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Eva nouveau en attente de confirmation
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Sujet: Afghanistan Mer Sep 01 2021, 16:52
Afghanistan : avions, blindés, hélicoptères et armes légères américains aux mains des Taliban
Le départ précipité des Occidentaux d'Afghanistan et la disparition de l'armée afghane équipée de matériel américain ont permis aux Taliban de mettre la main sur d'importants stocks comportant blindés, hélicoptères, avions et armes légères.
Les images ont fait le tour du monde : des Taliban équipés d'armes et de treillis les faisant ressembler à des agents des forces spéciales américaines inspectant l'aéroport de Kaboul le 30 août quelques instants après le départ des derniers soldats de l'US Army.
Depuis la débâcle de l'armée Afghane, l'entrée des Taliban dans la capitale afghane et la fuite précipitée de l'ancien président Ashraf Ghani le 15 août, la victoire de ces islamistes ultra-radicaux après près de 20 ans de guerre les a fait revenir sur le devant de la scène médiatique.
Et désormais, devant les caméras des correspondants étrangers encore tolérés, les Taliban exhibent fusils d'assaut M16 et carabines M4 en dotation dans l'armée américaine à côté de leurs éternels kalashnikovs et RPG soviétiques de l'époque de la Guerre froide.
Les armes légères ne sont les pas seules concernées. Des images de Taliban posant devant des hélicoptères américains, dont des Black Hawk pouvant coûter jusqu'à 21 millions de dollars pièce, et même des avions, sont partagées sur les réseaux sociaux.
Des milliards de dollars d'armement En 20 ans de guerre, les Américains ont dépensé 2 300 milliards de dollars en Afghanistan, d’après une estimation de la Brown University. Selon le site Openthebooks.com, les Etats-Unis ont alloué au moins 83 milliards de dollars à l'armement et la formation des 300 000 soldats des forces de sécurité afghanes même si les données exactes sont difficiles à obtenir.
Sur la base de deux rapports du Government Accountability Office (GAO, un organisme d'audit, d'évaluation et d'investigation du Congrès des États-Unis chargé du contrôle des comptes publics du budget fédéral des États-Unis) et de l'inspection générale pour la reconstruction de l'Afghanistan (SIGAR) datés de 2017 et 2020, l'organisation rapporte entre autres que 75 898 véhicules et 208 avions ont été fournis aux forces armées afghanes entre 2003 et 2016.
Selon le GAO encore, c'est près de 600 000 armes d'infanterie, 162 000 pièces d'équipement de communication, 16 000 lunettes de vision nocturne (qui coûtent entre 5 000 et 10 000 dollars chacune) qui ont été transportées dans le pays.
Les Taliban mieux équipés que l'armée ukrainienne, selon Moscou Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a quant à lui déclaré le 30 août que les Etats-Unis avaient abandonné plus d'une centaine de lance-missiles antichars portables Javelin, directement tombés entre les mains des Taliban, considérés comme une organisation terroriste interdite en Russie.
Selon lui, le chiffre est largement supérieur à l'armement mis à disposition de l'armée ukrainienne par les Etats-Unis. «Si l’on dit que les Etats-Unis ont livré quelques dizaines de Javelin à l’Ukraine, ici, il y en a plus d’une centaine. Pas livrés, mais simplement tombés entre les mains [des Taliban]».
Les Taliban seraient «mieux armés que l’armée ukrainienne, avec des armes plus modernes», le ministre a acquiescé : «Si l’on compte en milliers de militaires, on peut le dire». Des armes bientôt remises en circulation ? Combien de ces armes sont tombées effectivement entre les mains des Taliban ? La question demeure entière. Entre 40 et 50 avions de l'armée Afghane ont pu échapper à leur contrôle et sont en Ouzbékistan après que 500 soldats les ont utilisés pour fuir le pays. D'autres encore étaient en maintenance aux Etats-Unis au moment de la chute de Kaboul.
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Eva nouveau en attente de confirmation
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Sujet: Re: Afghanistan Mer Sep 01 2021, 16:56
«Tragédie» : Poutine s'exprime sur le bilan de la présence américaine en Afghanistan
Lors d'une prise de parole à Vladivostok, Vladimir Poutine a estimé que le résultat de 20 ans de présence américaine en Afghanistan était une «tragédie». D'après lui, il est «impossible d'imposer quoi que ce soit depuis l'étranger» à un pays tiers. Présent à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe le 1er septembre, le président Vladimir Poutine a profité d'une rencontres avec des jeunes, retransmise à la télévision, pour donner son avis sur les vingt années de présence américaine sur le sol afghan après leur départ du pays.
«Durant 20 ans les soldats américains étaient présents sur ce territoire, 20 ans à tenter de "civiliser" les gens qui y vivent, d'y implanter leurs normes et standards de vie», a-t-il fait valoir, ajoutant : «Le résultat est une tragédie, des pertes pour ceux qui ont fait ça, les Etats-Unis, et plus encore pour les gens vivant sur le territoire de l'Afghanistan.» Par ailleurs, Vladimir Poutine a également jugé «impossible d'imposer quoi que ce soit depuis l'étranger» à un pays tiers, précisant : «La situation doit mûrir, et si l'on veut qu'elle mûrisse plus vite et mieux il faudra aider les gens.» Le 30 août, les derniers soldats américains ont quitté le territoire afghan après leur opération menée dans le pays, débutée en octobre 2001 au nom de la «guerre contre le terrorisme».
De leur côté, les Taliban ont lancé une offensive éclair durant le mois d'août à travers l'Afghanistan, réussissant à reprendre le pouvoir dans le pays en quelques jours à peine à la faveur du retrait américain.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Eva nouveau en attente de confirmation
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Sujet: Re: Afghanistan Jeu Sep 02 2021, 17:51
Afghanistan: la prise de pouvoir des talibans raconté par Sadiqa Madadgar
Malgré 10 jours passés à l'aéroport de Kaboul, la chanteuse n'a pas pu quitter l'Afghanistan. Depuis sa cachette, elle nous fait partager son quotidien.
Le retrait militaire des Américains s’est achevé 24 heures avant la date butoir fixée par Joe Biden au 31 août. Comme des milliers de femmes et d’hommes en Afghanistan, la chanteuse Sadiqa Madadgar n’a pas pu quitter son pays. Depuis un lieu sûr et secret à Kaboul, elle raconte au Huffpost ces jours de chaos et sa lutte pour sa survie. Le jour de la prise de pouvoir des talibans est gravé dans la mémoire de cette jeune femme de 22 ans. “Quand c’est arrivé, j’étais en train de faire du vélo dans les rues de Kaboul, comme tous les dimanches. J’ai pensé que ça n’allait durer que quelques jours et que le gouvernement allait reprendre le pouvoir, mais ce n’est pas arrivé”, se souvient-elle. En quelques jours, les forces armées afghanes se sont effondréeset les talibans ont imposé leur régime.
Et dès lors, dans la capitale, les rumeurs circulent. “Je crois que c’était le troisième jour, les gens disaient que les talibans fouillaient les maisons. Quand j’ai appris ça, mon cœur s’est arrêté net. Je suis une chanteuse connue, tout le monde sait où j’habite. Je n’ose pas imaginer ce qu’ils m’auraient fait s’ils m’avaient trouvée”, confie Sadiqa Madagar.
Afghane d’origine ayant grandi au Pakistan entourée de ses six frères et deux sœurs, Sadiqa Madadgar est une self-made woman. Elle décide de revenir en Afghanistan seule lorsqu’elle termine le lycée et s’inscrit dans une université de musique. En 2018, elle participe au télé-crochet “Afghan Star”, décroche une place en finale et se fait remarquer avec sa voix puissante.
Dix jours consécutifs dans le chaos et l’enfer de l’aéroport de Kaboul
Après le choc initial, l’artiste afghane remplit une valise “pour survivre quelques jours” et commence à se déplacer entre différents lieux secrets. Elle ne sort que pour se rendre à l’aéroport de Kaboul. “Le premier jour, je n’en croyais pas mes yeux. Il y avait tellement de monde devant les portes qui voulait rentrer, des gens sans document, ni passeport, ni visa, ni carte d’identité. Parfois, juste avec un permis de conduire. Ils voulaient tous quitter le pays. Et dans la foule, il y avait moi.” Des tentatives de départ que la jeune femme répétera dix jours consécutifs, passant même une nuit sur place. Sans succès. “C’était une situation très compliquée, en y repensant j’ai envie de pleurer. Je ne peux pas l’expliquer avec des mots. raconte-t-elle pudiquement. C’étaient les pires moments de ma vie. J’ai dû m’asseoir au sol, des gens m’ont mordue, des gens m’ont frappée, ils étaient violents avec moi.” La chanteuse ne réussira jamais à passer les portes de l’aéroport. Le jour du départ des soldats américains, Sadiqa Madadgar a entendu les célébrations des talibans, à coup de feu et d’artifices, depuis sa fenêtre “J’ai cru que c’était le début d’une guerre”, indique-t-elle.
Pour les talibans, la musique est “haram”, la musique est un crime
Avant cette prise de pouvoir, Sadiqa Madagar publiait chaque jour des posts sur les réseaux sociaux. Sur TikTok, Instagram et sur sa chaîne Youtube, elle partageait son quotidien, parlait de maquillage et livrait les coulisses de sa vie de chanteuse. Une activité professionnelle qu’elle ne pourra plus exercer. “Ils sont contre la musique. Selon eux, la musique est ‘haram’, la musique est interdite, la musique est un crime. Surtout si vous êtes une femme. Une femme ne devrait pas chanter, une femme ne devrait pas être une artiste”, dénonce-t-elle.
Depuis plusieurs jours, la jeune femme a reposté du contenu sur ses comptes. Elle montre son visage, en photos et vidéos, et s’exprime sans censure sur les talibans. “Je le fais pour ne pas perdre espoir et parce que je veux que le monde voit ce qu’il se passe en Afghanistan”, dit-elle.
Pour s’enfuir d’Afghanistan, Sadiqa Madadgar devra désormais passer par les routes et tenter de rejoindre des pays frontaliers plus sûrs. Elle veut “continuer son combat et devenir la voix des femmes afghanes”. Bien qu’elle soit en contact avec plusieurs ambassades, elle ne sait pas quand ni où elle sera à nouveau libre.
“Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être en prison, j’ai l’impression d’être brûlée vive. Voilà ce que je ressens. Ils ont volé ma liberté, et lorsque vous prenez la liberté de quelqu’un vous le tuez. Oui je respire, mais je ne peux rien faire. Je ne peux pas me montrer, je ne peux pas exprimer mes idées, je ne peux pas être moi.”
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».