Extrait du livre
Nous retournâmes à la vaste clairière que nous avions laissée derrière nous et où s'installa le commandement du bataillon. Les premiers morts et blessés commencèrent à affluer. Le capitaine-médecin aidé par trois infirmiers effectuait les premiers soins d'urgence aux blessés les plus graves. Pendant que la nuit tombait, je demandai une
Evasan (
évacuation sanitaire), spécifiant clairement que, sans évacuation réalisée dans les trois heures maximum, trois légionnaires gravement blessés risquaient de mourir. Mais aucun hélicoptère n’était habilité au vol de nuit ou autorisé à le faire.
Le chef de bataillon argua que si un légionnaire était prêt à mourir pour la France, la moindre des choses était de le soigner et de le secourir en cas de blessure.Il était environ 21h quand nous entendîmes s'approcher le bruit de l'hélicoptère, une fusée de signalisation fut lancée afin d'indiquer notre position. Puis une dizaine de légionnaires munis de lampes-torches encerclèrent la clairière et les allumèrent quand l'hélicoptère fut à la verticale. Il se posa, rapidement les blessés furent chargés à l'intérieur avec les dépouilles de sept des nôtres tombés au combat.
Le chargement fini, il prit l'air et se dirigea vers l'hôpital, les blessés légers devaient être évacués le lendemain.
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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier