (Galilée).
Le sultan Mamelouk d’Egypte, Sayf Ad Din Qutuz, apprenant que les Mongols observent une pause dans leur conquête vers l’Egypte et surtout qu’ils n’ont laissé que 20 000 hommes en Syrie, décide d’attaquer. Pour les affronter, il demande une trêve et une aide logistique aux Croisés (Royaume de Jérusalem) qui la leur accordent, heureux de laisser se combattre deux mondes qui séparément peuvent les anéantir. Surpris par l’audace des musulmans, Ketboga (chef mongol) se porte à leur rencontre : l’avant-garde mamelouke est chargée par le sultan d’attirer les Mongols dans le fond de la vallée d’Ain Djalout qu’il domine depuis les collines avec ses 35 000 hommes. Mal renseigné, Ketboga donne dans le piège et commence à détruire cette avant-garde. Réalisant son erreur, il envoie sa cavalerie déborder l’aile gauche musulmane qui manque se faire enfoncer. Le combat dure toute l’après-midi et reste indécis jusqu’à ce que le sultan rejoigne la première ligne et galvanise ses troupes par sa présence. Le nombre et la foi des Mamelouks leur donnent la victoire : c’est une des premières fois que les Mongols sont vaincus ! Les Mamelouks sont une troupe de mercenaires originaires d’Europe de l’Est et de Russie méridionale employée par le sultan : Esclaves achetés à l’âge de 15 ans, ils sont affranchis dès leurs formations militaire et religieuse achevées afin de servir, (soldés !) dans les troupes du sultan.
3 septembre 1643 : bataille navale de Carthagène (au large de l’Espagne – Méditerranée)
L’amiral français Jean Armand de Brézé détruit une flotte espagnole pendant la guerre de Trente ans, devant le port de Carthagène. Les épaves vont bloquer la base navale pendant un an.
3 septembre 1783 : traité de Versailles.
Ce traité entre France et Angleterre, met fin à la guerre de l’Indépendance des Etats-Unis. L’Angleterre cède aux Etats-Unis la totalité des terres au Sud du Canada et rend à la France St Pierre et Miquelon, les comptoirs du Sénégal et des Indes, les Iles Tobago et Ste Lucie.
3 septembre 1939 : déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni à l’Allemagne.
Quelques heures à peine après cette déclaration, le sous-marin allemand U-30, commandé par le lieutenant Lemp coule par mégarde le paquebot britannique Athenia qui emmène 1 400 civils fuyant vers le Canada. Le blackout à bord du paquebot ainsi que sa route rapide et zigzagante induisent Lemp en erreur. Lorsqu’il réalise sa bévue, il quitte la zone du naufrage. 118 victimes. Ce sont les premières de la guerre. La Kriegsmarine nie toute responsabilité, n’ayant pas reçu de compte-rendu de Lemp et imagine même une provocation britannique.
3 septembre 1943 : reddition italienne (Syracuse – Sicile).
Signature secrète de l’armistice sans conditions de l’Italie face aux Américains et Britanniques. Elle ne sera rendue publique que 5 jours plus tard. Les Allemands prennent immédiatement le contrôle des points stratégiques en Italie, notamment la ligne Gustav.
3 septembre 1964 : contrat entre Matra et Hawker Siddeley.
Conception du missile franco-britannique Martel (air-mer ou air-radar) à guidage TV. C’est l’un de ces missiles, tiré par un avion Jaguar, qui en 1987 détruit les radars sol-air de la base de Ouadi Doum tenue par les Libyens au Tchad.
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En 1964, la France et le Royaume-Uni se mirent d’accord pour développer en commun un programme de missile. Il fut convenu que le Royaume-Uni développerait la version à guidage TV et que la France aurait en charge la version anti-radar.
Le cahier des charges spécifiait que la version TV avait pour but premier la lutte antinavire, ainsi que la destruction de cibles fortement protégées basées à terre. La version anti-radar était chargée de détruire les radars basés à terre ou sur les navires en se servant de leurs propres émissions.
Le premier tir autoguidé a lieu en juin 1965. Les premières campagnes d’essais sont menées à-partir d’un English Electric Canberra du Centre d’essais en vol dans une zone désertique du Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux à Colomb-Béchar en Algérie jusqu’en 1967. Le premier tir d’un missile à charge sur un radar tournant a lieu le 20 mars 1967. À partir de 1968, les essais du missile sont menés au nouveau centre d’essais des Landes.
À l’origine, il était escompté une commande de 500 à 1 000 missiles pour les forces françaises et de 1 000 missiles pour les forces britanniques et les industriels espéraient un total de 6 000 engins à l’exportation.
Le Martel entra en service en France et au Royaume-Uni en 1970. Le Royaume-Uni commanda 150 antiradar et 200 à guidage TV tandis que la France prit en compte 150 antiradar. La production de ces 500 exemplaires cessa en 1978. La version à guidage TV fut opérationnelle sur Blackburn Buccaneer et Hawker Siddeley Nimrod tandis que la version antiradar équipa les Buccaneer, les Jaguar, les Mirage III et les Atlantique, un prototype du Dassault Mirage G8 pouvant en emporter deux. Il n’y a pas eu d’exportation connue de la version TV mais il n’en est vraisemblablement pas de même pour la version anti-radar comme l’indiquent des rapports non confirmés parlant d’exportation vers l’Irak. En 1977, le Royaume-Uni étant hostile à une exportation du Martel antiradar en dehors des pays membres de l’OTAN, et a fortiori à l’Irak, qui était une des conditions posée par ce pays pour l’achat du Mirage F1. Matra dut donc produire une version dérivée, le ARMAT (antiradar Matra) largement basé sur le Martel pour remplacer le Martel AR à partir de 1984.
Le Martel est retiré en France en 1997, et depuis ce pays n’a plus de missile antiradar.
Le Royaume-Uni retira ses Martel en 1994 en même temps que les Buccaneer. Les Martel TV ont été remplacés au Royaume-Uni par les Sea Eagle dérivés de celui-ci. Plusieurs autres dérivés du “Martel” seront produits : les missiles de prélèvement R 637 et 638 pour les essais nucléaires dans le Pacifique et le missile antinavire Otomat développé en coopération avec OTO-Melara.